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L'Essentiel des Européennes

L’Essentiel des Européennes #4 - Les débats, c’est parti | LFI en ordre de marche | Trio de libéraux

Bienvenue dans ce quatrième numéro de votre newsletter hebdomadaire sur les élections européennes ! Au programme cette semaine, en France les têtes de liste s’engagent dans les premiers débats télévisés et La France insoumise démarre sa campagne. Au niveau européen, les libéraux désignent leurs trois candidats communs, dont Valérie Hayer. On s’intéresse aussi aux sondages, à TikTok et à la justice européenne. Pour finir, une touche musicale venue d’Italie.

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L'essentiel en France

Bonjour les débats

Dans le bain. Après les têtes de liste, c’est la saison des débats entre candidats qui est désormais lancée. Le premier s’est tenu jeudi, en direct depuis le Parlement européen de Strasbourg, organisé par Public Sénat et le groupe de presse régionale Ebra. Il réunissait les principales têtes de liste françaises, à l’exception de celle du Rassemblement national, Jordan Bardella, remplacé par l’eurodéputé Thierry Mariani. Une absence critiquée par les sept autres candidats, qui en ont profité pour pointer du doigt la proximité du RN avec le régime de Vladimir Poutine, alors que le sujet de la guerre en Ukraine a dominé le débat. Thierry Mariani, connu pour ses positions pro-Moscou, a été étrillé par ses concurrents. La tête de liste socialiste, Raphaël Glucksmann, allant jusqu’à le qualifier de “petit télégraphiste du Kremlin”.

Tour de chauffe. Durant ces deux heures trente d’échanges qui ont rassemblé près de 800 000 téléspectateurs (audience Médiamétrie), quatre grandes thématiques étaient à l’ordre du jour. Outre la guerre en Ukraine, les candidats ont également débattu du Pacte vert, de l’immigration, ainsi que de l’indépendance énergétique et du pouvoir d’achat. Des thèmes larges qui ont permis d’aborder d’autres sujets, comme la politique agricole commune (PAC), les traités de libre-échange ou encore le Pacte asile et migrations. Un débat en forme de tour de chauffe pour les têtes de liste françaises, un peu moins de trois mois avant le scrutin. Car ce genre de rendez-vous est amené à se multiplier dans les prochaines semaines.

Aux suivants. Mercredi prochain, les têtes de liste se retrouvent - avec Jordan Bardella cette fois-ci - pour un débat entièrement consacré à l’écologie, organisé par France info, Le Parisien et le youtubeur Gaspard G. Le 10 avril, ce sera au tour de RFI et France 24 de présenter le leur. Le rythme s’intensifiera dans les dernières semaines de la campagne, avec LCI le 21 mai, BFM TV le 27 mai, CNews le 30 mai et pour terminer France 2 le 4 juin (des dates encore provisoires). La question est de savoir désormais si les principales têtes de listes prendront part à l’ensemble des rendez-vous, ou si certaines feront l’impasse. En désaccord avec le positionnement idéologique de CNews, Marie Toussaint et Raphaël Glucksmann ont d’ores et déjà annoncé qu’ils refuseront de débattre sur la chaîne conservatrice.

Manon Aubry et ses 80 candidats

Dans le bain, bis. C’est la saison des débats… mais aussi des lancements de campagne. Après Jordan Bardella et Valérie Hayer début mars, c’était au tour de La France insoumise d’organiser son premier grand raout, samedi dernier à Villepinte (Seine-Saint-Denis). “[Nos candidats] sont des activistes aujourd’hui, faites-en des parlementaires de combat demain”, s’est enthousiasmée Manon Aubry devant près de 3 000 militants. Au pupitre, la tête de liste insoumise a tenu un discours axé sur les questions internationales, Gaza et Ukraine en tête, et une opposition au libre-échange.

JLM. Mais une autre prise de parole a marqué les esprits ce week-end : celle de l’ancien eurodéputé (2009-2017) et fondateur du mouvement, Jean-Luc Mélenchon. Lui aussi a largement abordé les questions internationales, tout en lançant un appel aux abstentionnistes. Le triple candidat à la fonction suprême (2012, 2017 et 2022) a assumé au passage de “nationaliser” le scrutin, gardant un œil sur l’élection présidentielle de 2027. Dans les sondages, LFI est donnée autour de 7 % d’intentions de vote, au coude-à-coude avec Les Républicains et Les Ecologistes (voir plus bas).

Last but not liste. A l’occasion de ce meeting, les insoumis ont complété et officialisé leur liste définitive pour le scrutin du 9 juin. L’identité des deux derniers candidats a été révélée. Jean-Luc Mélenchon figure en 80e position, juste devant la présidente du Conseil régional de La Réunion, Huguette Bello, en 81e et dernière position. Deux places symboliques, puisque inéligibles. Les insoumis ont aussi dévoilé leur affiche, une photo de famille aux allures de film de super-héros, et leur slogan : “La force de tout changer”.

Dans le reste de l’actu en France

Les Républicains ont révélé l’identité du numéro trois de leur liste : il s’agit du général Christophe Gomart, ancien patron du renseignement militaire. Ce profil régalien, issu du monde de la défense, se placera donc en 3e position, derrière l’eurodéputé sortant et tête de liste François-Xavier Bellamy, et l’agricultrice Céline Imart. Spécialiste de ces questions et membre de la sous-commission Sécurité et défense, l’eurodéputé LR Arnaud Danjean ne se représente pas. Les Républicains tiendront leur premier meeting à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), samedi.

L’alliance entre le Parti radical de gauche (PRG), Régions et Peuples solidaires (RPS) et Volt France a dévoilé les premiers noms de sa liste commune. Derrière leur chef de file, le patron du PRG Guillaume Lacroix, on retrouve l’actuelle eurodéputée Lydie Massard (RPS), puis le vice-président de l’Association des maires de France et de la Région Bourgogne-Franche-Comté, Patrick Molinoz (PRG). L’ancienne secrétaire d’Etat socialiste Juliette Méadel est en 4e position, juste devant le représentant de Volt France, Sven Franck. Leur liste s’intitule “Europe Territoires Ecologie” et a pour slogan : “Pour une Europe qui nous protège”.

Le site d’information parlementaire Projet Arcadie a publié un classement de l’activité des eurodéputés français. Entre la présence aux sessions plénières, les votes en commission parlementaire ou le nombre de rapports écrits, l’exercice de compilation est difficile. Selon le média, le haut du classement est trusté par quatre femmes. Marie-Pierre Vedrenne (Renew Europe) hérite d’une note de 19/20, tandis que Fabienne Keller (Renew Europe), Anne-Sophie Pelletier (La Gauche) et Caroline Roose (Verts/ALE) obtiennent la note de 18/20. A l’opposé du classement, Nadine Morano (PPE) et Maxette Pirbakas occupent la dernière place avec une note de 2/20.

L'essentiel en Europe

Trio de libéraux

Triplette. Ce n’est pas un, ni deux, mais bien trois candidats communs que les libéraux européens ont désigné pour mener campagne à travers l’UE. Un trio formé par des personnalités qui représentent chacune une sensibilité de Renew Europe, la famille centriste européenne. Pour le Parti de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE), principal parti européen libéral, le choix s’est porté sur Marie-Agnes Strack Zimmermann. L’Allemande de 66 ans, membre du Parti libéral-démocrate (FDP), est élue depuis 2017 au Bundestag ; elle y préside la commission de la Défense. Tête de liste pour le FDP, elle reste méconnue au niveau européen, où elle n’a jamais exercé de fonctions.

Tendances. A ses côtés, on retrouve Sandro Gozi. Ancien secrétaire d’Etat italien aux Affaires européennes, il a été élu député européen en 2019 sur la liste française de La République en Marche (devenu Renaissance). Secrétaire général du Parti démocrate européen, dont est notamment membre le MoDem de François Bayrou, Sandro Gozi a été désigné candidat commun du PDE le 8 mars lors d’une convention à Florence. Troisième et dernière membre, la présidente du groupe Renew Europe au Parlement européen et tête de liste de la majorité présidentielle en France, Valérie Hayer. Elle représente les partis centristes qui ne sont affiliés ni à l’ALDE, ni au PDE, à l’instar de Renaissance. 

Team Europe. Une Allemande, un Italien et une Française forment donc cette “Team Europe”, rassemblée sous la bannière commune “Renew Europe Now”. Les libéraux européens lanceront leur plateforme électorale commune à Bruxelles ce mercredi soir. Les centristes n’avaient de toute manière pas vraiment d’intérêt à présenter un unique Spitzenkandidat. Actuellement troisième force politique au Parlement européenRenew Europe pourrait reculer à l’issue du scrutin de juin. Une étude publiée hier soir par Ipsos pour Euronews place les libéraux au coude-à-coude avec les deux groupes de droite radicale. Selon les estimations, Renew récupérerait 85 sièges, contre 81 pour Identité et démocratie (ID) et 76 pour les Conservateurs et réformistes européens (CRE). Les centristes ont ainsi peu de chance de décrocher la présidence de la Commission européenne. Avec ce trio, l’objectif est plutôt d’incarner le programme de Renew tout au long de la campagne. Reste à savoir lequel des trois représentera sa famille politique lors du débat des Spitzenkandidaten

Dans le reste de l’actu en Europe

Verra-t-on la Première ministre d’Italie être candidate aux élections européennes ? C’est en tout cas ce que révèle La Repubblica. Giorgia Meloni devrait l’annoncer le 21 avril, à Pescara, en clôture de l’assemblée programmatique de son parti nationaliste Fratelli d’Italia, aujourd’hui membre des Conservateurs et réformistes européens (ECR).

Autre rumeur insistante, en Espagne cette fois. Alors que le pays est plongé dans une crise politique depuis l’accord entre le gouvernement socialiste et les indépendantistes catalans sur fond de loi d’amnistie pour les sécessionnistes, l’opposition s’organise. Selon El País, le Parti populaire (lié au PPE) et les libéraux de Ciudadanos (rattachés à Renew Europe) sont en négociation pour présenter une liste commune au scrutin de juin. Dans les sondages, le Parti populaire est donné largement en tête.

Comme on vous en parlait dans le premier numéro de cette newsletter, la Roumanie connaît une situation politique particulière pour ces élections européennes, puisque les deux principales formations du pays formeront une liste commune. Selon les médias roumains, le Parti national libéral, affilié au PPE, et le Parti social-démocrate, lié aux S&D, se seraient accordés sur le choix de la tête de liste. C’est Ramona Chiriac qui devrait endosser ce rôle. Jusqu’alors, elle était la cheffe de la représentation de la Commission européenne en Roumanie. Fonction dont elle s’est mise en retrait pour pouvoir candidater aux élections européennes.

Les sondages en France

Pour la première fois depuis que nous collectons les résultats des études d’opinion, la courbe d’évolution du Rassemblement national (qui est une moyenne des cinq derniers sondages publiés) a franchi la barre symbolique des 30 % d’intentions de vote. Le RN est donné à 33 % par YouGov dans son sondage dévoilé mercredi dernier pour le Huffington Post, un record. La majorité présidentielle, elle, remonte légèrement. YouGov prédit un score de 20 % à Valérie Hayer, tout comme l’Eurotrack d’OpinionWay pour Les Echos et Radio Classique, publié lundi. Soit trois points de plus que le sondage de Cluster17 dévoilé mercredi dernier pour Le Point (17 %).

Derrière, le Parti socialiste s’installe comme la troisième force politique pour ce scrutin. YouGov et Cluster17 créditent la liste de Raphaël Glucksmann de 10 % d’intentions de vote, contre 11 % selon OpinionWay. La France insoumise, Europe Ecologie - Les Verts et Les Républicains se tiennent ensuite dans un mouchoir de poche, variant de 6 à 8 % des voix selon les trois sondages. Les écologistes semblent très légèrement devancer les listes concurrentes. Quant à Reconquête, la chute se poursuit. Sa courbe d’évolution, qui atteignait 7 % mi-décembre, descend désormais à 5,3 %. Une grosse incertitude règne sur la capacité de la liste menée par Marion Maréchal à atteindre le seuil des 5 % en juin, qui permet d’envoyer des élus au Parlement européen.

Le chiffre de la semaine

1 395 052

C’est le nombre cumulé d’abonnés sur TikTok des eurodéputés français. Selon Politico, les élus français comptent le plus grand nombre de “followers” au sein du Parlement européen parmi les Etats membres, tous partis confondus. 26 des 79 eurodéputés français sont aujourd’hui actifs sur le réseau social chinois, cumulant près de 29,7 millions de “likes”.

Top 6 des eurodéputés français TikTok

Dans le détail, le président du Rassemblement national Jordan Bardella compte à lui seul 1,1 million d’abonnés - bien qu’il parle peu d’Europe sur son compte TikTok. La députée insoumise Leïla Chaibi est deuxième. Du rôle des interprètes aux votes en session plénière, ses vidéos dévoilent les coulisses du Parlement européen. Suivent Manon Aubry (40 200 abonnés) et Gilbert Collard (29 100 abonnés), pour les comptes ayant un nombre d’abonnés à 5 chiffres.

Accusé d’alimenter la désinformation en ligne, TikTok est dans le viseur de l’UE. Comme d’autres, le réseau social chinois est désormais régulé par deux nouvelles lois européennes, le Digital Markets Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA). Une enquête a été ouverte mi-février par la Commission européenne afin de déterminer si la plateforme avait, entre autres, enfreint les règles sur la protection des mineurs et la transparence de la publicité dans l’Union.

Le mot de la semaine

Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)

Le Parlement européen va mener une action en justice contre la Commission européenne devant la CJUE. La plainte vise le déblocage de 10,2 milliards d’euros de fonds européens pour la Hongrie, décidé en décembre 2023 par la Commission européenne. Ces fonds étaient gelés en raison de manquements à l’état de droit en Hongrie. Mais les eurodéputés estiment que Budapest ne remplit toujours pas ses obligations en matière d’état de droit

Créée en 1952 et située à Luxembourg, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est l’une des sept institutions de l’UE. Elle veille au respect du droit européen et à sa bonne application dans tous les Etats membres. Les eurodéputés peuvent ainsi formuler un recours contre une décision de la Commission européenne devant la CJUE s’ils considèrent qu’elle n’est pas conforme au droit de l’UE.

C’est fait ! Tous les principaux partis français ont officialisé leurs têtes de liste pour les élections européennes de juin 2024. Les connaissez-vous déjà ? Testez vos connaissances avec notre quiz ! Et découvrez ici tous nos autres quiz pour mesurer vos connaissances sur l’Union européenne.

En musique

Si vous deviez choisir entre épouser une carrière de chanteur ou de politicien, laquelle choisiriez-vous ? Iva Zanicchi, elle, a choisi de ne pas choisir. Chanteuse à succès des années 1960 aux années 1980, elle a même représenté l’Italie à l’Eurovision en 1969, interprétant Due grosse lacrime bianche (Deux grosses larmes blanches). 

Après une belle carrière et une trentaine d’albums à son actif, Iva Zanicchi a décidé de changer d’auditoire en devenant… députée européenne. Membre du parti de l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, elle a siégé à Strasbourg de 2008 à 2014. Retirée de la vie politique, elle continue, à 84 ans, de partager de temps en temps son avis, sur la musique comme sur la politique européenne.

Iva Zanicchi - Due grosse lacrime bianche

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