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Espagne carte géographique
Drapeau Espagne

Espagne

Drapeau Espagne Dernière mise à jour le 22.03.2021

Espagne

Adhésion en 1986 Dernière mise à jour le 22.03.2021

Géographie et démographie

Capitale

Madrid

Villes principales

Madrid, Barcelone, Valence, Séville, Saragosse

Découpage administratif

17 communautés autonomes, 50 provinces, 8092 municipalités

47,33 millions (2020)

Eurostat

505 983 km² (2016)

Eurostat

Indice de développement humain

0,893 (2019)

ONU

Environnement

7,2 tonnes/hab. (2018)

OCDE

Politique

Monarchie parlementaire régionale

Sa Majesté le Roi Felipe VI

Pedro Sánchez

Économie

PIB

1 245 milliards d'euros (2019)

Eurostat

0,4 % (septembre 2020)

Eurostat

-11 % (2020)

Eurostat

16,4 % (novembre 2020)

Eurostat

114,1 % (T3 2020)

Eurostat

Déficit de 7,7 % (T3 2020)

Eurostat

Carte Espagne

Politique

L’Espagne est une monarchie parlementaire instaurée après la transition démocratique de la fin des années 1970.

Le pays est composé de 17 communautés autonomes qui disposent chacune de leurs propres institutions et d’importantes compétences. Si le système espagnol est proche du fédéralisme, il est important de noter que les communautés autonomes n’influent que peu la politique nationale. A la différence de systèmes adoptés dans les Etats fédérés, le sénat espagnol ne représente pas les régions.

Chef d’Etat

Le roi Juan Carlos Ier, qui a accédé au trône en 1975, a abdiqué le 2 juin 2014, laissant ainsi la place à son fils, le prince Felipe de Bourbon, désormais Felipe VI.

Gouvernement

Deux mois après avoir annoncé un accord de gouvernement avec le parti de gauche radicale Podemos, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a été investi à la tête du gouvernement le 7 janvier 2020.

La vie politique espagnole depuis les années 1980

Les années qui ont suivi la mort du dictateur Francisco Franco en 1975 ont permis la transition vers la démocratie. Le paysage politique est alors marqué de 1982 à 1996 par le règne du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et du Premier ministre Felipe González. La droite est finalement revenue au pouvoir avec José María Aznar (Parti populaire, PP), auquel lui a de nouveau succédé un socialiste, José Luis Zapatero, de 2004 à 2011. Ce dernier est alors confronté aux premiers effets de la violente crise économique et monétaire qui touche l’Espagne encore aujourd’hui. Vivement critiqué suite à la présentation de son plan d’austérité, José Luis Zapatero a annoncé le 2 avril 2011 qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat.

Le PSOE a alors essuyé une lourde défaite aux élections générales de novembre et a laissé la place à Mariano Rajoy du PP. Son mandat est notamment marqué par l’austérité, la gestion de la crise, ainsi que la naissance du mouvement des indignés et plusieurs scandales qui éclaboussent la droite.

Après deux décennies de stabilité politique post-franquiste, marquée par le bipartisme entre le PSOE et le PP, l’Espagne est confrontée à une refonte du paysage politique et à l’émergence rapide de nouveaux partis à partir de 2014 : Podemos à gauche, issu du mouvement des indignés, et Ciudadanos au centre droit.

Les élections générales du 20 décembre 2015 ont illustré ce bouleversement politique sans précédent. Au Congrès des députés, le Parti Populaire sortant a obtenu 28,72% des voix soit 123 sièges, et le Parti socialiste 22,02% et 90 sièges, un score historiquement bas. Les résultats inédits des nouveaux partis Podemos (20,68%) et Ciudadanos (13,94%) ont mis fin au bipartisme historique et ont empêché la formation d’une majorité. Pendant plusieurs mois, les partis ont négocié sans succès des alliances pour former un gouvernement. Deux tentatives de nomination de gouvernements sont effectuées par le PSOE en mars 2016.

Par conséquent, le roi Felipe VI a convoqué de nouvelles élections, qui se sont déroulées le 26 juin 2016. Les nouveaux partis n’ont pas pu renouvelé leur succès électoral de décembre 2015 en raison de leur incapacité à négocier avec les partis historiques. Le PP est arrivé une nouvelle fois en tête avec 33% des voix (137 sièges), suivi du PSOE à 22,6% (85 sièges). Podemos a récolté 21,1% des voix et 71 sièges, et enfin Ciudadanos 13,05% et 32 sièges.

Alors qu’aucun parti ne disposait d’une majorité au Congrès des députés, le PP est finalement parvenu à s’entendre avec Ciudadanos et obtenu des socialistes, en octobre 2016, de pouvoir former un gouvernement minoritaire.

En parallèle, le pays est bouleversé par une poussée indépendantiste en Catalogne, concrétisée par un référendum, organisé le 1er octobre 2017. Ce dernier s’est soldé par une large victoire du “oui” à l’indépendance, mais est considéré comme illégal par le gouvernement et la justice espagnols. Cela a conduit le président de la région, Carles Puigdemont, à l’exil. Lors d’élections régionales anticipées, le 21 décembre 2017, les forces indépendantistes ont néanmoins conservé la majorité. Plusieurs mois ont été nécessaires à la formation d’un gouvernement régional. L’Etat s’opposant à ce qu’il soit dirigé par une personnalité en exil ou emprisonnée, c’est finalement Quim Torra, avocat indépendantiste, qui devient président de la “Generalitat” , le 14 mai 2018.

En mai 2018 également, la justice espagnole a condamné une dizaine de cadres du PP à de lourdes peines de prison et à des amendes pour des faits de corruption. Le parti de Mariano Rajoy était impliqué dans de telles affaires depuis plusieurs années. Pedro Sánchez, leader du Parti socialiste, dépose alors une motion de censure contre M. Rajoy. Soutenue par une majorité de députés, elle a contraint le Premier ministre à la démission, le 1er juin 2018. Pedro Sánchez devient dans la foulée le nouveau chef d’un gouvernement minoritaire. Le PSOE ne dispose en effet que de 84 sièges sur 350.

A la suite du rejet de son projet de budget 2019 par le Parlement, Pedro Sánchez a annoncé le 15 février 2019 la tenue d’élections législatives anticipées le 28 avril de la même année.

Avec 29,8 % des voix, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez sort vainqueur du scrutin. Le parti d’extrême droite Vox, qui a recueilli environ 10 % des voix fait quant à lui son entrée pour la première fois au Parlement. Mais, avec environ 123 sièges, le Premier ministre ne dispose pas de la majorité absolue pour gouverner seul et est contraint de former une coalition pour gouverner.

Le 25 juillet 2019, Pedro Sánchez a échoué à obtenir la confiance du Parlement, n’étant pas parvenu à s’entendre avec Podemos pour la formation d’un gouvernement de coalition. M. Sánchez n’arrivant toujours pas à trouver de majorité en septembre, de nouvelles élections législatives sont convoquées le 10 novembre 2019. Ces élections ont à nouveau échoué à faire émerger une majorité, le PSOE perdant 3 sièges, Podemos tombant à 35 (-7), et Ciudadanos s’effondrant à 10 (-47). Le Parti populaire de droite a remporté lui 88 sièges (+22) et le jeune parti d’extrême-droite Vox gagne 28 sièges par rapport à avril, montant à 52.

Le pays et l’UE

La fin du franquisme ouvre les perspectives européennes de l’Espagne

Jusqu’en 1975, le régime franquiste a rendu inenvisageable l’adhésion de l’Espagne aux Communautés européennes, fondées sur des principes démocratiques et le respect des droits de l’homme. La coopération se limitait aux seules questions économiques. L’Espagne a déposé pour la première fois en 1962 une demande formelle d’association, mais la situation du pays a contraint la Communauté européenne à la rejeter.

La mort du dictateur Franco puis la libéralisation et la démocratisation du pays a permis à l’Espagne de déposer sa candidature d’adhésion aux communautés européennes en 1977, soit un mois après l’organisation des premières élections législatives démocratiques. En 1978, malgré quelques réticences, la Commission européenne a remis un avis favorable à cette adhésion. Finalement, après six années de négociations tumultueuses, le pays est devenu membre de l’Union européenne au 1er janvier 1986, en même temps que le Portugal. L’entrée de l’Espagne (ainsi que celles de la Grèce et du Portugal) est politiquement symbolique : elle montre que la Communauté est ouverte à tous les pays européens dès lors qu’ils respectent ses principes fondamentaux.

L’adhésion aux Communautés européennes a contribué à l’ancrage de la démocratie en Espagne. Elle a également entraîné un relèvement rapide du niveau de vie des Espagnols, grâce aux échanges commerciaux avec les autres membres ainsi qu’aux fonds de cohésion, dont elle a largement bénéficié.

D’un gouvernement à l’autre

Felipe González, Premier ministre espagnol de 1982 à 1996, a beaucoup œuvré pour l’ancrage de son pays dans l’Europe communautaire. Il est à l’initiative de la création des fonds de cohésion pour les pays les plus pauvres. Il a également joué un rôle central dans la coopération avec les pays d’Amérique latine et ceux du pourtour méditerranéen.

Il déclarait ainsi à propos de l’Union européenne : “L’adhésion de l’Espagne à la Communauté Européenne a été un des événements qui ont marqué de façon décisive l’histoire récente de notre pays, aussi bien parce que cela signifiait la fin d’une tradition d’isolement que par la définition d’un solide cadre de référence pour les projets de modernisation de l’Espagne.” (Cité dans Moreno Juste, Antonio, España y el proceso de construcción europea, Editorial Ariel, Barcelone, 1998)

Lors des négociations sur le traité de Nice, José María Aznar est parvenu à obtenir pour l’Espagne un poids renforcé au Conseil européen. L’élection en mars 2004 de José Luis Rodríguez Zapatero a signé le retour à un gouvernement plus favorable à l’intégration européenne et plus proche du couple franco-allemand.

Durement frappée par les attentats terroristes de Madrid en mars 2004 et préoccupée par l’immigration clandestine venue d’Afrique, l’Espagne est à la pointe de la coopération intergouvernementale en matière de justice et d’affaires intérieures.

Trois présidents du Parlement européen possédaient la nationalité espagnole : Enrique Barón Crespo (de 1989 à 1992), José María Gil Robles (de 1997 à 1999) et Josep Borrell Fontelles (de 2004 à 2006).

De janvier à juin 2010, l’Espagne a assuré pour la troisième fois la présidence du Conseil de l’UE.

Le pays compte 59 députés européens.

Le commissaire européen espagnol est Josep Borrell Fontelles, responsable de la diplomatie européenne (Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité).

Géographie

Baignée par la Méditerranée et l’Atlantique sur 3 600 km de côtes, l’Espagne occupe la majeure partie de la péninsule ibérique et comprend également l’archipel des Baléares, les îles Canaries et les enclaves de Ceuta et Melilla sur la côte nord du Maroc.

La Meseta, grand plateau central de 600 à 1000 m d’altitude est dominé par des chaînes de montagnes qui atteignent 3478 m dans la Sierra Nevada, au sud, et les Pyrénées au nord.

Economie

Grâce à un développement spectaculaire, l’Espagne est devenue une économie moderne en quelques décennies. A partir de son entrée dans la Communauté européenne en 1986, le pays a connu une hausse de la production industrielle dans les secteurs de la métallurgie, de l’agroalimentaire, et plus récemment de la chimie, du textile, de l’électronique.

L’agriculture a depuis longtemps perdu sa place de principal secteur d’emploi de la population active, mais elle reste très productive (huile d’olive, vin, fruits et légumes), en particulier dans les huertas andalouses intensives et fortement irriguées, de même que la pêche.

Avec plus des trois quarts de la population employée dans le secteur tertiaire, les services dominent aujourd’hui l’économie espagnole : banque, télécommunications et toutes les activités liées au tourisme, qui représentent la plus grande source de revenus du pays. L’Espagne est ainsi la deuxième destination touristique du monde après la France et devant les Etats-Unis.

Avant la crise de 2007-2008, l’Espagne enregistrait de bonnes performances économiques (près de 4 % de croissance annuelle de 1997 à 2007). Le pays a été particulièrement frappé par la crise des subprimes et l’éclatement de sa bulle immobilière, laissant de nombreux logements voire des villes entières vides. La mise en œuvre d’un plan d’aide de 41,3 milliards d’euros via le Mécanisme européen de stabilité (MES) a permis, jusqu’en janvier 2014, de recapitaliser le secteur bancaire, qui est aujourd’hui assaini.

Après 5 années de récession et d’austérité menées par le gouvernement Rajoy, la croissance du PIB est à nouveau positive depuis 2014, même si elle décroît de nouveau à partir de 2015, de 3,6 % à 2,3 % en 2019. Le déficit public respecte le seuil européen de 3 % en 2018 (2,5 %) tandis que la dette, en diminution, se stabilise autour de 100 % du PIB (98,7 % en 2019).

Après avoir atteint un pic de 26 % en 2013, le taux de chômage (au sens de l’OIT) est retombé à 13,9 % en juillet 2019 grâce à un fort regain de création nette d’emplois depuis 2014. Toutefois, le taux de chômage des jeunes était toujours de 32,4 % en février 2019 et les contrats précaires ont explosé : les créations d’emploi sont pour beaucoup des contrats temporaires (lesquels représentent 27 % des salariés espagnols au deuxième trimestre de 2018) et/ou à temps partiel malgré une baisse des coûts de licenciement des CDI.

Le pays est l’un des plus impactés par la crise du Covid-19. Le FMI prévoit une chute du PIB de 12,8% en 2020, mais anticipe un rebond de 7,2% pour 2021. L’Espagne devrait par ailleurs être le deuxième bénéficiaire du plan de relance européen. Environ 140 milliards, dont la moitié sous forme de subventions, vont alimenter le plan de relance national dévoilé par Pedro Sánchez le 7 octobre 2020.

Source : DG Trésor

Histoire

  • 19 avant notre ère : les Celtes de la péninsule ibérique sont totalement soumis à Rome, après deux siècles de luttes.
  • 711 : les Maures commencent la conquête de la péninsule ibérique. Durant 700 ans, une civilisation musulmane raffinée se développe dans l’émirat de Cordoue. Pendant ce temps, les royaumes chrétiens du Nord mènent la reconquête de la péninsule.
  • 1492 : les Rois catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon s’emparent de Grenade, chassent de la péninsule le dernier souverain maure et expulsent les Juifs. Cette même année, Christophe Colomb découvre l’Amérique pour le compte de l’Espagne.
  • 1549 : Charles Ier d’Espagne est élu à la tête du Saint Empire Romain Germanique sous le nom de Charles Quint. Grâce aux richesses du Nouveau Monde, les Habsbourg d’Espagne règnent sur une grande partie de l’Europe avant de connaître un lent déclin.
  • 1808 : Napoléon Ier impose son frère Joseph comme roi. La révolte du 2 mai donne lieu à une sanglante répression le lendemain, le Tres de mayo immortalisé par Goya. Une guerre de libération adoptant la forme d’une guérilla sanglante, soutenue par les Anglais, met l’armée française en difficultés.
  • 1931 : proclamation de la République.
  • 1936-1939 : guerre civile entre les républicains et les nationalistes espagnols menés par le général Franco. Ce dernier remporte la victoire et met en place une dictature qui isole l’Espagne du reste de l’Europe.
  • 1975 : Franco meurt après avoir désigné comme successeur Juan Carlos. Le pays effectue sa transition démocratique. La société espagnole connaît une modernisation rapide.
  • 1986 : l’Espagne devient membre des Communautés européennes.

Hymne et drapeau

Le drapeau espagnol témoigne de la construction territoriale du royaume, du XIIIe au XVIe siècle. Les couleurs rouge et jaune sont initialement celles de la Castille et du Léon, mais aussi celles des domaines de Navarre et d’Aragon (aujourd’hui Aragon, Valence, Baléares et Catalogne). Les armoiries représentent également ces quatre régions, le symbole de Grenade apparaissant quant à lui en leur base. C’est un décret royal de 1785 qui officialise le choix du drapeau avec ses bandes horizontales.

L’hymne, la Marcha Real (“Marche royale”) est le plus ancien des pays européens encore en vigueur de nos jours. La première référence à sa mélodie date de 1761, sous le titre de Marcha Granadera (“Marche des Grenadiers”), mais son auteur est inconnu. Il possède la particularité de ne pas être pourvu de paroles officielles, et ce malgré les diverses tentatives qui semblent avoir échoué par manque d’adhésion populaire et d’unité linguistique.

Lire l’étude de l’Institut Jacques Delors

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