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La dépendance énergétique dans l’Union européenne

Secteur hautement stratégique, le marché de l’énergie révèle la forte dépendance européenne aux importations, notamment d’énergies fossiles.

Le taux de dépendance énergétique

Ce taux correspond à la part d’énergie importée par rapport au total d’énergie consommée. Autrement dit, il indique la part des besoins énergétiques totaux d’un pays qui est couverte par des importations en provenance d’autres pays.

Des valeurs positives supérieures à 100 % indiquent une accumulation de stocks au cours de l’année de référence. Des valeurs négatives témoignent à l’inverse d’une balance énergétique positive (plus d’exportations que d’importations.)

L’Union européenne dépend des importations pour un peu plus de la moitié de sa consommation d’énergie

En 2021, l’Union européenne dépendait, pour 55,5 % de sa consommation d’énergie, de ses importations selon les dernières données d’Eurostat. Le reste de l’énergie est produite sur le sol européen.

Sur le long terme, la dépendance énergétique européenne a augmenté depuis 1990 : à l’époque, les importations d’énergie ne représentaient que 44 % du total.

L’indépendance énergétique européenne dépend des politiques adoptées par les États membres. Les États sont autonomes dans le choix de leurs sources d’approvisionnement et de leur mix énergétique, ce qui n’empêche pas le ratio de production d’énergie primaire européenne de baisser avec le temps par rapport aux importations. Dans le même temps en revanche, la part d’énergies renouvelables a considérablement augmenté.

Une dépendance énergétique variable selon les pays

En 2021, les taux de dépendance énergétique les plus bas ont été enregistrés pour l’Estonie (1,4 %), la Suède (21,2 %) la Roumanie (31,6 %).

Au contraire, certains pays dépendent presque exclusivement de sources d’approvisionnements extérieures. C’est le cas de Malte (97 %), du Luxembourg (92,5 %), et de Chypre (89,5 %).

Entre 2011 et 2021, le Danemark, les Pays-Bas, la Lituanie et la Pologne sont devenus de plus en plus dépendants des importations d’énergie, des tendances en grande partie liées au ralentissement de la production d’énergie primaire (épuisement progressif de l’approvisionnement en matières premières). Une dépendance croissante, bien que moins marquée, a également été constatée en République tchèque, en Allemagne et en Belgique.

Tous les autres États membres de l’UE ont enregistré une baisse de leur taux de dépendance énergétique entre 2011 et 2021, avec une baisse rapide en Estonie, où ce taux a chuté de 13,6 % à 1,4 %, mais aussi en Irlande (-13,4 points), en Finlande (-16 points) et en Lettonie (-21,6 points), sous l’effet d’une combinaison de gains d’efficacité énergétique et d’une évolution du mix énergétique visant à promouvoir la production primaire d’énergie à partir de sources renouvelables.

La Russie, fournisseur majoritaire de l’Union européenne avant la guerre en Ukraine

En 2020, l’UE dépendait de la Russie pour 24.4% de ses approvisionnements énergétiques. Sur l’ensemble des importations énergétiques des pays de l’UE, 41,1 % du gaz, 25,7 % du pétrole et 52,7 % des combustibles solides étaient russes. 

Le second pays dont dépend le plus l’Union est la Norvège, seul pays européen à produire plus d’énergie qu’il n’en consomme, avec un taux de dépendance énergétique de -616,6 %. La part du pétrole importé de Norvège dans l’UE tend à augmenter, passant de 7,7 % en 2010 à 8,7 % en 2020. En revanche, sa part dans les importations de gaz de l’UE a légèrement baissé, passant de 19,3 % en 2010 à 18,5 % en 2020.

Le plan REPowerEU

Ce manque de diversité dans les partenariats, notamment en ce qui concerne le gaz, a contribué à rendre les Etats européens plus exposés à un risque de rupture d’approvisionnement énergétique. Depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, et avec la restriction des livraisons de gaz en provenance de Russie, les Européens cherchent désormais à diversifier leurs fournisseurs.

Pour favoriser l’indépendance énergétique des pays membres, la Commission européenne a donc présenté le 18 mai 2022 une feuille de route baptisée “REPowerEU”, qui a pour objectif de sortir de la dépendance aux hydrocarbures russes en diversifiant les sources d’approvisionnement, de réduire la consommation d’énergie au sein de l’UE et d’y développer les énergies renouvelables.

La dépendance aux importations d’énergie dans l’UE (2021)

Pays Part des importations
Allemagne63,5 %
Autriche52,0 %
Belgique70,8 %
Bulgarie36,1 %
Chypre89,5 %
Croatie54,5 %
Danemark32,6 %
Espagne69,1 %
Estonie1,4 %
Finlande38,0 %
France44,2 %
Grèce73,8 %
Hongrie54,1 %
Irlande77,0 %
Italie73,5 %
Lettonie38,3 %
Lituanie73,3 %
Luxembourg92,5 %
Malte97,1 %
Pays-Bas58,4 %
Pologne40,4
Portugal67,0 %
République tchèque40,0 %
Roumanie31,6 %
Slovaquie52,6 %
Slovénie48,6 %
Suède21,2 %
Union européenne - 27 pays55,5 %
Source : Eurostat

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4 commentaires

  • Avatar privé
    Vivin christian

    instructif , merci. En complement, nous avons à l’échelle de l’Union un gros potentiel de développement d’energies de substitution avec la valorisation des déchets , agricoles, urbains , industriels, etc. Des solutions “low tech” qui s’interfacent très bien avec la montée en puissance des Enr de part leur flexibilité. Un des problèmes à résoudre est leur intégration économique (monopoles de fait des énergéticiens, tarifications, amortissements.

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    Michel Brau-Boucher, géologue et économiste minier

    Pour réduire les Européens de leur dépendance à la Russie pour leur gaz naturel vous devriez participer au développement de nouvelles réserves dans la haute Arctique Canadien car les réserves prouvées à date sont de haure qualité i.e. faible en soufre.

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    arriane carelle

    très édifiant cet article .merci

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    nicole brel

    article tres interessant