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[Vidéo] Elections européennes 2024 : revivez le débat des têtes de liste françaises sur Public Sénat

Jeudi 14 mars, la chaîne de télévision Public Sénat a diffusé le premier débat entre les têtes de liste aux élections européennes du 9 juin. Retrouvez les principales déclarations des candidats dans cet article.

Organisé par Public Sénat et le groupe Ebra, le premier débat des élections européennes s’est déroulé jeudi 14 mars de 17h à 19h30. En direct depuis le Parlement européen de Strasbourg, il a opposé les principales têtes de liste de la campagne autour des thèmes de l’agriculture, de l’immigration, de la situation en Ukraine, de l’énergie et du pouvoir d’achat.

Les huit candidats qui ont confronté leurs idées lors de l’émission étaient : 

  • Manon Aubry, tête de liste La France insoumise
  • François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains
  • Léon Deffontaines, tête de liste Parti Communiste
  • Raphaël Glucksmann, tête de liste Place Publique et Parti Socialiste
  • Valérie Hayer, tête de liste Renaissance
  • Marion Maréchal, tête de liste Reconquête !
  • Thierry Mariani, candidat sur la liste du Rassemblement National
  • Marie Toussaint, tête de liste Les Ecologistes

Dans cet article, nous vous proposons de revivre les moments forts de ce débat. 


17h : le débat entre les huit principaux candidats aux élections européennes vient de s’ouvrir sur Public Sénat, en direct du Parlement européen de Strasbourg.


17h04 : Première question posée aux candidats : “Faut-il plus ou moins d’Europe ?”

  • Raphaël Glucksmann (PP / PS) : Ces élections européennes seront les plus importantes de l’histoire […]. Nous voulons plus d’Europe.

  • Léon Deffontaines (PCF) : Moins d’Europe : ceux qui disent le contraire méprisent le résultat du référendum de 2005, mais surtout ne connaissent pas l’Europe. Je ne souhaite pas que l’Europe entre en guerre contre la Russie.

  • Valérie Hayer (Renaissance) : Ici au Parlement européen, on a la culture du compromis, sans compromission (…). Depuis cinq ans, on a révolutionné l’Europe et le Parlement européen : révolutionné l’agriculture, [mis en place un] plan de relance inédit… […] La question n’est pas plus ou moins d’Europe, mais ‘Voulons-nous plus ou plus [du tout] d’Europe ?’.

  • François-Xavier Bellamy (LR) : La question est de savoir ce que voulons faire en Europe […] Comment faire entendre la France et la voix des Français au sein de ce Parlement.

  • Thierry Mariani (RN) : Le 9 juin les Français auront l’occasion de changer d’Europe sans rien détruire. L’inflation et l’immigration incontrôlée sont désormais la règle : nous avons plus d’1 million de demandes d’asile en une seule année […]. Nous voulons d’une Europe qui tienne compte des intérêts de la France.

  • Marie Toussaint (Les Ecologistes) : Vous allez entendre que l’écologie est la cause de tous les maux, ce sont des mensonges. C’est le moment de se battre pour l’écologie, pour une Europe qui protège. Nous sommes pour une PAC plus verte et qui protège mieux les agriculteurs, pour un protectionnisme vert, pour la paix à Gaza.

  • Manon Aubry (LFI) : Continuons-nous sur l’autoroute du chaos ? Il faut tout changer pour baisser les prix de l’alimentation et de l’énergie face aux multinationales, pour imposer la paix en Ukraine et imposer un cessez-le-feu à Gaza. […] Pour tous ceux qui croient encore dans la Nupes, je veux leur dire que l’après-Macron est à portée le 9 juin.

  • Marion Maréchal (Reconquête) : Il faut certainement moins de cette Europe, celle placée sous la gouvernance des macronistes, du PPE, des socialistes alliés aux écologistes, qui ont mené toutes les politiques que nous souhaitons combattre. Nous voulons une Europe de droite qui défende sa civilisation contre l’islamisation, […] contre les normes qui nous inondent.


    17h15 : Ouverture du premier thème sur l’agriculture et l’environnement : “Le Pacte vert est-il trop contraignant ?” 

    Le journaliste Thomas Hugues rappelle que la politique agricole commune (PAC) est le premier poste de dépenses de l’Union européenne. 

  • Valérie Hayer : La PAC, c’est 10 milliards d’euros par an dans les poches de nos agriculteurs français. François-Xavier Bellamy et Manon Aubry, vous avez voté la nouvelle PAC.
  • François-Xavier Bellamy : Le problème n’est pas la PAC, mais les textes comme celui sur la restauration de la nature, qui voulait geler 10 % des terres agricoles en Europe. Cette loi était une loi de décroissance qui fragilisait les agriculteurs, et à laquelle le Parti populaire européen s’est opposé.
  • Thierry Mariani : La France a la chance d’avoir la plus grande agriculture de l’Union européenne. Nous donnons chaque année 24 milliards d’euros à l’Union européenne. Nous étions d’accord sur la réforme de la PAC et nous la demandions : la PAC d’avant était faite par des technocrates. La décision la plus grave est la stratégie de la ferme à la fourchette. 
  • Raphaël Glucksmann : 80 % des aides de la PAC vont à 20 % des agriculteurs : elle est responsable de la misère de tant d’agriculteurs et est socialement injuste. La PAC doit subventionner l’emploi et doit permettre à tous les agriculteurs de vivre dignement de leur travail. Le monde agricole n’est pas un et uni.
  • Marie Toussaint : on a une droite, une extrême droite, une majorité politique ici qui portent un modèle destructeur pour les agriculteurs. Nous écologistes, on n’est pas la pour emmerder le monde, on est là pour le protéger. Nous voulons une nouvelle PAC, la fin des accords de libre-échange, des revenus garantis pour les électeurs pendant trois ans accompagnés d’un grand plan d’investissement pour permettre aux agriculteurs de changer de méthode. Quelques agriculteurs disposent de beaucoup d’hectares : nous voulons préserver une agriculture familiale.

  • Manon Aubry : Personne n’a parlé ici de la revendication principale des agriculteurs : vivre de leur travail. Les prix augmentent mais les revenus des agriculteurs baissent. Nous devons assurer des prix planchers rémunérateurs pour les agriculteurs. Ici sur ce plateau, vous avez essentiellement des hypocrites : mon groupe n’a pas donné une voix à la nouvelle PAC. Pourquoi devons-nous continuer à importer depuis le Chili, la Nouvelle-Zélande… ?
  • Marion Maréchal : Nous avons déjà une surtransposition des normes européennes en France. Le Pacte vert aggrave la situation : tous les rapports démontrent que s’il avait été appliqué en tous points, il aboutirait à une baisse de 10 à 15 % de la production agricole, alors même que l’Union européenne n’est plus autonome sur le plan agricole. La France, c’est 1 % des émissions de gaz à effet de serre, dont 20 % issus de l’agriculture donc 0,2 %. La moitié des émissions de la France sont liées aux importations : il faut donc remettre en cause des traités de libre-échange qui ne respectent pas la réciprocité, favoriser l’acheter et le consommer local, et changer les objectifs de la PAC : arrêter les objectifs écologiques et viser la souveraineté alimentaire. 
  • Léon Deffontaines : Les producteurs veulent pouvoir vivre dignement de leurs revenus. Nous avons déposé des propositions de loi sur les prix planchers par trois fois à l’Assemblée nationale, trois fois elles ont été rejetées. Nous saluons que les propositions que nous avons faites sur les prix planchers soient reprises par LREM. La mise en concurrence déloyale s’exerce à deux niveaux : par les accords de libre échange, dernier en date avec le Chili qui prévoit d’importer 9 000 tonnes de porc, bœuf, poulet… Il ne faut pas que les droits de douane avec l’Ukraine soient levés. Si on veut [aider] les agriculteurs, il faut augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs pour que chaque Français puisse acheter du poulet français. 
  • Thierry Mariani : Nous sommes contre la politique de décroissance qu’impose l’UE, et pour l’instauration d’une exception en matière d’agriculture. 

  • Valérie Hayer : Le Pacte vert, c’est aussi la réduction des produits phytosanitaires et les nouvelles techniques génomiques. 

  • Marie Toussaint : La Commission européenne dit que lorsqu’on met 1 euro dans la nature, on récupère 38 euros pour la société. 

    17h41 : Ouverture du second thème sur l’immigration : “Quelle immigration pour l’Europe ?”

    La journaliste Nathalie Mauret rappelle que l’immigration a été choisie en tant que thème principal de campagne par plusieurs listes. Selon l’Agence européenne de l’asile, plus d’un million de demandes d’asile ont été déposées dans l’UE en 2023. Cette même année, 380 000 entrées illégales ont été enregistrées dans les Etats membres. 

    La première question est posée à François-Xavier Bellamy : Sur la question migratoire, vous proposez une maîtrise de l’immigration et des frontières extérieures, pourquoi voter pour vous plutôt que Marion Maréchal ou Thierry Mariani ?

  • François-Xavier Bellamy : Le RN a voté contre l’augmentation du budget migratoire… on pourrait faire la liste de leurs incohérences. […] Pour éviter le projet terrible d’Emmanuel Macron visant à organiser la relocalisation des migrants. Cette répartition, il voulait l’imposer en Europe. Nous avons réussi à aller contre dans le Pacte asile et migration qui va bientôt être appliqué. […] La clé c’est de retenir les gens qui arrivent illégalement en Europe à l’extérieur de nos frontières. Le RN a refusé toute avancée de ce côté-là. […] Voulons-nous donner aux citoyens de nos pays les moyens de décider sur ces questions ? […] Nous voulons une modification de la Constitution pour sortir des impasses de la jurisprudence européenne.
  • Thierry Mariani : 32 ans après les Assises de l’immigration, les Républicains n’ont jamais rien fait. Il faut avoir le courage d’appliquer ce que l’on propose. […] Les Français ne se reconnaissent plus à cause d’une insécurité liée à l’immigration. […] Le RN propose un double bouclier : le bouclier de Frontex aux frontières lointaines, mais aussi lorsque c’est nécessaire un bouclier aux frontières nationales. Pour une réforme de Schengen. […] Les demandes d’asile doivent être traitées à l’étranger.
  • Raphaël Glucksmann : S’il y a l’extrême droite au pouvoir à Paris et à Rome, il y a une guerre entre l’Italie et la France. Votre proposition d’immigration zéro c’est le chaos. […] Ce que nous proposons c’est de reprendre les sauvetages en mer. Et une politique coordonnée de répartition des demandeurs d’asile. C’est un problème européen qui doit être géré de manière européenne. […] Nous proposons aussi, et cela va vous faire hurler, ce sont des voies légales d’immigration. Ne pas les avoir c’est transformer nos mers en cimetière. […] Une politique cohérente fondée sur deux choses : le droit et la coordination. […] Aujourd’hui on met tout le poids sur les pays d’entrée : l’Italie et la Grèce. De plus, aujourd’hui on délègue à des pays autoritaires la gestion des flux migratoires. Ce que vous proposez c’est absolument inhumain et irréaliste.
  • Marion Maréchal : Aujourd’hui, nous avons totalement perdu le contrôle sur l’immigration. Nous sommes en situation de chaos, et une majorité de Français le disent. Quand on cumule immigration légale, illégale et demandes d’asile, il y a plus de migrants que d’enfants qui naissent dans notre pays. Ce qui pourrait provoquer un changement culturel, pour aller vers un continent de plus en plus islamisé. Pour ce faire, il faut changer le droit : mettre en place un blocus naval face à l’immigration clandestine. Il faut des hotspots à l’étranger. […] Je veux éviter que les ONG que vous défendez Mme Toussaint, se transforment en taxis. […] La Commission finance des organisations proches des Frères musulmans, des campagnes de promotion pour le hijab.
  • Manon Aubry : Après ces 50 nuances d’extrême droite qu’on vient d’entendre, on va essayer de réinstaurer un peu d’humanité. Frontex est une agence de cow-boys qui laisse mourir des personnes en Méditerranée. Quelle est la priorité du Pacte migratoire ? Financer des murs aux frontières de l’UE. […] C’est un mécanisme de solidarité qui n’est pas contraignant : les pays qui n’en veulent pas auront la possibilité de financer des murs à leur frontière et de renvoyer les migrants. […] Mme Marion Maréchal Le Pen, on ne monte pas sur un bateau de survie comme on monte sur un bateau de croisière. […] Sur la question de la régularisation des travailleurs sans papiers, même l’alliée de Marion Maréchal en Italie, Mme Meloni, se résout à régulariser.
  • Valérie Hayer : Je suis probablement la seule autour de cette table qui va voter le Pacte asile et migration, ainsi que les familles politiques de M. Bellamy (PPE) et de M. Glucksmann (S&D). […]. On va accueillir dans des centres les migrants qui veulent venir dans l’UE, avec notamment des contrôles sanitaires. En douze semaines, il sauront s’ils ont le droit ou non d’accéder au territoire de l’UE. S’ils le peuvent, ils seront accueillis dans les meilleures conditions. Fermeté, humanité : c’est la seule solution qui permette de répondre avec efficacité au drame migratoire.
  • Léon Deffontaines : on est dans des débats de posture bien éloignés des réalités. Premier mensonge : l’extrême droite demande zéro immigration, Meloni demande 450 000 régularisations. J’ai 27 ans, c’est mon premier débat et je suis effaré que tout le monde s’invective depuis le début. […] Je suis aussi effaré de ceux qui disent qu’il faut supprimer les frontières, un Etat a toujours eu des frontières. […] Il faut mettre en place une réelle politique publique de l’intégration. Il faut en effet régulariser les travailleurs sans-papiers. […] Il faut se poser la question de savoir pourquoi ces populations émigrent. On ne part pas par gaîté de cœur, par liberté. Il faut multiplier nos aides au développement pour déployer l’électricité en Afrique, et engager une réelle coopération en Méditerranée et en Afrique subsaharienne.
  • Marie Toussaint : La majorité d’Emmanuel Macron se décide à passer des accords avec les pays tiers, à enfermer des enfants à partir de six ans : oui, on va détenir des enfants aux frontières de l’Union européenne. On laisse mourir des milliers de personnes en Méditerranée et dans le désert libyen, c’est doublement criminel. Aussi parce que vous créez des clandestins : on n’arrête pas ces gens qui partent au péril de leur vie en leur disant que leur vie va être un enfer. En responsabilité, nous voulons un accueil digne du droit international, des valeurs de l’Europe.
  • Thierry Mariani : La seule politique qui a marché jusqu’à présent c’est celle qui contient des messages clairs : on ne régularise pas, on n’accueille pas. […] Le taux de reconduite à la frontière est inférieur à 10 % en France. […] La seule solution, c’est un vrai référendum sur l’immigration. 
  • Raphaël Glucksmann : Au nom de cette panique identitaire, vous êtes prêts à sacrifier les valeurs européennes, l’état de droit… […] En commission des Affaires internationales [au Parlement européen], on nous dit qu’on ne peut pas toucher au Pakistan parce qu’il gère les Afghans. Donc on externalise [la politique migratoire] et on se rend otages d’autres pays. Cette politique nous affaiblit : vous êtes des vecteurs de chaos au lieu d’être des vecteurs d’ordre. Si on assumait cette immigration, on aurait une vision beaucoup plus sereine.
  • François-Xavier Bellamy : Nous avons besoin de retrouver la maîtrise de nos frontières. […] L’urgence absolue est de reconstruire nos frontières européennes. 
  • Valérie Hayer : La vraie réponse européenne c’est le Pacte asile migration, c’est la meilleure solution. Et dans ce pacte asile migration on a un renforcement de nos frontières. […] En cas de crise on doit pouvoir aider la Grèce, l’Espagne, l’Italie, sur la base de conditions telles que l’accueil dans des centres. Ce serait une illusion de croire qu’on peut gérer ces migrations à l’échelle nationale. […] Le Brexit devait régler tous les problèmes migratoires, or on voit une explosion des flux migratoires aujourd’hui. 

    18h16 : Ouverture du troisième thème sur la guerre en Ukraine : “L’Europe peut-elle se défendre seule ?

    Le journaliste Thomas Hugues rappelle que depuis le début du conflit, l’Union européenne a aidé l’Ukraine à hauteur de 85 milliards d’euros. Le RN a voté contre le pacte de sécurité entre la France et l’Ukraine.

  • Thierry Mariani : Quoi qu’il arrive, une guerre doit toujours finir par un accord. Quoi qu’il arrive, vous devez discuter même avec celui qui est votre pire ennemi. L’Otan nous protège avec son article 5, les troupes de l’Otan sont cinq fois supérieures à celles de la Russie. Notre position est d’éviter l’escalade avec la Russie. Nous pensons que la Crimée a été russe pendant deux siècles. 
  • Raphaël Glucksmann : Vous êtes sanctionné par le Parlement européen car vous êtes allé en Crimée soutenir l’annexion par la Russie. J’ai hésité à venir car en tant que président de la commission des Affaires étrangères […], me retrouver face au petit télégraphiste du Kremlin […]. Vous êtes aussi un grand défenseur du régime d’Aliyev [Président de l’Azerbaïdjan, NDLR]. Je me suis demandé si j’allais venir car c’était vous cautionner. […] Vous êtes une cinquième colonne.
  • Marie Toussaint : Vous avez presque été un agent du Kremlin en Europe, vous avez soutenu Bachar El-Assad en Syrie. Expliquez-nous votre relation avec Poutine.
  • Thierry Mariani : en Syrie, vous n’aviez que deux choix : soutenir le régime en place ou les islamistes. Ma relation avec Poutine, elle est certainement moins fréquente que celle de M. Macron. Je rappelle que son mandat a débuté par une visite de Vladimir Poutine en France. 
  • Manon Aubry : Nous devons être le camp de la paix, en Ukraine mais aussi à Gaza et je suis d’ailleurs surprise que ça ne fasse pas partie des thèmes du débat de ce soir. Les propos du président de la République sont irresponsables sur l’envoi de troupes en Ukraine. Je refuse l’affrontement entre deux puissances militaires. J’assume de dire qu’il n’y a pas d’issue militaire à ce conflit. La guerre bénéficie aux seuls marchands d’armes. Il y a une résistance, c’est vrai, héroïque du peuple ukrainien. Nous avons voté pour une aide européenne de 50 milliards d’euros à l’Ukraine. Ce conflit a déjà fait plusieurs centaines de milliers de morts depuis qu’il a démarré. Mais je refuse que ma génération soit sacrifiée pour aller combattre face à la Russie. Oui, Vladimir Poutine a agressé l’Ukraine, mais la diplomatie doit reprendre ses droits. Le rôle de la diplomatie française doit reprendre.
  • Léon Deffontaines : Il faut aider les Ukrainiens, les armer. Mais si nous voulons porter une voix de paix, il faudra à un moment ou à un autre mettre M. Zelensky et M. Poutine autour d’une table. Pour cela, il faut garantir la neutralité de l’Ukraine. Il faut poser un traité de paix, et c’est fidèle à la diplomatie de la France : Jacques Chirac nous disait à l’époque que la guerre était la pire des solutions. Ceux qui disent qu’il faut se préparer à envoyer des soldats en Ukraine sont les mêmes que ceux qui défendaient l’intervention en Irak en 2003. L’Ukraine utilise 5 000 obus par jour, nous en produisons 2 000. 
  • Raphaël Glucksmann : Arrêtez de faire peur en disant que vous ne voulez pas aller sur le front, personne ne vous le demande ! C’est précisément pour éviter une confrontation directe que nous devons envoyer plus d’armes à l’Ukraine. Ce n’est pas simplement par solidarité, c’est un investissement dans notre propre sécurité. 
  • Valérie Hayer : Le fait que M. Mariani nous dise que l’Europe n’est pas menacée par la Russie est intéressant. La Première ministre estonienne Kaja Kallas, dont le pays a 300 km de frontières avec la Russie, fait l’objet d’un avis de recherche du Kremlin. Le Premier ministre grec Kiryakos Mitsotakis a failli être écrasé par un missile lors d’une visite en Ukraine. Nous sommes menacés. L’ambiguïté stratégique est nécessaire, par principe on n’exclut rien, personne ne veut un affrontement direct avec la Russie mais ne nous fixons pas de lignes rouges. Je retiens le ministre des Affaires étrangères polonais qui a soutenu Emmanuel Macron. Emmanuel Macron a réuni vingt-et-un chefs d’Etat et de gouvernement autour de lui, il a fait consensus autour de lui. Nous les pro-européens faisons front commun. 

  • François-Xavier Bellamy : Je ne comprends pas ceux qui nous disent aujourd’hui qu’il faut faire la paix. Les Ukrainiens sont envahis. Si on veut la paix, il faut préparer la guerre. […] Nous sommes pris en otage du clivage que le président de la République a voulu organiser. La réalité est que la France est très en retard parmi les donateurs à l’Ukraine, et le président a fait ce qu’il sait faire de mieux : créer une nouvelle polémique parmi ses alliés. Sur l’Arménie, aujourd’hui le RN s’est abstenu au Parlement européen pour condamner Ilham Aliyev. La vérité, c’est que si l’on veut défendre la démocratie, il faut combattre la corruption. Le seul Etat condamné pour avoir fait usage de la corruption au sein du Parlement est l’Azerbaïdjan. 
  • Marion Maréchal : Je suis favorable à un soutien financier, logistique et humanitaire à l’Ukraine. Mais en revanche il y a des choses vers lesquelles on ne peut pas aller. Faire entrer l’Ukraine dans l’Otan conduirait à une confrontation avec des pays dotés de l’arme atomique (Russie, Chine, Corée du Nord…), et c’est mécaniquement entrer en guerre au regard des mécanismes de solidarité qu’implique l’Otan. La solidarité, ce n’est pas le suicide. Il est hors de question d’envoyer des troupes françaises en Ukraine, sauf à aggraver le conflit et à mettre en danger les intérêts vitaux français. 
  • Marie Toussaint : Depuis le début de cette séquence, personne n’a vraiment répondu à la question de comment aider l’Ukraine. L’Ukraine ne doit pas tomber. Nous les écologistes avons toujours été pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Si on veut effectivement aider l’Ukraine, nous proposons 1. d’utiliser les 200 milliards d’euros d’avoirs frauduleux russes, 2. de cesser d’alimenter la machine de guerre russe (gaz, engrais, uranium…), l’année dernière il y a eu 28 milliards d’euros d’achats de gaz russe, et 3. de livrer des armes et des soutiens financiers à l’Ukraine.
  • Manon Aubry : intégrer l’Ukraine dans l’UE alors que le salaire minimum est à moins de 200 euros et que le coût de production d’un kilo de poulet est à 3 euros contre 7 euros en France, c’est élargir la concurrence du tous contre tous.

    18h51 : Ouverture du quatrième et dernier thème : “L’UE peut-elle garantir l’indépendance énergétique et le pouvoir d’achat ?

    Nathalie Mauret : La facture énergétique des Européens a augmenté de 63 % entre 2021 et 2023. Comment faire baisser la facture d’énergie des Européens et des Français ?

  • Manon Aubry : On ne laisse pas les mains au marché. C’est précisément ce qu’a décidé l’UE avec la réforme du marché de l’électricité qui a mis fin au contrôle public du prix. […] On ne peut pas laisser la prédation de grands groupes décider des prix. […] On a été bien seuls quand il a fallu s’opposer à la réforme du marché. […] Plus de 100 000 entreprises en France sont en risque de faillite : boulangers, kebabs, industries énergivores… Le point commun entre Valérie Hayer et Jordan Bardella : laisser le marché libre. Il faut sortir de cette folie d’une logique des marchés […].
  • Léon Deffontaines : Grâce à notre mix en France, nous produisons l’électricité la moins chère d’Europe. Mais avec le marché de l’électricité européen nous nous alignons sur les prix des autres énergies. […] Il faudra engager des grands travaux comme le Lyon-Turin. Pour ces grands travaux il faut de l’énergie : nucléaire d’un côté, renouvelable de l’autre. 
  • Marie Toussaint : Ceux qui nous racontent que si on est pour le nucléaire on est pour le climat : la réalité c’est qu’on a pris l’engagement de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2040, on ne peut pas l’atteindre avec le nucléaire. Le nucléaire nous aide à réduire notre empreinte carbone : oui. Mais que fait-on pour 2030 et 2040 ? […] Puisque les énergies renouvelables sont les plus rentables, allons sur les renouvelables. Je veux que l’Europe devienne la championne des énergies renouvelables.
  • Thomas Hugues : Les importations de panneaux solaires chinois sont multipliés par quatre depuis cinq ans.

  • Marie Toussaint : On n’importe pas seulement les panneaux solaires mais notre énergie. Donc oui il faut relocaliser, produire en Europe ce dont on a besoin. 1. Soutenir la production de produits vertueux sur notre territoire. 2. Un protectionnisme vert. 3. Un vrai plan d’investissement, contre le Pacte de stabilité et de croissance qui entrave cet investissement.
  • Raphaël Glucksmann : On avait des champions du photovoltaïque, on les a laissé se faire ratiboiser par les entreprises chinoises. A cause d’accords de libre échange iniques. […] On n’a pas fait les investissements nécessaires pour une planification. […] Qui va payer cette transition pour qu’elle soit socialement juste ? On propose des taxes pérennes et massives sur les superprofits. Les profiteurs de guerre doivent être surtaxés. Et un impôt sur les grandes fortunes à l’échelle européenne doit être mis en place. Nous devons dégager 200 milliards d’euros à l’échelle européenne.
  • Valérie Hayer : En France, grâce au bouclier énergétique on a protégé les Français bien plus qu’ailleurs en Europe. Evidemment 10 % d’augmentation ça reste trop, mais c’est mieux qu’ailleurs. Nos amis Belges ont connu une augmentation de 952 %. […] On a besoin du marché européen de l’électricité, sinon on aurait eu des black outs, des coupures d’électricité. Dans les moments de creux on va chercher l’électricité chez nos voisins, dans les autres moments on vend nous mêmes de l’électricité à nos partenaires. Ca veut dire des tarifs moins élevés, plus de compétitivité. On a réussi à intégrer le nucléaire dans la directive sur les énergies renouvelables et on va mettre le paquet sur le nucléaire.
  • Marion Maréchal : La politique énergétique européenne est prisonnière d’une vision idéologue et déconnectée […]. Le modèle allemand a voulu tendre vers le tout renouvelable, c’est un fiasco total. On subventionne les importations de panneaux solaires venus de la Chine. L’Europe doit financer un plan de développement du nucléaire. 
  • François-Xavier Bellamy : Le marché de l’électricité couplait le prix du gaz à celui de l’électricité et il fallait sortir de cette folie. Mais le problème en France n’est pas que celui de l’électricité, il est industriel. C’est mon point d’accord avec le PCF : nous sommes les deux seules formations politiques qui depuis deux décennies n’avons jamais varié sur le nucléaire. Nous avons gagné contre les élus macronistes ou écologistes au Parlement européen sur le nucléaire.
  • Thierry Mariani : Marine Le Pen est très claire : avoir hérité du nucléaire est une chance. M. Macron est un converti au nucléaire, c’est très bien mais on a perdu cinq ans. Dans les traités de l’UE il y a Euratom pour développer l’énergie nucléaire, il faut la relancer. Dans l’immédiat, il faut sortir du marché unique [de l’électricité] comme le Portugal.
  • Léon Deffontaines : Pour limiter les gaz à effet de serre on n’a pas d’autre choix que de réinvestir massivement dans le nucléaire. […] L’énergie nucléaire est aujourd’hui l’énergie la moins coûteuse. […] Qu’arrivera-t-il lorsqu’il n’y aura pas assez de vent ou de soleil pour faire fonctionner nos trains, nos services publics ?

    19h15 : Minute de conclusion : “Pourquoi voter pour votre liste dans un peu moins de trois mois ?” 

  • Manon Aubry (LFI) : Je veux vous parler d’un sujet non abordé ce soir. Personne n’a évoqué le carnage humanitaire en cours à Gaza : il y a eu plus d’enfants morts en quatre mois à Gaza qu’en quatre ans à cause des conflits internationaux. […] Je veux une parole cohérente et forte de l’UE. […] Des sanctions contre Israël, la fin des exportations d’armes et de l’accord d’association avec l’UE. 
  • François-Xavier Bellamy (LR) : L’Europe c’est d’abord un combat de tous les jours, pour faire peser des idées. Nous l’avons mené : sur le nucléaire, sur l’agriculture pour sortir de la décroissance, pour financer ces murs aux frontières de l’Europe, pour faire entendre la voix de la France et de l’Europe sur l’Arménie, Israël…
  • Thierry Mariani (RN) : Ursula von der Leyen est soutenue par Emmanuel Macron depuis cinq ans, mais aussi par le groupe de M. Glucksmann, de Mme Hayer… Il s’agit de la dernière occasion avant la fin du mandat de voter contre Emmanuel Macron et de changer cette politique qui nous abaisse notre niveau de vie, notre politique migratoire, la politique du libre échange qui ruine notre agriculture… C’est la seule liste qui mettra un coup d’arrêt à Emmanuel Macron. 
  • Marion Maréchal : Si vous voulez que l’Europe d’hier continue demain, vous avez le choix autour de cette table. [Je propose une] Europe d’une droite authentique, qui protège nos frontières, notre identité, nos racines chrétiennes, qui refuse le fanatisme écologique du Pacte vert
  • Raphaël Glucksmann : Je veux m’adresser à vous, citoyens épris de justice, qui refusez la vassalisation de l’Europe ou la poutinisation de la France […]. Il n’y a pas de facilité à l’impuissance et à l’injustice. L’Europe, c’est ce qu’on en fait. Ca se décide maintenant et c’est entre vos mains.
  • Marie Toussaint : Notre maison brûle mais nous les écologistes n’avons jamais regardé ailleurs. Hier, nous étions les seuls à dire la vérité sur la réalité du changement climatique et la perte de la biodiversité. Si vous en avez assez des sols contaminés, des cancers qui explosent, de la fermeture des hôpitaux, de la casse des services publics, il est temps de voter pour les écologistes. Pour une Europe plus verte et plus juste.
  • Léon Deffontaines : Tous les cinq ans nous voyons apparaître de nouveaux responsables politiques, mais qu’ont-ils fait ces cinq dernières années ? Je souhaite changer de réflexion, je suis à la tête d’une liste de gauche, je souhaite que la gauche puisse porter une voix de paix sur la construction européenne notamment à Gaza et en Ukraine, pour les services publics, la revalorisation du travail…
  • Valérie Hayer : Je ne veux pas d’une Europe faible pilotée par des réactionnaires qui portent atteinte à vos intérêts. [Je souhaite] une Europe de votre pouvoir d’achat, de vos industries. Ce n’est pas seulement un projet, nous avons commencé à la bâtir. Nous sommes la clé de voute et le reflet de la puissance de la France à Strasbourg et Bruxelles.

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