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La Russie émet des avis de recherche contre plusieurs dirigeants des pays baltes

Mardi 13 février, la Russie a lancé des avis de recherche contre plusieurs dirigeants d’Estonie et de Lituanie. La Première ministre estonienne Kaja Kallas est notamment ciblée. Le Kremlin leur reproche entre autres la destruction de monuments d’hommage aux soldats soviétiques.

La Première ministre libérale d'Estonie Kaja Kallas, qui fait partie des personnes ciblées par la Russie, est connue pour son engagement europhile et pro-Otan - Crédits : Union européenne
La Première ministre estonienne Kaja Kallas, qui fait partie des personnes ciblées par la Russie, est connue pour son engagement europhile et pro-Otan - Crédits : Union européenne

Ce mardi 13 février, la Russie a émis “des avis de recherche contre trois responsables des pays baltes” [TF1]. Parmi eux figure la Première ministre de l’Estonie, Kaja Kallas. Dans un communiqué cité par L’Express, cette dernière explique que “l’action de la Fédération de Russie n’est pas surprenante, car il s’agit de sa tactique habituelle d’intimidation”.

Si elle est poursuivie dans “une affaire pénale”, on ne sait pas de “quel crime ou délit la dirigeante est accusée”, remarque Marianne. Les deux autres responsables, “le secrétaire d’Etat estonien, Taimar Peterkop” et “le ministre de la Culture de Lituanie, Simonas Kairys” sont quant à eux visés pour des raisons plus précises : “destruction et dégradation de monuments (d’hommage) aux soldats soviétiques”, rapporte l’hebdomadaire.

Ces personnalités ne sont qu’une partie des personnes recherchées par le Kremlin. “En tout, la Russie aurait ainsi émis plus de 98 000 avis de recherche” de personnes qu’elle accuse “tou[tes] ou presque, de vouloir réhabiliter le nazisme”, note RTL. Toutefois, “depuis l’assaut russe en Ukraine en février 2022, c’est la première fois que la Russie émet un avis de recherche contre un dirigeant étranger en exercice”, constate Sud Ouest, qui indique que trois responsables polonais sont aussi poursuivis pour des faits similaires.

Différend mémoriel

D’après le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, les dirigeants baltes visés “sont responsables de décisions qui sont de facto une insulte à l’histoire, ce sont des gens qui mènent des actions hostiles contre la mémoire historique, contre notre pays” [Le Devoir].

Ces dernières années, plusieurs de ces monuments hérités par l’URSS après la Seconde Guerre mondiale ont été démontés dans les pays baltes”, rappelle L’Express. Deux visions de l’histoire s’opposent, résume Le Monde : “les Etats baltes, qui craignent les ambitions expansionnistes du Kremlin, ont été occupés par l’URSS de juin 1940 à juillet 1941 dans le cadre du pacte germano-soviétique, puis de 1944 à 1991, alors que Moscou dit les avoir libérés du nazisme”.

Il faut répondre des crimes commis contre la mémoire de ceux qui ont libéré le monde du nazisme et du fascisme !”, a ainsi écrit la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova sur Telegram mardi 13 février [TF1]. De son côté, le ministre de la Culture de Lituanie Simonas Kairys dénonce une Russie voulant “créer sa propre version [de l’histoire] qui est en contradiction avec les faits ou la logique” [Le Parisien].

Des relations tendues par la guerre en Ukraine

Les relations entre les pays baltes et la Russie “se sont encore envenimées avec le conflit en Ukraine”, rappelle Le Parisien. “Les pays baltes, qui considèrent que la menace d’une invasion russe est réelle, soutiennent activement Kiev dans sa lutte contre l’armée russe”, indique Libération.

A la “mi-janvier, la Lettonie et l’Estonie avaient décidé de mettre fin à leurs accords d’assistance juridique avec la Russie, les responsables de ces deux pays invoquant l’attaque de l’Ukraine par Moscou comme motif” [L’Express]. L’Estonie a de son côté “refusé de prolonger le permis de séjour du chef de l’Eglise orthodoxe estonienne du Patriarcat de Moscou, citoyen russe, estimant qu’il représentait un risque pour la sécurité nationale”, poursuit l’hebdomadaire.

Les tensions se sont encore “accentuées ces dernières semaines”, souligne Le Monde. “Le 6 février, la Russie a convoqué les chargés d’affaires d’Estonie, de Lettonie et de Lituanie, en les accusant de ‘saboter’ l’élection présidentielle russe de mars en refusant d’assurer la sécurité des bureaux de vote dans les ambassades” russes présentes dans ces pays, rapporte le quotidien.

Des tensions dont certains craignent qu’elles deviennent encore plus concrètes. “L’Estonie se prépare à un possible conflit avec la Russie”, titrait hier Le Figaro. Les trois pays baltes prévoient “de construire une ligne de fortification : 600 bunkers devraient être construits d’ici 2025 pour un investissement de 60 millions d’euros”, fait savoir le journal. D’après le directeur des renseignements estoniens Kaupo Rosin, “la Russie a choisi une voie qui est une confrontation à long termeet le Kremlin anticipe probablement un éventuel conflit avec l’Otan au cours de la prochaine décennie” [Reuters].

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