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Une controversée législation de protection de la biodiversité entérinée par le Parlement européen

Malgré une tentative de dernière minute de la droite et de l’extrême droite pour faire barrage au texte, les eurodéputés se sont prononcés en faveur de la loi sur la restauration de la nature. Son objectif : réhabiliter 20 % des terres et des mers de l’Union européenne d’ici à 2030.

De nombreux écosystèmes sont menacés en Europe
De nombreux écosystèmes sont menacés en Europe - Crédits : DaLiu / iStock

Une excellente nouvelle pour la protection du vivant”, se félicite sur X (ex-Twitter) le président de la commission Environnement au Parlement européen, Pascal Canfin (Renew Europe) [Euronews].

Dans un contexte d’incertitudes alimenté par la droite et l’extrême droite en amont du vote, “le règlement sur la restauration de la nature a finalement été adopté ce mardi [27 février] lors du vote final au Parlement européen en plénière à Strasbourg, avec 329 voix pour”, écrivent Les Echos. Le rapporteur du texte, l’Espagnol Cesar Luena (Socialistes & Démocrates), estime qu’avec cette législation, l’Union européenne passe de “la protection et de la conservation de la nature à sa restauration” [Euractiv].

Préservation de la biodiversité 

S’inscrivant dans le cadre du Pacte vert, la feuille de route climatique et environnementale de l’UE, “le projet vise à réhabiliter d’ici 2030 au moins 20 % des zones terrestres et maritimes de l’Union européenne et tous les écosystèmes dégradés d’ici 2050″, indique Euronews. Pour ce faire, la loi sur la restauration de la nature “établit des obligations et des objectifs dans différents domaines d’action, tels que les terres agricoles, les pollinisateurs, les rivières, les forêts et les zones urbaines, afin d’inverser progressivement les dommages environnementaux causés par le changement climatique et l’activité humaine” [Euronews]. D’après ce texte, “l’Union européenne va mettre en place des mesures de restauration pour au moins 20 % des zones terrestres et maritimes de l’UE d’ici 2030 et pour tous les écosystèmes d’ici 2050″, précise Ouest-France.

Présentée par la Commission européenne en 2022, “La proposition législative […] avait subi un coup de boutoir au Parlement en 2023, quand les chrétiens-démocrates (PPE) l’avaient rejetée en commission parlementaire. Le Parlement avait finalement validé une version allégée du texte”, rappelle le quotidien belge L’Echo. “Le PPE avait notamment obtenu que certaines des dispositions du règlement soient amoindries dans les terres agricoles, et qu’un ‘frein d’urgence’ soit prévu, permettant de le suspendre dans ces zones en cas de menace sur la sécurité alimentaire”, indiquent Les Echos. Un accord avait ensuite été trouvé avec le Conseil et la Commission en trilogue en novembre 2023.

Echec de la droite et de l’extrême droite

En amont du vote mardi, “les ultraconservateurs (CRE) et l’extrême droite (ID) avaient déposé des amendements, pour certains demandant le rejet du texte. Lors d’une réunion de groupe lundi soir, les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) avaient eux aussi appelé à rejeter le règlement”, font savoir Les Echos. De même, “une partie du groupe libéral Renew Europe souhaitait s’opposer au texte”, note Politico. “Mais plusieurs membres du PPE, dont la délégation irlandaise, ont rompu les rangs pour soutenir l’accord”, note le média. Par exemple, le député conservateur allemand Peter Liese (PPE) s’est prononcé en faveur du projet, expliquant que quasiment “toutes les préoccupations des agriculteurs” avaient été “éliminées”, cite l’hebdomadaire Der Spiegel.

A l’issue du vote, le président allemand du PPE Manfred Weber a pourtant déclaré que “la loi sur la protection de la nature [était] mal rédigée et qu’elle n’[avait] jamais été à la hauteur de la tâche qui nous attendait”, rapporte Euronews. Et l’eurodéputée française Anne Sander (PPE) de renchérir, qualifiant le vote de “très mauvaise nouvelle pour les professionnels du monde agricole”, ajoutant qu’il est “le résultat d’une vision totalement hors sol, déconnectée des réalités” [Les Echos].

Des propos s’inscrivant dans un contexte marqué par les manifestations d’agriculteurs qui se poursuivent en Europe. Ces derniers expriment leur mécontentement vis-à-vis d’une “série de politiques visant à protéger la faune et la flore et à réduire la pollution, qu’ils disent ne pas avoir les moyens de respecter, [et des] accords commerciaux avec l’Amérique du Sud et [des] importations des céréales en provenance de l’Ukraine”, résume le quotidien britannique The Guardian.

Après avoir exprimé leur soulagement lié à l’approbation du texte, plusieurs ONG européennes ont exhorté “les Etats membres [de l’UE] à suivre le mouvement et à adopter cette loi indispensable pour restaurer la nature en Europe” [The Guardian]. Le texte doit en effet encore être adopté par le Conseil, qui réunit les Vingt-Sept, pour entrer en vigueur.

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