Toute L'Europe – Comprendre l'Europe
Roumanie carte géographique
Drapeau Roumanie

Roumanie

Drapeau Roumanie Dernière mise à jour le 29.03.2024

Roumanie

Adhésion en 2007 Dernière mise à jour le 29.03.2024

Géographie et démographie

Bucarest

Villes principales

Bucarest, Cluj-Napoca, Timişoara, Iaşi, Constanţa

Découpage administratif

41 départements et une municipalité de statut spécial (Bucarest), 103 municipalités, 208 villes, 2 825 communes

19,05 millions (2023)

Eurostat

238 398 km² (2023)

Eurostat

Indice de développement humain

0,827 (2021)

ONU

Environnement

3,5 tonnes/hab. (2021)

Eurostat

Politique

République semi-présidentielle

Klaus Iohannis

Marcel Ciolacu

9 juin 2024 Européennes

1er novembre 2024

Présidentielle

1er décembre 2024

Législatives

Économie

PIB

323,2 milliards d'euros (2023)

Eurostat

Inflation

7,1 % (février 2024)

Eurostat

-0,5 % (quatrième trimestre 2023)

Eurostat

5,6 % (quatrième trimestre 2023)

Eurostat

48,9 % (troisième trimestre 2023)

Eurostat

4,2 % (troisième trimestre 2023)

Eurostat

Politique

La Roumanie (România) est une République semi-présidentielle dotée d’un parlement bicaméral. Le pays est membre du Conseil de l’Europe (1993) et de l’Otan (2003).

Gouvernement

L’actuel Premier ministre est Marcel Ciolacu, membre du Parti social-démocrate (PSD / S&D).

Le 4 novembre 2019, le Parlement accorde sa confiance au gouvernement minoritaire de centre droit mené par Ludovic Orban, leader du Parti national libéral (PNL / PPE). Mais le 5 février 2020, l’opposition du Parti social-démocrate (PSD / S&D) parvient à renverser le gouvernement grâce à une motion de censure. Ludovic Orban est chargé de former un nouveau gouvernement, mais il n’obtient pas de vote de confiance. 

La mission est ensuite confiée par le président roumain au ministre des Finances Florin Cîțu. Celui-ci retire toutefois sa candidature peu de temps après, le jour du vote d’investiture. Le 13 mars, Ludovic Orban est de nouveau chargé de former un gouvernement, avec succès. Alors que la pandémie de Covid-19 gagne la Roumanie comme le reste du monde, les différents partis s’accordent pour ne pas tenir d’élections parlementaires anticipées et privilégient la mise en place d’un gouvernement de plein exercice. Le 14 mars, le Parlement vote la confiance au gouvernement de Ludovic Orban.

Les élections parlementaires ont finalement lieu le 6 décembre 2020. Le parti du Premier ministre Ludovic Orban (PNL) arrive en deuxième position, derrière le Parti social-démocrate (PSD). Le chef du gouvernement démissionne. Mais malgré sa victoire, le PSD ne parvient pas à gouverner, faute de majorité au Parlement. 

Une coalition majoritaire composée de trois partis allant du centre à la droite se forme alors. Elle rassemble le Parti national-libéral (PNL / PPE), l’Alliance 2020 USR-PLUS (Renew Europe) et l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR / PPE). Le ministre des Finances publiques, Florin Cîțu, issu des rangs du PNL, prend la tête de cette coalition pour former un gouvernement, qui est investit le 23 décembre 2020 par un vote favorable du Parlement.

Après le départ de l’Alliance 2020 USR-PLUS de la coalition gouvernementale, une motion de censure est déposée par le PSD le 5 octobre 2021. Elle est adoptée grâce aux voix des parlementaires USR-PLUS et de l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR / CRE), le parti nationaliste. Après des semaines de négociations, le PNL, le PSD et l’UDMR parviennent à s’entendre sur la formation d’un gouvernement de coalition. Nicolae Ciucă, ancien militaire et ministre de la Défense issu des rangs du PNL, devient Premier ministre le 25 novembre 2021.

L’accord de coalition prévoit qu’au bout de 18 mois lui succède le leader du PSD, Marcel Ciolacu. Ce dernier devient ainsi Premier ministre le 15 juin 2023. Il est aujourd’hui toujours en poste et doit conserver ces fonctions jusqu’aux prochaines élections parlementaires roumaines, prévues en décembre 2024. Son gouvernement compte aujourd’hui 10 ministres sociaux-démocrates (PSD) et 8 ministres issus du PNL. L’UDMR a quitté la coalition entre temps. 

Depuis son adhésion à l’Union européenne en 2007, la Roumanie est dirigée en alternance par la droite (Parti national libéral, PNL / PPE) et la gauche (Parti social-démocrate, PSD / S&D), à l’exception de deux périodes au cours desquelles le Premier ministre était indépendant : entre février et mai 2012 d’abord, puis de novembre 2015 à janvier 2017.

L’ancien Premier ministre socialiste Victor Ponta a démissionné en novembre 2015 à la suite d’un vaste scandale de corruption et d’évasion fiscale ainsi que de l’incendie meurtrier d’une discothèque à Bucarest. L’indépendant Dacian Cioloș lui a succédé jusqu’en janvier 2017. Ancien commissaire européen à l’Agriculture, il avait été nommé à la tête d’un gouvernement de transition.

Le 11 décembre 2016, un an après avoir été écartés du pouvoir, le PSD remporte largement les élections législatives, avec 45,5 % des voix. Le président du PSD, Liviu Dragnea, ne devient toutefois pas Premier ministre en raison de sa récente condamnation à 2 ans de prison avec sursis pour fraude électorale. 

Il choisit alors Sorin Grindeanu pour prendre la tête du gouvernement. Ce dernier n’est resté à ce poste que 6 mois, principalement en raison de la montée de l’hostilité de l’opinion publique vis-à-vis de plusieurs textes visant à limiter la lutte contre la corruption. Le PSD et Liviu Dragnea choisissent pour lui succéder Mihai Tudose, jusqu’ici ministre de l’Economie. 

Ce dernier, dont la réputation était entachée d’une affaire de plagiat lors de l’écriture de sa thèse, ne reste que 6 mois à la tête de l’exécutif. Il démissionne le 15 janvier 2018 en raison d’un conflit avec Liviu Dragnea. Après un court intérim, c’est Viorica Dăncilă, députée européenne, qui devient cheffe du gouvernement, première femme à occuper ces fonctions en Roumanie. Comme les précédents, son gouvernement est majoritairement composé de proches de Liviu Dragnea.

Fragilisés par les élections européennes de mai 2019, suivies de l’explosion de la coalition au pouvoir en Roumanie, Viorica Dăncilă et son gouvernement, devenu minoritaire, sont renversés par un vote de défiance du Parlement le 10 octobre 2019.

Chef d’Etat

L’actuel président roumain est Klaus Iohannis. Il est issu des rangs du Parti national-libéral (PNL / PPE). Il a été élu en novembre 2014, succédant à Traian Bacescu. Il est réélu lors de l’élection présidentielle de novembre 2019 pour un second quinquennat, face à l’ancienne Première ministre sociale-démocrate Viorica Dancila. La prochaine élection présidentielle en Roumanie est prévue pour septembre 2024. Klaus Iohannis ne pourra pas se présenter puisque le nombre de mandats successifs est limité à deux.

Le pays et l’UE

Le 22 juin 1995, le pays dépose sa candidature formelle à l’adhésion à l’UE. Après le Conseil européen d’Helsinki en décembre 1999, les négociations d’adhésion de la Roumanie à l’UE débutent en février 2000. La Roumanie achève ses négociations d’adhésion lors du sommet européen de Bruxelles, en décembre 2004. A l’issue des négociations et après un avis favorable du Parlement européen donné le 13 avril, un traité d’adhésion est signé à Luxembourg le 25 avril 2005.

La Commission européenne confirme en octobre 2005 que la Roumanie remplit les conditions politiques pour entrer dans l’UE, malgré des efforts à accomplir pour renforcer l’état de droit (lutte contre la corruption, système judiciaire, capacité administrative, protection des minorités). Finalement, le 26 septembre 2006, la Commission rend un avis favorable pour l’entrée de la Roumanie dans l’UE dès 2007. Assortie de “mesures d’accompagnement”, l’adhésion du pays est effective au 1er janvier 2007, en même temps que la Bulgarie. L’UE compte alors 27 Etats membres.

La Roumanie compte 33 députés au Parlement européen, ce qui en fait la 6e plus grosse délégation nationale, derrière l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne et la Pologne. 

La commissaire roumaine au sein de la Commission européenne d’Ursula von der Leyen est Adina-Ioana Vălean ; elle est en charge des transports. Cette dernière est issue des rangs du Parti national libéral (PNL / PPE).

La Commission européenne a estimé dès 2011 que la Roumanie était apte a entrer dans l’espace Schengen. Mais en raison de l’opposition de la France, de l’Allemagne ou des Pays-Bas, cette adhésion a été repoussée. Après douze ans de négociations, le pays entre, partiellement, dans l’espace Schengen à compter du 31 mars 2024, après que l’Autriche a retiré son véto qu’elle opposait depuis fin 2022. Si la levée des contrôles concerne les frontières maritimes et aériennes internes à l’UE, l’ouverture des frontières terrestres est quant à elle reportée.

Géographie

Le territoire roumain est formé du plateau de Transylvanie (500 à 700 mètres d’altitude au centre et nord-ouest du pays) entouré par l’arc des Carpates (point culminant : mont Moldoveanu 2 543 m), des collines de Moldavie (nord-est), de la plaine côtière de la Dobrudja (sud-est) et de la plaine de la Valachie (sud).

La jonction du Danube, qui forme la frontière méridionale du pays (sur 1075 km) et de la mer Noire forme un vaste delta (4 340 km²) qui est un paradis pour les oiseaux, dans la région de la Dobroudja. Dans un climat tempéré continental sur la majeure partie du pays, la Roumanie compte près de 200 stations thermales et bénéficie d’un tourisme important sur les bords de la Mer Noire, autour de Constanta où le climat est plus méditerranéen.

La Roumanie est entourée par la Bulgarie au sud, la Serbie à l’ouest, la Hongrie au nord-ouest, l’Ukraine au Nord et à l’est, ainsi que la Moldavie à l’est.

Tourisme

La Roumanie est une destination touristique offrant une variété d’expériences uniques, que vous soyez attiré par l’Histoire, la nature ou la culture. De ses villes à ses paysages époustouflants, ce pays d’Europe de l’Est ne manquera pas de vous séduire par sa diversité et son authenticité.

La capitale, Bucarest, est un excellent point de départ pour découvrir la Roumanie. Vous pouvez commencer par visiter l’imposant palais du Parlement, un monument colossal qui témoigne de l’ère communiste du pays. Le vieux quartier de Bucarest, également connu sous le nom de Lipscani, est un endroit animé et pittoresque, propice à la déambulation avec ses ruelles et nombreuses terrasses. Pour une pause relaxante au cœur de la ville, rendez-vous au parc Cișmigiu, un magnifique espace verdoyant.

En dehors de Bucarest, la Roumanie regorge de trésors touristiques. Le château de Bran, situé près de Brașov en Transylvanie, est associé au personnage légendaire de Dracula. Les monastères de Bucovine, dans le nord-est du pays, sont un autre joyau à ne pas manquer. Ces lieux de culte orthodoxes sont ornés de magnifiques fresques peintes à la main.

La Roumanie offre des merveilles naturelles à couper le souffle. Les Carpates, une chaîne de montagnes impressionnantes, offrent d’excellentes opportunités de randonnées et d’exploration. Les gorges de Bicaz valent par exemple le détour. Les amateurs de nature apprécieront également le delta du Danube, un enchaînement de lacs et de marais idéal pour observer la riche biodiversité de la Roumanie.

Economie

Après avoir subi une vague de nationalisations de type soviétique, le pays a bénéficié d’un programme de stabilisation économique lancé par le Fonds monétaire international (FMI) en 1997. La première loi relative aux privatisations remonte à 1991, mais une ordonnance s’est avérée nécessaire (1998) pour rendre le processus équitable, transparent et conforme aux mécanismes de marché afin de rassurer les partenaires extérieurs, dont les principaux étaient la France, l’Autriche, les Pays-Bas et l’Allemagne.

Avec la Moldavie, la Bosnie-Herzégovine et la Slovaquie, la Roumanie est l’un des pays les moins urbanisés d’Europe centrale et orientale avec un taux d’urbanisation de la population de 54 % en 2022. En effet, le secteur agricole reste relativement important puisqu’il emploie 21,2 % de la population active en 2019, soit le pourcentage le plus important de l’UE. La surface agricole représente 57 % du territoire roumain.

Toutefois, l’agriculture ne contribue qu’à hauteur de 3,8 % dans le PIB roumain en 2021, ce qui implique que ce secteur est peu productif et orienté vers l’autosuffisance malgré la fertilité de ses terres, mais traduit un fort potentiel agricole.

Le secteur des services est le principal moteur de croissance (57,6 % du PIB en 2022). Les principales activités industrielles sont le secteur manufacturier, l’énergie et les industries extractives. Aussi, la Roumanie exporte des produits d’équipement (automobiles) ainsi que des métaux, du bois, des produits chimiques et des pneumatiques. L’industrie a toutefois des difficultés à répondre à l’augmentation de la demande intérieure du fait d’un retard en infrastructures, bien que 79,5 milliards de fonds européens soient alloués au pays pour la période 2021-2027.

La Roumanie fait également partie des pays fortement touchés par la crise économique et financière de 2008. Sa situation s’est fortement détériorée en 2009 : après une croissance de 7,1 % en 2008, le pays s’est retrouvé en récession l’année suivante, avant de renouer avec la croissance en 2011. Depuis 2014, le taux de croissance du PIB est supérieur à 3 %, à l’exception de l’année 2020 marquée par une croissance négative (-3,7 %) dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Par ailleurs, le PIB par habitant du pays a fortement augmenté depuis la chute de l’URSS mais reste toutefois trois fois inférieur à la moyenne de l’UE, tandis que les inégalités entre les zones urbaines et les zones rurales sont encore importantes.

Avec une dette publique à 48,9 % en 2023, le pays reste loin du plafond européen (60 % selon le Pacte de stabilité et de croissance). Toutefois, le déficit public semble attirer le regard des investisseurs du fait de la politique procyclique menée par le gouvernement à la fin des années 2010, puisqu’il atteint 4,4 % en 2019. En effet, les Roumains ont bénéficié d’une baisse d’un point de la TVA (20 à 19 %) ou encore d’une forte diminution du taux d’imposition des revenus. Cela a eu pour effet de diminuer les recettes fiscales mais a contribué, à court-terme, au soutien de la demande intérieure via la consommation des ménages. Cependant, le FMI incite le gouvernement roumain à réorienter ses dépenses vers des réformes de soutien aux investisseurs et d’amélioration de l’efficacité des administrations publiques et de lutte contre la corruption. L’économie informelle dans le pays représenterait 28 % du PIB.

L’émigration des jeunes diplômés et le vieillissement de la population impliquent une raréfaction de la main d’œuvre et conduit à des augmentations de salaires qui soutiennent également la demande intérieure, bien que le coût horaire du travail reste l’un des plus faibles dans l’Union européenne en 2021 (8,1 €). Le chômage est donc relativement faible, avec un taux de 5,6 % en 2023.

Après la forte récession en raison de la crise sanitaire, la reprise économique a porté la croissance du PIB à 5,9 % en 2021. La guerre en Ukraine, qui a fortement impacté les prix de l’énergie, et la flambée de l’inflation s’élevant jusqu’à 14,6 % à la fin de l’année 2022 ont pesé sur l’économie. Cependant, la croissance est repartie à la hausse en 2022 pour s’établir à 4,1 %, stimulée par la reprise de la consommation et des investissements. Toutefois, après une forte expansion en 2022, l’économie roumaine a ralenti avec un taux de croissance qui devrait se maintenir aux alentours de 2 % dans les années à venir en raison d’une inflation plus élevée, de conditions financières plus strictes et des retombées du conflit en Ukraine.

Sources : Banque mondiale, Eurostat, INSEE, Ministère français de l’Agriculture et Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères.

Education

Le système scolaire roumain est relativement similaire au système scolaire français. L’école est obligatoire de 5 à 18 ans. Les enfants roumains commencent souvent leur scolarité à la maternelle, à partir de 3 ans et jusqu’à 6 ans.

Ensuite, ils intègrent une “școală primară” (école primaire) jusqu’à leurs 11 ans. Qu’ils soient dans une école privée ou publique, les élèves ont une heure de cours chaque semaine de religion orthodoxe. Les élèves apprennent l’anglais à partir de la première année, puis une seconde langue à partir de la 5e année (souvent le français, l’allemand ou l’espagnol).

L’enseignement secondaire (“școală gimnazială”) dure quatre années, jusqu’à 15 ans. Au terme de ces quatre années, les élèves roumains passent un examen : selon les notes obtenues, ils peuvent étudier dans un “liceu” (lycée), ou bien une “școală de arte şi meserii” (école des arts et métiers).

Le lycée est composé de deux cycles : le cycle inférieur de 15 à 17 ans, et le supérieur de 17 à 19 ans. Trois filières sont proposées : générale, technologique ou spécialisée. A l’issue du deuxième cycle, et après un examen, les étudiants obtiennent l’équivalent du baccalauréat français.

Tous les élèves, possédant ou non le diplôme du baccalauréat, peuvent choisir de poursuivre leurs études dans une école post secondaire, “școală postliceală”. La Roumanie faisant partie du processus de Bologne, les étudiants peuvent obtenir une licence en 3 ans, puis un master en 1 ou 2 ans, et un doctorat en 3 ans ou plus.

Membre du programme Erasmus+, la Roumanie est une destination privilégiée par les étudiants, notamment car le coût de la vie est assez peu élevé : 52 % de moins qu’en France en moyenne. Il faut compter environ 400 euros maximum pour un logement étudiant.

Histoire

  • Ier siècle avant J.-C. : le roi Bourébista unifie les tribus vivant sur le territoire carpato-danubien-pontique et fonde le Royaume de Dacie. Au Ier siècle après J.C., l’empereur Trajan conquiert la Dacie et en fait une province romaine.

La domination ottomane

  • 1386-1455 : malgré la résistance des princes de Valachie et de Moldavie, les régions de Roumanie passent sous domination ottomane. Après deux siècles de guerre contre l’Empire, les trois provinces roumaines (Transylvanie, Moldavie et Valachie) acquièrent une importante autonomie au XVIème siècle. La première tentative d’unification des voïvodats roumains se solde par un échec.
  • 1699 : l’Eglise orthodoxe de Transylvanie demande son rattachement à Rome et devient l’Eglise gréco-catholique de Roumanie alors que les autres régions restent majoritairement orthodoxes.

Les guerres débouchent sur l’indépendance et la neutralité de la Roumanie

  • 1812-1878 : à la suite de la guerre russo-turque, la Bessarabie (moitié est de la Moldavie) passe sous domination du Tsar (jusqu’à la Première guerre mondiale). A l’issue de la guerre de Crimée, le traité de Paris (1856) place l’autonomie des principautés de Moldavie et de Valachie sous la garantie des puissances européennes et en particulier de la France. A l’issue d’une nouvelle tentative d’unification de la Moldavie et de la Valachie, la Roumanie est internationalement reconnue au Congrès de Berlin en 1878.
  • 1914 : les Roumains choisissent la neutralité, avant de s’engager en 1916 aux côtés des Alliés, avec l’espoir de récupérer la Transylvanie.

Le pays s’agrandit, les régimes se succèdent

  • 1918 : la victoire des alliés marque la naissance de la “grande Roumanie” : l’Etat roumain unitaire est proclamé le 1er décembre 1918 (jour national de la Roumanie). Le Traité de Saint-Germain-en-Laye (1919) entérine la réunion de la Bucovine, la Transylvanie et la Bessarabie.
  • 1940-1945 : après l’abdication du roi Carol Ier en faveur de son fils Michel Ier, le pouvoir est aux mains du général Ion Antonescu qui instaure un régime nationaliste d’extrême droite, soutient l’Allemagne hitlérienne et déclare la guerre à la Russie soviétique. A la fin de la guerre, les troupes russes entrent en Roumanie, et, dans un climat d’intimidation, les communistes emportent 71% des voix aux élections, entraînant la proclamation de la république populaire. Le roi Michel est contraint à l’abdication en 1947, les partis politiques sont supprimés et leurs membres persécutés et incarcérés.
  • Les années 1950 : sous l’autorité de Gheorghe Gheorghiu Dej, sont synonymes de collectivisation de l’agriculture, de nationalisation des entreprises et des banques et d’industrialisation forcée. Dix ans plus tard, le remboursement de la dette rend le pays exsangue.

L’ère Ceausescu conduit l’abolition de la dictature

  • 1965 : la direction du Parti puis de l’Etat est monopolisée par Nicolae Ceausescu, qui verse dans le culte de la personnalité et instaure un gouvernement de type totalitaire, s’appuyant sur la police secrète (“Securitate”).
  • 1989 : le soulèvement éclate à Timisoara. Malgré la proclamation de l’Etat de siège et après la mort de plus de 1000 personnes, la dictature est abolie le 22 décembre. Le Front du salut national prend le pouvoir et annonce la chute du régime communiste. En 1991 une nouvelle constitution, conforme aux idéaux démocratiques, est adoptée par référendum. 
  • 2007 : la Roumanie adhère à l’Union européenne.
  • 2024 : le pays entre partiellement dans l’espace Schengen.

Drapeau et hymne

Le drapeau roumain fut créé en 1867. Les trois couleurs qui l’ornent résultent de la fusion des couleurs moldaves, bleu et rouges, et valaques, jaune et rouge. Elles remontent aux soulèvements de 1821 contre la tutelle ottomane de ces deux principautés roumaines.

Longtemps orné en son centre d’un blason aux armes des principales régions roumaines, il comporte pendant la “république populaire” (1948-1965) un emblème représentant les richesses naturelles du pays (céréales, pétrole, forêts…), éclairées par le soleil, symbole du “Bloc des partis démocratiques” dirigé par le parti communiste. Introduite en 1965 pour marquer la victoire du communisme, l’étoile rouge s’y ajoutera jusqu’au début des émeutes de Timisoara, qui signent la fin du régime de Nicolae Ceaușescu.

Le drapeau sera ensuite troué en son milieu, en signe de protestation contre le régime en place dès le début de la révolution, et en sera un des principaux symboles. Il sera définitivement adopté en l’état actuel en 1994.

L’hymne national roumain “Deșteaptă-te, române !” (“Eveille-toi, Roumain”), est un appel au patriotisme et à la liberté. Il a été composé en 1848, à l’époque où les trois principales régions de la Roumanie étaient encore aux mains de différents occupants : la Transylvanie appartenait à l’époque à l’Empire austro-hongrois, tandis que les deux principautés de Moldavie et Valachie étaient sous co-tutelle russo-turque. Le texte fait référence à l’histoire commune du peuple roumain, et notamment à ses illustres ancêtres, à travers les âges ; de Trajan, pendant la période romaine, à Michel le Brave, qui a unifié les trois provinces roumaines.

Lire l’étude de l’Institut Jacques Delors

Personnalités

Mircea Eliade (1907-1986) brille comme l’une des figures les plus influentes du XXe siècle. Ecrivain et philosophe, il a consacré une grande partie de ses travaux à l’histoire des religions. Son ouvrage majeur, Le Mythe de l’éternel retour, a profondément marqué la philosophie et la théologie.

Le dramaturge Eugen Ionescu (1909-1994), connu comme Eugène Ionesco en France, occupe une place de choix dans la littérature européenne. Né d’un père roumain et d’une mère française, son théâtre de l’absurde met en scène des situations déroutantes. Elu à l’Académie française en 1970, il a marqué le théâtre contemporain, avec des pièces emblématiques telles que La Cantatrice chauve et Rhinocéros.

Sur le terrain du sport, Nadia Comăneci est une légende. Cette gymnaste roumaine d’exception née en 1961 a ébloui le monde lors des Jeux olympiques de Montréal en 1976, en obtenant le premier score parfait de 10.

Le football roumain compte également une figure mythique en la personne de Gheorghe Hagi, né en 1965. Surnommé “Le Maradona des Carpates”, Gheorghe Hagi a connu une jolie carrière en jouant pour des clubs prestigieux tels que le Real Madrid et le FC Barcelone.

La Roumanie a aussi vu naître Cristian Mungiu en 1968. Réalisateur, scénariste et producteur, ses œuvres comme 4 mois, 3 semaines, 2 jours et Baccalauréat ont été saluées par la critique et ont remporté des prix prestigieux, contribuant à faire briller le cinéma roumain sur la scène mondiale.

Enfin, dans le monde de la musique classique, George Enescu (1881-1955) demeure une icône. Compositeur, violoniste et chef d’orchestre franco-roumain, il a laissé derrière lui un riche héritage musical. On lui doit également la création de l’Orchestre philharmonique de Bucarest.

Flèche vers le haut