9 pays, 63 eurodéputés
Anciennement nommé “Europe des nations et les libertés” (ENL), le groupe change de nom après les élections de mai 2019 pour devenir “Identité et démocratie” (ID).
Situé à l’extrême droite de l’échiquier politique, il représente un peu moins de 10 % des 705 sièges au Parlement européen avec 63 eurodéputés issus de 9 pays. La présidence d’ID, cinquième force politique du Parlement, est assurée par l’Italien Marco Zanni, ancien élu du Mouvement 5 étoiles qui a rejoint la Ligue début 2017.
Avec 25 eurodéputés, c’est justement la formation de Matteo Salvini qui est la principale délégation du groupe Identité et démocratie. En deuxième position, on retrouve les 18 élus du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen. Viennent ensuite : l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) forts de leurs 9 eurodéputés ; puis le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) et le Vlaams Belang (VB) belge qui disposent de 3 sièges chacun ; les Vrais Finlandais et le parti Liberté et démocratie directe (République tchèque) avec 2 eurodéputés chacun. Enfin, le Parti populaire conservateur d’Estonie (EKRE) dispose d’un eurodéputé.
Le Parlement européen compte 7 groupes politiques regroupant un total de 705 députés :
- le Parti populaire européen (PPE)
- l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates (S&D)
- Renew Europe (RE)
- Les Verts / Alliance libre européenne (ALE)
- Identité et démocratie (ID)
- les Conservateurs et réformistes européens (CRE)
- La Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE/NGL)
45 eurodéputés non inscrits ne siègent dans aucun groupe politique.
Des divergences de fond
Contrairement aux autres groupes, Identité et démocratie ne semble pas avoir élaboré de projet commun officiel. Si tous ses membres partagent d’évidentes similitudes comme le rejet de l’immigration, l’euroscepticisme, l’hostilité à l’islam ou encore le rejet du multiculturalisme, ils sont néanmoins traversés par d’importantes fractures.
Sur le plan migratoire par exemple, ils défendent différentes solutions : alors que Matteo Salvini, dont le pays est particulièrement exposé aux flux migratoires, est favorable à une réponse européenne de répartition des demandeurs d’asile, le RN et l’AfD s’y opposent.
Tandis qu’en matière économique, quand le RN défend un certain protectionnisme, l’AfD développe un discours résolument libéral en accord avec l’économie de marché.
A sa création en 2015, le groupe ENL était composé de 37 députés issus de 7 pays. En 2019, son successeur ID en rassemble près du double (76), avec trois pays supplémentaires.
A l’échelle nationale, la Ligue italienne, qui n’avait obtenu que 6,1 % des voix en 2014, connaît en mai 2019 une expansion fulgurante, obtenant cette fois 34,3 % des voix.
Avec 12,7 % des voix en mai 2019, le Parti populaire conservateur d’Estonie, fait également une percée par rapport à 2014 : il n’avait obtenu que 4 % des suffrages et aucun représentant au Parlement européen.
Le Vlaams Belang belge, qui a recueilli 12 % des suffrages, enregistre aussi une progression par rapport aux élections européennes des 2014 (+7 points et +2 élus), tout comme l’AfD allemande qui, avec 11 %, réalise un meilleur score par rapport à 2014 (+4 points et +4 élus) et confirme ainsi son implantation dans le paysage politique du pays.
En Finlande, bien que le score des Vrais Finlandais (13,8 %) augmente de 1 point, le parti se voit doté du même nombre d’élus.
Le RN, qui avait obtenu presque 25 % des voix à la précédente élection, n’enregistre pour sa part pas une évolution spectaculaire. Bien qu’arrivé en tête avec 23,3 %, le parti de Marine Le Pen perd même un eurodéputé par rapport à l’ancienne législature.
Quant au Parti populaire danois, il accuse une lourde chute, passant de 27 % des voix en 2014 à “seulement” 10,8 % des suffrages en 2019.