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La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

Mardi 18 janvier, la jeune eurodéputée du Parti populaire européen est devenue la troisième femme à occuper cette fonction. Si ses homologues saluent son travail, ses positions sur l’avortement interrogent au sein de l’hémicycle.

Roberta Metsola a été élue le 18 janvier avec 458 voix sur 705
Roberta Metsola a été élue le 18 janvier avec 458 voix sur 705 - Crédits : Philippe Buissin / Parlement européen

Le cœur ne sera sans doute pas à la fête, mardi, quand le Parlement européen élira très probablement une présidente”, entamait hier Le Soir. “Les élus sont en deuil depuis le décès de l’Italien David Sassoli (social-démocrate), qui occupait le poste la première moitié de cette mandature”, rappelait en effet Elodie Lamer pour le quotidien belge.

Quelques heures après avoir rendu un vibrant hommage à l’ancien présentateur du JT italien, les eurodéputés ont élu sa successeure à la tête de l’institution. “Pour ses 43 ans, ce mardi 18 janvier Roberta Metsola s’attend à recevoir un cadeau d’anniversaire de taille”, écrivait ainsi hier soir L’Express. A 11 heures, cette dernière a finalement obtenu l’approbation des membres du Parlement dès le premier tour de scrutin, avec 458 voix en sa faveur.

Les autres candidats, la Suédoise Alice Bah Kuhnke (Verts), l’Espagnole Sira Rego (GUE/NGL) et le Polonais Kosma Złotowski (ECR), ne se faisaient plus trop d’illusions. Membre du Parti populaire européen, la Maltaise avait en effet reçu le soutien des deux autres principaux groupes du Parlement européen, les sociaux-démocrates et Renew, lui assurant une majorité absolue.

“Le 17 janvier dans l’après-midi […], les trois groupes politiques [avaient] enfin trouvé l’accord qui a permis de sceller son sort” [Le Monde]. Durant ces négociations, les sociaux-démocrates ont notamment “obtenu cinq des quatorze postes de vice-présidents du Parlement, ainsi que la tête de la Conférence des présidents de commission, un poste clé traditionnellement occupé par le PPE qui coordonne le travail des différents groupes du Parlement”, fait savoir Politico.

Une présidente “jeune” et “engagée”…

“Européenne convaincue, engagée contre la corruption et en faveur des droits LGBT, Metsola a convaincu les groupes rivaux lors des auditions préliminaires”, indique L’Express. Après des études en Belgique puis dans son pays natal, la jeune maltaise “voit plus loin que sa petite île. Elle vise l’Europe”, décrit France Inter dans un portrait qui lui est consacré. “Dès 2004, alors qu’elle a 24 ans, elle tente d’entrer au Parlement [européen] lors des élections mais échoue. Même scénario quelques années plus tard”, poursuit la radio. Obstinée, elle parvient à intégrer l’hémicycle en 2013, “[devenant] l’une des premières élues maltaises siégeant à Strasbourg”, relate de son côté France info.

Au Parlement européen, elle adopte le plus souvent des positions modérées. “Elle a toujours défendu un cordon sanitaire assez strict avec l’extrême droite”, reconnait notamment l’eurodéputée Manon Aubry (GUE/NGL) dans les colonnes du magazine Elle. “Qu’il s’agisse de l’état de droit, de l’immigration ou des droits des communautés LGBT, Roberta Metsola a toujours défendu des positions progressistes”, abonde Le Monde. “Ses talents, sa connaissance des dossiers” [France Inter] lui avaient permis d’accéder à la vice-présidence de l’institution en 2020.

“Jeune et issue d’un petit pays, elle [est devenue aujourd’hui] la troisième femme à présider l’institution” [Elle]. “Il ne suffit pas d’être une femme pour être féministe et d’être jeune pour défendre les droits des jeunes. En politique, il n’y a que les preuves qui comptent”, nuance cependant Manon Aubry pour le magazine féminin.

… mais opposée à l’avortement

La date [de son élection] est aussi symbolique : 40 ans jour pour jour après la fin du mandat de la première présidente de l’histoire de l’institution, Simone Veil, le 18 janvier 1982”, souligne Le Soir. “La Française a dépénalisé l’avortement. La Maltaise s’est plus d’une fois prononcée contre lors de votes au Parlement européen”, complète le quotidien belge.

Une position en partie liée à la politique menée par son pays en la matière. “Malte est le seul pays européen à interdire totalement l’avortement même en cas de viol ou de mise en danger de la vie de la mère”, explique France Inter. Et cette législation est largement soutenue par la population comme par “tous les partis politiques” de l’île [France Inter]. En septembre, Mme Metsola s’est également “abstenue, lors d’un vote sur une résolution demandant à la Commission de criminaliser les violences faites aux femmes”, complète Le Monde.

Lors des auditions devant les différents groupes de l’hémicycle, la Maltaise n’a cependant pas éludé cette question. Elle a ainsi assuré qu’elle “agirait en présidente, c’est-à-dire qu’elle parlerait au nom de la maison et non de ses propres convictions” [Le Soir].

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