Toute L'Europe – Comprendre l'Europe
  • Actualité

L'Essentiel des Européennes

L’Essentiel des Européennes #6 - Qu’en pensent les Français ? | Influence russe | Le Parlement en clips

La sixième édition de votre newsletter sur les élections européennes est arrivée ! A quelques semaines du scrutin, on vous propose de faire le point sur l’état d’esprit des électeurs français (selon les sondages). On se penche aussi sur un réseau prorusse dévoilé depuis la République tchèque, puis on revient en France, avec des vidéos humoristiques pour nous faire voter. Le mot de la fin est en musique, grâce à un artiste mexicain !

Pour recevoir cette newsletter sur les élections européennes chaque mercredi, abonnez-vous gratuitement !

L'essentiel en France

Les Français intéressés, les têtes de liste méconnues

La date en tête. A deux mois du scrutin, une majorité de Français (59 %) seraient intéressés par les prochaines élections européennes, selon les résultats d’une enquête réalisée par BVA Xsight pour RTL et publiée vendredi dernier. Autre point positif : ils sont de plus en plus nombreux à connaître la date de l’échéance électorale. 68 % des sondés savent que les élections européennes auront lieu au mois de juin. C’est 15 points de plus qu’il y a un mois.

Les candidats, c’est pas trop ça. A en croire l’institut qui a mené cette étude, les candidats souffriraient toutefois d’un déficit de notoriété. 52 % des répondants sont ainsi incapables de citer la moindre tête de liste. 48 % des personnes interrogées peuvent donc citer spontanément une ou plusieurs têtes d’affiche. Jordan Bardella (RN) est la personnalité la plus identifiée : 43 % sont capables de mentionner son nom. Plus loin, 21 % donnent d’eux-mêmes Raphaël Glucksmann comme tête de liste PS-PP, tandis que 19 % d’entre eux nomment Manon Aubry (LFI).

Pas de prime aux plus “connus”. Le manque de notoriété n’est toutefois pas synonyme de mauvais résultats. En mai 2019, un sondage révélait que seuls 22 % des interrogés mettaient un visage sur le nom de Jordan Bardella. Une statistique qui n’a pas empêché la liste RN d’arriver en tête du scrutin quelques semaines plus tard. A l’inverse, la notoriété n’implique pas nécessairement de bonne performance électorale. Selon cette même étude, Benoît Hamon (Génération.s), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Francis Lalanne (Alliance jaune), Florian Philippot (LP) et Nathalie Arthaud (LO) étaient les cinq têtes de liste les plus “connues” en 2019. Mais aucune n’a franchi la barre des 5 %, et donc obtenu d’eurodéputés.

Dans le reste de l’actu en France

Environnement, et c’est tout. Traditionnellement, les débats à l’approche des échéances électorales couvrent de (trop) nombreux sujets, générant parfois de la frustration chez les candidats comme chez les spectateurs. Pour répondre à cette crainte, ChangeNOW organisait mercredi 27 mars au Grand Palais éphémère un rendez-vous consacré à un seul thème : la transition écologique et sociale. Durant un peu moins de 2h, sept candidats (dont trois têtes de liste) ont détaillé leur vision sur le sujet dans un format assez innovant. Une cellule de fact-checking était chargée de débusquer et répondre en direct aux inexactitudes et à la désinformation prononcées par les protagonistes du soir. En tout, les vérificateurs sont revenus sur une bonne vingtaine de déclarations, jugées erronées ou imprécises. 

Tandis que plusieurs têtes de liste ont souhaité une “joyeuse fête de Pâques” à leurs abonnés sur leurs réseaux sociaux, François-Xavier Bellamy (LR) a quant à lui choisi de célébrer cette fête religieuse au Liban. La tête de liste de la majorité présidentielle Valérie Hayer (Renaissance) a de son côté passé quelques jours en Ukraine, en soutien à Kiev face à la Russie. Elle y a notamment rencontré le président Volodymyr Zelensky.

La liste macroniste (“Besoin d’Europe”) a par ailleurs fait dans l’originalité en lançant un site intitulé “neuf de Pâques”. Un jeu de mot qui vise à rappeler la date du 9 juin, afin de mobiliser les électeurs pour le scrutin. Concrètement, on retrouve sur la plateforme des contrarguments à utiliser face aux idées reçues selon lesquelles l’Europe ne serait “pas démocratique” ou encore qu’elle n’aurait “aucune vision pour l’agriculture”.

Plus à gauche, la liste des écologistes, menée par Marie Toussaint, pourrait comporter le nom de Flora Ghebali, influenceuse et chroniqueuse de l’émission “Les Grandes Gueules” sur RMC.

Les agendas des différentes têtes de liste ne désemplissent pas. Pour cause, les principaux médias multiplient les débats et les émissions thématiques autour des élections européennes. Mercredi dernier, le groupe France Télévisions présentait son dispositif spécial. Depuis le 18 mars, France 2 organise par exemple une série d’entretiens avec les candidats dans la foulée de son journal de 20h. Un exercice auquel s’est prêté Raphaël Glucksmann hier soir.

France 24 et RFI accueillent la plupart des grandes têtes de liste mercredi 10 avril. Selon Le Parisien, Jordan Bardella a décliné l’invitation et devrait être remplacé par l’ancien patron de Frontex et 3e de liste, Fabrice Leggeri. BFM TV n’est pas en reste et organisera un grand débat avec les huit principales têtes de liste le 27 mai prochain. Au début du mois (le 2 mai), la chaîne privée réunira Jordan Bardella et Valérie Hayer pour un duel entre les deux candidats. Les deux chefs de file sont également les premiers à se prêter à l’exercice des dialogues organisés par Politico. Après le président du RN la semaine dernière, c’est la présidente du groupe Renew au Parlement européen qui répondra aux questions des journalistes du média en ligne ce mercredi soir.

L'essentiel en Europe

Menace russe sur les élections

De Prague à Moscou. Cette semaine, un cas concret de l’ingérence venant de Moscou a été révélé au grand jour (on vous parlait déjà de cette ombre qui plane sur le scrutin de juin dans la deuxième édition de cette newsletter). Les services secrets tchèques et polonais ont dévoilé l’existence d’un réseau prorusse diffusant la propagande du Kremlin sur internet. Basé à Prague, un site d’information nommé “Voice of Europe” a interviewé plusieurs responsables politiques de l’extrême droite européenne. Vendredi, le Premier ministre belge Alexander De Croo a même affirmé que ce réseau avait approché des eurodéputés et les avait payés “pour promouvoir la propagande russe”. Si le site a été désactivé, le compte X de la plateforme est toujours alimenté.

Alerte. Dans la foulée de ces révélations, les groupes des Verts et Renew Europe au Parlement européen ont réclamé l’ouverture d’une enquête interne auprès de la présidente de l’institution Roberta Metsola. “Si des députés européens […] ont reçu de l’argent ou ont été corrompus par le gouvernement russe ou leurs mandataires, ils doivent être dénoncés”, écrit la cheffe des libéraux et tête de liste “Besoin d’Europe” en France, Valérie Hayer. Les socialistes européens se sont joints à leurs collègues, appelant à la tenue d’un débat en session plénière.

Riposte. Les institutions européennes comme les Etats membres ne sont pas démunis face à cette menace. L’affaire éclate plus d’un an après le scandale du Qatargate qui avait secoué l’hémicycle strasbourgeois. Depuis, le Parlement européen a revu en partie ses règles internes pour éviter les ingérences étrangères. Selon les nouvelles dispositions adoptées en septembre, les eurodéputés et leurs assistants doivent par exemple publier tous leurs rendez-vous avec des lobbyistes ou des représentants d’Etats tiers. La Commission européenne a dévoilé pour sa part des recommandations aux grandes plateformes numériques pour contrer la désinformation et la manipulation en ligne, en application du DSA. Et côté français, les partis politiques ont été sensibilisés aux risques d’ingérences étrangères vendredi, lors d’une réunion organisée par le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN). Selon France info, trois sujets ont été abordés : les cyberattaques, les fausses informations diffusées pour discréditer un candidat et les menaces d’espionnage.

Dans le reste de l’actu en Europe

Il y aura 34 listes aux élections européennes en Allemagne ! Le comité électoral fédéral a validé vendredi la liste des partis politiques autorisés à présenter des candidats pour le scrutin du 9 juin. On retrouve les trois formations au pouvoir outre-Rhin : le SPD du chancelier social-démocrate Olaf Scholz, les Verts et le parti libéral FDP. Les chrétiens-démocrates de la CDU/CSU, la famille politique de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, seront aussi représentés, tout comme l’extrême droite, avec l’AfD. Enfin, la gauche radicale est divisée entre plusieurs mouvements, parmi lesquels Die Linke (“La Gauche”) et le nouveau parti BSW de Sahra Wagenknecht.

Changement d’ère au Portugal. Le nouveau Premier ministre conservateur Luís Montenegro a prêté serment avec son gouvernement hier soir. Et 4 eurodéputés font partie des ministres fraichement nommés : Paulo Rangel (Affaires étrangères), Maria Graça Carvalho (Environnement), José M. Fernandes (Agriculture), ainsi que Nuno Melo (Défense). Du côté de l’extrême droite portugaise, le leader de Chega, André Ventura, a confirmé que l’ancien ambassadeur Tânger Corrêa mènerait la liste aux européennes.

A l’autre bout du continent, on apprend que la Finlande pourrait désigner l’eurodéputée Henna Virkkunen (PPE), spécialiste des transports, comme commissaire européenne. A l’issue des élections du 6 au 9 juin, chaque Etat membre proposera en effet un nom pour intégrer le collège de commissaires. Toujours en Finlande, l’ancien eurodéputé (2009-2011) Timoi Soini ne se présentera pas en juin. Ex-ministre des Affaires étrangères, il avait participé à la création des Vrais Finlandais (extrême droite) en 1995.

Retour dans la péninsule ibérique. En Espagne, les mouvements régionalistes de gauche vont réitérer la coalition électorale avec laquelle ils avaient obtenu trois sièges au Parlement européen en 2019. L’alliance entre un parti catalan (Gauche républicaine de Catalogne), un parti basque (Euskal Herria Bildu) et un autre galicien (Bloc nationaliste galicien) s’élargit avec l’arrivée des autonomistes baléares d’Ara Més.

Tandis qu’en Grèce, la campagne s’accélère. Mettant l’accent sur la “sécurité” et la “stabilité”, le Premier ministre conservateur Kyriákos Mitsotákis a donné le ton pour son parti Nouvelle Démocratie, samedi. Le mouvement de gauche Syriza tiendra quant à lui ses primaires le 14 avril afin de constituer sa liste. Les eurodéputés sortants Kóstas Arvanítis et Élena Koundourá sont déjà assurés d’y avoir leur place.

Les sondages en France
sondages europeennes 03.04.24

Deux nouvelles enquêtes d’opinion dans notre agrégateur de sondages, réalisées par Harris interactive et BVA. Elles placent le RN à 30 % et Renaissance entre 18 % (Harris interactive) et 20 % (BVA). En troisième position, le PS allié à Place publique atteindrait 12 % selon Harris interactive. Les trois listes insoumise, écologiste et LR obtiendraient quant à elles le même score (7 %). Toujours selon ce dernier sondage, la liste de Reconquête parviendrait à franchir le seuil des 5 %, avec 6 % des suffrages.

L'image de la semaine
Clip Parlement elections europeennes

Tout le monde peut voter”. Ce n’est pas Toute l’Europe qui vous le dit, mais Samy, le personnage principal de la série “Parlement”. Dans une série de courtes vidéos humoristiques, les protagonistes du programme diffusé par France TV tentent de convaincre les électeurs de se déplacer au bureau de vote en juin prochain.

L’initiative, portée par l’Institut Jean Monnet et la société de production Cinétévé, compte sur la popularité de la série (7 millions de téléspectateurs en France et 3 millions en Allemagne) pour inciter les jeunes électeurs en particulier. Huit petits clips d’une trentaine de secondes devraient ainsi être diffusés sur différentes chaînes de télévision. Les deux premiers sont d’ores et déjà à découvrir sur notre site.

Le mot de la semaine

Conseil européen

Avec les changements de Premier ministre au Portugal et en Irlande, au moins deux nouveaux visages vont faire leur apparition lors du Conseil européen des 17 et 18 avril prochains. Cette institution de l’Union européenne réunit les 27 chefs d’Etat ou de gouvernement. Elle est présidée par le Belge Charles Michel depuis décembre 2019.

Le Conseil européen impulse les grandes orientations politiques de l’UE. Toutes les décisions concernant la construction européenne sont aussi prises par les Vingt-Sept, à l’image de la réforme des traités et des institutions, les élargissements de l’UE, ou les positions sur la scène internationale. Les chefs d’Etat et de gouvernement y prennent la plupart de leurs décisions par consensus. Ils se retrouvent au moins deux fois par semestre à Bruxelles, en mars, juin, octobre et décembre, même si des réunions extraordinaires sont souvent organisées. Le 24 février 2022, jour de l’invasion russe de l’Ukraine, les Vingt-Sept ont par exemple tenu un sommet exceptionnel pour répondre à l’agression de Moscou.

Quiz newsletter élections européennes 6 Conseil européen

Puisque vous savez désormais (presque) tout sur le Conseil européen, essayez de retrouver l’intégralité de ses membres grâce à notre quiz de la semaine. Et découvrez ici tous nos autres quiz pour mesurer vos connaissances sur l’Union européenne.

En musique

Une fois n’est pas coutume, on termine cette newsletter européenne avec un artiste… mexicain. En 1976, le guitariste Carlos Santana sort Europa qui deviendra l’un de ses plus grands succès. Une ballade romantique de 5 minutes qui mêle à la perfection guitare électrique et airs latinos, le tout sans aucune parole. Son succès est la preuve qu’en Europe comme ailleurs, la musique est un langage universel.


Votre avis compte : avez-vous trouvé ce que vous cherchiez dans cet article ?

Pour approfondir

À la une sur Touteleurope.eu

Flèche

Participez au débat et laissez un commentaire

Commentaires sur L’Essentiel des Européennes #6 - Qu'en pensent les Français ? | Influence russe | Le Parlement en clips

Lire la charte de modération

Commenter l’article

Votre commentaire est vide

Votre nom est invalide