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Noël en Europe : menus de fin d’année et repas traditionnels

Partager un repas chaleureux en famille à Noël est d’usage dans tous les pays européens. Cependant, le menu de Noël n’est pas identique d’un pays à l’autre. Poisson, viande, desserts : à chaque Etat membre ses spécialités.

Découvrez les traditions culinaires de Noël dans les Etats membres de l’UE.

La dinde est l'un des plats traditionnels dégustés en France au moment des fêtes de Noël
La dinde est l’un des plats traditionnels dégustés en France et dans plusieurs pays européens au moment des fêtes de Noël - Crédits : alvarez / iStock

A l’approche de la fin de l’année, les Européens commencent à penser aux traditionnels plats qui viendront garnir les tables de fête.

Si la dinde est un plat assez répandu à travers les pays européens, certains privilégient des repas sans viande ou avec du poisson. Et au moment de passer au dessert, ils rivalisent de saveurs. Du traditionnel panettone en Italie, au Christstollen allemand en passant par le turrón en Espagne, il y en a donc pour tous les goûts. 

Allemagne

Le véritable repas de Noël en Allemagne a lieu le 25 décembre. Il est très festif et surtout très gourmand. C’est ce qui lui vaut son surnom de “réveillon du ventre plein” ou Vollbauchabend.

Longtemps, le porc a trôné comme plat principal de ce repas familial, tradition en souvenir du sanglier jadis sacrifié au dieu germain de la guerre, Wotan.

Aujourd’hui, plus que la dinde, c’est l’oie rôtie ou farcie qui est cuisinée, accompagnée de fruits et légumes épicés, notamment des pommes de terre et du chou rouge, et précédée de charcuteries et autres saucissons grillés. Une des coutumes culinaires allemandes pour Noël consiste à confectionner une maison composée entièrement de pain d’épices et de friandises, ressemblant à celle du conte d’Anderson “Hänsel et Gretel”

Crédits : YurolaitsAlbert / iStock

Tout au long du mois de décembre, les Allemands sont aux fourneaux pour réaliser de délicieux petits sablés, en forme d’étoiles, de sapins ou de pères Noël, qui exhalent des parfums de cannelle, d’anis, de cardamome, de clous de girofle ou de vanille. Les enfants qui aident les parents à la préparation, découpent la pâte à l’aide de formes, et les décorent avec du sucre glace ou en passant une couche de chocolat fondu dessus.

Le Christstollen est le gâteau traditionnel de Noël, l’équivalent de notre bûche. Originaire de Dresde, il a une forme de pain allongé et la consistance d’un cake. Il contient des fruits confits, des raisins secs, des épices, du rhum, de la pâte d’amande, le tout recouvert de sucre glace. La forme de ce gâteau, qui date du Moyen-Age, représente le Christ enfant dans ses langes.

Autriche

Le 24 au soir, le repas des Autrichiens est souvent léger ou à base de poisson. En revanche, il y a de nombreuses gourmandises qui se déclinent en une variété extraordinaire de petits biscuits. On s’efforce de les reproduire selon des recettes de famille ou des inventions guidées par l’inspiration du moment. Parmi les traditions : le pain d’épices, les étoiles à la cannelle (Zimtsterne) ou les yeux de Linz (Linzer Augen), des gourmandises à la confiture. Les formes et les recettes sont variées !

Le déjeuner de Noël est plus riche. La famille et les amis se réunissent autour d’un plat copieux comme une dinde ou un chapon. Des plats tels que la carpe frite ou l’oie avec du chou rouge et des quenelles sont souvent servis. Si chaque famille a sa propre tradition, le vin autrichien manque rarement de trôner sur la table.

Belgique

Les Belges choisissent souvent une dinde ou une l’oie pour leur repas de Noël.

Il est de coutume de déguster, selon les régions, des cougnous ou cougnoles, délicieux petits biscuits figurant l’enfant Jésus mais aussi des boûkètes, crêpes à la farine de sarrasin avec des pommes. Les spéculoos, biscuits en pain d’épices en forme de personnages comme Saint-Nicolas, sont également incontournables.

Bulgarie

Végétarien, le repas de Noël est le plus souvent composé de sept, neuf ou onze plats (leur nombre doit être impair). En règle générale, il rassemble uniquement les plus proches membres de la famille. Parmi les mets les plus fréquents figurent les haricots, les lentilles ou encore des poivrons farcis de riz. En dessert, beaucoup dégustent un tikvenik, gâteau roulé ressemblant au strudel autrichien et fourré à la citrouille. La rakia, traditionnelle eau de vie, et le vin agrémentent le repas.

Un pain fait dans chaque famille, le koledna pitka, est partagé entre les convives. Une pièce de monnaie y est cachée, celui qui la trouve est censé être chanceux l’année qui suit.

Chypre

Lors des fêtes, les Chypriotes sont friands de “Soulva”, de la viande de porc, d’agneau et de poulet cuite sur du charbon de bois. La viande est cuite lentement, permettant au gras de fondre et d’attendrir la viande. Elle est traditionnellement accompagnée de pain, d’une salade ou encore de pommes de terre rôties.

Pour le dessert, on déguste des “Melomakarona” ; des gâteaux qui viennent de la Grèce antique. Ce sont des biscuits au miel parsemés de noix et aromatisés à la cannelle et aux clous de girofle. Ils étaient à l’origine offerts lors des funérailles. Leur sens a évolué et ils sont aujourd’hui très prisés lors des fêtes de Noël. Ils partagent les tables des Grecs et des Chypriotes avec les “Kourabiedes”, de petits gâteaux aux amandes et au beurre saupoudrés de sucre glace. Cette tradition culinaire vient quant à elle d’Asie Mineure, le nom d’origine étant persan : “Qurabiye”.

Croatie

La veille de Noël de Croatie, on ne mange pas de viande. On prépare plutôt du poisson, notamment de la morue séchée, en brandade ou en brudet (sauce au vin blanc), accompagnée de pommes de terre.

Le 25 décembre, c’est viandes rôties et “mlinci”, un pain plat coupé en petits morceaux et mélangé au jus de cuisson. Au menu également, de la “pašticada” (viande de boeuf cuite dans du vin rouge), des “sarmas” (choux farcis), les beignets aux raisins, les “krostuli” (beignets traditionnels de Noël, finement noués, frits et saupoudrés de sucre glace), ainsi que les figues séchées et les noix.

Crédits : Tim Ertl / Flickr CC BY-NC-ND 2.0

En dessert on prépare des gâteaux aux noix, aux graines de pavot, aux figues ou à la caroube, ainsi que des “fritule” (beignets), “paprenjaci” (gâteaux au poivre) et des “medenjaciqui” qui emplissent la maison d’une bonne odeur de cannelle. Citons également le “Kuglof croate” qui ne ressemble en rien à son homonyme alsacien ; il s’agit là d’un gâteau aux noix et au pavot glacé aux œufs, surmonté pour l’occasion d’une bougie et d’une branche de sapin.

Danemark

Le dîner de Noël peut s’étendre pendant plusieurs heures. Du hareng est souvent servi en entrée. Le plat est habituellement composé de canard, d’oie ou de porc rôtis, accompagné de pommes de terre bouillies et de chou rouge mariné. 

Le dessert traditionnel est une risalamande (riz au lait), agrémentée d’une sauce aux cerises piquante. Elle cache une amande pelée : le convives la trouvant dans sa portion reçoit un cadeau en forme d’amande (mandelgave). 

Des petits biscuits, préparés durant les week-ends précédents ou achetés dans une boutique, complètent le repas. Les plus répandus sont les æbleskiver (petits beignets frits saupoudrés de sucre glace), les pebernødder (biscuits au gingembre) et les klejner (beignets à la cardamome et au zeste de citron). 

On peut également consommer de la bière de Noël ainsi que du vin chaud, le gløgg. 

Espagne

Du 22 décembre au 6 janvier, il y a souvent dans les maisons un plateau rempli de confiseries proposé à chaque visiteur. Polvorones (biscuits sablés), mantecados (biscuits au saindoux) et turrón, sont offerts aux amis et à la famille invités à boire un verre pendant cette période de fêtes.

La nochebuena (bonne nuit) du 24 décembre au soir est un dîner de fête familiale. Les traditions culinaires varient d’une province à l’autre. Le menu de ce repas se compose par exemple d’entrées à base de jambon ibérique, de soupes, de fruits de mer et de fromages, suivis de plats tels que des rôtis de viande ou de poisson et de la dinde farcie. En dessert, outre les friandises, la galette des rois est incontournable.

Crédits : imv / iStock

Autrefois, dans les villages espagnols, la coutume voulait que l’on offre au voisin qui nous avait aidés, un panier d’osier rempli de bons produits régionaux : amandes, huile d’olive, chorizo, fruits secs…

Aujourd’hui, pendant la période des fêtes, les magasins proposent des paniers garnis des meilleurs produits artisanaux du pays appelés “Cestas de Navidad”. Ils se composent de Cava, vin pétillant de Catalogne, marrons glacés de Galice, asperges de Navarre, jambon d’Andalousie, Manchego, fromage de brebis de Castille…

Estonie

En Estonie, il est coutume de prendre des repas copieux la veille de la nuit de Noël, qui se dit “jõulud”. Dans ce pays, avoir assez de nourriture à cette occasion signifie selon certains que la famille en aura suffisamment pour toute l’année à venir.

En cette période fêtes, les mets prisés des Estoniens sont variés : porc avec de la choucroute et du boudin, pain et gâteaux de Noël, le tout accompagné de bière et d’hydromel.

Finlande

Le repas traditionnel des Finlandais se compose de morue au lait, hareng baltique en diverses sauces, poissons crus et volumineux jambon de 8-10 kg, le roi de la fête. Le porridge de riz est également un mets classique : on y cache une amande censée porter chance. 

En guise de dessert, les Finlandais dégustent des tartelettes de Noël, en forme d’étoile de mer, pâtisseries omniprésentes durant toute la période de Noël. Le vin chaud tient par ailleurs une place importante à cette période. 

France

Traditionnellement, Noël est l’occasion de se réunir en famille autour d’un repas copieux. Le foie gras, les huîtres, les escargots, le saumon fumé sont souvent au menu du repas de Noël. La dinde aux marrons est le plat traditionnel français du réveillon de Noël. Quant au dessert, les Français sont friands de la bûche de Noël.

Crédits : davit85 / iStock

En Provence, le rituel des 13 desserts personnalisant les 12 apôtres et Jésus, continue d’exister. On retrouve le traditionnel pain à l’huile d’olive aromatisé aux zestes d’agrumes appelé “pompe à l’huile”, les confiseries et pâtisseries locales (comme par exemple les fameux calissons d’Aix), le nougat noir et blanc, les fruits confits, en pâte, frais et secs (raisins, amandes, figues, noisettes).

En Alsace, la pâtisserie est incontournable depuis des siècles. Les gâteaux de toutes formes, les Christolles, illustrent les thèmes et personnages de Noël (nouveau-né, étoile, sapin, croissant de lune, croix, etc.). Le Mannele est tressé comme les bretzels… Depuis le XVIe siècle, on offre toujours à la Saint-Nicolas du pain d’épices, parfumé avec de la cannelle, de la cardamome, des amandes et du miel.

Grèce

En Grève, le repas réunit toute la famille pour fêter Noël autour de spécialités traditionnelles telles que la “galopoula” (dinde farcie aux marrons et noix ou amandes) accompagnée de pommes de terre au four, le “gourounopoulo psito” (jeune porcelet rôti badigeonné d’huile d’olive et cuit à four) et les “melomakarona” en dessert. Les Grecs préparent aussi des biscuits moelleux appelés “kourabiedes” pour les fêtes de fin d’année. Le “Christopsomo”, qui signifie littéralement “le pain du Christ”, est une autre spécialité culinaire très appréciée à Noël.

Hongrie

Le repas de Noël est traditionnellement composé de poisson. Au menu des Hongrois se trouve souvent une soupe de poisson, suivie de carpe pannée. Le poisson est porteur d’une importante valeur symbolique : ses écailles sont synonymes de prospérité et, s’il est choisi vivant, ses mouvements dans l’eau sont regardés de près car sa vivacité est signe de progression pour la famille l’année suivante.

En dessert, les Hongrois dégustent le bejgli, incontournable met de Noël. Long gâteau roulé, il est le plus souvent fourré aux noix ou au pavot. D’autres ingrédients sont toutefois fréquents de nos jours, venant s’ajouter ou remplacer les noix et le pavot, comme les cerises griottes, les pommes ou encore les châtaignes.

Italie

Lors des fêtes de Noël, les italiens sont friands de “panettone”. Inventé à Milan, ce gâteau de pâte molle aux fruits confits et raisins secs est un des symboles des fêtes et son origine remonte au XIII° siècle. Il en existe des variantes : certains recouverts d’un glaçage, d’autre sans fruits confits. Sa variante de Gênes, le pandolce, ajoute des pignons de pin et des raisins secs en grande quantité.

Crédits : bhofack2 / iStock

Si le panettone est très populaire, le “Pandoro” lui dispute la vedette. Ce gâteau en forme d’étoile a un cœur doré et moelleux et ravit petits et grands lors des fêtes. Il est originaire de Vérone bien que certains affirment qu’il provient de Vienne.

Pour ce qui est du plat principal, il est courant de manger du poisson la veille de Noël. Et pour le réveillon du Nouvel An, les Italiens cuisinent des lentilles, dont on dit qu’elles apportent chance et prospérité pour l’année qui vient.

Irlande

A Noël en Irlande, il est courant de manger de la cuisse ou du gigot d’agneau, voire du bœuf relevé avec des épices, comme plat principal. Et tout comme leurs voisins Britanniques, les Irlandais sont aussi friands de dinde rôtie. Ce plat de viande est accompagné de chou rouge braisé, de vol au vent crémeux ou encore de soupe aux châtaignes. En dessert, les bûches de Noël et les biscuits secs font le plaisir de petits et grands.

Lettonie

Les Lettons veillent à ce que leur table soit bien garnie lors des fêtes. Selon les interprétations, il faut manger 9, voire 12 plats différents, afin de garantir une année pleine de succès. 

Au menu : pois gris-brun servis bouillis avec du bacon et des oignons grillés (“pelēkie zirņi ar speķi”), bouillie de pois ou d’orge avec des cuisses de porc (“zidenis”), ou encore des têtes de porc bouillies (“cūkas šņukuru”). Ce dernier plat est en particulier conseillé dans le monde rural si l’on souhaite bénéficier de bonnes récoltes l’année suivante. Ces plats sont accompagnés de “Speķrauši” (pâtisseries) et de bière.

Lituanie

Pendant les fêtes de Noël (“Kūčios” en lituanien), les tables se couvrent de plats variés. On y trouve du “Silkė pataluose”, un gâteau salé composé de hareng et de couches successives de pommes de terre, de carottes et de betteraves. En accompagnement, il est de tradition de manger de la “Balta mišrainė”, une salade de pommes de terre, de carottes et de concombres avec des œufs en cubes et de la mayonnaise. De même, il est courant de servir des “Naminiai kūčiukai” : des petits gâteaux sous forme de boulettes de farine avec des graines de pavot et badigeonnés d’huile.

Entre deux bouchés, on peut boire du “spanguoliu kisielius”, du jus de canneberges et de baies chauffé. Cette boisson rouge légèrement épaisse et sucrée accompagne les 12 plats sans viande (mais avec du poisson) de ce repas traditionnel.

Luxembourg

A table, le met traditionnel du Luxembourg pour Noël est le “Träipen”, boudin noir à la purée de pomme de terre et à la compote de pommes. Les Luxembourgeois dégustent également des “Gromperekichelcher” (galettes de pommes de terre) et des “Boxemännercher” (bonhomme brioché) en sirotant un “Glühwäin” (vin chaud) ou un “Egg Nog” (boisson au lait sucré, à la crème fraîche, à la vanille et au rhum).

Malte

Lors des fêtes de fin d’année à Malte, on sait se faire plaisir à table. Parmi les incontournables, le “pastizz”. Rien à voir avec la boisson anisée du sud de la France ; il s’agit là d’un petit feuilleté prenant la forme d’un croissant, farci avec de la ricotta ou de la purée de pois. Autre gourmandise appréciée des maltais, le “ftira”, un pain plat percé en son centre, enduit de tomate, d’ail et d’oignon. Malte étant une île, le poisson est évidemment au menu de Noël. L’ ”aljotta”, une soupe de poisson à l’ail et aux tomates”, est particulièrement à l’honneur.

A l’instar de la culture maltaise, le menu de Noël est le fruit de nombreuses influences méditerranéennes, mais également britanniques, Malte ayant été une colonie de la Couronne jusqu’en 1964. C’est pour cela qu’on retrouve souvent à table des dindes rôties ou des “christmas cake” lors des fêtes de fin d’année. Pendant toute la période de l’Avent, les Maltais se régalent de spécialités telles que les gimblettes au miel ou au sésame, gâteaux savoureux en forme d’anneaux. Ils préparent aussi des biscuits campagnards au citron et aux épices.

Pays-Bas

Le 5 décembre, veille de la Saint-Nicolas, les cadeaux sont distribués aux enfants. A cette occasion, des speculaas, biscuits célèbres à la cannelle cousins des speculoos belges, sont confectionnés. D’autres gourmandises comme les pepernoten, petits biscuits épicés, accompagnent cette célébration et seront dégustées jusqu’à Noël.

Les Néerlandais préparent un bon repas le soir du 25 décembre traditionnellement autour d’une dinde, d’une oie ou d’un lièvre, un plat servi avec de la compote de pommes (appelmoes). Si les traditions culinaires demeurent, la cuisine s’est beaucoup internationalisée. Aujourd’hui, le plat favori est le gourmetten : une sorte de pierrade sur la table où l’on fait griller de la viande, du fromage, du poisson et des légumes. Sur la table, il y a toujours du “pain de Noël” (Stollen), et du chocolat. Le 26 décembre est parfois l’occasion de déjeuner au restaurant.

Crédits : sara_winter / iStock

Pologne

Le repas du réveillon ne comporte habituellement pas de viande. En revanche, il est abondant, se composant selon la tradition de 12 plats. Parmi eux, on peut retrouver le bortsch (soupe de betteraves rouges) aux raviolis fourrés aux champignons, la soupe aux champignons séchés ainsi que les pierogi (pâtes farcies au chou ou aux champignons). La carpe frite est également un des plats les plus populaires. Les convives se partagent également le pain azyme (opłatek), en signe de conciliation, le soir du réveillon. 

Pour le dessert, on retrouve souvent sur la table des Polonais le Makowiec, une brioche roulée, fourrée avec un mélange de pavot et de fruits secs. On sert aussi souvent un kompot (jus obtenu à partir de fruits macérés). 

Portugal

Au niveau gastronomique, le réveillon portugais n’est pas nécessairement fastueux. Plus que des mets luxueux ou des produits onéreux, la table de Noël est avant tout l’occasion de savourer des plats simples, mais savoureux, tous imprégnés de tradition. Le fameux bacalhau cozido (morue cuite avec pommes de terre et chou et arrosée d’huile d’olive) est le plat de Noël portugais par excellence.

Si le dîner peut en revanche être qualifié de copieux, c’est avant tout en raison des nombreux desserts. Dans chaque maison, une table entière leur est ainsi dédiée. En hommage aux participants de la Cène, les desserts présentés sont au nombre de 13. Parmi ces douceurs, on trouve des fruits (des oranges en particulier), mais surtout les classiques de la pâtisserie portugaise. 

Grâce à son climat méditerranéen, le Portugal a toujours privilégié des gâteaux, dont la conservation craignait peu la chaleur. Exit la crème et les fruits frais, très peu représentés dans les desserts portugais. Place plutôt au riz, aux œufs, à la cannelle, aux fruits secs et surtout au sucre. Un peu à l’image des pâtisseries de la cuisine maghrébine, les gâteaux et friandises lusitaniennes font preuve d’une douceur très prononcée.

Le lendemain, le 25 décembre, les convives se réunissent à nouveau, cette fois pour manger du chevreau rôti au four servi avec des grelos, des pousses de navets. Ces dernières constituent la tige verte des navets, généralement mise de côté. En raison de l’influence anglo-saxonne, la dinde remplace de plus en plus souvent le chevreau dans certains foyers. Il est vrai qu’un gallinacé élevé en batterie coûte bien moins cher que n’importe quelle pièce de cabri.

République tchèque

Le soir du Réveillon, le diner traditionnel tchèque se compose de soupe de poisson et de salade de pommes de terre/crudités. Mais la star du réveillon est sans aucun doute la carpe. C’est pourquoi apparaissent dans les centres des villes, pour la période de Noël, de nombreux bacs remplis d’eau et de carpes vivantes en provenance des étangs de Bohème du Sud.

Autre plat traditionnel de Noël, le Kuba, un plat végétarien préparé à base d’orge et de champignons. A l’image de la Pologne, la tradition ancestrale de ne pas manger de viande perdure donc chez certains Tchèques. 

En République tchèque, on peut également déguster plusieurs douceurs. Parmi elles la Vánočka, une brioche tressée cuite au four. Mais aussi et surtout les cukroví, de petits biscuits traditionnels de Noël. 

Côté boisson, les Tchèques sont nombreux à déguster un Svařák, un vin chaud avec des arômes de cannelle, clous de girofle et agrumes. 

Roumanie

Pour le repas de Noël, la viande de porc est à l’honneur. A la campagne, on tue souvent un cochon pour l’occasion. La poitrine est un morceau plébiscité. Autre met à base de porc très fréquent, les sarmale. Il s’agit de feuille de choux farcies à la viande de porc hachée et au riz.

En matière de desserts, le cozonac, une brioche traditionnelle, fait figure d’incontournable de Noël. Les cornulețe sont aussi beaucoup appréciés. Ces pâtisseries en forme de petits croissants sont parfois aromatisées (au citron, au rhum ou encore à la vanille) et fourrées (confiture, chocolat, loukoum, noix ou raisin).

Slovaquie

En Slovaquie, le menu de Noël est parfois empreint de rituels religieux. Le repas commence traditionnellement par des oplatky, sortes de gaufres plates faites dans des moules représentant des scènes saintes. Ces gaufres typiques, partagées et dégustées avec du miel, font partie intégrante du rituel. Jadis, dans les villages, les gaufres étaient confectionnées en une fois la veille du 13 décembre (fête de Sainte-Lucie, patronne de la lumière). Chaque foyer contribuait en donnant une mesure de farine. Le soir du réveillon, elles étaient bénies avant d’être distribuées par les enfants à chaque famille.

Le 24 décembre, la tradition veut que les convives observent un jeûne, jusqu’au repas du soir. Le menu se compose généralement d’une soupe aux choux et aux champignons, d’une salade de pommes de terre, ainsi que d’un poisson. La carpe est très populaire, avec comme accompagnement des œufs, des concombres, des petits pois et de la mayonnaise. Le réveillon de Noël est aussi associé dans les esprits à de vieilles coutumes telles que couper une pomme, mettre les écailles sous la nappe, ou frotter une croix avec du miel sur le front.

Les desserts sont souvent constitués de petits gâteaux ou d’un biscuit aux graines de pavot et de pains d’épices.

Slovénie

Les cuisines sont souvent très animées en Slovénie à l’approche de Noël. La coutume veut que l’on prépare des pains et des pâtisseries. Au réveillon de Noël, saucisses, charcuterie, salade russe, pommes de terre, légumes et fromages sont généralement servis aux convives.

Egalement dégusté à Pâques, le gâteau “potica” est la grande tradition culinaire slovène durant cette période. Préparée à partir de pâte au levain étalée puis roulée, elle peut être fourrée avec des noix, des noisettes ou encore du pavot.

Suède

Durant longtemps, les menus de Noël différaient entre les populations côtières de pêcheurs et les populations rurales d’agriculteurs. Aujourd’hui, beaucoup de Suédois se conforment à un menu traditionnel tout en y apportant leur touche personnelle.

Celui-ci débute par les Smörgasbord : des entrées de hareng mariné, de pâté de foie, de saucisse fumée, de saucisses de porc, porc en gelée, des boulettes et du gratin d’anchois (gubbröra). Le plat principal est un jambon entier saumuré et bouilli ou rôti. On déguste également un Lutfisk (“Poisson à la lessive”) : un colin séché trempé à la lessive de soude pour l’attendrir. Ces mets s’accompagnent de pain de seigle aromatisé au moût (vörtbröd) et de pommes de terre. 

En dessert, on sert de la “bouillie de riz”, sorte de riz au lait et à la cannelle, dessert de Noël commun à toute la Scandinavie. Le plus typique est sans doute le Glögg, un vin bien épicé qu’on sert uniquement durant les fêtes avec du pain d’épices, bien chaud avec des raisins et des amandes.

Royaume-Uni

Chez les Britanniques, les fêtes de Noël rassemblent les familles autour d’une Turkey, la dinde de Noël. Cette tradition est plutôt récente dans l’Histoire du pays car les dindes ne sont pas originaires du royaume, elles y ont été introduites au XVI° siècle. Auparavant, sur l’île d’Albion, on y mangeait souvent de l’oie, du sanglier et même du paon. En accompagnement, on peut trouver des pommes de terre rôties, des choux de Bruxelles et de la sauce.

Il est aussi coutume de consommer le Christmas pudding ou plum-pudding. Ce dernier est composé de groseilles, de raisins secs, de pruneaux, d’épices, de vin, d’œufs et de chapelure. Traditionnellement, une pièce d’argent est placée dans le pudding et on dit qu’elle porte chance à celui qui la trouve. La préparation de ce pudding fait l’objet de toute une cérémonie. Petits et grands se réunissent en cuisine, le premier dimanche de l’Avent, le jour béni nommé stir-up Sunday. Et chaque membre de la famille remue à tour de rôle la pâte en faisant un vœu, et en évitant de tourner dans le sens des aiguilles d’une montre : car c’est d’Est en Ouest qu’il faut malaxer la mixture, pour rendre hommage au voyage des Rois mages, venus rejoindre Bethléem depuis l’Orient.

A noter qu’il existe aussi des puddings salés, comme le pudding du Yorkshire, fourré au Bisto ou à la sauce maison, et que l’on peut manger à Noël ou pendant le reste de l’année.

En dessert, les mince pie, des tartelettes de fruits secs et d’épices, comptent parmi les mets sucrés qui égayent le palais des britanniques. En outre, chaque convive à sur son assiette un crackers. Il s’agit de papillotes contenant un pétard qui claque quand on tire sur les deux bouts du crackers pour l’ouvrir. A l’intérieur il y a un petit cadeau, une devinette ou une devise.

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    Solveig Gustafsson

    Bonjour.
    Ce que vous décrivez concernant le Danemark n’est pas tout à fait correcte. Pour le grand repas de noël le 24 décembre, on ne mange rarement une entrée. Le plat principal traditionnel est soit le canard soit le rôti de porc avec des pommes de terre, des pommes de terre caramelisés, des choux rouges boullis et une sauce brune. Mais il y’en a qui mangent aussi de la dinde. Le dessert a un nom francais “Riz à l’amande”. C’est une sorte de riz au lait servi avec une sauce cerise.
    Pour le déjeuner en famille le 25, le 26 ou un autre jour pendant les vacances de noël, c’est vrai qu’on mange souvent de l’hering comme entrée. On le met sur des tranches de pain de siègle. Souvent tous les plats sont servis comme un buffet. Avec l’héringe l’entrée est aussi des oeufs, des crevette, du saumon etc. Aprés on mange peut-être des pommes de terre avec une sorte de rôti ou on mange des “frikadelles” ou du reste du rôti du réveillon et le met sur le pain de siégle. Pour ce déjeuner le dessert et par exemple des biscuits avec des fromages, des chocolat et des petic gateaux secs.
    Bien cordiale Solveig du Danemark