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Bulgarie Carte géographique
Drapeau Bulgarie

Bulgarie

Drapeau Bulgarie Dernière mise à jour le 29.03.2024

Bulgarie

Adhésion en 2007 Dernière mise à jour le 29.03.2024

Géographie et démographie

Sofia

Villes principales

Sofia, Plovdiv, Varna, Bourgas, Roussé

Découpage administratif

28 régions, 260 communes

6,45 millions (2023)

Eurostat

110 996 km2 (2023)

Eurostat

Indice de développement humain

0,799 (2021)

ONU

Environnement

6,5 tonnes/hab. (2021)

Eurostat

Politique

République parlementaire

Roumen Radev

Nikolaï Denkov

9 juin 2024 Européennes

2024

Législatives anticipées

2026

Présidentielle

Économie

PIB

93,95 milliards d'euros (2023)

Eurostat

3,5 % (février 2024)

Eurostat

0,5 % (quatrième trimestre 2023)

Eurostat

4,5 % (quatrième trimestre 2023)

Eurostat

21,0 % (troisième trimestre 2023)

Eurostat

6,6 % (troisième trimestre 2023)

Eurostat

Politique

La Bulgarie (Bǎlgarija) est une république de type parlementaire, régie par la constitution de 1991. Le Parlement monocaméral (l’Assemblée nationale) compte 240 députés élus pour quatre ans.

Gouvernement

A partir de 2021, la Bulgarie a été marquée par une importante instabilité politique. En deux ans, entre avril 2021 et avril 2023, cinq élections législatives ont été organisées. A l’issue des dernières (avril 2023), deux coalitions sont arrivées en tête. Celle de centre-droit menée par le GERB (Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie, lié au PPE) avec le petit parti SDS (Union des forces démocratiques), et une autre, centriste, rassemblant le PP (Continuons le changement) et Bulgarie démocratique (DB).

Les négociations entre ces quatre formations finissent par aboutir sur un accord de gouvernement pro-européen et pro-occidental pour les 18 mois suivants. Un gouvernement de coalition essentiellement composé d’experts apolitiques. Le 6 juin 2023, Nikolaï Denkov devient Premier ministre grâce au vote de confiance de l’Assemblée nationale. Issu du PP, il doit assurer ces fonctions pour les neuf prochains mois, comme le prévoit l’accord de coalition. Le poste doit ensuite revenir pour les neuf mois suivants à l’ancienne commissaire européenne, Mariya Gabriel, issue des rangs du GERB. En attendant de diriger l’exécutif, cette dernière occupe les fonctions de vice-Première ministre et de ministre des Affaires étrangères.

Conformément à l’accord entre le parti de centre droit GERB et la formation centriste “Continuons le changement” (PP), Nikolaï Denkov démissionne le 5 mars 2024, après neuf mois au pouvoir. Mariya Gabriel est alors chargée de former un nouveau gouvernement, comme l’accord de coalition le prévoit. Mais le 25 mars, le GERB annonce son retrait de l’accord en raison de désaccords sur le contrôle politique du ministère de l’Intérieur. De nouveau dans l’impasse politique, de nouvelles élections législatives doivent être organisées, les sixièmes élections en trois ans. Elles devraient se tenir à une date proche des élections européennes, qui auront lieu le 9 juin en Bulgarie.

Les gouvernements bulgares depuis 2013

En février 2013, des manifestations contre la hausse du prix de l’électricité ont poussé à la démission le Premier ministre Boïko Borissov, leader du parti de centre droit “Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie” (GERB / PPE) et ancien maire de Sofia. 

Un gouvernement de centre-gauche est formé à la suite des élections législatives anticipées de mai 2013. Il est dirigé par Plamen Orecharski, proche du Parti socialiste bulgare (BSP). Mais quelques mois plus tard, il fait face à de nouvelles manifestations en raison de la nomination du magnat de la presse à la réputation de “parrain”, Delyan Peevski, à la tête de l’Agence de sécurité nationale. Plamen Orecharski démissionne le 24 juillet 2014.

Boïko Borissov revient au pouvoir après la victoire de son parti (GERB) aux élections législatives anticipées d’octobre 2014. Face à un Parlement très fragmenté, il s’appuie sur une coalition rassemblant son parti, le GERB (Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie), le Bloc réformateur (RB) et l’Alternative pour la renaissance bulgare (ABV, centre gauche).

En novembre 2016, à la suite de l’échec à l’élection présidentielle de Tsetska Tsacheva, candidate de la majorité conservatrice et présidente de l’Assemblée nationale, Boïko Borissov démissionne comme il s’y était engagé dans ce cas de figure. Ce départ entraîne de nouvelles élections législatives anticipées, le 26 mars 2017. Le GERB remporte de nouveau ce scrutin, mais se retrouve encore sans majorité absolue à l’Assemblée nationale. Boïko Borissov forme cette fois-ci une coalition gouvernementale avec les nationalistes de Patriotes unis (OP, lié aux CRE). Le 4 mai 2017, Boïko Borissov est nommé pour la troisième fois Premier ministre de Bulgarie.

Après quatre années de stabilité politique, les élections législatives d’avril 2021 viennent de nouveau chambouler le paysage politique. Aucun des trois partis arrivés en tête ne parvient à former un gouvernement. Boïko Borissov démissionne et un gouvernement intérimaire assure les affaires courantes. De nouvelles élections législatives se tiennent en juillet 2021, mais aboutissent de nouveau à un échec d’une formation de coalition majoritaire au Parlement. Le gouvernement intérimaire, dirigé par Stefan Yanev, reste en place.

En pleine crise politique, doublée d’une crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le président convoque de nouvelles élections législatives anticipées en novembre 2021, en même temps que le premier tour de l’élection présidentielle. Le mouvement centriste “Continuons le changement” (PP) du candidat anticorruption Kiril Petkov, créé la surprise avec 25,3 % des suffrages et entre ainsi au Parlement. Il devance le GERB de l’ancien Premier ministre Boïko Borissov (22,4 % des votes).

Le centriste pro-européen Kiril Petkov (PP) parvient à former une coalition gouvernementale avec trois autres partis europhiles. Il est investi Premier ministre le 13 décembre 2021. Mais la coalition vacille à l’été 2022 et finit par tomber à la suite d’une motion de censure adoptée par l’Assemblée. Un gouvernement d’intérim est nommé en août 2022 pour assurer la transition jusqu’aux élections législatives anticipées d’octobre 2022.

Le GERB arrive en tête, et l’ancien Premier ministre Boïko Borissov se voit confier la tâche de former un nouveau gouvernement. L’Assemblée étant toujours autant fragmentée, il échoue, et de nouvelles élections législatives sont convoquées pour avril 2023.

Chef d’Etat

Le président bulgare est Roumen Radev. Il est élu en novembre 2016 et entre en fonctions en janvier 2017, succédant à Rossen Plevneliev. Il est réélu en novembre 2021 pour un deuxième quinquennat, son dernier puisqu’il ne peut en exercer plus de deux consécutifs. Officiellement, il n’est rattaché à aucun parti. 

Le pays et l’UE

Depuis l’effondrement du bloc soviétique et le changement de régime politique, la Bulgarie s’est orientée de manière continue vers un rapprochement avec l’Union européenne. Dès 1988, le pays a établi des relations diplomatiques avec l’UE. Deux ans plus tard, Bruxelles et Sofia ont signé un accord de commerce et de coopération.

En 1995, Jan Videnov, alors Premier ministre de la Bulgarie, dépose officiellement la candidature de son pays à l’UE. Le 15 juin 2004, les négociations pour son adhésion sont officiellement clôturées, quatre ans après leur ouverture en février 2000. Un rapport de 2006 a conclu que la Bulgarie répondait aux critères de Copenhague, lui permettant d’adhérer à l’UE au 1er janvier 2007, en même temps que la Roumanie.

Le pays n’est cependant pas membre de la zone euro, mais elle souhaite la rejoindre ; il est envisagé que ce soit réalisable à compter du 1er janvier 2025. 

La Commission européenne a estimé dès 2011 que la Bulgarie était apte a entrer dans l’espace Schengen. Mais en raison de l’opposition de la France, de l’Allemagne ou des Pays-Bas, cette adhésion a été repoussée. Après douze ans de négociations, le pays entre, partiellement, dans l’espace Schengen à compter du 31 mars 2024, après que l’Autriche a retiré son véto qu’elle opposait depuis fin 2022. Si la levée des contrôles concerne les frontières maritimes et aériennes internes à l’UE, l’ouverture des frontières terrestres est quant à elle reportée.

La Bulgarie compte 17 députés au Parlement européen. Déjà en charge de l’Economie et de la Société numérique de 2017 à 2019 au sein de la Commission européenne dirigée par Jean-Claude Juncker, la Bulgare Mariya Gabriel a été commissaire à l’Innovation et à la Jeunesse, également en charge de la recherche, de la culture et de l’éducation, sous la présidence d’Ursula von der Leyen. Depuis le 15 mai 2023 et la démission de Mariya Gabriel pour occuper des fonctions nationales, la Bulgarie ne compte plus de commissaire européen. Le pays peut toutefois proposer un nouveau nom, que le Conseil européen, puis le Parlement européen et enfin le Conseil de l’Union européenne devront alors tour à tour approuver.

La Bulgarie a assuré la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne à une seule reprise, lors du premier semestre 2018. Elle devrait de nouveau l’exercer lors du second semestre de 2031.

Géographie

Située à l’est de la péninsule balkanique, le territoire de 111 000 km² de la Bulgarie est bordé au nord par la Roumanie, à l’est par la mer Noire, au sud par la Turquie et la Grèce et à l’ouest par la Serbie et la Macédoine du Nord.

Deux chaînes de montagnes traversent le pays : le Grand Balkan et la chaîne du Rhodope, culminant à 2 900 mètres d’altitude. De part et d’autre du Grand Balkan, le pays s’articule autour de deux larges vallées, celle du Danube, partagée avec la Roumanie, et de la Marica. Plus d’un tiers du territoire est recouvert de forêts, principalement de conifères.

Le réseau urbain reste relativement peu développé. Il comprend la capitale Sofia, qui compte 1,4 millions d’habitants sur les 7 millions du pays, des villes d’importance moyenne - Stara Zagora, Plovdiv et Pleven - et deux ports sur la mer Noire, Varna et Burgas. Au sud du pays se concentre une minorité d’origine turque. La Bulgarie compte aussi une importante minorité rom.

Economie

Bien que le PIB de la Bulgarie soit l’un des plus faibles de l’UE (son PIB par habitant équivaut à moins de 30 % de la moyenne de l’UE), les autorités bulgares se tiennent à une stricte discipline budgétaire. Celle-ci permet de maintenir la dette publique au niveau le plus faible de l’UE (21 % du PIB au 3e trimestre 2023), juste après l’Estonie (18,2 % du PIB).

La conjoncture favorable et les finances relativement saines du pays ont amené la Commission européenne, dans le cadre du Semestre européen de 2018, à inviter les autorités bulgares à investir davantage dans l’éducation et la santé et à poursuivre des réformes internes structurelles. Surveillance du secteur financier, gouvernance des entreprises publiques et lutte contre le travail non déclaré étaient les domaines concernés.

Avec la crise liée au Covid-19, la Bulgarie a accusé une baisse de 4 % de son PIB en 2020, une récession toutefois inférieure à la moyenne de l’UE (-5,6 %). Son faible taux de chômage n’a pas été affecté par la pandémie, et ne dépassait pas 4,5 % fin 2023.

En octobre 2021, le plan de relance du gouvernement bulgare, subventionné à plus de 6 milliards d’euros par l’UE, a notamment prévu de décarboner le secteur énergétique (avec pour objectif une sortie du charbon à l’horizon 2040), d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, de réformer l’éducation nationale (avec une orientation plus marquée en faveur des matières scientifiques et dans le domaine du numérique), de numériser l’économie et les administrations ou encore de lutter contre la corruption. 

Affichant une croissance de 1,8 % en 2023, l’économie de la Bulgarie profite des faibles coûts de production (salaires bas) et d’une certaine stabilité monétaire, le lev bulgare étant indexé sur l’euro. Le pays a rejoint en juillet 2020 le mécanisme de taux de change européen (MCE II) et l’Union bancaire : une étape essentielle avant l’adoption à moyen terme de la monnaie unique. L’instabilité politique retarde toutefois l’adoption des réformes nécessaires pour entrer dans la zone euro, si bien que la Bulgarie a récemment repoussé cet objectif à 2025 au lieu de 2024.

Sources : Direction générale du Trésor, Coface, Eurostat, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères

Histoire

Les deux premiers royaumes bulgares

  • 681 : Le premier royaume bulgare danubien, de courte durée, est fondé par l’unification des tribus slaves et bulgares venues du Danube inférieur au VIe siècle. La zone de contact entre l’Empire romain d’Orient et les tribus slaves ou magyares reste pendant des siècles âprement disputée.
  • 852-888 : Le pays est converti au christianisme de rite grec par les frères Cyrille et Méthode, qui apportent l’écriture cyrillique. Les monastères constituent durant l’ensemble de l’histoire bulgare des lieux privilégiés d’élaboration et de défense d’une identité nationale bulgare.
  • 893-927 : La Bulgarie connaît un “Siècle d’Or” pendant le règne de Siméon le Grand, tsar des Bulgares qui tente de conquérir Byzance. Après des luttes sanglantes, les Bulgarie orientale et occidentale redeviennent des provinces byzantines sous le basileus Basileios II, le “tueur de Bulgares”.
  • 1186-1393 : Deuxième royaume bulgare soutenu par les royaumes latins et la papauté dans le contexte des croisades, émaillé de conflits multiples avec les Serbes, les Mongols et les Byzantins. La prise de la capitale Tirnowo (1393) et la chute du tsar Ivan III marquent le début de cinq siècles de domination ottomane.

Autonomie et troisième royaume de Bulgarie

  • 1878 : Le traité de San Stefano met fin à la guerre russo-turque (1876-1878) et permet la création d’une Bulgarie autonome, libérée de la présence ottomane mais toujours soumise nominalement à Istanbul. Les grandes puissances européennes révisent le traité au congrès de Berlin (juillet 1878) imposant une réduction de l’étendue de la Bulgarie, séparée de la Macédoine et de la Roumélie orientale, jusqu’à la réunification de 1885.
  • 1908 : Le prince Ferdinand Ier, qui a mené depuis 1887 une politique hostile à la Russie faite d’européanisation de l’administration, de l’économie et de l’armée, inspirée par le Premier ministre Stambouliov, se proclame Tsar des Bulgares et fonde le troisième royaume, marquant la souveraineté de la Bulgarie et son indépendance à l’égard de l’Empire ottoman.

La démocratie au bout du chemin

  • 1919 : En tant qu’alliée des empires centraux lors de la Première Guerre mondiale, la Bulgarie se voit contrainte, lors de la signature du traité de Neuilly, de céder la Macédoine à la Grèce, tout en conservant l’accès à la mer Égée et la Dobroudja.
  • 1944 : Le coup d’Etat nationaliste de 1934 initie une décennie de gouvernement autoritaire du tsar Boris III. La Bulgarie rejoint les puissances de l’axe durant la Seconde Guerre mondiale, jusqu’au coup d’Etat pro-soviétique de 1944 qui est suivi de l’occupation du pays par l’armée rouge.
  • 1946 : Un référendum met fin à la monarchie et instaure une république populaire, sous le gouvernement de Georgi Dimitrov. La dictature adopte des formes staliniennes jusqu’à la déstalinisation de 1956, mais se poursuit jusqu’à la chute du mur de Berlin.
  • 1989 : Avec l’effondrement du bloc soviétique, le pays s’oriente vers l’établissement d’un Etat de droit, d’une démocratie conforme au pluripartisme et d’une économie de marché.
  • 2007 : Le pays adhère à l’Union européenne.
  • 2024 : La Bulgarie entre partiellement dans l’espace Schengen.

Drapeau et hymne

Le drapeau bulgare remonte à 1879. A l’époque, le pays subit le joug ottoman et, avec l’implication de la Russie, récupère un vaste territoire, néanmoins limité par les puissances occidentales. Par conséquent, la Bulgarie adopte un drapeau proche de celui de la Russie, vecteur d’indépendance : seul le vert remplace le bleu, dans une déclinaison locale des couleurs slaves. Le blanc symbolise la paix, le vert l’abondance et la liberté, et le rouge le courage et la bravoure.

L’hymne bulgare, intitulé Mila Rodino (“Chère patrie”), a été créé en 1885, adopté en 1964 et modifié en 1990. Le chant a été composé en réaction à l’implication occidentale qui visait à limiter, voire à diviser le territoire bulgare à la suite de la victoire slave de la fin du XIXe siècle face à l’Empire ottoman. Le texte, écrit par le poète Ivan Vazov et mis en musique par Tsvetan Radoslavov, décrit le pays comme un paradis et loue le courage des défenseurs de la patrie.

Voir l’étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors

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