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Les traditions de Pâques en Europe

La célébration de Pâques est l’occasion de succomber au plaisir du chocolat. Grands amateurs, les Européens consomment en moyenne chaque année presque 2 kilos de chocolat par personne. Mais de Stockholm à Lisbonne, ils célèbrent chacun les fêtes de Pâques à leur façon. Pour vous mettre l’eau à la bouche, Toute l’Europe vous propose un petit tour des coutumes des fêtes de Pâques sur le continent, et revient sur l’histoire et les “batailles” du chocolat en Europe.

Oeufs Pâques

Des cloches en France, un lapin au Royaume-Uni, un lièvre en Autriche

Selon la tradition chrétienne, tous les interdits du Carême sont levés le dimanche de Pâques et une mystérieuse chasse aux trésors s’organise au petit matin. En revenant de Rome (il est interdit de sonner les cloches pendant la période du Carême, on fait donc croire aux enfant que les cloches sont parties au Vatican, à Rome), les cloches cachent dans les jardins des œufs, des poules, des petits lapins et des cloches en chocolat.

Chaque pays possède ses propres traditions :

La tradition du lapin de Pâques, symbolisant autrefois la fertilité et le renouveau, est née en Allemagne avant d’être exportée aux États-Unis par des immigrants allemands au XVIIIe siècle. Selon la légende, une femme pauvre, ne pouvant offrir de chocolat à ses enfants, décora des œufs qu’elle cacha dans le jardin. Les enfants, apercevant un lapin, crurent que celui-ci avait pondu les œufs. Depuis lors, les enfants fabriquent un nid qu’ils mettent dans le jardin en espérant que le lapin de Pâques le remplisse d’œufs durant la nuit.

En Suède et en Autriche, c’est un lièvre qui apporte les œufs en chocolat. Dans les pays anglo-saxons, il s’agit d’un lapin blanc, ressemblant au lapin d’Alice aux pays des merveilles.

La parade du bonnet de Pâques est une tradition au Royaume-Uni. Les petits Britanniques créent souvent de larges chapeaux décorés de fleurs de saison.

Si Noël est une fête familiale en Italie, les Italiens ont un autre dicton. A Pâques, “Natale con i tuoi, Pasqua con chi vuoi” , ce qui signifie “Noël avec les tiens, Pâques avec qui tu tiens” . Appelé “Pasquetta” , le lundi de Pâques est l’occasion pour les Italiens de partager un pique-nique à la campagne en famille, de déguster les œufs récoltés la veille et de se régaler autour d’un gâteau appelé “colomba” . Il est fréquent aussi de partir avec ses amis dormir sous la tente pendant le week-end de Pâques. Selon certains historiens, cette tradition remonterait au voyage de deux disciples partis de Jérusalem jusqu’à Emmaus.

En Espagne, ceux qui célèbrent Pâques profitent de sculptures en chocolat en forme de château de conte de fée ou de bateau de pirate par exemple. Bien évidemment Pâques est l’occasion de déguster du chocolat sous toutes ses formes.

Au Portugal, le prêtre de la paroisse du village, après la messe de Pâques, parcourt les chemins qui sont parsemés de fleurs pour l’occasion et se rend chez les habitants pour célébrer cette fête.

En République tchèque, la ville de Prague organise un marché de Pâques pendant la semaine sainte. L’occasion également d’organiser une course un peu particulière : le saut d’obstacle de lapins !

En Finlande, Pâques est principalement une fête religieuse, mais de nombreuses traditions populaires sont liées à sa célébration pour fêter notamment l’arrivée du Printemps. Déjà bien avant Pâques, les petits Finlandais sèment des graines d’ivraie vivace (une plante fourragère) sur un plateau ou une assiette recouverts de terreau. En quelques jours, l’herbe pousse et on peut y placer des œufs décorés ou d’autres décorations de Pâques.

Un peu d’histoire sur le chocolat…

Le chocolat ferait parti de notre histoire depuis 3000 ans. Consommé initialement sous forme de boisson épicée au Mexique et en Amérique centrale, le chocolat était associé par les Aztèques à la déesse de la fertilité pour lutter contre la fatigue. Ce n’est qu’à partir de la conquête de l’empire aztèque par les Espagnols que le chocolat fût importé en Europe où il devint rapidement très prisé à la cour d’Espagne. Hernán Cortés, conquistador espagnol, découvrit le breuvage chocolaté en 1519. Il fût le premier, en 1528, à en rapporter en Europe. Le cacao se diffusa ensuite petit à petit, très prisé et à la mode des plus belles cours royales européennes. Lors la révolution industrielle, le chocolat cesse d’être un produit de luxe et se démocratise.

L’Union européenne a, elle aussi, son histoire du chocolat. Longue de plus de 30 ans, elle est surnommée la “guerre du chocolat” . La bataille débute dans les années 70, lorsque le Royaume-Uni, l’Irlande et le Danemark adhèrent à l’Union européenne. Pourtant, jusque-là, le chocolat ne pose pas de problème dans l’Union : le chocolat est défini comme un mélange de cacao, de beurre de cacao et de sucre.

Mais le Royaume-Uni et l’Irlande ne l’entendent pas de cette façon. En effet, pour des raisons économiques, ils préfèrent utiliser d’autres matières grasses végétales (MGV) que celle de cacao (comme l’huile de palme, l’huile de colza…). En 1973, lorsqu’il faut élaborer une directive afin d’harmoniser les réglementations des pays membres, les trois nouveaux Etats s’opposent aux six fondateurs. Ne parvenant pas à un accord, ils obtiennent une dérogation et sont autorisés à appeler “chocolat” des produits contenant des matières grasses végétales, reportant ainsi le problème à plus tard. Pendant les vingt années qui suivent, la Commission va de proposition en propositions, sans parvenir à un terrain d’entente.

Finalement, en 1996, la Commission européenne propose un seuil de 5% de matière grasse végétale acceptable pour qu’un produit puisse porter l’appellation “chocolat” . Une bataille âpre a alors notamment lieu entre la France et l’Italie d’un côté, qui ne veulent que d’un chocolat “pur” , et les pays anglo-saxons qui commercialisent des friandises chocolatées contenant des matières grasses végétales. Finalement, le camp des “pro-MGV” l’emportera en 2000 : il est possible aujourd’hui d’utiliser des MGV dans la limite de 5% du produit fini.

Le cadmium en ligne de mire

Bénéfique pour la mémoire et le cœur, anti-fatigue, anti-déprime, les effets du chocolat sur la santé sont ambigus et font régulièrement la “Une” des magazines. Avec 7,2 kg par personne chaque année, les Européens sont les plus grands consommateurs de cacao et de chocolat au monde, dépassant même les États-Unis.

Au sein de l’Union européenne, ce sont les Allemands (10,9kg/an), les Belges (10,8kg/an) et les Britanniques (10kg/an) qui l’apprécient particulièrement. A l’inverse, les Espagnols, les Portugais, les Slovaques et les Polonais en sont moins friands.

Si le chocolat peut comporter certaines vertus, elles restent limitées. La consommation excessive d’aliments riches en énergie, tel que le chocolat, est suspectée d’augmenter le risque d’obésité, en l’absence d’une augmentation correspondante de l’activité.

Pire encore, selon la Commission européenne, le chocolat peut comporter du cadmium, un métal lourd dont la consommation comporte un risque pour la santé humaine et notamment sur les reins et la moelle osseuse. Selon le Centre de coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), le cadmium provient, entre autres, des sols mais aussi des intrants : les engrais phosphatés sont, par exemple, les premiers vecteurs de cadmium, aux côtés des boues d’épuration et des effluents d’élevage.

En 2006, la Commission a établi les teneurs maximales de cadmium dans une série de denrées alimentaire, sans apporter de précision pour le chocolat, dans lequel il est pourtant présent. A la suite des recommandations de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), selon laquelle il faut limiter la dose hebdomadaire à 2,5 microgramme par kilo de poids corporel par jour, la Commission a décidé, en 2014, d’affiner sa législation existante. Pour le chocolat, la teneur du cadmium varie en fonction de la teneur en cacao. La législation prévoit donc des taux variables en fonction du type de chocolat, allant de 0,1 milligramme par kilo à 0,8 milligramme. Le règlement entrera en vigueur seulement 2019, afin de laisser le temps notamment aux pays producteurs de s’adapter à la nouvelle législation.

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