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France

Drapeau France Dernière mise à jour le 15.01.2024

France

Adhésion en 1957 (Membre fondateur) Dernière mise à jour le 15.01.2024

Géographie et démographie

Paris

Villes principales

Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nice

Découpage administratif

18 régions (101 départements), dont 12 régions (96 départements) métropolitaines, 5 régions ultramarines (Guadeloupe, Guyane, Martinique La Réunion et Mayotte) et la collectivité de Corse. 5 collectivités d'outre-mer (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Wallis-et-Futuna, Polynésie française), une collectivité sui generis (Nouvelle-Calédonie), un territoire d’outre-mer (Terres australes et antarctiques françaises) et une propriété domaniale de l’Etat (Clipperton). 34 945 communes, dont 109 en outre-mer.

68,4 millions (1er janvier 2024)

Insee

633 886 km2 (2022)

Eurostat

Indice de développement humain

0,903 (2021)

ONU

Environnement

6,2 tonnes de CO2 / hab (2021)

OCDE

Politique

République semi-présidentielle

Emmanuel Macron

Gabriel Attal

Économie

PIB

2 639 milliards d'euros (2022)

Eurostat

3,7% (décembre 2023)

INSEE

-0,1 % (troisième trimestre 2023)

Eurostat

7,3 % (novembre 2023)

Eurostat

111,9 % (deuxième trimestre 2023)

Eurostat

4,6 % (deuxième trimestre 2023)

Eurostat

Politique

La Constitution de la Vème République place la France à mi-chemin entre système présidentiel et système parlementaire. Le président, élu au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans, dispose de pouvoirs étendus, notamment en matière de politique étrangère. Le Parlement bicaméral est composé de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Depuis le 14 mai 2017, date de son entrée en fonction, Emmanuel Macron (La République En Marche, centre) est président de la République. Au second tour de l’élection présidentielle, il devance Marine Le Pen (Front national), avec 66 % des suffrages. Il est réélu le 24 avril 2022, une nouvelle fois contre la cheffe du Rassemblement national. Emmanuel Macron obtient alors 58,5 % des voix.

Le 15 mai 2017, Edouard Philippe (issu des Républicains) est désigné Premier ministre. Il dirige un gouvernement composé de personnalités de gauche, du centre, de droite et venant de la société civile. Le 3 juillet 2020, il remet sa démission au président de la République qui nomme Jean Castex (également issu des Républicains) pour former un nouveau gouvernement. Après sa réélection en 2022, Emmanuel Macron, nomme Elisabeth Borne, Première ministre, le 20 mai. C’est la première femme à occuper ce poste depuis Edith Cresson (mai 1991-avril 1992). En janvier 2024, Gabriel Attal la remplace, devenant le plus jeune chef de gouvernement de la Ve République.

Marquées par un taux d’abstention record (57,36 % des inscrits), les élections législatives de juin 2017 ont permis à Emmanuel Macron d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale : la République en Marche a décroché 308 sièges sur 577. 

Lors des élections législatives de 2022, la majorité présidentielle obtient 245 sièges, moins que la majorité absolue (289 sièges). En cause, la progression du Rassemblement national, qui envoie 89 députés à l’Assemblée, et le bon résultat de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), rassemblement des principales forces de gauche, qui décroche 131 sièges. La majorité présidentielle ne parvient pas à former de coalition avec d’autres formations politiques à l’Assemblée nationale, mais les partis d’opposition refusent dans le même temps de s’unir pour renverser le gouvernement, ce qui lui permet de rester en place. De nombreuses motions de censure sont déposées par les différents groupes au fil des mois, mais aucune n’aboutit.

Le pays et l’UE

A l’origine du projet européen avec l’Allemagne, la France entretient des relations historiques fortes avec l’Union européenne. C’est d’ailleurs le discours d’un français, Robert Schuman, qui est aujourd’hui considéré comme le point de départ de l’Union européenne avec la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Un autre français, Jean Monnet, à l’origine de l’idée, sera le premier président de cette institution.

La France joue, avec les cinq autres pays fondateurs (Allemagne de l’Ouest, Italie, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas), un rôle décisif dans la fondation de la Communauté économique européenne (CEE). Pour autant, le pays nourrit des relations mouvementées avec l’organisation. Dès le retour du général de Gaulle à la tête de l’Etat en 1958, sa vision d’une nation forte et indépendante entre en conflit avec l’idée d’une union supranationale. Déjà, en 1953, il s’implique sans retenue dans une campagne anti-CED (Communauté européenne de défense). L’idée, pourtant d’origine française, ne verra jamais le jour en raison du veto de l’Assemblée nationale. Du 30 juin 1965 au 30 janvier 1966, la politique de la chaise vide menée par le général de Gaulle bloquera elle aussi l’approfondissement de l’intégration européenne.

Depuis, les gouvernements français se sont continuellement impliqués dans la construction européenne. Ils ont notamment défendu le traité de Maastricht en 1992. L’année 2005 marque cependant un tournant, avec la victoire du “non” au référendum pour l’adoption d’une constitution européenne. Alors que le projet était soutenu par la plupart des partis de gouvernement (UMP, PS, UDF, PRG, Les Verts), il a été rejeté par 55% des votants.

Depuis le grand élargissement de 2004, la France cherche à conserver son rôle moteur dans la construction européenne. En 2008, elle s’est ainsi impliquée aux côtés de l’Allemagne pour faire face à la crise financière. Après le vote sur le Brexit des Britanniques par référendum en 2016, la France tente de redonner un nouveau souffle à l’Union européenne, notamment au sein d’un couple franco-allemand renforcé.

La France compte 79 députés au Parlement européen, le plus grand nombre après l’Allemagne (96). Depuis 1979 et l’élection du Parlement européen au suffrage universel direct, trois Français ont présidé l’assemblée : Simone Veil de 1979 à 1982 (première femme à ce poste), Pierre Pfimlin de 1984 à 1987 et Nicole Fontaine de 1999 à 2002.  A partir des élections européennes de 2024, la France disposera de deux sièges supplémentaires au Parlement européen, pour passer à 81 eurodéputés.

Depuis 1958, deux Français ont occupé le poste de président de la Commission européenne : François-Xavier Ortoli de 1973 à 1977 et Jacques Delors de 1985 à 1995. Ce dernier est connu pour avoir été l’un des “continuateurs” les plus influents de la construction européenne, à travers notamment la mise en place du marché unique et d’une politique sociale au niveau européen. Depuis le 1er décembre 2020, le commissaire français est Thierry Breton, chargé du Marché intérieur. Durant son mandat, il s’est entre autres investi dans la régulation des réseaux sociaux (DSA), des GAFAM (DMA) et de l’intelligence artificielle (AI Act).

La France a assuré la présidence du Conseil de l’Union européenne à treize reprises, la dernière fois au premier semestre 2022. Il faudra attendre le second semestre de 2035 pour voir la France présider de nouveau le Conseil de l’UE.

Géographie

La France est le pays le plus étendu d’Europe occidentale (633 000 km² dont 550 000 km² pour la seule France métropolitaine). Elle a des frontières communes avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, l’Espagne, Monaco et Andorre, ainsi qu’avec le Brésil, le Suriname et les Pays-Bas grâce à ses territoires ultramarins (Guyane pour les deux premiers, Saint-Martin pour le dernier). Elle possède une double ouverture maritime ; à l’ouest sur la mer du Nord, la Manche et l’océan Atlantique, et au sud sur la mer Méditerranée.

Ainsi, le pays occupe une véritable position de carrefour en Europe, d’autant plus qu’il possède un bon réseau de transports. Du fait de son climat tempéré et de ses sols fertiles, la France se caractérise par une forte production agricole.

Le sous-sol français quant à lui est riche en matières premières (gravier, sable, calcaire, sel, potasse, kaolin, talc, soufre…), mais il est pauvre en produits énergétiques et en minerais.

Le point culminant du pays, le Mont-Blanc, est aussi le plus haut sommet de l’Europe occidentale 4 805,59 m). Le massif forestier français est le troisième de l’UE après ceux de Suède et de Finlande. Le territoire est drainé par cinq grands fleuves : la Loire (1 006 km), la Seine (775 km), le Rhône (545 km en France), la Garonne (523 km en France), et le Rhin (188 km en France, 1 233 km au total). Ils constituent de grands axes industriels et urbains. Des cimes enneigées de la Savoie aux falaises d’Etretat en passant par la Côte d’Azur et la plaine d’Alsace, la France offre des paysages variés très prisés des touristes. En 2022, l’hexagone en a accueilli 75 millions.

La France possède également le deuxième plus grand espace maritime mondial grâce à ses territoires non européens. Ces derniers entretiennent des liens spécifiques avec l’UE. Six d’entre eux (la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, la Martinique, Mayotte et Saint-Martin) ont le statut de RUP (Régions ultrapériphériques), défini aux articles 349 et 355 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Celles-ci sont soumises au droit européen mais leur éloignement géographique et la dépendance de leur économie à un faible nombre de produits leur confèrent un statut à part.

La France possède aussi des pays et territoires d’outre-mer (PTOM), selon le statut européen : la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, les Terres australes et antarctiques françaises, Wallis-et-Futuna et, depuis 2012, Saint-Barthélemy. Le TFUE leur confère le statut de pays associés, visant à soutenir leur développement économique et social. Les PTOM ne sont donc pas membres de l’Union européenne, même si des dispositions ont été prévues dans les textes européens pour les associer à certaines politiques communes et garantir leur développement économique, social et commercial.

Autre distinction d’importance, l’ensemble de ces territoires ne font pas partie de l’espace Schengen. Enfin, en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie et à Wallis-et-Futuna, la monnaie d’usage n’est pas l’euro, mais le franc pacifique français (CFP).

Economie

Septième puissance économique mondiale en 2021 (PIB), la France est le sixième exportateur de biens et de services. C’est également le premier producteur et exportateur agricole européen.

Fin 2020, environ 79,7 % de la population active française travaille dans le secteur tertiaire, contre 2,3 % dans le secteur primaire et 18 % dans le secteur secondaire. Après une forte augmentation depuis 2011, le taux de chômage a repris une courbe descendante en 2016, pour atteindre 7 % en janvier 2022.

70 % des échanges commerciaux de la France se font avec des partenaires européens, son premier client et fournisseur étant l’Allemagne. Depuis 2003, la France est néanmoins en situation de déficit commercial (-46,5 milliards d’euros en 2020).

En 2020, la dépense nationale de R&D française était de 53,4 milliards d’euros, soit 2,35 % du PIB. La France possède le réseau routier le plus dense au monde et le plus long d’Europe. Elle détient le record de vitesse sur rail avec le TGV.

Il s’agit par ailleurs du pays le plus visité au monde en 2020. Le tourisme représente 6 % de son PIB en 2020 (année où la pandémie de Covid-19 a porté un coup au secteur touristique) et génère près de 1,4 million d’emplois directs dans l’Hexagone (et environ 600 000 emplois indirects).

Le déficit public du pays atteint 6,5 % du PIB en 2021 et la dette publique s’élève à 112,9 % du PIB.

Histoire

La France avant la Révolution : une lente gestation

C’est sous l’autorité des Capétiens - une dynastie qui règne sur la France du Moyen-Âge à la Révolution - que se construit progressivement le territoire français, et que se mettent en place ses institutions et administrations. A la fin du premier millénaire, les choix récurrents de Paris et Versailles comme lieux de résidence des rois de France est décisif : le territoire et l’État trouvent là un centre à partir duquel l’unité de la France se réalise.

Il est également important de noter qu’un grand brassage humain a eu lieu durant ces époques, des peuples se sont croisés, mêlés, installés dans certaines régions, avant de se fondre dans le creuset qui deviendra la France.

Le legs de la Révolution et de l’Empire

  • Les principes issus de la Révolution française

La France s’affirme comme Nation avec la Révolution de 1789. L’idéal affiché est celui de la liberté de chacun dans le respect de tous, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, d’institutions faites pour garantir le bien-être social… Ces aspirations, formulées dans la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789, sont héritières de la philosophie des Lumières du XVIIIe siècle et d’auteurs comme Montesquieu, qui a posé le principe de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire dans L’Esprit des lois (1748), ou comme Jean-Jacques Rousseau qui développe les notions d’égalité politique et de souveraineté du peuple dans Du contrat social (1762).

  • L’Empire napoléonien

Ces principes ne seront cependant pas immédiatement acquis. S’ils sont inscrits en grande partie dans la première Constitution, dont la France s’est dotée en 1791, et encore plus largement dans celle de 1793, il faudra du temps, de nombreux combats politiques et des luttes sociales avant qu’ils ne deviennent des droits inaliénables. La guerre civile et les combats contre les États européens coalisés aboutissent à la mise en place de la Terreur, bien éloignée des nobles principes de 1789. Après l’exécution de Robespierre en juillet 1794, la Convention thermidorienne (1794-1795) et le Directoire (1795-1799) conduisent à la prise du pouvoir par Bonaparte, consul de 1799 à 1804 puis empereur des Français.

La monarchie, abolie en 1792, cède la place à l’Empire, bien différent dans ses structures et son organisation mais où les Français se retrouvent sujets, comme par le passé, après avoir été d’éphémères citoyens. La France tente alors d’imposer son modèle et ses institutions à une partie importante de l’Europe ; mais la volonté initiale d’apporter la liberté aux “peuples opprimés” s’est vite muée en conquêtes et en annexions. Elle perd finalement son Empire en 1815 mais ne recouvre pas pour autant liberté et démocratie puisque la monarchie est restaurée avec Louis XVIII. Même si la Révolution de 1848 met en place la IIe République, celle-ci débouche, comme la Première, sur un coup d’État : celui de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851, qui instaure le Second Empire (1852-1870).

  • De profonds changements

Cependant, durant cette longue période, derrière l’instabilité politique s’opèrent des changements de fond à travers lesquels se construit la France moderne. Ils sont d’abord d’ordre territorial et administratif. La Révolution et l’Empire vont perfectionner l’œuvre centralisatrice entreprise sous l’Ancien Régime avec par exemple la création des départements.

De la Révolution au Second Empire, une profonde transformation de l’économie et de la société a lieu : développement de l’industrie, création de banques et de grands magasins qui inaugurent le système de distribution moderne, remodelage urbain, extension importante du réseau de chemins de fer, politique de reboisement et de lutte contre l’érosion… Le progrès social reste quant à lui à la traîne et, dans cette première moitié du XIXe siècle, les conditions de vie sont dures et la misère aiguë pour le prolétariat qui s’entasse dans les villes industrielles.

1870-1914 : la France républicaine, crises et consolidation

  • Le retour de la République

Après la défaite de la France devant l’Allemagne en 1870, la IIIe République apparaît comme une période de stabilisation et de consolidation, en dépit des turbulences internes qu’elle doit surmonter et de la Première Guerre mondiale qui meurtrira profondément le pays.

Jusqu’à la guerre de 1914, la République doit faire face à deux crises graves qui menacent son existence même : le boulangisme (1886-1889), qui rallie des mécontentements de toutes origines et menace les fondements parlementaires du régime, et l’affaire Dreyfus (1894-1899), qui révèle l’ampleur de l’antisémitisme en France et les divisions profondes qui partagent le corps social et les courants politiques. Ces crises sont d’autant plus menaçantes pour la République qu’elles se déroulent sur un fond de vives tensions sociales et politiques.

  • Des acquis historiques

Cependant, les acquis de cette période sont importants sur le plan institutionnel et social et dans le domaine des libertés publiques. Aux lois de 1882 et 1885 instituant l’école primaire obligatoire et gratuite, s’ajoutent les lois sur la liberté de la presse (1881), la liberté syndicale (1884), la réglementation du travail des femmes et des enfants (1892), la liberté d’association (1901), ou encore la séparation des Eglises et de l’Etat (1905). La modernisation économique se poursuit en dépit de crises conjoncturelles et la France est l’un des principaux berceaux des innovations scientifiques et techniques qui sont à l’origine de la deuxième révolution industrielle. Pendant la Belle Époque qui précède la Grande Guerre, le rayonnement international de la France est grand : elle dispose du deuxième empire colonial du monde, joue un rôle diplomatique de premier plan et s’impose comme le pays phare de l’art et de la culture.

1914-1945 : d’une guerre à l’autre

  • La Grande Guerre

Les premières années du XXe siècle voient la montée des tensions internationales en Europe. L’assassinat du prince héritier d’Autriche-Hongrie par un Serbe de Bosnie, le 28 juin 1914 à Sarajevo, alors sous domination autrichienne, est l’étincelle qui met le feu aux poudres : le système d’alliance patiemment constitué fonctionne et conduit au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Les Français sortent victorieux de ce conflit long de quatre années mais le bilan est lourd pour le pays comme pour les autres États d’Europe qui ont participé à la guerre. Le nord et l’est du territoire ont été dévastés, l’effort de guerre a épuisé les finances et interrompu les progrès sociaux engagés ; mais surtout, la guerre se solde par un véritable désastre humain : près d’1,5 million d’hommes jeunes ont été tués et près de 3 millions blessés.

  • L’entre-deux-guerres

La vie politique des années vingt est ensuite dominée par des coalitions de droite, à l’exception de la période 1924-1926 où le Cartel des gauches, unissant socialistes et radicaux, est au pouvoir. Cependant, la crise économique des années trente, les difficultés financières et sociales, la détérioration de la situation internationale avec l’arrivée au pouvoir du fascisme en Italie et du nazisme en Allemagne, aggravent les divisions dans le pays et favorisent la montée de nombreux mouvements antiparlementaires, conservateurs nationalistes et d’extrême droite qui s’organisent en “ligues” .

Ces organisations multiplient les manifestations violentes, comme celle du 6 février 1934 qui suscite en réaction une alliance antifasciste rassemblant les socialistes, les communistes et les radicaux et donne naissance au Front populaire. La gauche réunie triomphe aux élections de 1936 et le gouvernement de Front populaire, avec Léon Blum à sa tête, réalise d’importantes réformes : semaine de travail de quarante heures, conventions collectives, congés payés, premières nationalisations… Toutefois, les divisions intérieures et surtout les difficultés extérieures ne sont pas réglées.

  • La Seconde Guerre mondiale

Après avoir cru échapper aux hostilités par les concessions faites à Hitler à Munich, en 1938, le nouveau président du Conseil, Édouard Daladier, engage la France, aux côtés des Britanniques, dans la Seconde Guerre mondiale (3 septembre 1939).

La débâcle de l’armée devant l’invasion nazie, en mai 1940, jette des millions de civils sur les routes de l’exode. L’armistice est signé le 22 juin 1940. La France est divisée en deux zones, l’une occupée et l’autre libre. La IIIe République s’effondre ; le 10 juillet 1940, le Parlement donne tout pouvoir au maréchal Pétain, héros de la Première Guerre mondiale, qui met en place à Vichy, capitale provisoire, un régime nouveau, l’État français : régime à caractère personnel, autoritaire, corporatiste et discriminatoire à l’égard des Juifs. La collaboration avec l’Allemagne nazie est engagée le 24 octobre 1940 par l’entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler. Elle conduit le régime de Vichy à apporter son appui aux vainqueurs en soutenant l’effort de guerre allemand, en traquant les opposants au nazisme et en livrant les Juifs à la déportation.

Cependant, la Résistance qui s’est manifestée dès les premiers jours de l’Occupation sera le ferment d’une France nouvelle qui prend les rênes du pays après la guerre. On peut dresser son acte de naissance au 18 juin 1940, quand le général de Gaulle appelle de Londres les Français à poursuivre le combat aux côtés des Alliés. Le Conseil national de la résistance (CNR) unit les principales organisations de résistants ; de Gaulle, alors installé à Alger, met sur pied le gouvernement provisoire de la République française, issu du CNR.

La guerre se termine avec la capitulation de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945. L’action de la Résistance, personnifiée par de Gaulle, a permis à la France pourtant militairement vaincue, de conserver son rang sur la scène internationale.

La reconstruction : 1945-1958

  • L’élan économique

Deux guerres en trente ans ont représenté pour la France une période d’épreuves. Les pertes humaines françaises ont été moindres pendant la Seconde Guerre (600 000 morts environ) que pendant le premier conflit mondial. Mais les pertes matérielles sont beaucoup plus lourdes. Combats et bombardements ont détruit villes, usines, ponts, gares et voies ferrées. S’y ajoutent les pertes causées par l’exploitation intensive par l’occupant, d’une économie asservie.

Cependant, on peut parler de véritable élan dans la remise sur pied du pays ; les temps sont difficiles mais la paix restaure la confiance en l’avenir, comme en témoigne la vigoureuse reprise démographique du baby-boom, et l’aide américaine du plan Marshall permet de parer au plus pressé.
Dès 1945 et bien que la situation soit difficile, des mesures d’urgence sont prises : nationalisations de grandes entreprises (Renault) et de secteurs clés de l’économie (énergie, transport aérien, banques de dépôt, assurances) ; création de la Sécurité sociale ; création des comités d’entreprise ; et mise en œuvre d’une planification économique dont la responsabilité est confiée à Jean Monnet.

  • La IVe République

De Gaulle quitte le gouvernement en janvier 1946 n’étant plus soutenu par les forces politiques issues de la Résistance. Il faut ensuite deux assemblées constituantes élues au suffrage universel (le vote des femmes a été instauré en 1944) et trois référendums pour que soit enfin adoptée la Constitution de la IVe République, promulguée le 27 octobre 1946, qui institue une Assemblée nationale toute-puissante et un Président aux pouvoirs limités.

Aux divisions politiques internes s’ajoutent bientôt celles nées de la guerre froide et de la décolonisation. Malgré l’opposition des communistes, la France affirme son atlantisme et se range résolument dans le camp occidental. Par ailleurs, après la division de l’Allemagne, la France opte pour une politique d’entente avec la RFA qui sera à la base de la construction européenne.

  • Les relations internationales sous tension

La IVe République devra faire face à une grave crise engendrée par la décolonisation. Celle-ci commence en Indochine, d’où la France doit se retirer après huit années d’une guerre difficile. Pierre Mendès France, président du Conseil, met fin au conflit (accords de Genève, le 20 juillet 1954). Le Maroc et la Tunisie deviennent indépendants en 1956, tandis qu’une décolonisation pacifique s’amorce en Afrique noire. La décolonisation de l’Algérie, en revanche, donne lieu à un conflit qui durera de 1954 à 1962 et sera fatal à la IVe République.

La France depuis 1958

  • La Ve République

A la suite d’émeutes de Français d’Algérie, le 13 mai 1958 à Alger, le général de Gaulle est appelé par le président de la République, René Coty, à assumer la direction du gouvernement. Il met en chantier l’élaboration du texte constitutionnel qui va organiser le nouveau mode de fonctionnement des institutions. La Constitution de la Ve République est adoptée par référendum le 28 septembre 1958. Elle accorde une place éminente au président de la République. De Gaulle est investi de cette fonction suprême par un collège de députés, sénateurs et élus locaux, le 21 décembre 1958.

  • La décolonisation et les Trente Glorieuses

C’est à partir de 1960 que les pays d’Afrique française accèdent à l’indépendance et vont garder avec la France des liens privilégiés. Les accords d’Evian approuvés massivement par un référendum le 8 avril 1962 mettent fin au conflit algérien en accordant l’indépendance à ce pays. Par ailleurs, de Gaulle fait adopter l’élection du chef de l’État au suffrage universel direct. Il est élu président le 19 décembre 1965.

La prospérité économique et l’assainissement monétaire permettent au général de Gaulle de mener une politique extérieure très active. Son but est d’affirmer l’indépendance et le rôle mondial de la France. Cependant, au cours des années soixante, les profondes mutations de l’économie française, ainsi que les changements sociologiques importants qu’enregistre le pays suscitent des inquiétudes et des aspirations sociales nouvelles. Les évènements de mai-juin 1968 catalysent ces revendications. Moins d’un an plus tard le général de Gaulle quitte définitivement le pouvoir.

  • La République après de Gaulle

Georges Pompidou lui succède (élection du 15 juin 1969). Après la mort prématurée de ce dernier, Valéry Giscard d’Estaing est élu président de la République, le 19 mai 1974. Le septennat de V. Giscard d’Estaing s’accomplit sur fond de changement économique radical, la forte croissance des Trente Glorieuses s’achevant au milieu des années soixante-dix et la France entrant dans une crise durable. D’importantes réformes sont cependant accomplies : majorité à dix-huit ans, autorisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), fin de la censure au cinéma et dans l’audiovisuel.

Alors que la majorité au pouvoir connaît des dissensions politiques croissantes, l’opposition met en place, dans les années soixante-dix, une stratégie de conquête du pouvoir sous la direction de François Mitterrand et, pour la première fois sous la Ve République, la gauche accède au pouvoir, avec l’élection de F. Mitterrand à la présidence de la République en mai 1981. Il est élu pour un second septennat en 1988. Ses deux septennats sont marqués par un ensemble de mesures sociales, et l’abolition de la peine de mort, en 1981.

En 1995, Jacques Chirac (RPR) est élu à la présidence de la République. De 1997 à 2002, la cohabitation a sans doute constitué la plus grande nouveauté politique de la période récente : d’un côté, le président de la République était issu de la droite ; et de l’autre, les législatives provoquées par une dissolution de l’Assemblée nationale avaient porté la gauche au gouvernement, dirigé par Lionel Jospin (Parti socialiste).

Jacques Chirac est réélu en mai 2002 pour cinq ans. Nicolas Sarkozy (UMP) lui succède de 2007 à 2012, son mandat étant marqué par la crise de la zone euro.

De 2012 à 2017, la France est dirigée par le deuxième président socialiste de la Ve République : François Hollande. Parmi les mesures phares de son quinquennat, la loi de 2013 autorisant le mariage homosexuel, ou encore l’accord de Paris sur le climat, signé par 195 pays en décembre 2015 à la COP21.

Pour l’élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron, ancien ministre de François Hollande, se désolidarise du Parti socialiste et fonde un nouveau parti au centre de l’échiquier politique : la République en marche. Il devient président de la République française, avant d’être réélu pour un second mandat en 2022.

Drapeau et hymne

Le drapeau tricolore français a été créé en 1789, dessiné sous sa forme actuelle en 1794 par le peintre David, et définitivement adopté en 1848. Le blanc symbolise la royauté et, par extension, l’Etat. Le bleu et le rouge étant les couleurs du peuple parisien, encadrant donc la dynastie. A l’origine du drapeau : le roi Louis XVI, le général de La Fayette et Jean-Sylvain Bailly, maire de Paris en 1789. L’emblème se civilise en 1848, sous la IIe République, et devient un attribut national à part entière. Il apparaît aujourd’hui sur tous les bâtiments publics et la transmission du drapeau, lors de la Fête nationale du 14 juillet, constitue toujours un moment fort du sentiment patriotique français. Le drapeau français a inspiré celui de la Belgique, de l’Italie, de la Roumanie, ainsi que certains d’Amérique du Sud ou d’Afrique francophone.

La Marseillaise, hymne français composé à Strasbourg en 1792 par Rouget de l’Isle et initialement intitulé « Chant de guerre pour l’armée du Rhin », a été utilisée pour galvaniser les troupes affrontant la Prusse et l’Autriche, soucieuses de rétablir la monarchie en France. En 1879, la IIIe République établit la Marseillaise comme l’hymne national. Si ses paroles sont critiquées par certains pour leur caractère guerrier, l’hymne est parfois repris à l’étranger par des combattants de la liberté, de l’indépendance ou de la révolte publique. Son apprentissage est obligatoire en France depuis 2005.

Lire l’étude de l’Institut Jacques Delors

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