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Malte carte géographique
Drapeau Malte

Malte

Drapeau Malte Dernière mise à jour le 11.04.2024

Malte

Adhésion en 2004 Dernière mise à jour le 11.04.2024

Géographie et démographie

La Valette

Découpage administratif

3 régions, 68 communes

542 000 (2023)

Eurostat

316 km² (2016)

Eurostat

Indice de développement humain

0,915 (2022)

ONU

Environnement

4,1 tonnes/hab. (2021)

OCDE

Politique

République parlementaire

Myriam Spiteri Debono

Robert Abela

Prochaines élections
8 juin 2024 Européennes

2027

Générale

2029

Présidentielle

Économie

PIB

19,4 milliards d'euros (2023)

Eurostat

2,7 % (février 2024)

Eurostat

5,6 % (2023)

Eurostat

3,2 % (Février 2024)

Eurostat

49,3 % (troisième trimestre 2023)

Eurostat

2,2 % du PIB (troisième trimestre 2023)

Eurostat

Politique

Dix ans après son indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni, Malte devient une république parlementaire en 1974. Son système politique est marqué par un fort bipartisme et semblable au modèle britannique.

Gouvernement

Le Premier ministre du pays, Robert Abela (fils de l’ancien président George Abela), est issu du Parti travailliste (centre gauche).

En obtenant la majorité au Parlement à la suite des élections générales de 2013, le Parti travailliste avait porté à la tête du gouvernement son leader, Joseph Muscat. Il a été reconduit à l’issue des élections générales de 2017, où le Parti travailliste a obtenu 55 % des voix, conservant ainsi une majorité de siège à la Chambre des représentants. C’était alors la première fois, depuis l’indépendance du pays en 1964, que la formation de gauche remportait deux élections générales consécutives.

La même année, l’implication de deux proches du Premier ministre dans l’affaire des “Panama papers” a entaché l’image de Joseph Muscat. En octobre 2017, le meurtre de la journaliste d’investigation Daphne Caruana Galizia, qui enquêtait sur l’affaire, marquait le début d’une spirale infernale pour le Premier ministre, accusé de protéger son entourage mis en cause dans cet assassinat.

Poussé à la démission, il a finalement été remplacé le 15 janvier 2020 par Robert Abela, qui venait d’être élu à la tête du Parti travailliste par les militants. Ce dernier est conforté dans ses fonctions à l’issue des élections générales de mars 2022, une nouvelle fois remportées par le Parti travailliste avec 55,1 % des voix et 44 des 79 sièges à la Chambre des représentants.

Depuis le scandale entourant la mort de Daphne Caruana Galizia, les dénonciations de la corruption se font de plus en plus fréquentes à Malte. Plusieurs mouvements de société civile ont émergé pour réclamer plus de transparence, de lutte contre la corruption des responsables politiques et moins de collusion avec les grandes fortunes. La Commission européenne a également lancé des avertissements au pays, appelant à plus d’indépendance de la justice.

Chef d’Etat

Le chef de l’Etat est élu par le Parlement monocaméral de la République de Malte pour un mandat de cinq ans non-renouvelable. Sa fonction est essentiellement honorifique car il dispose de faibles pouvoirs. 

Le 27 mars 2024, Myriam Spiteri Debono (Parti travailliste, centre gauche) a été élue présidente de la République par la Chambre des représentants avec 75 voix sur 79 députés. Elle est la première à être élue conformément à la révision constitutionnelle de 2020, qui prévoit l’élection du chef de l’Etat à la majorité des deux tiers de la Chambre des représentants, et non plus à la majorité relative des suffrages exprimés. 

Myriam Spiteri Debono a pris ses fonctions le 4 avril 2024, succédant à George Vella. Elle est devenue la quatrième personnalité successive issue des rangs du Parti travailliste à accéder à la fonction suprême, et la troisième femme à diriger l’Etat maltais.

Le pays et l’UE

La première demande d’adhésion officielle de Malte à l’Union européenne date de 1990. Elle a ensuite été renouvelée en 1999. Quelques années plus tard, les chefs d’Etat et de gouvernement des Quinze ont estimé lors du Conseil européen de Copenhague en 2002, que l’archipel remplissait les critères d’adhésion : des institutions stables, des droits de l’homme et des libertés fondamentales respectés, une économie de marché ouverte et concurrentielle.

Toutefois, les Maltais ne se montraient pas vraiment optimistes à l’idée d’entrer dans l’UE : seuls 47 % y ont répondu favorablement lors d’un référendum consultatif organisé en 2002. En 2003, un nouveau référendum, cette fois-ci contraignant, a finalement vu 53,6 % des votants se prononcer en faveur de l’adhésion (90,8 % de participation).

Malte a signé le traité d’adhésion à Athènes en 2003 et rejoint l’UE le 1er mai 2004. Depuis, le pays a franchi tous les échelons de l’intégration européenne. Le 21 décembre 2007, l’Etat a adhéré à l’espace Schengen, avant d’adopter l’euro au 1er janvier 2008.

Le pays compte 6 députés au Parlement européen. Lors de la mandature 2019-2024, 4 députés sont issus du Parti travailliste et siègent au sein du groupe des socialistes et démocrates (S&D) ; les deux autres viennent des rangs du Parti nationaliste et siègent à Strasbourg sur les bancs du Parti populaire européen.

Dans la commission d’Ursula von der Leyen (2019-2024), la commissaire européenne maltaise est Helena Dalli. En charge de l’Egalité, elle était auparavant ministre, en charge du Dialogue social, de la Consommation et des Libertés civiles (2013-2017) puis des Affaires européennes et de l’Egalité (2017-2019). Elle est issue des rangs du Parti travailliste maltais (centre gauche, S&D).

Malte n’a assuré la présidence du Conseil de l’Union européenne qu’à une seule reprise, au cours du premier semestre 2017, dans le contexte délicat du lancement des négociations du Brexit et de la crise migratoire. Sa prochaine présidence est prévue pour le second semestre de 2030.

Malgré son statut de pays le moins peuplé de l’UE, Malte est bien représenté dans les institutions européennes puisque l’une de ses eurodéputées est l’actuelle présidente du Parlement européen. Issue des rangs du Parti nationaliste (centre droit, PPE), Roberta Metsola, députée européenne depuis 2013, a succédé à David Sassoli à la tête de l’assemblée européenne en janvier 2022, à la suite du décès soudain de l’Italien. Elle était jusqu’alors la première vice-présidente du Parlement européen. la Maltaise est ainsi devenue la troisième femme à présider l’institution, après les Françaises Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2002)

Géographie

Le petit archipel de Malte est très densément peuplé, avec 542 000 habitants concentrés sur 316 km². Cela en fait de loin l’Etat membre de l’UE le plus densément peuplé. Malte doit les aléas de son histoire, comme ses succès, à sa situation au cœur de la mer Méditerranée, puisque le pays est situé à mi-chemin entre Gibraltar et Alexandrie (Egypte), à la sortie du resserrement entre la côte tunisienne et la pointe de la Sicile.

A ce titre, Malte a été et demeure par essence un lieu de rencontre des cultures et de mélange des peuples. La République de Malte se compose de huit îles, dont quatre sont habitées : Malte, Gozo, Comino et Manoel. Les quatre autres sont inhabitées (Cominotto, Filfla et les deux îles de Saint-Paul).

La situation méditerranéenne, les côtes et les étés chauds et humides favorisent le tourisme, l’une des principales activités économiques du pays.

Tourisme

Parmi les lieux d’exception à visiter, l’église de Mosta, abritant l’un des plus gros dômes du monde, ou encore les temples de Hagar Qim, site néolithique inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Malte est réputée pour ses nombreuses plages. Celle de Ghajn Tuffieha Bay est souvent considérée comme l’une des plus belles de l’archipel. 

A La Valette, la capitale, vous pourrez découvrir la co-cathédrale Saint-Jean, construite entre 1573 et 1577. De nombreuses œuvres d’art y sont conservées, dont certaines du Caravage. Les jardins de l’Upper Barrakka offrent une vue panoramique sur le Grand Harbour, havre naturel. Enfin, la visite du fort Saint-Elme, symbole de la ville, constitue un bon moyen de mieux connaître l’histoire de Malte. 

Autre activité conseillée : la visite de l’île de Comino et son Lagon bleu, magnifique baie d’un bleu turquoise, entourée de falaises et de roches. Arpenter les plages de sable blanc, explorer les grottes marines ou bien plonger en eaux profondes font partie des activités à faire sur l’île de Comino. 

Economie

Dépourvue de ressources naturelles, l’économie maltaise est essentiellement orientée vers les services, qui constituent 80 % du PNB. Le tourisme est un secteur économique essentiel. En 2023, l’archipel a accueilli quasiment 3 millions de touristes, un record. Les dépenses touristiques étaient estimées à 2,7 milliards d’euros pour cette année-là.

Avec ses quatre ports, Malte figure parmi les principaux pays pavillons de marine marchande (6e en milliers de tonnes de port en lourd, 10e en nombre de navires). L’archipel est le premier pays d’Europe en nombre d’immatriculation de ces navires. On y trouve aussi des usines de produits chimiques et pharmaceutiques. Enfin, le secteur financier représente 15 % du PIB et gère l’équivalent en actifs de 454 % du PIB en 2016.

Malte a su tirer profit des liens qu’elle entretenait tant avec le Proche-Orient qu’avec l’UE (60 % des échanges commerciaux) pour attirer les investisseurs étrangers, notamment grâce à une fiscalité très avantageuse puisque que les revenus d’une société détenus par des actionnaires étrangers peuvent être imposés à un taux de 5 % (contre plus de 30 % en France).

En mai 2017, le réseau de journalistes d’investigation European Investigate Collaborations (EIC) a d’ailleurs révélé de nombreux documents attestant l’existence de montages fiscaux. Une situation qui conduit certains observateurs à qualifier l’île de paradis fiscal, bien que les autorités maltaises s’en défendent.

Dans ce cadre, la performance économique du pays demeure conditionnée par la croissance enregistrée chez ses principaux partenaires commerciaux, en particulier européens. La croissance économique du pays se situe parmi les plus élevées de la zone euro ; en 2023, le taux de croissance de son PIB atteint 5,6 %, la plus forte progression parmi les Etats membres de l’UE.

Longtemps en déficit public, Malte est devenu excédentaire à partir de 2016, avant que ne survienne la crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19. En 2020, son déficit public est tombé à 9,60 % de son PIB. Depuis, le pays tente de redresser la barre : au troisième trimestre de 2023, le déficit de ses administrations publiques atteignait 2,2 % du PIB du pays.

Quant à sa dette publique, Malte fait plutôt figure de bon élève. Elle représente 49,3 % de son PIB au troisième trimestre de 2023, contre 89,9 % pour l’ensemble de la zone euro.

Le taux de chômage à Malte est l’un des plus faibles au sein de l’Union européenne : 3,2 % en février 2024, contre 6,5 % pour l’ensemble de la zone euro. Cela implique que l’archipel rencontre quelques problèmes de manque de main d’œuvre.

A la suite de la pandémie de Covid-19, le plan maltais pour la reprise et la résilience doit être financé par des subventions de l’Union européenne à hauteur de 328,2 millions d’euros. Un premier versement de 52,3 millions d’euros a été effectué en mars 2023. Une deuxième demande de paiement de 58,9 millions d’euros a été approuvée par la Commission européenne en mars 2024.

Éducation

L’école est obligatoire à Malte entre 5 et 16 ans. Les cours sont dispensés en maltais, mais aussi en anglais dès le primaire.

L’enseignement primaire dure six années, de 5 à 11 ans, de même que l’enseignement secondaire, de 11 à 16 ans. À la fin de l’enseignement secondaire, les élèves doivent passer le SEC (certificat d’enseignement secondaire). Après 16 ans, les élèves maltais peuvent suivre deux années de formation, nommées “Six Form”. Il existe deux voies, générale et professionnelle.

Pour les élèves souhaitant poursuivre leur cursus dans l’enseignement supérieur, les notes obtenues lors des examens (à la fin des deux années du cycle “Six Form ”) déterminent l’acceptation ou non dans les universités. La majorité des étudiants entre à l’université de Malte, la plus grande et prestigieuse université de l’archipel. Chaque année, elle accueille 11 000 étudiants, dont 1 500 internationaux. Les frais de scolarité sont gratuits pour les étudiants locaux, comme ceux provenant de l’Union Européenne. 

Histoire

Une île maintes fois conquise

  • IXème siècle avant notre ère : l’île de Malte devient un poste phénicien, avant d’être occupée par les Grecs puis par les Carthaginois.
  • 218 avant notre ère : l’île est annexée par les Romains. Les premières conversions chrétiennes datent de 60 après J.-C. : les habitants de l’île figureraient parmi les premiers convertis.
  • 870 : après la domination byzantine, l’île est conquise par les Arabes.
  • 1070 : le roi normand de Sicile Roger Ier conquiert l’île, qui reste rattachée à la Sicile jusqu’au XVIème siècle.
  • 1530 : de nombreuses dynasties se succèdent jusqu’à ce que Charles Quint fasse don de l’archipel à l’ordre hospitalier de Saint Jean de Jérusalem, en échange de sa contribution dans la lutte contre les Ottomans.
  • 1566-1571 : la nouvelle capitale, La Valette, est construite.
  • 1798 : Bonaparte débarque sur l’archipel, qu’il conserve pendant 17 mois.

La colonisation britannique, le Commonwealth et l’Union européenne

  • 1814 : le Traité de Paris fait de Malte une colonie britannique, et l’île conserve ce statut pendant 150 ans. Pendant la seconde guerre mondiale, l’archipel joue un rôle stratégique : place forte détenue par les Britanniques, Malte reçoit plus de 6 500 bombes allemandes.
  • 1964 : Malte devient indépendante et se transforme en république en 1974 sans cesser d’appartenir au Commonwealth.
  • 2004 : Malte adhère à l’Union européenne.

Hymne et drapeau

Cette nation souveraine, appartenant au Commonwealth depuis 1964, devient une république indépendante en 1974. Durant toutes ces époques, de nombreux étendards et drapeaux sont hissés sur le territoire maltais.

Le drapeau maltais est créé en 1947 avec deux bandes verticales égales de couleur blanche et rouge qui constituent le pavillon. Adopté officiellement en même temps que la Constitution, il porte la Croix de Saint-Georges décernée à toute l’île en 1942 par le roi d’Angleterre George VI. Depuis 2004, il est, par décret, associé systématiquement à celui du drapeau européen à l’intérieur des bâtiments officiels et à toutes les entrées du pays.

L’hymne maltais a été créé en 1922 autour de la composition au timbre musical anglais du Dr Robert Samut, professeur et musicien militaire. C’est Dun Karm Psaila, qui compose ses poèmes en maltais, qui concevra une prière chantée, dédiée à la nation, soulignant l’attachement profond à cette terre, considérée comme la mère protectrice dont on vante les atours. Il renforce ainsi l’unité politique de l’île forgée autour d’une profonde pratique religieuse catholique.

Voir l’étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors

Personnalités

Malte a vu naître des personnalités remarquables qui ont contribué à l’héritage de ce petit pays européen. 

Andrea Debono (1821-1871), marchand et explorateur maltais, est entré dans l’histoire en devenant le premier Européen à découvrir les sources du Nil Blanc.

C’est à Malte que Frans Sammut (1945-2011), écrivain et essayiste, a consacré sa vie à l’écriture d’œuvres captivantes. Ses romans tels que “La Cage” (1971) et “Le Rêve maltais” (1994) ont su capturer l’essence de l’archiperl, mettant en lumière ses traditions, son peuple et son histoire. 

Connue pour sa lutte contre la corruption, la journaliste Daphne Caruana Galizia (1964-2017) a été assassinée dans un attentat à la voiture piégée. Elle est devenue un symbole mondial d’engagement journalistique. En hommage, le Parlement européen crée notamment en 2021 le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme. 

Joseph Calleja, né en 1978, est un chanteur d’opéra maltais dont la voix enchanteresse a conquis le monde. En signant avec le prestigieux label Decca Records à l’âge de 25 ans, il a rapidement acquis une renommée internationale. Sa voix puissante a fait de lui l’une des grandes figures de l’opéra de sa génération. 

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