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Discours sur l’état de l’Union : le débat s’invite aussi à Paris

L’hémicycle du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a accueilli une retransmission du discours de rentrée de la présidente de la Commission européenne, mercredi 13 septembre à Paris. Retour sur les réactions à une prise de parole projetée vers l’avenir du continent.

Valérie Drezet-Humez et Jessica Larsson, cheffe et cheffe adjointe de la Représentation de la Commission européenne en France, ont accueilli les participants aux côtés de Christophe Préault, directeur de la rédaction de Toute l'Europe
Valérie Drezet-Humez et Jessica Larsson, cheffe et cheffe adjointe de la Représentation de la Commission européenne en France, ont accueilli les participants aux côtés de Christophe Préault, directeur de la rédaction de Toute l’Europe - Crédits : Toute l’Europe

Mesdames et Messieurs les députés”. Les mots d’Ursula von der Leyen retentissent dans l’hémicycle du Parlement européen, à Strasbourg, ce mercredi 13 septembre.

Au même moment, le discours de la présidente de la Commission européenne résonne dans une autre assemblée. Au Palais d’Iéna, à Paris, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a accueilli plus de 170 personnes pour assister à une retransmission sur écran géant du dernier discours sur l’état de l’Union de ce mandat 2019-2024. Invités par la Représentation de la Commission en France, jeunes étudiants, syndicalistes, membres d’associations, think-tanks, professeurs, personnels d’ambassades ou d’institutions ont réagi à l’événement de la rentrée politique européenne. Ils étaient notamment accueillis par Jessica Larsson, responsable adjointe du bureau parisien de la Commission.

Bilan et “projection vers l’avenir

Pacte vert, soutien aux PME, réaction à l’invasion russe en Ukraine… Pendant plus d’une heure d’allocution, les sujets abordés par Ursula von der Leyen s’apparentaient à une synthèse de ses quatre années passées à la tête de l’exécutif européen.

Tout juste sortie du plateau de France info sur lequel elle a commenté le discours, la cheffe de la Représentation de la Commission en France Valérie Drezet-Humez a rejoint le débat au Palais d’Iéna et salué le “message très fort” de la présidente face aux eurodéputés. “Ce n’est pas seulement un bilan, mais aussi une projection vers l’avenir”, a-t-elle ajouté. En témoignent les annonces phares d’Ursula von der Leyen. A l’instar du lancement d’une enquête sur les subventions de la Chine aux véhicules électriques, pointées du doigt parce qu’elles fausseraient ce marché d’avenir.

La matinée a été marquée par des échanges cordiaux entre les participants à cet événement parisien. D’aucuns ont trouvé le discours “complet”, là où d’autres ont estimé qu’Ursula von der Leyen était “optimiste” quant à l’avenir du continent. Et tandis qu’à Strasbourg l’hémicycle rendait hommage à Victoria Amelina, une écrivaine ukrainienne tuée par un missile russe, en juillet 2023, les participants à Paris ont salué les émouvants témoignages de Viktoriia et Anna, deux jeunes réfugiées ayant fui la guerre. Aujourd’hui scolarisées en France, elles comptent poursuivre leurs études dans leur pays d’accueil.

Economie, inflation et social

Les questions économiques ont ensuite pris une place importante dans les débats sous les ors du Palais d’Iéna. Chef du bureau de la Banque européenne d’investissement (BEI) en France, Grégoire Chauvière Le Drian a assuré que le bras financier de l’UE répondrait présent pour soutenir les futures priorités de l’UE. Il a rappelé que son institution avait déjà soutenu la production et le développement de méga-usines pour les batteries, un secteur stratégique dans la transition écologique. L’intervention a fait écho à celle de Vivien Henryon, créateur d’Activation. Cette société utilise l’intelligence artificielle pour le secteur de la chimie et a bénéficié de 2 millions d’euros du plan de relance français, lui-même alimenté par les fonds de Next Generation EU, le programme européen créé en pleine pandémie de Covid-19.

Dans un contexte d’inflation persistante en Europe, mentionné par Ursula von der Leyen, le président des Restos du cœur Patrice Douret a tiré la sonnette d’alarme. “Il n’y a pas de frontière à la pauvreté”, a-t-il souligné, rappelant que l’association soutenait 1,3 million de personnes cette année, soit 200 000 bénéficiaires de plus qu’en 2022. Un propos rejoignant celui de Christophe Rouillon, président du groupe socialiste au Comité européen des régions, qui a relevé l’absence de l’Europe sociale dans l’allocution de ce mercredi matin. Avec la nouvelle version du Fonds social européen (FSE+), “un repas que nous distribuons sur trois est aujourd’hui financé par l’Union européenne”, a par ailleurs rappelé Patrice Douret.

Après avoir salué la réponse de l’UE pendant la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, Christophe Rouillon a par ailleurs regretté l’absence de mention faite à la politique de cohésion, l’un des principaux postes de dépenses de l’UE. Il a aussi partagé ses inquiétudes sur l’avenir de ces financements européens, essentiellement gérés, en France, par les Régions. A l’écoute des réactions du public, Valérie Drezet-Humez a de son côté souligné que l’Europe “locale” était une priorité de la Commission en France.

Vers les élections européennes

A Paris comme à Strasbourg, une date était dans tous les esprits. “Dans un peu moins de 300 jours, les Européens se rendront aux urnes dans notre démocratie unique et remarquable”. Dès le départ, Ursula von der Leyen a rappelé la tenue des élections européennes du 6 au 9 juin 2024. Un moyen de lancer le compte à rebours pour boucler les derniers dossiers sur lesquels députés européens et Etats membres doivent se mettre d’accord, comme le Pacte asile et migrations ou le nouveau règlement sur l’intelligence artificielle.

Dans l’hémicycle du Palais d’Iena, deux tapisseries près de l’écran géant où était projeté le discours d’Ursula von der Leyen s’intitulent “L’automne” et “L’hiver”. Et avec les chantiers à venir cette année, on se dit que les prochaines saisons seront bien chargées pour les législateurs, avant le renouvellement du Parlement en juin 2024.

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