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Interreg, au cœur du développement et de la coopération des territoires européens

La grande famille Interreg s’est réunie à Marseille pour débattre des orientations et des nouveautés des programmes 2021-2027. Pour la France, engagée dans 22 programmes, 3,2 milliards d’euros sont mobilisables dans le financement de nombreux projets de coopération européenne.

Le séminaire a réuni plus de 250 personnes. Ici : Flora Mattei, présidente déléguée de la Commission Europe de Régions de France, Chantal Eyméoud, vice-présidente de la Région Sud-PACA, Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, et Slawomir Tokarski, directeur en charge de la coopération territoriale au sein de la DG REGIO de la Commission européenne - Crédits : Toute l’Europe

“Aider les territoires à coopérer et trouver des solutions communes, car les défis ne connaissent pas les frontières”. Elisa Ferreira fixe le cap en ouverture du séminaire national Interreg, à Marseille. La commissaire européenne à la Cohésion et aux Réformes n’est pas présente dans l’hémicycle de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, hôte de ce séminaire, mais elle a tenu à témoigner en vidéo et son discours n’a pas laissé insensible tous les acteurs de cette journée, placée sous le signe de la coopération entre les territoires.

La grande famille Interreg, française et même un peu plus avec la présence de délégations frontalières, était réunie ce vendredi 9 juin à l’initiative de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et de Régions de France, pour marquer le début de la nouvelle programmation 2021-2027, mais aussi pour débattre des grandes orientations thématiques, au moment où s’opèrent la sélection des premiers projets.

Un peu plus de 250 personnes, acteurs de la coopération territoriale européenne et des territoires transfrontaliers, ont assisté aux débats et partagé leurs expériences : Commission européenne, services de l’Etat, Régions, communes, associations, porteurs de projets… Les témoignages et les partages de bonnes pratiques ont rempli cette journée qui a renforcé chacun dans son rôle, convaincu de la puissance d’Interreg dans le projet européen. Certes, ce programme n’est pas le plus connu, ni même le mieux doté, mais il met en œuvre ce qui fait la force de l’Europe : “le travail en commun, pour des solutions communes, dans un environnement multiculturel” a rappelé dans son propos d’ouverture, Chantal Eyméoud, vice-présidente de la Région Sud-PACA, en charge du Plan Montagne et des Affaires européennes. 

S’attaquer aux inégalités régionales

Interreg pour la programmation 2021-2027, ce sont 22 programmes et 3,2 milliards d’euros de fonds FEDER, à disposition des opérateurs et des territoires français éligibles pour coopérer. Ce programme de financement de l’Union européenne s’attaque aux disparités entre les régions et encourage la collaboration transfrontalière à travers le développement économique, social et territorial. Ces fonds renforcent la cohésion dans l’UE en corrigeant les déséquilibres entre les régions, confrontées à des enjeux pour lesquels les échelles nationales sont peu appropriées : adaptation au changement climatique, mobilité urbaine durable, protection de la biodiversité, lutte contre les épidémies…

La coopération territoriale européenne, à travers Interreg, n’est pas une politique dédiée uniquement aux régions frontalières, même si elles sont les premières concernées. Tout projet de collaboration entre les régions européennes sur une problématique commune est éligible. Cette programmation 2021-2027 comporte par ailleurs un nouvel objectif pour les Régions ultra-périphériques (RUP). Les territoires ultramarins bénéficieront d’une ligne de budget dédiée et d’un taux de cofinancement de 85 %, supérieur à l’habituel taux de 80 %.

400 000 travailleurs français transfrontaliers

La France est particulièrement intéressée à ce programme avec “ses 4 000 kilomètres de frontières (2 900 kms en métropole et 1 200 en outre-mer, NDLR)”, explique Dominique Faure. Présente à Marseille, la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, a voulu rappeler combien “la France se mobilise au niveau national et souhaite tirer le meilleur parti des fonds européens, notamment dans le cadre de ce programme et pour les 400 000 travailleurs français transfrontaliers”. Si la ministre a insisté sur la mobilisation de l’Etat, c’est que le programme Interreg, comme d’autres programmes européens, est en retard dans la consommation des fonds de la période 2014-2020, notamment en raison de la crise sanitaire. Et plusieurs Etats membres souhaitent ainsi que la date de fin de la programmation, fixée au 31 décembre 2023, soit repoussée.

Lors des tables-rondes qui ont animé cet après-midi marseillais, tous les intervenants ont mis en exergue la richesse d’Interreg dans cette culture du “faire ensemble”. Avec toujours une règle, que les “actions profitent aux citoyens”, comme l’a martelé Elisa Ferreira. “Ce séminaire arrive à un moment clé, celui de la mise en œuvre des projets, ce qui intéresse les citoyens !”. S’ouvrir à la société civile est aussi une priorité, à l’exemple du programme Interreg Alcotra (territoire alpin France-Italie), auquel la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur participe, qui a présenté une nouvelle gouvernance du programme, désormais plus participative avec la mise en place d’un conseil des jeunes.

Quelles orientations pour la prochaine programmation ?

En préambule à ce séminaire, s’est tenue une réunion du comité Etat-Régions interfonds, coprésidé par Dominique Faure et Flora Mattei, présidente déléguée de la commission Europe de Régions de France et conseillère exécutive de Corse. Ce rendez-vous a permis aux représentants de l’Etat et des Régions de réaffirmer leur attachement à la politique de cohésion et à la coopération territoriale européenne, mais également d’engager les réflexions pour l’après 2027. D’ores et déjà se pose la question des orientations de la programmation 2028-2034, compte-tenu des défis de transitions écologique, numérique et énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique, dans lesquels l’UE est engagée et qui impactent les territoires.

Tout en rappelant “la grande valeur ajoutée des programmes Interreg pour les territoires et l’implication de tous les acteurs”, c’est sur le thème de l’avenir que Philippe Bailbé, délégué général de Régions de France, et Stanislas Bourron, directeur général de l’ANCT, ont clos ce séminaire d’une même voix. “Engageons les premières réflexions qui viendront nourrir la future période, voyons plus loin, pensons la simplification pour également promouvoir des petits projets”.

Interreg pour la France :  22 programmes et 3,2 milliards d’euros

  • 7 programmes transfrontaliers sont mobilisables pour des projets qui réunissent des opérateurs voisins de part et d’autre d’une frontière terrestre ou maritime
  • 7 programmes transnationaux permettent d’associer des opérateurs de plusieurs régions d’un espace européen identifié 
  • 4 programmes Outre-Mer associent des partenaires de l’Union et des pays tiers sur une ou des frontières terrestres ou de grands espaces régionaux hors de l’Union européenne 
  • 3 programmes de coopération interrégionale / pan-européenne, Interreg-Europe et Urbact ouvrent à l’échange d’expériences et de bonnes pratiques avec des partenaires de toute l’Union européenne. 
  • Le programme ESPON produit des données, études et des analyses en matière de développement territorial à l’échelle de l’UE.
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