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Dans le Grand Est, une initiative pour promouvoir le “bien-vieillir” à domicile des seniors

Mis en place en 2018, le projet Senior Activ’ porté notamment par quatre départements du Grand Est, visait à lutter contre la perte d’autonomie des personnes âgées. Pour sa mise en œuvre, les collectivités ont travaillé en étroite collaboration avec des partenaires allemands, belges et luxembourgeois, publics comme privés.

Le projet visait à améliorer l'image et surtout la place du vieillissement dans la société
Le projet visait à améliorer l’image et surtout la place du vieillissement dans la société - Crédits : FredFroese / iStock

Si l’espérance de vie ne cesse de croître depuis plusieurs décennies, elle pose également son lot d’interrogations. Dans la Grande Région - qui regroupe plusieurs territoires à cheval sur la France, l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg - un habitant sur cinq est actuellement âgé de 65 ans ou plus. Une proportion qui pourrait grimper à 2 sur 5 d’ici 2050, selon les projections.

Ce vieillissement de la population met en lumière la question du “bien-vieillir” : comment garantir l’autonomie des personnes âgées et maintenir leur santé et leur qualité de vie à domicile ? “Beaucoup n’ont pas préparé ce passage et cela peut être très violent physiquement et psychologiquement”, explique une responsable du département de la Moselle. Avec une vingtaine de partenaires de la Grande Région, la collectivité a participé au projet Senior Activ’ qui visait à favoriser le bien-vieillir à domicile des seniors et des personnes âgées fragiles.

Viser les seniors et les professionnels du secteur

Lancé en octobre 2018 et clôturé en décembre dernier, celui-ci entendait tout d’abord améliorer l’image et surtout la place du vieillissement dans la société. “Au cœur du projet, nous plaçons l’idée de prévention de la perte d’autonomie”, peut-on ainsi lire sur le site internet dédié à l’initiative. Lutter contre l’isolement des personnes, appuyer le travail des aidants et mettre en réseau les acteurs du secteur étaient les autres priorités affichées des partenaires.

Parmi les réalisations du projet, on retrouve ainsi l’édition d’une brochure de préparation à la retraite pour les seniors. “L’objectif est de leur donner des clés, des éléments importants à avoir à l’esprit”, indique la représentante mosellane. Garder un minimum de contact social au cours de la journée, veiller à conserver une activité physique ou une bonne alimentation, promouvoir un engagement citoyen ou encore maintenir un rythme de sommeil régulier sont quelques-unes des pistes évoquées dans le document.

Autre public visé : les professionnels du secteur. Pour cela, les partenaires du projet ont publié un guide des bonnes pratiques. Autonomie, soins, transports, habitats : celui-ci présente une quinzaine d’initiatives mises en place sur l’ensemble de la Grande Région, et comment les adapter dans les autres territoires. En parallèle, les professionnels ont également eu accès à un laboratoire pour expérimenter et tester des innovations sur la prévention des chutes à domicile par exemple.

Un projet transfrontalier

Le projet a suscité la curiosité d’un certain nombre de partenaires : 21 au total. Répartis au sein de la Grande Région, ils provenaient de quatre pays et de cinq régions (dont le Grand Est en France). On y retrouvait des collectivités (côté français, les départements de Moselle, Meurthe-et-Moselle, Meuse et la Collectivité européenne d’Alsace), “mais également des agences de santé, des mutuelles, des universités, des associations de senior ou encore des living lab’ (des lieux d’expérimentation collaboratifs grandeur nature, NDLR)”, détaille la représentante mosellane.

Pour mener à bien leurs ambitions, les responsables ont bénéficié d’un budget de 3,7 millions d’euros, dont 2,1 millions d’euros dans le cadre d’Interreg, le programme européen qui promeut la coopération transfrontalière. Celui-ci impose d’ailleurs plusieurs règles de fonctionnement. Côté communication, le français et l’allemand étaient ainsi les deux langues de travail. “Tous les documents doivent être traduits. Les campagnes de communication devaient être dans les deux langues, pareil pour les brochures et autres documents”, précise-t-on du côté de la Moselle. A cela s’ajoute également le recours aux interprètes durant les réunions afin que chacun puisse se faire comprendre dans sa langue.

Interreg, le programme de financement pour la coopération territoriale européenne

Le projet Senior Activ’ bénéficie du soutien du programme Interreg Grande Région. Ce dernier couvre une large zone qui regroupe les territoires des quatre pays : le Grand-duché de Luxembourg, cinq arrondissements belges de la Province du Luxembourg (Wallonie), trois départements français et dix Landkreise allemands (la collectivité européenne d’Alsace ne fait pas partie du territoire mais est membre associé au projet Senior Activ’).

Interreg est financé par le Fonds européen de développement régional (FEDER) et vise à promouvoir des initiatives transfrontalières. A travers cette coopération, les territoires sont incités à résoudre ensemble les problèmes dépassant leurs frontières administratives et à œuvrer à un développement conjoint.

Une genèse européenne

Pour retrouver l’origine du projet, il faut remonter à 2016. A l’époque, la Moselle échange avec ses voisins du Haut-Rhin et du Bas-Rhin (les deux départements ont fusionné en 2021 pour donner naissance à la collectivité européenne d’Alsace) sur les questions de l’autonomie des seniors. Ensemble, les trois départements candidatent et obtiennent une certification européenne dans le cadre du “partenariat européen d’innovation pour un vieillissement actif et en bonne santé”, un cadre mis en place par l’UE pour renforcer la rechercher et l’innovation dans le secteur.

Les trois départements ont ensuite voulu “approfondir leur partenariat. Comment ? En allant chercher des fonds européens”, détaille la représentante basée à Metz. Forts de l’expérience engrangée avec la certification européenne, les partenaires sont tour à tour rejoints par d’autres manifestant leur intérêt. En octobre 2018, le projet Senior Activ’ est lancé.

Après quatre ans, ce dernier s’est clôturé en décembre dernier. Du côté des différents partenaires, la satisfaction est affichée, si bien qu’ils “travaillent déjà à une suite”, assure-t-on du côté de la Moselle.

Article cofinancé par l'UE, en partenariat avec l'ANCT

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