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Ce que l'Europe fait pour moi

Comment les financements européens favorisent l’inclusion sociale et l’emploi dans les régions françaises

Série - Ce que l'Europe fait pour moi

Avec le Fonds social européen + (FSE+), l’Union européenne finance de nombreux projets pour l’emploi et l’inclusion sociale dans l’ensemble des 18 régions françaises. Exemples avec Loustic Services en Bretagne, l’Eusko au Pays basque, l’organisation Empow’her en Île-de-France ou encore l’Ecole de la seconde chance dans le Grand Est.

Au Pays basque (Nouvelle-Aquitaine), le FSE+ soutient le développement de l'Eusko, une monnaie locale complémentaire à l'euro - Crédits : Eukal Moneta
Au Pays basque (Nouvelle-Aquitaine), le FSE+ soutient le développement de l’Eusko, une monnaie locale complémentaire à l’euro - Crédits : Eukal Moneta

Dans l’ensemble des 18 régions françaises, de nombreux projets en lien avec l’emploi, le social, l’insertion ou l’inclusion sont soutenus par le Fonds social européen+ (FSE+). Ce fonds de l’Union européenne doit contribuer à l’amélioration des perspectives professionnelles des citoyens européens, en particulier ceux en situation de précarité ou d’exclusion.

Le FSE+ est doté d’un budget de 88 milliards d’euros entre 2021 et 2027, dont 6,7 milliards d’euros alloués à la France. Les Régions françaises gèrent une partie de cette enveloppe : 35 % environ, le reste étant du ressort de l’Etat. Des projets aidés par ces financements européens se concrétisent ainsi aux quatre coins de l’Hexagone et dans les territoires ultramarins. En voici quelques exemples.

En Bretagne, soulager les parents travaillant en horaires décalés

Concilier vies professionnelle et personnelle n’est pas chose aisée, qui plus est lorsqu’on a des enfants en bas âge. Dans le Finistère (Bretagne), de nombreuses personnes travaillent dans le secteur agro-alimentaire, hospitalier ou dans les maisons de retraite. Cela implique des horaires décalés incompatibles avec la garde de leurs enfants en dehors des temps scolaires. C’est pour permettre à ces parents d’accéder à un travail quelle que soit leur situation familiale qu’a été créé Loustic Services, au cœur de la Communauté de communes de Haute Cornouaille.

Cet accueil relais à domicile permet une continuité de la prise en charge des enfants à des horaires atypiques. Tôt le matin comme tard le soir, des auxiliaires de vie interviennent au domicile des parents absents pour raisons professionnelles, afin de s’occuper d’enfants âgés de 2 mois et demi à 12 ans. Un service complémentaire aux modes d’accueil petite enfance et aux garderies périscolaires.

Ce projet, financé pour moitié par le Fonds social européen + (soit 65 000 euros par an), rencontre un franc succès. Sur la Communauté de communes de Haute Cornouaille, territoire couvert par ce service, 48 familles ont sollicité Loustic Services en 2022. De quoi permettre aux parents de se rendre au travail l’esprit tranquille, en sachant que quelqu’un assure la garde de leurs enfants, à l’aube comme au coucher du soleil.

Au Pays basque, une monnaie locale pour inciter au circuit court

Cette année, l’Eusko célèbre ses dix ans d’existence. Depuis 2013, cette monnaie atypique a réussi à s’imposer dans le quotidien de nombreux habitants du Pays basque (Nouvelle-Aquitaine), en complément de l’euro. Au point de devenir aujourd’hui la plus importante monnaie locale d’Europe sans but lucratif. Près de 4 000 particuliers et 1 300 professionnels en font un usage régulier.

Mais au-delà de la simple dimension monétaire, l’Eusko poursuit des objectifs plus larges. Cette monnaie, qui circule uniquement au Pays basque français, a pour but d’inciter à la consommation dans les commerces de proximité et en circuit court pour réduire l’impact environnemental et penser local. L’idée semble fonctionner : 63 % des utilisateurs de l’Eusko assurent consommer de manière plus locale depuis qu’ils ont adopté cette monnaie.

L’association Euskal Moneta, qui émet cette monnaie, poursuit son travail de démocratisation de l’utilisation de l’Eusko. En 2021, elle a ainsi lancé une campagne de mobilisation intitulée “L’Eusko, je m’y mets !” ; celle-ci a été financée par le FSE+ à hauteur de 50 %. En parallèle, le programme finance également une partie des actions de formation de l’association, qui partage son expérience avec d’autres créateurs de monnaies locales de ce type en Europe, à travers l’Institut des monnaies locales. Aujourd’hui sur le territoire du Pays basque français, ce sont près de quatre millions d’euskos qui sont en circulation.

A Paris, accompagner les femmes dans la création de leur entreprise

En ce qui concerne la création d’entreprise, il y a là aussi des progrès à réaliser en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. En 2022, elles représentent à peine un tiers de l’ensemble des entrepreneurs sur le territoire français (32,3 %). De l’auto-censure au temps consacré à la vie personnelle et familiale, les obstacles sont plus nombreux pour celles qui souhaitent créer leur entreprise. L’ONG Empow’her a justement été fondée pour favoriser une meilleure inclusion des femmes dans le monde de l’entreprenariat.

En 2020, l’organisation a lancé le programme “Women Dare”, co-financé par le FSE+. Via ce programme, le bureau parisien d’Empow’her accompagne ainsi des femmes originaires d’Ile-de-France tout au long du processus de la création de leur entreprise, des toutes premières idées à la concrétisation du projet. Une vingtaine d’experts spécialisés dans l’accompagnement de ce type interviennent tout au long du parcours pour aider ces futures entrepreneuses dans leurs démarches.

Ces dernières ont également accès à des formations, des sessions de networking et des conférences pour faciliter les rencontres et créer des opportunités grâce à un réseau d’entraide entre toutes ces entrepreneuses en herbe. Un programme qui porte déjà ses fruits, puisque sur les près de 250 femmes qui ont été accompagnées par “Women Dare”, 50 % ont pu créer leur entreprise et 30 % ont retrouvé un emploi.

Dans le Grand Est, une seconde chance pour les jeunes sortis du système scolaire

Selon les chiffres de l’Education nationale, chaque année, près de 100 000 jeunes décrocheurs âgés de 16 à 25 ans sont sans emploi, sans études et sans formation. Dans l’ancienne région Champagne-Ardenne (aujourd’hui Grand Est), l’école de la deuxième chance (E2C) a vu le jour il y a près de 20 ans. Elle s’adresse à des jeunes de cette tranche d’âge qui sont sortis du système scolaire depuis au moins un an, sans diplôme ni qualification.

L’école de la deuxième chance leur propose une formation en alternance afin d’acquérir des compétences essentielles pour retrouver le chemin de l’emploi ou de la formation. L’objectif est d’offrir à chaque jeune au terme de son parcours une solution d’insertion professionnelle et sociale durable.

L’Union européenne, via le Fonds social européen +, finance régulièrement ce projet, à hauteur d’un million d’euros par exemple pour l’année 2022. Aujourd’hui, après plus de vingt ans d’existence, l’école de la deuxième chance s’est imposée comme un acteur incontournable sur le territoire pour permettre aux jeunes décrocheurs de retrouver le chemin de l’emploi, accueillant 700 jeunes par an en moyenne.

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