C’est une première pour l’Union européenne. L’un de ses pays fondateurs, l’Italie, est désormais gouverné par l’extrême droite.
Les gouvernements dirigés par l’extrême droite
Le 25 septembre dernier, Giorgia Meloni du parti postfasciste Fratelli d’Italia avait remporté les élections générales italiennes. Elle est donc devenue le 22 octobre présidente du Conseil, en coalition avec la Ligue, autre parti d’extrême droite dirigé par Matteo Salvini, et Forza Italia, formation conservatrice menée par l’ex-Premier ministre Silvio Berlusconi.
A noter que l’Italie comportait déjà l’extrême droite dans son exécutif. La Ligue appartenait en effet, depuis 2021, à la très large coalition dirigée par l’ancien président de la Banque centrale européenne Mario Draghi (indépendant), allant de la gauche à l’extrême droite. Le parti de Matteo Salvini avait par ailleurs déjà gouverné de 2018 à 2019 en coalition avec le Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste, inclassable), sous la direction de Giuseppe Conte, alors proche du M5S.
Depuis le 22 octobre, l’Italie a ainsi rejoint la Hongrie et la Pologne, les deux seuls pays de l’UE où l’extrême droite dirigeait déjà le gouvernement. En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán est à la tête du pays depuis 2010. En avril 2022, le Premier ministre a été reconduit pour un quatrième mandat consécutif. Du côté de la Pologne, c’est le parti Droit et justice (PiS) qui gouverne depuis 2015. A compter de cette année et jusqu’en 2017, Beata Szydło menait l’exécutif, puis Mateusz Morawiecki lui a succédé jusqu’à maintenant. Le président de la République polonaise Andrzej Duda est également issu du parti ultraconservateur.
L’extrême droite membre de gouvernements
En Lettonie et en Slovaquie, l’extrême droite ne dirige pas les gouvernements mais en fait partie. Dans la première, l’exécutif du conservateur Arturs Krišjānis Kariņš gouverne entre autres avec le parti Alliance nationale. Une formation politique nationale-conservatrice, dont le discours est notamment très anti-immigration. Le parti Unité du Premier ministre est arrivé en tête des élections législatives du 1er octobre dernier, avec 19 % des voix. Le dirigeant a donc été reconduit dans ses fonctions, et celui-ci a de nouveau formé un gouvernement incluant Alliance nationale dans ses rangs.
En Slovaquie, Eduard Heger (OĽaNO, centre droit) compte dans son exécutif la formation Nous sommes une famille, un parti de droite radicale populiste.
Soutien sans participation
En Suède enfin, le parti des Démocrates de Suède (SD), fondé par des nationalistes dont des néonazis et mené par Jimmie Åkesson, soutien le gouvernement sans y participer. Ce qui signifie qu’il vote les lois proposées par l’exécutif et contribue à la définition de sa ligne politique, mais qu’aucun des ministres n’est issu de ses rangs.
Arrivé second des élections législatives du 11 septembre, derrière le Parti social-démocrate de la Première ministre sortante Magdalena Andersson, SD était membre de la coalition électorale de la droite et de l’extrême droite sortie victorieuse du scrutin. C’est notamment le refus, parmi certaines parties de cette alliance politique, de voir des membres de la droite radicale au gouvernement qui l’a empêché d’y participer directement. L’exécutif suédois est ainsi mené par Ulf Kristersson (Les Modérés, libéral conservateur), avec des ministres venant également des Chrétiens-démocrates (conservateurs) et des Libéraux (sociaux-libéraux).
Une extrême droite hétérogène au Parlement européen
Les différents partis d’extrême droite au pouvoir dans l’Union européenne ne s’affichent pas sous la même bannière au Parlement européen. Les Italiens de Fratelli d’Italia et les Polonais du PiS sont ainsi membres du groupe Conservateurs et réformistes européens (CRE). Tout comme les élus de l’Alliance nationale lettone et les Démocrates de Suède.
En revanche, les eurodéputés affiliés à la Ligue ainsi que ceux de la formation slovaque Nous sommes une famille siègent au sein du groupe Identité et Démocratie (ID), en compagnie des élus français du Rassemblement national. Le Fidesz de Viktor Orbán s’est fait exclure du groupe du Parti populaire européen (PPE) en mars 2021 et se retrouve désormais parmi les non-inscrits.
1 commentaire
je n aime pas la grosse bulle verte au dessus de l écran