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[Carte] Quels sont les pays d’Europe gouvernés par l’extrême droite ?

L’extrême droite est à la tête des gouvernements italien et hongrois. Ailleurs dans l’Union européenne, ce courant politique participe également à l’exécutif finlandais et slovaque. Il apporte son soutien sans participation à celui de la Suède.

En octobre dernier, la Slovaquie a rejoint la liste des gouvernements européens comptant un parti d’extrême droite dans ses rangs. Le Parti national slovaque (SNS) est membre de la coalition menée par Robert Fico. 

Un an plus tôt, l’Union européenne voyait pour la premier fois l’un de ses pays fondateurs doté d’un exécutif mené par l’extrême droite. Depuis octobre 2022, l’Italie est gouvernée par Giorgia Meloni, dirigeante du parti postfasciste Fratelli d’Italia. 

Un autre Etat fondateur pourrait connaître un sort similaire dans les prochains mois. Le 22 novembre dernier, le parti d’extrême droite PVV de Geert Wilders est sorti grand vainqueur des élections législatives aux Pays-Bas. Ce dernier négocie actuellement un gouvernement de coalition avec trois partis de droite et du centre. 

Les gouvernements dirigés par l’extrême droite

Le 25 septembre 2022, Giorgia Meloni du parti postfasciste Fratelli d’Italia a remporté les élections générales italiennes. Elle est donc devenue le 22 octobre présidente du Conseil, en coalition avec la Ligue, autre parti d’extrême droite dirigé par Matteo Salvini, et Forza Italia, formation conservatrice menée par l’ex-Premier ministre Silvio Berlusconi jusqu’à son décès le 12 juin dernier.

A noter que l’Italie comportait déjà l’extrême droite dans son exécutif. La Ligue appartenait en effet, depuis 2021, à la très large coalition dirigée par l’ancien président de la Banque centrale européenne Mario Draghi (indépendant), allant de la gauche à l’extrême droite. Le parti de Matteo Salvini avait par ailleurs déjà gouverné de 2018 à 2019 en coalition avec le Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste, inclassable), sous la direction de Giuseppe Conte, alors proche du M5S.

En octobre 2022, l’Italie rejoignait ainsi la Hongrie et la Pologne, les deux seuls pays de l’UE où l’extrême droite dirigeait déjà le gouvernement. En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán est à la tête du pays depuis 2010. En avril 2022, le Premier ministre a été reconduit pour un quatrième mandat consécutif. 

La Pologne n’appartient quant à elle plus au club des Etats européens gouvernés par l’extrême droite. Le parti ultraconservateur Droit et justice (PiS), au pouvoir pendant huit à partir de 2015, s’est incliné face à la coalition centriste et pro-européenne menée par Donald Tusk, ancien président du Conseil européen et Premier ministre, lors des élections parlementaires le 15 octobre 2023. Celui-ci est ainsi redevenu Premier ministre le 13 décembre suivant. Le président de la République polonaise Andrzej Duda, en fonction depuis 2015, est en revanche issu du PiS. 

Les Pays-Bas bientôt dirigés par l’extrême droite ?

La large victoire du PVV (Parti pour la liberté) aux élections législatives le 22 novembre, avec 23,5 % des voix, pourrait conduire son leader Geert Wilders à la tête du gouvernement néerlandais. Le parti d’extrême droite négocie actuellement une coalition gouvernementale avec les centristes du Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD), le parti Nouveau Contrat social (NSC) de centre droit et la formation agrarienne de droite Mouvement agriculteur-citoyen. 

L’extrême droite membre de gouvernements

En Finlande, l’extrême droite ne dirige pas le gouvernement mais en fait partie. A sa tête depuis le 20 juin dernier, Petteri Orpo, issu du Parti de la coalition nationale (centre droit) et vainqueur des élections législatives du 2 avril 2023 (20,8 % des voix). Le Premier ministre actuel gouverne en coalition avec le Parti des Finlandais, arrivé deuxième (20,1 %), le Parti populaire suédois de Finlande (4,3 %) et les Chrétiens-démocrates (4,2 %). L’une des caractéristiques majeures du Parti des Finlandais consiste en la promotion d’une vision identitaire de la société finlandaise. Son score élevé lors du scrutin législatif lui a permis d’obtenir plusieurs postes au gouvernement, dont celui de vice-Première ministre pour sa présidente, Riikka Purra, qui hérite également des Finances. 

En Slovaquie, Robert Fico est de retour au pouvoir depuis le 25 octobre dernier. Premier ministre à deux reprises par le passé, le dirigeant du Smer-SD (historiquement classé au centre gauche) est arrivé en tête des élections législatives en septembre. Pour gouverner, le dirigeant populiste s’est notamment allié au parti d’extrême droite SNS (Parti national slovaque). A peine installée, la nouvelle coalition, qui compte plusieurs ministres prorusses, s’est empressée d’annoncer l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine. En octobre, le groupe Socialistes et Démocrates (S&D) au Parlement européen a annoncé suspendre les trois eurodéputés slovaques membres du Smer-SD.

Soutien sans participation

En Suède enfin, le parti des Démocrates de Suède (SD), fondé par des nationalistes dont des néonazis et mené par Jimmie Åkesson, soutient le gouvernement sans y participer. Ce qui signifie qu’il vote les lois proposées par l’exécutif et contribue à la définition de sa ligne politique, mais qu’aucun des ministres n’est issu de ses rangs.

Arrivé second des élections législatives du 11 septembre, derrière le Parti social-démocrate de la Première ministre sortante Magdalena Andersson, SD était membre de la coalition électorale de la droite et de l’extrême droite sortie victorieuse du scrutin. C’est notamment le refus, parmi certaines parties de cette alliance politique, de voir des membres de la droite radicale au gouvernement qui l’a empêché d’y participer directement. L’exécutif suédois est ainsi dirigé par Ulf Kristersson (Les Modérés, libéral conservateur), avec des ministres venant également des Chrétiens-démocrates (conservateurs) et des Libéraux (sociaux-libéraux).

Une extrême droite hétérogène au Parlement européen

Les différents partis d’extrême droite au pouvoir dans l’Union européenne ne s’affichent pas sous la même bannière au Parlement européen. Les Italiens de Fratelli d’Italia et les Polonais du PiS sont ainsi membres du groupe Conservateurs et réformistes européens (CRE). Tout comme les élus du Parti des Finlandais.

En revanche, les eurodéputés italiens affiliés à la Ligue et néerlandais issus du Parti pour la liberté siègent au sein du groupe Identité et Démocratie (ID), en compagnie des élus français du Rassemblement national (RN) par exemple. Le Fidesz de Viktor Orbán s’est fait exclure du groupe du Parti populaire européen (PPE) en mars 2021 et se retrouve depuis parmi les non-inscrits. De même que plusieurs parlementaires français du RN qui ont quitté cette formation politique pour rejoindre le parti Reconquête d’Eric Zemmour. 

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1 commentaire

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    christiane marie GINIOUX

    c’est une perte de souveraineté dans les domaines regaliens qui fait que les non à maastricht ont tendance à voter pour l’extreme droite devenue un parti patriote ! avoir la sensation que rien ne ce decide en france mais par madame vanderlayen et le president du conseil me devient insupportable et de toute évidence avec ce mode d’administration centrale, à quoi bon voter ‚dépenser de l’argent public pour des marionnettes dans un pantomime du rituel d’une assembl“e simulacre de democratie !