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Bulgarie Carte géographique
Drapeau Bulgarie

Bulgarie

Drapeau Bulgarie Dernière mise à jour le 07.06.2023

Bulgarie

Adhésion en 2007 Dernière mise à jour le 07.06.2023

Géographie et démographie

Sofia

Villes principales

Sofia, Plovdiv, Varna, Bourgas, Roussé

Découpage administratif

28 régions, 260 communes

6,84 millions (2022)

Eurostat

110 996 km2

Eurostat

Indice de développement humain

0,795 (2021)

ONU

Environnement

7,2 tonnes/hab. (2020)

Eurostat

Politique

République parlementaire

Roumen Radev

Nikolaï Denkov

Économie

PIB

84,56 milliards d'euros (2022)

Eurostat

10,3 % (avril 2023)

Eurostat

0,6 % (T4 2022)

Eurostat

3,8 % (février 2023)

Eurostat

22,9 % (T4 2022)

Eurostat

excédent de 0,9 % (T4 2022)

Eurostat

Politique

La Bulgarie (Bǎlgarija) est une république de type parlementaire, régie par la constitution de 1991. Le Parlement monocaméral (l’Assemblée nationale) compte 240 députés élus pour quatre ans.

A partir de 2021, la Bulgarie a été marquée par une importante instabilité politique. Des élections législatives se sont tenues le 2 avril 2023, pour la cinquième fois en deux ans. Les négociations entre le parti de centre droit GERB et la formation centriste “Continuons le changement” ont abouti le 6 juin 2023 à un gouvernement de coalition pro-européen et pro-occidental, autour de Nikolaï Denkov. Soutenu par Continuons le changement, celui-ci doit assumer le poste de Premier ministre pendant neuf mois. L’accord entre les deux formations prévoit que l’ancienne commissaire européenne Mariya Gabriel, issue du GERB, lui succède pour les neuf mois suivants. En attendant de diriger l’exécutif, cette dernière occupe les fonctions de vice-Première ministre et de ministre des Affaires étrangères.

Le président bulgare est Roumen Radev. Succédant en 2017 à Rossen Plevneliev, il a été réélu en novembre 2021 pour son deuxième et dernier mandat.

Les gouvernements bulgares depuis 2013

En février 2013, des manifestations contre la hausse du prix de l’électricité ont poussé à la démission le Premier ministre Boïko Borissov, leader du parti de centre droit “Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie” (GERB) et ancien maire de Sofia. 

Un gouvernement socialiste provisoire s’est mis en place mais a fait face, quelques mois plus tard, à de nouvelles manifestations en raison de la nomination du magnat de la presse à la réputation de “parrain”, Delyan Peevski, à la tête de l’Agence de sécurité nationale.

Boïko Borissov est revenu au pouvoir après la victoire de son parti aux élections législatives anticipées, en octobre 2014. Face à un Parlement très fragmenté, une coalition s’était formée, rassemblant le Bloc réformateur (centre droit) et l’Alternative pour la renaissance bulgare (ABV, centre gauche).

A la suite de l’échec de Tsetska Tsacheva, candidate de la majorité conservatrice et présidente de l’Assemblée nationale, Boïko Borissov a démissionné pour la seconde fois en tant que chef du gouvernement. Ce départ avait entraîné des élections législatives anticipées le 26 mars 2017. Sans majorité absolue suite aux élections, M. Borissov a dirigé un gouvernement de coalition constitué du GERB et des “Patriotes unis” (ensemble de partis nationalistes). 

Le 4 mai 2017, Boïko Borissov a été nommé pour la troisième fois Premier ministre. Après de nouvelles élections en avril 2021, aucun des trois partis arrivés en tête n’est parvenu à former un gouvernement. “Il y a un tel peuple” (ITN), parti créé par le chanteur et présentateur de télévision Slavi Trifonov, avait pris la deuxième place derrière Boïko Borissov. 

De nouvelles élections législatives se sont tenues le 11 juillet 2021, voyant ITN arriver cette fois en tête. Déjà nommé Premier ministre par intérim en mai, Stefan Yanev a été reconduit après l’échec de la formation d’une coalition majoritaire au Parlement bulgare.

En pleine crise politique, doublée d’une crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, Roumen Radev avait annoncé que de nouvelles élections législatives anticipées se tiendraient le 14 novembre 2021, en même temps que le premier tour de la présidentielle. Le mouvement “Poursuivons le changement” du candidat centriste anticorruption Kiril Petkov a créé la surprise et obtenu 25,3 % des suffrages. Il a devancé “Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie” de l’ancien Premier ministre (22,4 % des votes). De son côté, “Il y a un tel peuple” (voir ci-dessous) s’est effondré à la cinquième place.

Le centriste pro-européen Kiril Petkov (Continuons le changement - PP) avait été investi Premier ministre le 13 décembre 2021. Il a pris la tête d’une coalition europhile composée du Parti socialiste, de la formation “Il y a un tel peuple” (ITN) et d’une alliance de libéraux nommée “Bulgarie démocratique”.

Néanmoins, après une parenthèse relativement stable de quelques mois en 2022, le fragile gouvernement de coalition de Kiril Petkov finit par tomber à l’été.

Le pays et l’UE

Depuis l’effondrement du bloc soviétique et le changement de régime politique, la Bulgarie s’est orientée de manière continue vers un rapprochement avec l’Union européenne. Dès 1988, le pays a établi des relations diplomatiques avec l’UE. Deux ans plus tard, Bruxelles et Sofia ont signé un accord de commerce et de coopération.

En 1995, Jan Videnov, alors Premier ministre de la Bulgarie, a déposé officiellement la candidature de son pays à l’UE. Le 15 juin 2004, les négociations pour son adhésion ont été officiellement clôturées, quatre ans après leur ouverture en février 2000. Un rapport de 2006 a conclu que la Bulgarie répondait aux critères de Copenhague, ce qui lui a permis d’adhérer à l’UE en 2007. Le pays n’est cependant pas membre de la zone euro, mais souhaite la rejoindre en 2024, tout comme l’espace Schengen.

Le pays compte 17 députés au Parlement européen. Déjà responsable de l’économie et de la société numérique de 2017 à 2019 au sein de la Commission européenne dirigée par Jean-Claude Juncker, la Bulgare Mariya Gabriel a été commissaire à l’Innovation et à la Jeunesse, sous la présidence d’Ursula von der Leyen. Depuis le 15 mai 2023 et la démission de Mariya Gabriel pour occuper des fonctions nationales, la Bulgarie ne compte plus de commissaire européen. Le pays peut toutefois proposer un nouveau nom, que le Conseil européen, puis le Parlement européen et enfin le Conseil de l’Union européenne devront alors tour à tour approuver. 

La Bulgarie a assuré la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pour la première fois au premier semestre 2018.

Géographie

Située à l’est de la péninsule balkanique, le territoire de 111 000 km² de la Bulgarie est bordé au nord par la Roumanie, à l’est par la mer Noire, au sud par la Turquie et la Grèce et à l’ouest par la Serbie et la Macédoine.

Deux chaînes de montagnes traversent le pays : le Grand Balkan et la chaîne du Rhodope, culminant à 2 900 mètres d’altitude. De part et d’autre du Grand Balkan, le pays s’articule autour de deux larges vallées, celle du Danube, partagée avec la Roumanie, et de la Marica. Plus d’un tiers du territoire est recouvert de forêts, principalement de conifères.

Le réseau urbain reste relativement peu développé. Il comprend la capitale Sofia, qui compte 1,4 millions d’habitants sur les 7 millions du pays, des villes d’importance moyenne - Stara Zagora, Plovdiv et Pleven - et deux ports sur la mer Noire, Varna et Burgas. Au sud du pays se concentre une minorité d’origine turque. La Bulgarie compte aussi une importante minorité rom.

Economie

Bien que le PIB de la Bulgarie soit l’un des plus faibles de l’UE (son PIB par habitant équivaut quant à lui à 55 % de la moyenne de l’UE), les autorités bulgares se tiennent à une stricte discipline budgétaire. Celle-ci permet de maintenir la dette publique à un niveau parmi les plus faibles de l’UE (23,1 % du PIB au 3e trimestre 2022). 

La conjoncture favorable et les finances relativement saines du pays ont amené la Commission européenne, dans le cadre du Semestre européen de 2018, à inviter les autorités bulgares à investir davantage dans l’éducation et la santé et à poursuivre des réformes internes structurelles. Surveillance du secteur financier, gouvernance des entreprises publiques et lutte contre le travail non déclaré étaient les domaines concernés.

Avec la crise liée au Covid-19, la Bulgarie a accusé une baisse de 4,2 % de son PIB en 2020, une récession inférieure à la moyenne de l’UE (- 5,9 %). Son faible taux de chômage n’a pas été affecté par la pandémie, et ne dépassait pas 4 % en février 2023. 

En octobre 2021, le plan de relance du gouvernement bulgare, subventionné à plus de 6 milliards d’euros par l’UE, a notamment prévu de décarboner le secteur énergétique (en sortant du charbon à l’horizon 2040), d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, de réformer l’éducation nationale (avec une orientation plus marquée en faveur des matières scientifiques et dans le domaine du numérique), de numériser l’économie et les administrations ou encore de lutter contre la corruption. 

Affichant une croissance de 2,3 % au 4e trimestre 2022, l’économie de la Bulgarie profite des faibles coûts de production (salaires bas) et d’une certaine stabilité monétaire, le lev bulgare étant indexé sur l’euro. Le pays a rejoint en juillet 2020 le mécanisme de taux de change européen (MCE II) et l’Union bancaire : une étape avant l’adoption à moyen terme de la monnaie unique. L’instabilité politique retarde toutefois l’adoption des réformes nécessaires pour entrer dans la zone euro, si bien que la Bulgarie a récemment repoussé cet objectif à 2025 au lieu de 2024.

Source : Direction générale du Trésor, Coface, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères

Histoire

Les deux premiers royaumes bulgares

  • 681 : Le premier royaume bulgare danubien, de courte durée, est fondé par l’unification des tribus slaves et bulgares venues du Danube inférieur au VIe siècle. La zone de contact entre l’Empire romain d’Orient et les tribus slaves ou magyares reste pendant des siècles âprement disputée.
  • 852-888 : Le pays est converti au christianisme de rite grec par les frères Cyrille et Méthode, qui apportent l’écriture cyrillique. Les monastères constituent durant l’ensemble de l’histoire bulgare des lieux privilégiés d’élaboration et de défense d’une identité nationale bulgare.
  • 893-927 : La Bulgarie connaît un “Siècle d’Or” pendant le règne de Siméon le Grand, tsar des Bulgares qui tente de conquérir Byzance. Après des luttes sanglantes, les Bulgarie orientale et occidentale redeviennent des provinces byzantines sous le basileus Basileios II, le “tueur de Bulgares”.
  • 1186-1393 : Deuxième royaume bulgare soutenu par les royaumes latins et la papauté dans le contexte des croisades, émaillé de conflits multiples avec les Serbes, les Mongols et les Byzantins. La prise de la capitale Tirnowo (1393) et la chute du tsar Ivan III marquent le début de cinq siècles de domination ottomane.

Autonomie et troisième royaume de Bulgarie

  • 1878 : Le traité de San Stefano met fin à la guerre russo-turque (1876-1878) et permet la création d’une Bulgarie autonome, libérée de la présence ottomane mais toujours soumise nominalement à Istanbul. Les grandes puissances européennes révisent le traité au congrès de Berlin (juillet 1878) imposant une réduction de l’étendue de la Bulgarie, séparée de la Macédoine et de la Roumélie orientale, jusqu’à la réunification de 1885.
  • 1908 : Le prince Ferdinand Ier, qui a mené depuis 1887 une politique hostile à la Russie faite d’européanisation de l’administration, de l’économie et de l’armée, inspirée par le Premier ministre Stambouliov, se proclame Tsar des Bulgares et fonde le troisième royaume, marquant la souveraineté de la Bulgarie et son indépendance à l’égard de l’Empire ottoman.

La démocratie au bout du chemin

  • 1919 : En tant qu’alliée des empires centraux lors de la Première Guerre mondiale, la Bulgarie se voit contrainte, lors de la signature du traité de Neuilly, de céder la Macédoine à la Grèce, tout en conservant l’accès à la mer Égée et la Dobroudja.
  • 1944 : Le coup d’Etat nationaliste de 1934 initie une décennie de gouvernement autoritaire du tsar Boris III. La Bulgarie rejoint les puissances de l’axe durant la Seconde Guerre mondiale, jusqu’au coup d’Etat pro-soviétique de 1944 qui est suivi de l’occupation du pays par l’armée rouge.
  • 1946 : Un référendum met fin à la monarchie et instaure une république populaire, sous le gouvernement de Georgi Dimitrov. La dictature adopte des formes staliniennes jusqu’à la déstalinisation de 1956, mais se poursuit jusqu’à la chute du mur de Berlin.
  • 1989 : Avec l’effondrement du bloc soviétique, le pays s’oriente vers l’établissement d’un Etat de droit, d’une démocratie conforme au pluripartisme et d’une économie de marché.
  • 2007 : Le pays adhère à l’Union européenne.

Drapeau et hymne

Le drapeau bulgare remonte à 1879. A l’époque, le pays subit le joug ottoman et, avec l’implication de la Russie, récupère un vaste territoire, néanmoins limité par les puissances occidentales. Par conséquent, la Bulgarie adopte un drapeau proche de celui de la Russie, vecteur d’indépendance : seul le vert remplace le bleu, dans une déclinaison locale des couleurs slaves. Le blanc symbolise la paix, le vert l’abondance et la liberté, et le rouge le courage et la bravoure.

L’hymne bulgare, intitulé Mila Rodino (“Chère patrie”), a été créé en 1885, adopté en 1964 et modifié en 1990. Le chant a été composé en réaction à l’implication occidentale qui visait à limiter, voire à diviser, le territoire bulgare à la suite de la victoire slave de la fin du XIXe siècle face à l’Empire ottoman. Le texte, écrit par le poète Ivan Vazov et mis en musique par Tsvetan Radoslavov, décrit le pays comme un paradis et loue le courage des défenseurs de la patrie.

Voir l’étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors

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