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Europe : quelles sont les prochaines élections nationales en 2023 ?

En 2023, les citoyens de huit Etats membres de l’Union européenne renouvellent leurs gouvernements ou présidents. Après la Grèce et l’Espagne, c’est au tour des Slovaques d’élire leurs députés en septembre.

Les prochains scrutins législatifs dans l’Union européenne auront lieu en Slovaquie et au Luxembourg - Crédits : Toute l’Europe

30 septembre 2023 : élections législatives en Slovaquie

En Slovaquie, les élections auront lieu un an avant la date initialement prévue, une motion de censure ayant fait tomber le gouvernement de centre droit d’Eduard Heger en décembre dernier. Ce dernier a démissionné le 7 mai, plus tôt que prévu, après avoir assuré un intérim qui devait courir jusqu’aux élections. Il a été temporairement remplacé par Ľudovít Ódor, ancien vice-président de la Banque nationale de Slovaquie. 

La coalition OL’aNO de M. Heger a chuté dans les sondages, avec actuellement 7 % d’intentions de vote. Les candidats des partis libéral et conservateur (PS, SaS), tous deux pro-européens, sont en lice contre les partis de gauche, notamment le Smer de l’ex-Premier ministre Robert Fico.

Ce dernier avait accédé au pouvoir en 2006 grâce à une alliance avec un parti d’extrême droite (SNS) et un parti populiste (HZDS), ce qui lui avait valu d’être exclu temporairement du Parti socialiste européen (PSE). Pour l’heure, le Smer obtient 20 % des intentions de vote, suivi par les libéraux (PS) à 16 % et le HLAS avec 14 %. Le parti libéral-conservateur SaS récolterait quant à lui 6 % des voix. 

24 septembre 2023 : élections sénatoriales en France

Le 24 septembre, la moitié du Sénat français sera renouvelée au scrutin indirect. Le collège électoral est composé des sénateurs, députés, conseillers régionaux, conseillers départementaux et délégués des conseils municipaux. Actuellement, le parti majoritaire au Sénat est le groupe Les Républicains (LR).

8 octobre 2023 : élections législatives au Luxembourg

Les Luxembourgeois seront appelés à renouveler les soixante députés de leur Parlement monocaméral au début de l’automne. Après dix ans au pouvoir, le chef des libéraux Xavier Bettel est devancé dans les sondages par les chrétiens-démocrates (CSV). Ceux-ci obtiendraient 17 % des voix. Les socialistes du LSAP arrivent ensuite (12 %), suivis de près par le DP de l’actuel Premier ministre (11 %).

15 octobre 2023 : élections législatives en Pologne

En Pologne, le Parlement sera renouvelé le 15 octobre prochain. Le parti de droite radicale du Premier ministre Mateusz Morawiecki (Droit et Justice - PiS) reste populaire, notamment grâce à sa ligne résolument anti-Moscou et son rôle dans l’accueil des réfugiés ukrainiens. Il est néanmoins affecté par la situation économique, avec un taux d’inflation dépassant les 10 %. Par ailleurs, la Pologne ne dispose toujours pas des fonds du plan de relance européen : ceux-ci sont conditionnés au respect de l’état de droit, qui est régulièrement remis en cause depuis plusieurs années par le gouvernement actuel.

En mai dernier, la Pologne a été secouée par le projet de loi très controversé sur “l’influence russe”. Début juin, plus de 500 000 personnes ont défilé dans les rues de Varsovie pour protester contre celle-ci, dont l’ancien président et leader de Solidarność, Lech Wałęsa. Surnommée “lex Tusk” par ses détracteurs, cette loi est accusée de viser directement l’opposition menée par le candidat Donald Tusk, ancien président du Conseil européen.

Pour le moment, le PiS se maintient en tête avec 36 % des intentions de vote. Afin d’obtenir une majorité, il pourrait s’allier avec le parti d’extrême-droite “Confédération Liberté et Indépendance”, qui obtiendrait 13 % des voix selon les dernières estimations. Les sondages indiquent que le parti Plateforme civique (PO) de centre droit, menée par Donald Tusk, a 30 % d’intentions de vote. Il pourrait déloger la droite eurosceptique, mais tout dépend s’il parvient à former une coalition gouvernementale avec les non-alignés, qui représentent pour le moment 9 % des intentions de vote. 

22 novembre 2023 : élections législatives aux Pays-Bas

Le gouvernement de coalition mené par Mark Rutte s’est effondré au début du mois de juillet, suite à un différend insurmontable sur la politique migratoire du pays. La formation protestante ChristenUnie et le parti libéral D66 se sont en effet opposés à une série de mesures controversées, telle que l’imposition de quotas d’enfants en provenance de zones de conflits pouvant obtenir l’asile. Des élections législatives anticipées ont été convoquées le 22 novembre prochain. Au pouvoir depuis 2010, Mark Rutte a déclaré qu’il ne briguerait pas de cinquième mandat et se retirerait de la vie politique après l’élection du nouveau gouvernement.

Pour le moment, la coalition entre le Parti travailliste (PvdA) et les Verts se place en tête des sondages avec 18 % d’intentions de vote. Une liste qui pourrait être menée par l’actuel vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans. Le parti libéral de Mark Rutte (VVD) se maintient lui à 17 %, un point au-dessus du Mouvement Citoyen-Paysan (BBB), qui avait créé la surprise lors des élections provinciales le 15 mars dernier.

Les résultats des précédentes élections de 2023 

Bulgarie

Des élections législatives ont été convoquées le 2 avril, pour la cinquième fois depuis 2021 dans ce pays en proie à l’instabilité politique. Après une parenthèse relativement stable de quelques mois en 2022, le fragile gouvernement de coalition du centriste pro-européen Kiril Petkov (Nous continuons le changement - PP) était effectivement tombé l’été dernier. L’ancien Premier ministre Boïko Borissov (centre droit, GERB), accusé de faits de corruptions, est arrivé en tête avec 25,4 % des voix, contre 23,6 % pour la formation de Kirill Petkov, alliée à plusieurs partis de centre droit. 

La guerre en Ukraine constitue une ligne de fracture dans le pays : les pro-russes sont nombreux au sein du parti Renaissance (nationaliste), qui a créé la surprise en se plaçant en troisième position avec 13,6 % des voix. Suivi de près par le parti représentant la communauté musulmane et turque du pays, le DPS, qui a rassemblé 13,2 % des suffrages. Boïko Borissov devait alors former une coalition entre des partis ouvertement européens et atlantistes, et la formation Renaissance proche de Moscou et s’était ainsi retrouvé dans une impasse politique.

Dans l’espoir d’endiguer la crise politique, ce dernier a fait appel le 7 mai dernier à la commissaire européenne à l’Innovation et à la Jeunesse, Mariya Gabriel, issue du même parti que lui. Le 22 mai, le GERB noue un compromis avec l’alliance libérale menée par Kiril Petkov. Nikolay Denkov, ancien ministre de l’Education qui représente cette dernière, est Premier ministre pendant depuis le 6 juin pendant les neuf mois suivants. Mme Gabriel est quant à elle vice-Première ministre au cours de cette période, ainsi que ministre des Affaires étrangères, avant de devenir à son tour cheffe du gouvernement durant neuf mois également. 

Finlande

Le même jour que la Bulgarie, le 2 avril, les Finlandais ont élu les députés de l’Eduskunta, leur Parlement. Malgré sa popularité à l’international et sa prise de position ferme vis-à-vis de la guerre en Ukraine, la Première ministre sortante Sanna Marin, menant les sociaux-démocrates (SDP), a été devancée de peu par le parti de centre droit (KOK), qui a obtenu 20,8 % des voix. Avec, en outre, une percée des nationalistes, puisque le Parti des Finlandais (Perus S) a récolté 20,1 % des voix. Le SDP se place en troisième position avec 19,9 % des voix. Arrivé en première position, l’ancien ministre et leader du KOK Petteri Orpo a axé sa campagne sur la situation économique du pays, conscient de la préoccupation des Finlandais pour le niveau de la dette qui s’élevait à 73 % du PIB fin 2022.

Contrairement au parti de Sanna Marin, le KOK n’a pas exclu une alliance avec le parti des Finlandais. Au terme d’un processus de négociation qui a duré près de deux mois, notamment à cause de désaccords sur la politique en matière de climat ou d’immigration, Petteri Orpo est officiellement entré en fonction le 20 juin, dirigeant une coalition avec le Parti des Finlandais ainsi que le Parti populaire suédois de Finlande (centriste) et les Chrétiens-démocrates (centre droit).

Turquie

Recep Tayyip Erdoğan a été réélu pour un troisième mandat, le 28 mai. Les élections législatives se sont déroulées en même temps que l’élection présidentielle, conformément à la réforme constitutionnelle menée il y a cinq ans par M. Erdoğan. Kemal Kılıçdaroğlu, candidat centriste de la coalition hétéroclite “Alliance de la nation” était donné favori dans les sondages pendant plusieurs semaines. Mais il n’a pas réussi à battre son adversaire, leader charismatique mais contesté au pouvoir depuis 20 ans, dont la coalition a par ailleurs obtenu la majorité absolue au Parlement. L’Union européenne a suivi de près cette réélection car de nombreux sujets l’impliquent au premier plan.

Grèce

Lors des élections législatives du 21 mai, le Premier ministre sortant Kyriákos Mitsotákis (Nouvelle Démocratie, conservateur) a récolté 40,8 % des voix. Un bon résultat qui ne lui assurait cependant pas la majorité absolue à la Voulí, le Parlement grec. C’est pourquoi le dirigeant a décidé d’organiser un nouveau scrutin le 25 juin.

Il est à nouveau arrivé en tête avec 40,6 % des voix, avec une prime majoritaire lui permettant d’atteindre la majorité absolue au Parlement. Le parti de gauche radicale Syriza, mené par l’ancien Premier ministre Aléxis Tsípras, a vu son score baisser lors du second scrutin, tandis que l’extrême droite a progressé. 

Espagne

Les élections municipales et régionales du 28 mai, qui ont servi de “test” à la gauche espagnole menée par le Premier ministre Pedro Sánchez, se sont soldées par la défaite du parti gouvernemental (PSOE) et la convocation d’élection générales anticipées le 23 juillet.

Celles-ci devaient se tenir en décembre, mais le chef de l’exécutif, prenant acte du message envoyé par les électeurs qui ont voté massivement à droite, a déclaré soumettre son mandat démocratique à la volonté populaire. Ce scrutin a été organisé alors que l’Espagne assure la présidence tournante du Conseil de l’UE.

Un pari finalement plutôt réussi pour le parti de Pedro Sánchez, donné perdant par les sondages, qui s’en tire avec 122 sièges (31,7 % des voix). A droite, le Partido Popular (PP) a obtenu plus de sièges (136, soit 33 % des voix), mais pas assez pour écarter le PSOE du pouvoir. Si Alberto Núñez Feijóo revendique sa victoire, il ne dispose pas de la majorité absolue y compris en s’alliant au parti d’extrême droite, Vox. Le parti Junts de l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont pourrait exercer un rôle important dans désignation du futur chef du gouvernement, qui devrait se jouer à quelques voix près.

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