La diversité linguistique est chère aux pays membres de l’Union européenne. Elle est d’ailleurs inscrite à l’article 22 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et à l’article 3 du traité sur l’Union européenne, selon lequel “l’Union européenne (…) respecte la richesse de sa diversité culturelle et linguistique, et veille à la sauvegarde et au développement du patrimoine culturel européen” .
A cette fin, chaque citoyen européen doit avoir accès à l’ensemble des documents de l’UE dans la “langue officielle” choisie par son pays au niveau européen : il en existe 24 aujourd’hui. Il doit également pouvoir écrire aux institutions et recevoir une réponse dans cette même langue. Pour ce faire, les institutions emploient un nombre impressionnant d’interprètes et traducteurs. En 2016, rien qu’à la Commission européenne, 1 750 linguistes et 600 assistants, appuyés par 600 interprètes à temps plein et 3 000 interprètes freelances étaient mobilisés !
Le colosse anglophone
Malgré des intentions louables, cet objectif de préservation des langues européennes semble mis en péril par l’usage intensif de l’anglais. De fait, l’anglais est la langue étrangère la plus parlée parmi les langues européennes. Selon le dernier Eurobaromètre dédié à cette question (2017), 38 % des Européens qui parlent plus d’une langue parlent l’anglais. Ils sont seulement 12 % à parler français, 11 % à parler allemand et 7 % à parler Espagnol. 67 % des citoyens européens estiment en outre que l’anglais est la langue la plus utile dans l’Union européenne.
Résultat, certaines pages de sites officiels ne sont pas traduites, notamment celles d’agences de l’Union européenne, qui prodiguent pourtant des informations importantes au quotidien.
Et le fait que le Royaume-Uni ait quitté l’Union européenne le 31 janvier 2020 ne change probablement pas la donne. En tout cas, l’anglais reste bien une langue officielle de l’Union européenne, tant que le Conseil de l’Union européenne ne se prononce pas, à l’unanimité, pour la retirer. Or d’autres pays de l’Union européenne, en l’occurrence l’Irlande et Malte, comptent aussi l’anglais parmi leurs langues officielles.
Avec le Brexit, l’anglais est néanmoins passé de la 3e langue maternelle la plus parlée au sein de l’UE (13 % de la population, après l’allemand et le français) à la 17e. Certains pays, comme la France, aimeraient en profiter pour faire regagner à leur langue une place plus centrale au sein des institutions. Mais la partie n’est pas gagnée d’avance.
Combien de langues - au total - dans l’Union européenne ?
L’Union européenne rassemble environ 450 millions de citoyens européens, répartis dans 27 Etats membres. Et au-delà des 24 langues officielles de l’UE, utilisant trois alphabets différents (latin, grec et cyrillique), une soixantaine d’autres langues régionales et locales sont parlées par 40 millions de personnes.
Et ce n’est pas tout : de nombreuses langues apportées par les migrants s’ajoutent à cette diversité. En 2019, on comptait 175 nationalités cohabitant au sein de l’Union européenne, soit autant de langues potentielles.
Enfin, parmi les 24 langues officielles de l’UE, cinq font partie des dix langues les plus utilisées au monde : l’anglais, l’espagnol, l’allemand, le portugais et le français.
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1 commentaire
J’aime la multiplicité des langues, dialectes et patois en Europe