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Elections européennes 2024 : les candidats têtes de liste en France

A l’approche des élections européennes du 9 juin 2024, la grande majorité des partis politiques français ont officialisé leur tête de liste. Toute l’Europe vous les présente.

De gauche à droite et de haut en bas : Raphaël Glucksmann (PS/PP), François-Xavier Bellamy (LR), Léon Deffontaines (PCF), Valérie Hayer (Renaissance), Marie Toussaint (EELV), Jordan Bardella (RN), Marion Maréchal (Reconquête !), Manon Aubry (LFI).

Dans cet article, les têtes de listes officiellement intronisées par les partis sont présentées selon l’ordre décroissant des intentions de vote pour chaque liste dans notre agrégateur de sondages. Les listes qui ne sont pas testées par les sondages et qui n’apparaissent donc pas dans notre agrégateur figurent à la suite, par ordre alphabétique selon le nom du parti.

Crédits : Raphael ATTAL @BootEXE / Wikipedia CC BY-SA 4.0
Crédits : Raphael ATTAL @BootEXE / Wikipedia CC BY-SA 4.0

A 28 ans, Jordan Bardella est pour la deuxième fois consécutive la tête de liste du Rassemblement national (RN) aux élections européennes. Inconnu du grand public avant le scrutin de 2019, il s’est fait un nom en menant une campagne victorieuse, à l’issue de laquelle sa liste est arrivée en tête en récoltant 23,3 % des voix et 23 sièges. Depuis, l’ancien directeur du mouvement de jeunesse du RN est devenu le président du parti à la flamme, succédant à Marine Le Pen.

Ces cinq dernières années, celui qui est également vice-président du groupe Identité et démocratie au Parlement européen s’est surtout imposé comme une figure médiatique, au sein comme en dehors de l’hémicycle. Le 3 septembre 2023, il a annoncé dans une interview au Figaro qu’il conduira “naturellement la liste du Rassemblement aux élections européennes” de 2024. Sa mission principale sera d’obtenir au moins un aussi bon résultat qu’à l’issue du scrutin de 2019.

Valérie Hayer - Renaissance, MoDem, UDI, Horizons, Parti radical
Crédits : Eric Vidal / Parlement européen

Agée de 37 ans, Valérie Hayer conduit la liste de la majorité présidentielle pour les élections européennes, qui porte le nom “Besoin d’Europe”. Fille d’agriculteurs en Mayenne, elle a été élue députée européenne en 2019 sur la liste de la République en Marche. Elle y figurait en 19e position.

Dans l’hémicycle strasbourgeois, elle s’est illustrée sur les questions budgétaires. Valérie Hayer y coordonnait les positions de son groupe au sein de la commission des Budgets. Elle a été rapporteure sur des dossiers tels que le cadre financier pluriannuel 2021-2027, le plan de relance européen ou les ressources propres de l’Union européenne. Depuis le mois de janvier 2024 et l’entrée de Stéphane Séjourné au gouvernement français, elle est présidente du groupe Renew Europe au Parlement européen.

Le bureau exécutif de Renaissance a validé, jeudi 29 février, le nom de Valérie Hayer pour mener la campagne de la majorité présidentielle. “La confiance du président de la République m’honore et m’oblige, et je mettrai toute ma détermination et mon énergie dans cette campagne”, a-t-elle déclaré dans la foulée sur le plateau du journal télévisé de TF1. La liste menée par Valérie Hayer rassemble la coalition de la majorité présidentielle, Ensemble (Renaissance, MoDem, Horizons, Parti radical…), ainsi que l’Union des démocrates et indépendants (UDI).

Crédits : Alexis Haulot / Parlement européen 

Chef de file en 2019 d’une liste rassemblant le Parti socialiste (PS), Nouvelle Donne (ND), le Parti radical de gauche (PRG) et le mouvement qu’il a fondé, Place publique (PP), Raphaël Glucksmann n’a pas attendu que ses anciens alliés se décident pour annoncer sa candidature en vue des élections européennes de 2024. L’essayiste a officiellement lancé sa campagne le 8 octobre 2023 avec Place publique.

Finalement, les socialistes ont décidé de renouveler leur confiance au député européen. Un choix validé par le bureau national du PS d’abord, le 1er février 2024, puis par les militants socialistes ensuite, le 9 février. Le 24 février, le PS et Place publique ont annoncé qu’un accord formel avait été trouvé concernant la constitution de leur liste commune, intitulée “Réveiller l’Europe”. Sur les 81 places que compte cette liste, 20 sont attribuées à Place publique, dont trois considérées comme “éligibles”.

Il y a cinq ans, la liste socialiste avait obtenu 6,2 % des suffrages et 6 sièges. Au Parlement européen, Raphaël Glucksmann s’est particulièrement distingué par son travail sur les questions de droits de l’homme, notamment en tant que vice-président de la sous-commission consacrée à ce sujet. Il a également présidé la commission spéciale sur l’ingérence étrangère dans l’ensemble des processus démocratiques de l’Union européenne (ING2).

Manon Aubry-LFI
Crédits : Parlement européen

Pour La France insoumise également, on prend la même tête de liste, et on recommence. D’abord désignée “cheffe de file” par son parti pour les élections européennes de juin, Manon Aubry a officiellement été intronisée tête de liste à l’issue d’un vote des militants, clôturé le 15 mars. Pendant plusieurs mois, elle avait longuement plaidé pour la constitution d’une liste commune avec les autres formations de gauche partenaires de la NUPES, en vain.

A 34 ans, Manon Aubry endosse ainsi le rôle de tête de liste pour la deuxième fois d’affilée après le scrutin de 2019 où elle avait récolté 6,3 % des suffrages, décrochant 6 sièges au Parlement européen. Lors de ces cinq dernières années à Strasbourg, l’ancienne porte-parole de l’ONG Oxfam s’est peu à peu imposée comme une figure de l’assemblée européenne. Elle copréside aujourd’hui le groupe de la Gauche au Parlement européen (GUE/NGL) et prend régulièrement position sur de nombreux sujets, des traités de libre échange aux travailleurs des plateformes en passant par les dossiers géopolitiques ou de corruption.

Plusieurs petits partis politiques de gauche radicale ont apporté leur soutien à cette liste, y plaçant pour certains des candidats. C’est le cas du Parti ouvrier indépendant (POI), de Révolution écologique pour le vivant (REV), du mouvement martiniquais Péyi-A, de Pour La Réunion (PLR) et de Gauche écosocialiste.

Crédits : Mathieu CUGNOT / Parlement européen
Crédits : Mathieu CUGNOT / Parlement européen

Bis repetita également pour Les Républicains (LR). Comme en 2019, le parti de droite confie les rênes de sa campagne au philosophe de profession, François-Xavier Bellamy. Un choix confirmé par le président du parti, Eric Ciotti, le 15 janvier 2024. “François-Xavier Bellamy dirigera notre campagne. C’est un élu européen remarquable qui a donné de l’influence à notre groupe, à la France au Parlement européen à Strasbourg ou à Bruxelles”, a déclaré ce dernier. Désigné tête de liste en 2019 alors qu’il était inconnu du grand public, François-Xavier Bellamy n’avait récolté que 8,5 % des suffrages, la délégation LR au Parlement européen passant de 20 à 8 élus.

Depuis cinq ans, il s’est imposé comme l’un des eurodéputés français les plus médiatiques au Parlement européen. Le chef de la délégation LR à Strasbourg s’est penché sur de nombreux sujets, de la guerre en Ukraine au pacte migratoire, en passant par l’agriculture ou le nucléaire. Il n’a jamais caché son souhait de mener une nouvelle fois la campagne des Républicains aux européennes, mais son parti a longuement hésité. Le nom de Michel Barnier, au CV européen bien fourni, a un temps été évoqué, avant que ce dernier ne décline. En l’absence de grande figure de droite pour prendre la tête de cette liste et face au temps qui presse, le choix de reconduire François-Xavier Bellamy s’est donc naturellement imposé aux responsables des Républicains.

Crédits : Daina Le Lardic / Parlement européen 2020
Crédits : Daina Le Lardic / Parlement européen 

Aux élections européennes de 2019, elle apparaissait en 4e position sur la liste menée par Yannick Jadot, qui avait alors récolté 13,5 % des suffrages et 13 sièges. Cinq ans plus tard, Marie Toussaint, âgée de 36 ans, est cette fois la cheffe de file des Ecologistes (ex Europe Ecologie Les Verts). Juriste en droit international de l’environnement, elle s’est fait connaître en étant à l’origine de l’Affaire du siècle, une campagne portée par une pétition de plus de 2,3 millions de citoyens, qui a contribué à faire condamner en 2021 l’Etat français pour ses manquements en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Sauver la planète sur le terrain du droit, c’est un combat qu’elle a continué de porter lors de son mandat au Parlement européen, plaidant notamment pour une justice climatique à l’échelle mondiale, la responsabilité sociale et environnementale des multinationales ou encore la reconnaissance du crime d’écocide. Depuis bientôt deux ans, Marie Toussaint est vice-présidente du groupe écologiste européen (Verts/ALE) à Strasbourg. Le 10 juillet 2023, à l’issue d’un vote interne des militants, elle a été désignée tête de liste de son parti pour les élections européennes à venir, devançant son collègue au Parlement européen, David Cormand, qui figure en seconde place sur la liste.

Crédits : Anh De France / Flickr CC BY-SA 2.0
Crédits : Anh De France / Flickr CC BY-SA 2.0

Neuf ans après sa dernière campagne électorale (les élections régionales de 2015), Marion Maréchal revient se mesurer au vote des électeurs. Non plus sous la bannière familiale du Rassemblement national, qu’elle a quitté en 2017, mais à la tête d’une liste formée par le parti Reconquête. Fondé en 2021 par Eric Zemmour, qui a accueilli Marion Maréchal lors de sa campagne présidentielle l’année suivante, Reconquête participe donc pour la première fois au scrutin européen en 2024.

L’investiture de Marion Maréchal comme cheffe de file a été annoncée par le président du parti en personne, le 6 septembre 2023. A 33 ans, la nièce de Marine Le Pen et petite-fille de Jean-Marie Le Pen affronte donc pour la première fois son ancien parti en tant que candidate. Elle a pour mission d’apporter un premier succès électoral à Reconquête, après une élection présidentielle qui a vu Eric Zemmour récolter 7 % des suffrages, et des élections législatives qui ne lui ont pas permis de décrocher de sièges à l’Assemblée nationale. Comme pour beaucoup de candidats, son objectif pour ces élections européennes est d’atteindre la barre fatidique des 5 % qui permet d’envoyer des représentants à Strasbourg.

Le Mouvement conservateur et le Parti de la France, deux petites formations ultraconservatrices, ont apporté leur soutien à la liste de Reconquête.

Crédits : Cédric Goulmot / Wikimedia CC BY-SA 4.0
Crédits : Cédric Goulmot / Wikimedia CC BY-SA 4.0

Agé de 27 ans, Léon Deffontaines est l’une des plus jeunes têtes de liste de ce scrutin. Celui qui a adhéré pour la première fois au Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF) il y a dix ans a depuis grimpé les échelons en interne. Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, en a fait l’un de ses porte-paroles pour sa campagne présidentielle de 2022. Le 1er juillet 2023, Léon Deffontaines a officialisé la décision du conseil national du PCF de le désigner chef de file pour les élections européennes. Une nomination approuvée lors d’un vote des militants du PCF, le 12 novembre 2023.

Cette liste rassemblera, outre le PCF, plusieurs petites formations politiques de gauche. A l’instar de la Gauche républicaine et socialiste (GRS), fondé par l’eurodéputé sortant Emmanuel Maurel, ou de L’Engagement, mouvement créé par l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg. Les Radicaux de gauche (LRDG) et le Parti communiste réunionnais (PCR) complètent cette coalition.

Après des mois de rumeurs et de tractations en coulisses, Willy Schraen avait dévoilé sa candidature et le nom de sa liste le 5 décembre 2023 devant la presse. Le président de la Fédération nationale des chasseurs devait mener une liste baptisée “L’Alliance rurale”, se voulant “apolitique” et “citoyenne”. Finalement, c’est le Béarnais Jean Lassalle qui endosse le rôle de tête de liste. Ce dernier avait annoncé le ralliement de son parti, Résistons, à la campagne entamée par L’Alliance rurale, dans un entretien à Ouest-France, le 6 mars 2024. Willy Schraen hérite finalement de la 3e position.

Ancien député (2002-2022) et double candidat à l’élection présidentielle en 2017 puis 2022, Jean Lassalle se présente pour la première fois au scrutin européen. Sur sa liste figuraient initialement des personnalités issues du monde rural, telles que l’ancien rugbyman international Louis Picamoles, mais beaucoup ont progressivement renoncé, à cause de désaccords avec la stratégie de campagne.

L’objectif de cette candidature est de “porter les valeurs de la ruralité au Parlement européen et mettre fin à l’inflation normative qui entrave nos libertés et condamne notre art de vivre”, indique Willy Schraen. Le chasseur et l’ancien député espèrent rééditer la performance du parti Chasse, pêche, nature et traditions, qui avait récolté 6,8 % des voix aux élections européennes de 1999, envoyant 6 élus au Parlement européen.

Crédits : Parti animaliste
Crédits : Parti animaliste

Pour la deuxième fois consécutive, Hélène Thouy mène la liste du Parti animaliste aux élections européennes. La cofondatrice et coprésidente du parti avait créé une petite surprise il y a cinq ans en recueillant presque 500 000 suffrages, soit 2,2 % des voix ( un score toutefois insuffisant pour envoyer des élus au Parlement européen).

Elle défend durant cette campagne les droits des animaux, notamment l’abolition de la corrida et l’amélioration des conditions d’élevage. Le Parti animaliste a officiellement lancé sa campagne le 2 décembre 2023, lors de son congrès à Lille.

Jean-Marc Governatori / Wikimedia CC BY-SA 4.0
Crédits : Jean-Marc Governatori / Wikimedia CC BY-SA 4.0

En 2024, l’écologiste indépendant Jean-Marc Governatori est pour la troisième fois tête de liste aux élections européennes. Ce chef d’entreprise âgé de 64 ans, conseiller municipal d’opposition à Nice, a multiplié les candidatures depuis près de vingt ans. Chef de file lors des scrutins de 2004 puis de 2009, il n’est jamais parvenu à se faire élire au Parlement européen (1,6 % puis 3 %).

A travers le parti qu’il préside, Ecologie au centre (anciennement Alliance écologiste indépendante), il défend un créneau écologiste modéré, en rupture avec la ligne d’Europe Ecologie Les Verts qu’il juge trop à gauche depuis son adhésion à la Nupes. “Une écologie ni de droite ni de gauche”, tel est son credo.

Candidat lors de la primaire écologiste pour l’élection présidentielle de 2022, il était arrivé bon dernier en récoltant 2,35 % des suffrages - un résultat qu’il conteste, dénonçant un vote “vicié”. Pas de quoi le décourager : “[Les européennes] sont des élections avec un seuil de 5 % pour avoir cinq députés, donc c’est tout à fait faisable”, déclarait-il le 18 août 2023 à Midi Libre, lors de l’officialisation de sa candidature.

Crédits : affiche de campagne de Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière
Crédits : affiche de campagne de Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière

Pour la quatrième fois, Nathalie Arthaud porte l’étendard de Lutte ouvrière (LO) aux élections européennes. Déjà tête de liste en 2009, 2014 et 2019, la porte-parole du parti trotskiste a annoncé le samedi 7 octobre 2023 à l’AFP qu’elle est une nouvelle fois cheffe de file lors du scrutin européen, et ce aux côtés de Jean-Pierre Mercier, autre porte-parole de LO. Lors de son congrès début décembre 2023, le parti a voté à l’unanimité une motion actant cette candidature.

La dernière position de sa liste sera occupée par Arlette Laguiller, 83 ans, figure historique de Lutte ouvrière. En 1999, en tant que cheffe de file, cette dernière était parvenue à faire entrer les trotskystes au Parlement européen pour la seule et unique fois de l’histoire du parti, grâce à un score de 5,2 %.

En 2019, la liste menée par Nathalie Arthaud avait terminé à la 14e position du scrutin en France, recueillant 0,8 % des suffrages. Les leaders du parti ne se font pas d’illusion sur ses chances d’envoyer des eurodéputés à Strasbourg. “On n’est pas électoraliste”, a indiqué Jean-Pierre Mercier à l’AFP, ajoutant : “On tient à faire entendre cette voix internationaliste, cette voix communiste révolutionnaire”.

Florian Philippot - Les Patriotes, Via - La voie du peuple
Crédits : Les Patriotes

Florian Philippot a déjà été député européen, de 2014 à 2019. Mais c’était à l’époque sous l’étiquette du Front national (devenu Rassemblement national en 2018), qu’il a quitté en 2017 pour fonder le parti souverainiste Les Patriotes, dont il est toujours président. En 2019, il était déjà tête de liste, sans succès : il n’avait recueilli que 0,65 % des votes.

En marge de son congrès qui s’est tenu le 2 septembre 2023 à Arras, son parti a validé la présence d’une liste Les Patriotes conduite par Florian Philippot aux élections européennes de 2024. Le 4 avril 2024, Jean-Frédéric Poisson, président de Via - La voie du peuple, annonçait que son parti ralliait Les Patriotes pour ce scrutin. Ce dernier figure en 3e position sur cette liste, dont le discours prône le souverainisme français et une sortie de la France de l’Union européenne et de l’Otan.

Crédits : UPR
Crédits : UPR

Chantre du “Frexit”, François Asselineau mène une troisième fois la campagne de son parti l’Union populaire républicaine (UPR) aux élections européennes. En 2014, il avait récolté 0,4 % des suffrages, puis 1,2 % en 2019. Partisan d’une sortie de la France de l’Union européenne, de l’euro et de l’Otan, il se qualifie de “gaulliste social”.

Crédits : Gdprg / Wikimedia CC BY-SA 4.0

Président du Parti radical de gauche (PRG) depuis 2019, Guillaume Lacroix sera le chef de file de sa formation politique pour les élections européennes de 2024. C’est lui-même qui l’a annoncé le samedi 25 novembre 2023 à Paris, lors du congrès de son parti. Le patron du PRG a déclaré vouloir proposer une alternative “hors Nupes” aux électeurs “orphelins”, qu’ils soient “macronistes de gauche” ou issus “du Parti socialiste”.

Le 2 février 2024, Régions et peuples solidaires (RPS) a annoncé son ralliement au PRG pour ce scrutin. Ce parti, qui fédère diverses organisations régionalistes et autonomistes en France, était un allié historique d’EELV, ce qui lui a notamment permis d’envoyer deux élus au Parlement européen lors de la mandature qui se termine (François Alfonsi et Lydie Massard). Mais un désaccord sur l’attribution des places sur la liste écologiste pour les élections de juin prochain a finalement eu raison de cette alliance.

Quelques jours plus tard, le 8 février, c’est le mouvement paneuropéen Volt France qui a annoncé rejoindre cette alliance électorale. Les trois formations “partagent l’ambition de mettre [les] territoires au cœur de la réflexion sur le rôle de l’Union européenne dans le quotidien des Français et des Européens vivant en France”. La liste complète sera présentée au début du mois de mars.

Crédits : Département des Hauts-de-Seine 

Maire de Neuilly-sur-Seine depuis 2008 et ancien député français, Jean-Christophe Fromantin mènera une liste intitulée “Notre Europe” aux élections européennes de 2024. Celle-ci est soutenue par son parti, Territoires en mouvement, mais également par “Utiles”, association politique qui réunit 11 parlementaires français, dont la plupart appartiennent au groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) à l’Assemblée nationale. Autre soutien engrangé par la liste, celui de l’ancien député et porte-parole de La République en Marche, Jean-Baptiste Moreau.

Jean-Christophe Fromantin entend proposer aux électeurs une liste d’élus et d’acteurs locaux venant de toute la France. Objectif : représenter fidèlement les territoires français et faire remonter plus directement leurs problématiques jusqu’au Parlement européen. Pour convaincre ses concitoyens, Jean-Christophe Fromantin réalise une traversée de la France à vélo, de Nantes à Strasbourg, afin d’être au plus près du terrain et des préoccupations des Français.

Crédits : Ecologie positive & Territoires
Crédits : Ecologie positive & Territoires

Yann Wehrling mènera lui aussi une liste écologique “non radicale”. Vice-président du conseil régional d’Île-de-France en charge de la transition écologique, il a par le passé été secrétaire national des Verts (2005-2006), puis secrétaire général du MoDem (2017-2018) avant qu’Emmanuel Macron ne le nomme ambassadeur de France délégué à l’environnement (2018-2021). En octobre 2022, il fonde Ecologie positive, un parti prônant “une écologie réaliste, constructive et pragmatique”, se positionnant “au centre du paysage politique”.

Le 8 février 2024, il contribue au lancement du collectif Ecologie Positive & Territoires, qui rassemble son parti ainsi qu’une dizaine d’autres formations politiques et associations “se retrouvant dans une écologie basée sur les territoires et le vivant”. Figurent à ses côtés CAP21, fondé et présidé par l’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage, France Ecologie, Les écologistes du Trèfle, Les Universalistes, 100 % Citoyens ou encore la Fédération des Pays Unis, qui regroupe une série de partis régionalistes ou autonomistes. C’est la première fois que Yann Wehrling est tête de liste aux élections européennes.

Crédits : Equinoxe
Crédits : Equinoxe

Parti fondé en 2021, Equinoxe présentera sa propre liste aux élections européennes. Cette formation politique a été créée par des jeunes âgés de 20 à 30 ans, “soucieux de prendre leurs distances avec le progrès technique, […] qui ont pris conscience des nécessaires changements de nos modes de vie et de la complexité des enjeux”, peut-on lire sur le site du parti. Lors des élections législatives de 2022, Equinoxe avait présenté trois candidats à travers la France.

Marine Cholley, ingénieure dans les énergies renouvelables âgée de 30 ans, a été investie tête de liste par un vote des adhérents à l’occasion de l’assemblée générale du parti, qui s’est déroulée le 21 novembre 2023. C’est la première fois qu’Equinoxe prendra part à ce scrutin.

Crédits : Europe Démocratie Espéranto
Crédits : Europe Démocratie Espéranto

Laure Patas d’Illiers mènera la liste d’Europe Démocratie Espéranto (EDE) aux élections européennes, a indiqué le parti le 9 janvier 2024. Cette formation politique propose l’adoption de l’espéranto comme langue commune au sein de l’Union européenne. Créée à la fin du XIXe siècle, l’espéranto vise à établir un pont neutre entre les différentes cultures.

EDE a participé à toutes les élections européennes depuis 2004, recueillant à chaque fois de faibles scores : 0,15 % en 2004, 0,17 % en 2009, 0,18 % en 2014 et 0,08 % en 2019. Laure Patas d’Illiers, vice-présidente du parti, a travaillé comme informaticienne au ministère des Finances et a participé à la diffusion des logiciels libres dans l’administration française. Aujourd’hui à la retraite, elle se consacre à l’écriture et à l’espéranto. C’est la première fois qu’elle sera tête de liste pour ce scrutin.

Crédits : Thierry-Paul Valette
Crédits : Thierry-Paul Valette

Figure du mouvement des Gilets jaunes qui a émergé fin 2018 en France, Thierry-Paul Valette est pour la première fois tête de liste aux élections européennes. A 47 ans, il a été investi par le parti qu’il a co-fondé en octobre 2023, Europe Equitable. Sa liste s’appellera “L’Union pour une Europe arc-en-ciel”. Lors du scrutin de 2019, il avait déjà annoncé son intention de se présenter aux européennes avec sa liste “Rassemblement des gilets jaunes citoyens”, avant de se raviser quelques semaines plus tard.

Crédits : Métropole de Strasbourg
Crédits : Métropole de Strasbourg

Avocate, conseillère municipale à Strasbourg et vice-présidente de l’Eurométropole, Caroline Zorn sera pour la première fois tête de liste du Parti pirate aux élections européennes, formation politique dont elle est porte-parole. Elle a été officiellement intronisée lors du congrès de lancement de la campagne, les 14 et 15 octobre 2023 à Marseille. Pierre Beyssac et Marie Jouveau figureront respectivement en 2e et 3e position sur le liste.

Caroline Zorn portera ainsi le programme du Parti pirate, qui repose sur la protection des droits et libertés fondamentales, aussi bien dans le domaine numérique qu’au sens large. C’est la troisième fois de suite que le Parti pirate présentera une liste aux élections européennes en France : celui-ci avait recueilli 0,21 % des suffrages en 2014 et 0,13 % en 2019.

Crédits : Sénat
Crédits : Sénat

Sénateur du Tarn depuis 2020, ancien député et actuel président de l’Alliance centriste, Philippe Folliot mènera pour la première fois une liste aux élections européennes de 2024, nommée “Ruralités, l’avenir dans le bon sens”. Interrogé par Public Sénat, il dit vouloir placer “les enjeux relatifs aux territoires en général, et à la ruralité en particulier […] au cœur de cette élection”. Se définissant comme un “Européen convaincu”, il privilégie “une Europe qui nous protège plutôt qu’une Europe qui nous contraint”. “On ne parlera de composition de la liste qu’en février-mars. Pour le moment, je souhaite parler projet, idées, programme”, ajoute l’intéressé.

Ils n’ont pas encore annoncé leur tête de liste

Après l’officialisation du nom de Valérie Hayer pour conduire la liste Renaissance le 29 février, tous les grands partis du pays ont annoncé leur tête de liste pour les élections européennes. Certaines formations hésitent encore entre présenter une liste ou former des alliances.

Après de longues négociations, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ne ralliera finalement pas LFI pour ces élections européennes. La faute à des “désaccords trop importants” pointe le parti trotskiste, à commencer sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, que soutient le NPA, contrairement aux Insoumis. La formation d’extrême gauche examine désormais les autres options qui s’offre à elle pour prendre part à ce scrutin.

Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan et le Parti fédéraliste européen travaillent chacun de leur côté à la constitution de listes et à la désignation de leur chefs de file respectifs pour les élections européennes.

L’ancien député européen écologiste (1989-1991) Antoine Waechter travaille lui aussi à la constitution d’une liste à laquelle serait associé son parti, le Mouvement écologiste indépendant, ainsi que le Mouvement des Progressistes et L’Ecologie autrement. Tout comme le Parti des travailleurs (anciennement connu sous le nom de Parti ouvrier indépendant démocratique, POID), qui devrait proposer une liste conduite par Camille Adoue, 23 ans. Le parti Europe Egalité Ecologie travaille également à la constitution de sa liste. Quant à l’association Droits du parent et de l’enfant, elle est en train de réunir autour d’elle plusieurs collectifs de défense et de protection des enfants pour monter une liste collective. Enfin, le chanteur complotiste Francis Lalanne a annoncé le lancement de sa liste Union de la résistance, sur laquelle devrait figurer le polémiste Dieudonné, condamné pour antisémitisme.

Les résultats des élections européennes de 2019 en France

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11 commentaires

  • Avatar privé
    dussert

    une foule de candidatures ne permets pasde choisir et affaiblit les pays d’europe donc au detriment des peuples les dirigeants des etats se regalent l’europe de cooperation seule capable d’offrir une cohesion est en difficulte soyos plus courageux discernement et action doivent etre une reference indispensable nature notre choix de plus en plus imperatif a ts les echelons de la societe et ds ts les pays hors d’une techno democratie
    européenne bien a vous

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    LUIS Patrice

    Plus de 20 listes je pense au terme du processus. Comment veut on que l’électeur moyen s’y retrouve???
    Et, pas beaucoup de développements dans les media. La plupart des candidats ne viennent pas sur les plateaux TV ou ne sont pas invités. C’est très opaque ; le mode de scrutin y est certainement pour quelque chose.….…

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      Alain H

      Cette pluralité est l’expression d’une démocratie qui marche ! 

      Au moins en apparence, mais très relativement au vu des temps de parole accordés et des moyens financiers pour faire campagne des petits partis.
      La démocratie reste imparfaite, mais c’est le moins pire des régimes…

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    Capitan

    Bonjour,

    Pourquoi le Partis Union Partis pour La Republique ‚n “est pas sur La Iiste ? UPR;;;;

    Capitan

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    Alain NATHAN

    Pourquoi la liste ouverte de Nouvelle Donne et Allons Enfants n’est pas mentionnée ? Elle comporte, entre autres, le député européen sortant Pierre Larrouturou.

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    de coen

    Pour ceux qui s’intéressent à la transition écologique et sociale, et voir ce que proposent (ou pas) chacun des partis pour les européennes (sélection de quelques partis majoritaires en termes d’intention de vote), il vient d’y avoir un débat sur ce thème qui est diffusé sur youtube.

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    Zbyslaw ADAMUS

    Il manque une rubrique à votre présentation, ce sont les têtes en quête de liste. Je pense à Pierre LARROUTUROU. J’étais candidat en 2019 sur la liste « Envie d’Europe écologique et sociale » conduite par une des têtes que vous mentionnez. C’était une liste d’union de 4 partis, fait qui a été passé sous silence, voire raillé par certains commentateurs.
    Les médias ne donnaient droit à l’expression qu’à une personne par liste alors qu’il aurait été intéressant de mettre en évidence la complémentarité des listes composites.
    Les « petits » partis, même promis à 0,5% des voix, présentent ainsi chacun leur liste pour avoir une petite fenêtre médiatique. S’ils constituaient une liste d’union, tous sauf un seraient réduits au silence !
    Et que feriez-vous si un parti ou une union de partis présentait un binôme homme/femme à sa tête ?
    Le système actuel ne sert que sa reproduction. Est-ce votre idéal ?

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    SMET

    Ma lecture de : Histoire du conflit politique postée sur le site collaboratif “Critiques Libres” et diffusée à plusieurs députés de l’Assemblée Nationale et du Parlement Européen.
    PIKETTY Thomas, CAGE Julia – Une histoire du conflit politique – Elections et inégalités sociales en France, 1789-2022 – 2021 – 861 pages – Seuil - ISBN : 9782021454543

    Les enseignements des scrutins

    La bipolarisation gauche/droite a-t-elle encore un sens en politique ? Jusqu’où faut-il considérer que tout doit changer au fil des élections successives, alors que rien ne répond aux aspirations des gens d’en bas essentiels à la bonne marche du pays ? Une dérive néolibérale des institutions républicaines traduite par les résultats électoraux de ces 20 à 30 dernières années interpelle sur la force de la démocratie en France. Sont en cause une participation aux scrutins en forte baisse(1), le creusement des inégalités fiscales et sociales selon les territoires, le sentiment d’abandon d’une bonne partie de l’électorat précarisé, une offre politique décalée par rapport à ses attentes en général, une forme de repli sur soi dans un contexte mondial chahuté.

    La grille des analyses prend en compte les résultats élection par élection des 36000 communes de l’Hexagone sur deux siècles depuis la Révolution. La création inédite d’une base numérique multidimensionnelle des données électorales, leurs traitements infographiques et statistiques croisés selon les déterminants retenus sont loin d’épuiser le sujet étant donné la dynamique complexe des évolutions à prendre en compte. Une fois reconstitué le contexte sociogéographique, l’étape suivante a consisté à analyser la répartition des votes pour trois élections politiques significatives : présidentielles, législatives et référendums, en ayant à l’esprit les incertitudes relatives aux comportements individuels dans chacune des catégories analysées.

    Les résultats électoraux des formations anciennes ou récentes sont rapportés en distinguant : les territoires, urbains vs ruraux, les agglomérations classées par taille en villages, bourgs, banlieues, métropoles, les échelles de richesse définis par le patrimoine et les revenus, les niveaux d’éducation et de diplômes liés aux profils socioprofessionnels etc. Pour le présent où prévaut la tripartition d’une gauche socio-écologique, d’une droite nationale populaire, d’un centre libéral, force est d’admettre la relative faiblesse des thèmes récurrents d’identité nationale, de sécurité publique ou d’immigration. Les 860 pages d’un tel pavé politique dont la présentation cohérente, factuelle et simple mérite d’être soulignée, une mine en soi, ne sont que la partie émergée des données et des méthodologies en accès libre sur : https://unehistoireduconflitpolitique.fr/

    Au terme de cette recherche ambitieuse visant à éclairer notre histoire sociopolitique, Julia Cagé et Thomas Piketty reconnaissent les limites de leurs interprétations et de leurs recommandations. Ils invitent à en élargir le champ à d’autres pays européens ou non disposant de sources électorales fiables, mais aussi à le compléter en y incorporant par exemple les élections locales et européennes, enfin pourquoi pas celles de l’ancien empire colonial et au sein des pays nés depuis leurs indépendances ?

    (1) Une participation réduite à 50%, au 1er tour des législatives 2022 équivaut à 24 millions de voix inexprimées… principalement chez les électeurs jeunes, chez les moins diplômés, dans les zones rurales, dans les banlieues pauvres.

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    Luc JACOB

    Vous pouvez compléter avec la liste “défendre les enfants” conduite par Gaël Coste Meunier

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      Gens

      Votre liste n’est pas complète, est-ce volontaire de votre part ? Omettez vous la vérité ?

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        Dos Santos Antonio

        La liste DÉFENDRE LES ENFANTS 👍