Une page se tourne à Bruxelles. Le vice-président exécutif de la Commission européenne Frans Timmermans a présenté sa démission mardi. A la tête d’une coalition de gauche pour les élections générales aux Pays-Bas, le “monsieur climat” de l’exécutif européen brigue désormais le poste de Premier ministre dans son pays.
“Je remercie Frans Timmermans pour le travail qu’il a accompli avec passion et détermination pour faire du Pacte vert pour l’Europe une réalité”, a salué la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. Polyglotte et ancien diplomate, le Néerlandais avait été membre du collège des commissaires dès 2014, aux Relations interinstitutionnelles et à l’Etat de droit, avant de devenir vice-président exécutif en charge de la politique climatique de l’UE en 2019. Pendant près de quatre ans, Frans Timmermans a mis en œuvre le Pacte vert, l’ambitieuse feuille de route environnementale de l’Union européenne destinée à atteindre la neutralité carbone en 2050.
Et maintenant ?
Avec le départ de l’un de ses “membres clés”, selon les mots d’Ursula von der Leyen, la Commission européenne va être remodelée. Dans un premier temps, le vice-président Maroš Šefčovič reprend le portefeuille de M. Timmermans. Il aura pour tâche d’assurer la bonne application de la législation environnementale européenne et d’élaborer les prochains textes en la matière. Le Slovaque devra également participer aux négociations concernant la loi sur la restauration de la nature, un texte pour favoriser la biodiversité qui divise les Européens.
Les Pays-Bas vont désormais proposer un nom pour remplacer leur commissaire de nationalité néerlandaise, la Commission étant composée de 27 membres, chacun issu d’un Etat de l’UE. Après consultation du Parlement européen, a priori à l’automne, la personne désignée par Ursula von der Leyen pourra prendre ses fonctions.
Il s’agit du second départ en quelques mois. La commissaire européenne à la Recherche et à l’Innovation, Mariya Gabriel, avait quitté son poste en mai pour diriger le gouvernement bulgare. Aujourd’hui ministre des Affaires étrangères, elle doit devenir Première ministre l’année prochaine. Connue pour ses amendes contre les géants du numérique, la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager s’est quant à elle déclarée candidate pour prendre la présidence de la Banque européenne d’investissements (BEI), le bras financier de l’Union européenne.
Ces changements interviennent quelques mois avant la fin du mandat du Parlement et de la Commission, les prochaines élections européennes se tenant du 6 au 9 juin prochains. Un scrutin qui donnera la couleur politique du prochain hémicycle… et de la nouvelle Commission, les eurodéputés devant approuver lors d’un vote unique la composition du futur exécutif européen.