Revue de presse 
“Panne de micros, changement de salle, questions piquantes sur son parcours, critiques concernant ses convictions, rien n’a été épargné à Wopke Hoekstra”, résume La Croix. Durant trois heures lundi 2 octobre, le Néerlandais de 48 ans s’est livré à une véritable “opération séduction” [Contexte] en répondant aux questions des eurodéputés de la commission Environnement du Parlement européen. L’ancien ministre des Affaires étrangères du royaume doit “remplacer l’architecte du Pacte vert, Frans Timmermans, qui a quitté Bruxelles pour participer aux élections néerlandaises de l’automne” [Challenges].
Mais “la procédure n’a rien d’une formalité”, avertit Le Temps. “Le chrétien-démocrate […], affilié au Parti populaire européen (PPE, la droite européenne), a travaillé pour le géant pétrolier Shell de 2002 à [2004], puis été salarié du cabinet de conseil McKinsey de 2006 à 2017″, rappelle Mediapart. Outre son CV, les groupes de gauche lui reprochent “ses prises de position peu proeuropéennes durant les crises sanitaire et financière” [Contexte].
Plaire à la gauche…
Durant l’audition, de nombreux députés européens ont fait part de ces craintes, ne ménageant pas le prétendant au poste de commissaire. Les groupes de gauche ont ainsi pointé “son désintérêt présumé pour la biodiversité ou le bien-être animal et [taclé] ses liens avec l’industrie européenne”, liste La Croix. “A regarder votre CV, vous n’avez pas vraiment été un ‘champion du climat’, c’est un euphémisme”, a par exemple lancé l’eurodéputé Vert Bas Eickhout devant l’intéressé [De Standaard].
En réponse à ces accusations, le candidat néerlandais “a donné de sa personne pour tenter de prouver qu’il était fait pour le poste”, constate La Croix. “Durant son grand oral au Parlement européen, […] Wopke Hoekstra s’est dépeint […] comme un passionné de politique environnementale”, poursuit le quotidien.
“J’utiliserai tous les instruments pour parvenir à une réduction d’au moins 90 % [des émissions de carbone d’ici 2040]” [De Standaard], a-t-il déclaré. Autre ambition affichée : “un [Pacte vert] 2.0 misant sur la protection du climat, la biodiversité, la circularité, la pollution et un niveau d’ambition plus élevé dans tous les secteurs” [Contexte].
… et à tout le monde
Wophe Hoesktra n’a cependant pas oublié sa famille politique. Le commissaire désigné a ainsi promis “ ‘la continuité’ dans l’action climatique de l’UE […] tout ‘en tendant la main’ aux industriels et agriculteurs”, analyse Euronews.
Enfin, “plus que des gages, c’est à un acte de contrition qu’il s’est employé devant les élus, en réponse aux critiques sur sa position durant les discussions sur le plan de relance européen post-Covid”, ajoute Contexte. Pour le média spécialisé, Wopke Hoekstra “se devait de gommer sa réputation de ‘Monsieur Non’, acquise pendant les discussions de 2020 autour du plan de relance européen”.
Verdict ce mardi… ou jeudi
M. “Hoekstra est-il convaincant en tant que commissaire européen chargé de l’Action climatique ?” s’interroge De Standaard. Pas sûr, à la lecture du Temps. “Signe de ses difficultés à désarmer ses détracteurs, les élus de la commission ont reporté à mardi leur décision sur cette nomination”, note le journal suisse.
“En raison de la méfiance mutuelle entre les groupes politiques, une longue discussion sur la façon de procéder a commencé”, indique De Standaard. Car le destin du Néerlandais est en partie lié à celui du commissaire Maroš Šefčovič (S&D), appelé à récupérer le portefeuille du Pacte vert. “Les deux doivent être confirmés dans leurs nouvelles fonctions par un vote des eurodéputés réunis à Strasbourg, que la Commission est tenue de prendre en compte même s’il n’est formellement que consultatif”, précise Le Temps. Or pour être confirmé, M. Šefčovič doit obtenir les voix des conservateurs du PPE… ce pourquoi “on s’attend à ce que [le centre-gauche] soutienne” M. Hoekstra en retour [Politico].
Les coordinateurs de la commission Environnement attendaient l’audition du Slovaque ce matin pour se prononcer sur le sort de Wopke Hoesktra. En cas de vote positif, la nomination de ce dernier sera soumise à un vote en plénière jeudi. Dans le cas contraire, “ils lui soumettront de nouvelles questions écrites avant de le convoquer – éventuellement – à une nouvelle audition”, conclut Contexte.
Les autres sujets du jour
Economie
Environnement
Espace
- La crise des lanceurs européens s’aggrave [Les Echos]
Institutions
Relations extérieures
Social
- Europe : l’appel à l’aide des banques alimentaires [France Culture]
Ukraine
- L’UE promet son soutien “clair” lors d’une rencontre “historique” à Kiev [Courrier international]
Actualité 
Infographies 
Synthèse 
Droits et démarches 
Interviews et débats 
Podcasts