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Commission européenne : le candidat d’Ursula von der Leyen au poste de représentant auprès des PME renonce à sa nomination

Désigné en janvier comme émissaire aux petites et moyennes entreprises (PME) à la Commission, l’eurodéputé allemand Markus Pieper a annoncé lundi soir qu’il se retirait, quelques heures avant le début de son contrat. Son recrutement était notamment contesté par le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton pour cause de “favoritisme”.

L'eurodéputé allemand Markus Pieper (ici en 2023) regrette l'opposition à sa nomination du commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, dont il juge la motivation "partisane" - Crédits : Parlement européen
L’eurodéputé allemand Markus Pieper (ici en 2023) regrette l’opposition à sa nomination du commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, dont il juge la motivation “partisane” - Crédits : Parlement européen

A moins de deux mois des européennes, la pression était trop forte”, commentent Les Echos. L’eurodéputé allemand Markus Pieper a annoncé lundi 15 avril au quotidien d’outre-Rhin Handelsblatt qu’il renonçait au poste d’émissaire auprès des PME à la Commission, “après une polémique qui menaçait la campagne électorale de la présidente Ursula von der Leyen”, écrit Le Figaro.

Désigné le 31 janvier dernier, ce député européen allemand de 60 ans issu de la même formation politique qu’Ursula von der Leyen (CDU, conservateurs), était pourtant “le moins bien noté des trois candidats à ce poste nouvellement créé et rémunéré près de 20 000 euros par mois”, note Le Monde.

De fait, le choix de Markus Pieper à ce poste a “suscité des allégations de favoritisme de la part de [plusieurs] commissaires [européens] et du Parlement européen”, alors qu’il devait prendre ses fonctions mardi 16 avril, explique Politico.

Soupçons de favoritisme

Markus Pieper a déclaré lundi soir que “sa nomination avait […] été compliquée par l’opposition du commissaire européen français Thierry Breton, qui dirige la politique industrielle de l’UE”, indique Reuters. “Je ne vois actuellement aucune possibilité de répondre aux attentes légitimes liées à cette fonction”, a-t-il déclaré, cite l’agence de presse britannique. Et d’ajouter que l’opposition du commissaire au Marché intérieur était “de mauvais goût et exclusivement motivée par la politique partisane”, rapporte l’hebdomadaire allemand Die Zeit.

La présidente respecte et regrette à la fois la décision de Markus Pieper”, a dans la foulée fait savoir Eric Mamer, le porte-parole de la Commission [Le Monde]. Toutefois, celui-ci a affirmé que “l’autonomie de chaque institution de l’UE dans la nomination de ses hauts fonctionnaires [devait] être respectée”, relève le journal du soir. Dès lors, Ursula von der Leyen a “décidé de suspendre la réouverture de la procédure de sélection pour le poste […] jusqu’à la période suivant les élections européennes”, précise-t-il [Le Figaro].

Markus Pieper a fait le bon choix. Mais pour une nomination qui s’apparente à du copinage politique, c’est la présidente von der Leyen qui aurait dû en arriver à cette conclusion”, a pour sa part commenté Nick Aiossa, directeur de Transparency International EU. L’ONG s’apprêtait en effet à “saisir, mercredi 17 avril, la médiatrice de l’UE” au sujet de cette désignation [Le Monde]. Par ailleurs, l’une des deux autres candidates ayant notamment obtenu un meilleur score que l’eurodéputé allemand lors de l’évaluation, la députée européenne libérale tchèque Martina Dlabajová, “a déposé un recours contre la nomination de Markus Pieper”, indiquent Les Echos.

Déjà fin mars, quatre commissaires, dont le Français Thierry Breton, avaient mis en doute “la transparence et l’impartialité” de la procédure de nomination de Markus Pieper dans une lettre adressée à la présidente de l’exécutif européen [Le Figaro].

De son côté, le Parlement européen a quant à lui demandé, le 11 avril, à la Commission européenne d’annuler la nomination de l’eurodéputé allemand “en raison de soupçons de favoritisme”, rappelle Die Zeit. Un amendement porté par les Verts, les sociaux-démocrates et les libéraux a en effet été “approuvé jeudi [dernier] en séance plénière par 382 voix”, face à 144 contre et 80 abstentions, et ce malgré l’opposition du PPE (conservateurs) auquel appartient Ursula von der Leyen, ajoute l’hebdomadaire allemand. Cependant, cette dernière a “refusé de reconsidérer son choix”, d’autant plus que cet amendement n’avait “rien de contraignant” [Le Monde].

Une campagne difficile

Ursula von der Leyen n’avait pas besoin d’une telle affaire alors que sa campagne pour être reconduite [à la tête de la Commission] a mal démarré”, commente Le Monde. Si les conservateurs du PPE ont apporté leur soutien à un second mandat de l’ancienne ministre allemande de la Défense lors du congrès du parti à Bucarest le 7 mars dernier, “une frange du parti [a] manifesté son opposition à une cheffe de file qu’ils jugent trop centriste et trop ‘verte’ “, relèvent Les Echos.

Pour briguer un second mandat, Ursula von der Leyen,“nommée comme un ‘joker’ inattendu en 2019, devra […] convaincre les chefs d’Etat et de gouvernement (à la majorité qualifiée) et les eurodéputés (majorité simple)”, explique le quotidien économique. Ainsi, “c’est dans l’hémicycle strasbourgeois – où il y a cinq ans de nombreux votes de la CDU [PPE, conservateurs] lui avaient manqué et où elle n’avait été élue qu’avec neuf voix d’avance – que les choses s’annoncent les plus compliquées”, analyse Le Monde. En revanche, l’actuelle présidente de la Commission peut compter sur le soutien de plusieurs dirigeants européens tels que le chancelier social-démocrate allemand Olaf Scholz ou encore le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez, tandis que “seul le Hongrois Viktor Orbán” s’oppose officiellement à ce qu’elle soit reconduite [Le Monde].

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