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Infographies : les émissions de gaz à effet de serre dans l’Union européenne

L’Union européenne a pour objectif de parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050. Mais quels sont aujourd’hui les Etats membres qui émettent le plus de gaz à effet de serre ? Et quels sont les secteurs qui en rejettent le plus ? Tour d’horizon européen.

Selon l’Agence européenne de l’environnement (AEE), l’Union européenne à 27 a émis 3,38 milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES, en équivalent CO2) en 2020, comme le montre le graphique ci-dessous. Un chiffre largement en deçà du plafond de 3,94 milliards qu’elle s’était fixé pour cette même année. 

De 1990 à 2020, l’UE a ainsi réduit de 31 % ses émissions de GES, au-delà de ses objectifs (- 20 % entre 1990 et 2020). Si la baisse observée en 2019 était principalement stimulée par des mesures politiques (remplacement du charbon par le gaz et des sources d’énergie renouvelables), celle de 2020, bien plus importante (- 10 % par rapport à 2019), semble en grande partie causée par la pandémie de Covid-19, selon l’AEE.

En revanche, cette dernière anticipe un retard de l’UE pour 2030 : au rythme actuel, la réduction des émissions serait de 41 % à cette date par rapport à celles de 1990. Un chiffre bien en-deçà de l’objectif contraignant de 55 % fixé par l’Union européenne. L’agence précise toutefois que ces estimations sont réalisées avec les mesures politiques déjà appliquées, et ne prennent donc pas en compte les futurs dispositifs. 

L’Union européenne vise également la “neutralité carbone” à l’horizon 2050 : les Vingt-Sept doivent ainsi réduire suffisamment leurs émissions pour qu’elles puissent être absorbées par les puits de carbone (océans, forêts et puits “technologiques”).

Equivalent CO2

Le CO2 reste, de loin, le gaz contribuant le plus aux émissions de gaz à effet de serre. Il représente par exemple 75 % des émissions en France en 2018, contre 13 % pour le méthane.

Au dioxyde de carbone (CO2) s’ajoutent le protoxyde d’azote (N2O), le méthane (CH4) et quatre gaz fluorés. C’est cet ensemble d’émissions que l’on nomme “gaz à effet de serre” (GES). Ceux-ci sont convertis en “équivalent CO2” (CO2e ou CO2eq) pour pouvoir les comparer et mesurer leur impact sur le réchauffement climatique.

Les émissions par Etat membre

Parmi les Vingt-Sept, les contributions sont sans surprise liées au poids économique du pays. Les quatre principaux émetteurs sont l’Allemagne (839,7 Mt), la France (454,8 Mt), l’Italie (430,7 Mt) et la Pologne (393,9 Mt). L’Espagne arrive en cinquième position avec 333,6 MtCO2e.

Loin derrière, les Pays-Bas sont responsables de 192,7 millions de tonnes d’émissions de GES en 2019, soit deux fois plus que la Grèce (89,6 Mt). Enfin, les Etats membres qui émettent le moins de gaz à effet de serre sont la Lettonie (11,6 Mt), Chypre (9,8 Mt) et Malte (2,6 Mt).

Chaque année, les pays industrialisés signataires du protocole de Kyoto (1992) doivent soumettre un inventaire de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) auprès de l’ONU, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Au niveau européen, tous les Etats membres doivent présenter à la Commission européenne leurs projections d’émissions de GES pour les années suivantes, avec des objectifs chiffrés de diminution.

Dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015, chaque pays est également tenu d’établir, tous les cinq ans, des contributions déterminées au niveau national (CDN) : celles-ci détaillent les efforts de chacun pour réduire ses émissions nationales et s’adapter aux effets du changement climatique. Mais lors de la COP26 de Glasgow, en novembre 2021, ces engagements sont jugés insuffisants pour atteindre l’objectif d’un réchauffement de la planète limité à 1,5 °C.

Les émissions nationales rapportées à la population

Ce classement des plus gros émetteurs européens en valeur absolue est néanmoins bouleversé lorsque l’on rapporte les émissions carbone à la population de chaque Etat membre.

Ainsi, le Luxembourg, pays peu émetteur en valeur absolue, est de loin le plus gros émetteur par habitant. En 2019, un citoyen du Grand-Duché émet en moyenne 20,3 tonnes de GES. C’est plus du double de la moyenne des Vingt-Sept (8,4 t/hab).

Suivant la même logique, si l’Estonie compte parmi les plus faibles contributeurs en masse annuelle (14,2 Mt), le pays est le quatrième émetteur de l’Union européenne lorsque le chiffre est rapporté à sa population, avec 11,2 tonnes équivalent CO2 par habitant. Le ratio de Chypre (11,2 t/hab) dépasse aussi celui de la Pologne (10,4 t/hab) ou de l’Allemagne (10,1 t/hab).

A l’inverse, l’Italie et la France sont sous la moyenne des émissions par habitant de l’Union européenne alors qu’elles participent largement aux émissions européennes de gaz à effet de serre en masse totale. Avec 7,2 tonnes par habitant en 2019, l’Italie devance la France (6,8 t/hab).

Les approches comparant les émissions totales ou par habitant sur le territoire ont leurs limites. Contrairement à elles, l’empreinte carbone prend en compte toute la consommation des ménages, même les produits importés. 

Ainsi, en 2019, là où la France émettait 6,8 tonnes de gaz à effet de serre par habitant au sens du protocole de l’ONU (émissions sur le territoire), un Français avait en moyenne une empreinte carbone de 9,9 tonnes équivalent CO2 (hors gaz fluorés, INSEE).

Les émissions par secteur d’activités

Quelles sont les activités les plus émettrices dans l’Union européenne ? Selon Eurostat, trois quarts des émissions de gaz à effet de serre sont dus à la combustion de carburants. Celle-ci entre en compte dans le transport de marchandises et de personnes (26 %), la production industrielle d’électricité, de chaleur et d’autres combustibles dérivés (24 %), l’électricité et la chaleur utilisée par les ménages, les commerces et les institutions (14 %) ou encore par les entreprises pour produire des biens ou construire des bâtiments et des infrastructures (11 %). L’agriculture, la pêche et l’exploitation forestière représentent 10 % des émissions en 2019, les procédés industriels (fabrication de minéraux comme le ciment, de produits chimiques et de métaux) 9% et la gestion des déchets 3 %. 

En France également, “les transports sont le premier secteur émetteur” avec 137 millions de tonnes équivalent CO2 soit 31 % du total national en 2018 selon l’INSEE.

Au sein de l’Union européenne, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué dans tous les secteurs sauf un : celui des transports (aviation internationale comprise) a émis 241 millions de tonnes de plus qu’en 1990, soit une hausse de 33 %.

La diminution des émissions provenant de l’industrie est liée aux efforts de ces acteurs mais également à une “pollution exportée”, conséquence de délocalisations et d’un recours plus important aux importations depuis d’autres continents. La pollution engendrée par les Etats membres hors du territoire européen n’est donc pas prise en compte dans ce bilan carbone de l’industrie européenne. Cela explique en partie que le calcul de l’empreinte carbone, qui intègre la consommation des foyers et donc l’impact environnemental de la consommation de biens importés, donne un chiffre supérieur à celui constaté en prenant uniquement en compte les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire national. Les ménages, dont la consommation finale d’énergie a augmenté, ont toutefois réduit leurs émissions de GES (hors transport) en raison d’un recours bien plus important aux énergies renouvelables, selon Eurostat. 

Tous les secteurs n’émettent pas les mêmes GES. Ainsi, les exploitations agricoles sont plutôt la cause d’émissions de méthane (CH4), là où les transports émettent essentiellement du dioxyde de carbone (CO2).

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2 commentaires

  • Avatar privé
    HERVE BRY

    Merci pour ces informations sur l’état de l’UE sur le sujet des GES. Cependant, on n’y voit pas les contributions respectives de chaque pays de l’UE, secteur par secteur (énergie, industrie, transports, habitat, etc…)

  • Avatar privé
    RETSIN

    Pour sortir de cette CRISE comme l’avait fait De Gaulle quittons l OTAN et sous contrôle de l’ ONU organiser un Référendum avec les Populations Consernees