L’Union européenne, la Chine et les Etats-Unis comptent parmi les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde - Crédits : acilo / iStock
En 2019, les émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales ont augmenté pour la troisième année consécutive. Elles ont ainsi atteint le record de 52,4 gigatonnes en équivalent CO2, selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Depuis 2010, les émissions mondiales de GES augmentent de 1,3 % par an en moyenne. Seul motif de satisfaction, la croissance de ces émissions semble cependant ralentir, avec une augmentation contenue à 1,1 % en 2019.
Sans ces gaz, la température moyenne sur Terre serait de -18°C et la vie impossible. Mais l’augmentation de leur concentration dans l’atmosphère, liée aux activités industrielles humaines depuis le XIXe siècle, entraîne un important réchauffement climatique.
Le dioxyde de carbone (CO2)est le gaz le plus abondant émis par les activités humaines. A lui seul, il est responsable des deux tiers de l’effet de serre. C’est pourquoi on mesure traditionnellement l’effet des autres gaz à effet de serre en “équivalent CO2” .
Le CO2 a la particularité de rester longtemps dans l’atmosphère. Les émissions actuelles auront donc un impact sur la température du globe pendant des dizaines d’années.
Des trajectoires diverses parmi les grands émetteurs
Au-delà de la tendance globale, l’émission de gaz à effet de serre relève principalement de la responsabilité des grandes puissances économiques et industrielles. Les 4 principaux émetteurs (Chine, États-Unis, UE27 + Royaume-Uni et Inde) contribuent en effet à plus de 55 % des émissions totales au cours de la dernière décennie. Un chiffre qui monte à 65 % pour les 6 premiers émetteurs et à 78 % pour l’ensemble des pays du G20.
Parmi ces puissances, certaines ont déjà entamé une décrue de leurs émissions, tandis que d’autres continuent de rejeter de plus en plus de gaz à effet de serre. Les courbes suivantes, issues du Programme des Nations unies pour l’environnement, illustrent ces tendances pour les 6 principaux émetteurs, suivis du transport international (en gigatonnes d’équivalent CO2 à gauche, en tonnes de CO2 par habitant à droite).
Source : Rapport PNUE 2020.
En valeur absolue, la Chine reste ainsi de loin le plus important émetteur de gaz à effet de serre. A lui seul, le pays émet plus d’un quart des émissions mondiales de GES. Dans les années 2000, le pays a connu une forte augmentation de ces émissions, entraînée par une croissance économique soutenue. L’essor chinois repose en effet principalement sur la consommation de charbon, l’énergie la plus polluante. La réduction de son usage du charbon a toutefois entrainé un ralentissement de ses émissions de GES, qui ont plafonné entre 2014 et 2016, avant d’augmenter de nouveau en 2019 pour atteindre le chiffre record de 14 Gt. éq-C02.
Les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur, avec 13 % des émissions mondiales de GES. Depuis 2010, les émissions connaissent une légère baisse (0,4 % par an), grâce à l’abandon du charbon au profit d’énergies renouvelables et du gaz. Malgré le revirement de la politique climatique sous la présidence Trump, le charbon devenu moins rentable a continué à perdre du terrain.
L’Union européenne émet près de 9 % des émissions mondiales de GES. Les émissions des 27 Etats membres et du Royaume-Uni ont diminué de 1,5 % par an dans la dernière décennie, avec un recul de 3 % en 2019. Cette baisse est notamment due à la diminution des émissions du secteur de l’électricité (près de 15%, grâce au remplacement progressif de l’électricité produite à partir du charbon).
Bien que son taux d’émissions de GES par habitant soit l’un des plus faibles, l’Inde se place à la 4e place des plus grands émetteurs, avec près de 7 % des émissions mondiales de GES. En 2019, les émissions du pays ont augmenté de 1,4 %, soit moins que la moyenne de 3,3 % d’augmentation par an dans la dernière décennie. A l’instar de la Chine, la croissance économique rapide du pays a entrainé une forte progression de ses émissions de GES. Néanmoins, l’Inde s’est engagée à se tourner vers les énergies renouvelables.
A la 5e place des émissions mondiales, la Russie émet près de 5 % des émissions mondiales. Les difficultés économiques et la récession qui ont suivi l’effondrement de l’URSS ont fait chuter ses émissions de GES. En 2003, son niveau d’émission était inférieur de 30 % à celui de 1990. Cependant, ce pays doté de terres rares s’appuie largement sur l’exploitation de ses ressources en gaz et pétrole, provoquant le rejet d’une grande quantité de CO2. Ces dernières années, la Russie a constaté directement les effets du changement climatique, notamment la fonte du permafrost et de nombreux feux de forêt. Elle a par ailleurs rejoint l’accord de Paris en 2019.
Représentant 2,7 % des émissions mondiales, le Japon connait une baisse de ses émissions depuis 2013. Cette réduction tient essentiellement à une augmentation des énergies renouvelables et au redémarrage des centrales nucléaires.
Les engagements de réduction des émissions
Les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre ont un rôle important dans la réalisation des objectifs climatiques internationaux, car ils déterminent en grande partie les tendances mondiales en matière d’émissions. Tous signataires de l’accord de Paris de 2015, les pays du G20 devraient collectivement être en mesure de respecter leurs premiers engagements pour 2020, d’après les estimations prenant en compte les émissions jusqu’à 2019.
Les Contributions déterminées au niveau national (CDN) sont au cœur de l’Accord de Paris. Elles détaillent les actions que chaque partie prévoit de réaliser à l’horizon 2030. Elles fonctionnent en cycles de 5 ans, avec des actions de plus en plus ambitieuses. Après le premier cycle, les parties devaient soumettent leur plan d’action avant la fin de 2020.
L’Union européenne s’était fixé, dans le cadre du Paquet 2020, un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux niveaux de 1990. Or cette réduction avait déjà atteint 21 % en 2018 selon Eurostat, permettant à l’UE de respecter ses engagements.
L’Union européenne a par ailleurs récemment inscrit, dans sa contribution pour l’Accord de Paris, un objectif de réduction de ses émissions d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, au-delà de l’objectif précédent de 40 %.
Mais ce nouveau seuil semble pour le moment difficile à atteindre. En raison des politiques adoptées dans les domaines du climat, de l’énergie et du transport, les émissions de l’UE 27 peuvent diminuer d’environ 45 % d’ici 2030, selon le rapport du PNUE. Mais les efforts exigés dans le cadre du Pacte vert et du plan de relance européen pourraient lui permettre d’aller plus loin.
Les Etats-Unis, en revanche, ne devraient pas atteindre les objectifs fixés lors de la signature de l’Accord de Paris. En raison de leur retrait, décidé par Donald Trump et effectif en 2019, le pays n’a pas encore adopté de CDN officielle. Et la remise en cause de nombreuses mesures environnementales sous la précédente administration n’ont fait qu’augmenter son retard. Les Etats-Unis ont cependant fait leur retour dans l’Accord de Paris sous la présidence de Joe Biden, et leur contribution devrait être fixée courant 2021.
3 commentaires
Je pense que pour être à l’abris du danger que causent les gaz à effet de serre relatif au réchauffement climatique surtout dans les pays dits développés, l’Afrique Subsaharienne a intérêt à développer et à exploiter à grande échelle et souverainement toutes les ressources énergétiques renouvelables que Dieu lui octroyées naturellement et durablement à dessein dès la Fondation du monde.
Erratum : lire dans mon commentaire précédent en lieu et place de •
J’ignore la religion majoritaire des Croates mais nos 27 ne sont pas assez stables que pour prendre qui que ce soit de plus. Benelux, puis les ACEC avaient une culture proche, c’est nécessaire. Les immigrés viennent chercher notre équilibre , pas le rendre identique aux leur qui ne fonctionne pas ! Nous sommes d’une culture « judéochrétienne » quasi non pratiquant mais ayant +/- la même éducation. J’ai été frappée de voir , lors de l’arrivée des Syriens que les catholiques ( non chrétiens) les arméniens, araméiens, ou les éthiopiens ortodoxes , les américains du sud s’intégraient en 1an, parlaient un peu une de nos langues et trouvaient un travail. Zéro avec les différents types de musulmans ( 10 Ans, 30 ans après merci les paraboles TV). Comment est-ce possible ? Respectons notre identité culturelle sinon ce ne sera plus crédible et la population ne suivra plus. C’est déjà limite . Trop de pays de l’est.