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Alimentation : pourquoi un label bio européen ?

Depuis 2010, le label “Eurofeuille” permet aux consommateurs européens d’identifier plus facilement les produits bio.

Le label "Eurofeuille" figure sur les emballages des produits répondant au cahier des charges depuis 2010
Le label “Eurofeuille” figure sur les emballages des produits répondant à son cahier des charges depuis 2010 - Crédits : Dati Bendo / Commission européenne

Si la consommation des produits issus de l’agriculture biologique a été victime de l’inflation, ceux-ci s’étaient peu à peu imposé dans les habitudes des Européens. En un peu plus de 13 ans, la valeur de leur vente avait plus que doublé sur le Vieux Continent, passant de 18 milliards d’euros en 2009 à 45,1 milliards d’euros en 2022. Cette année-là, les consommateurs avaient en moyenne dépensé 102 euros par personne pour des produits bio. Mais de manière très inégale : les Danois y avaient consacré 365 euros en moyenne, contre seulement 2 euros pour les Roumains ou les Portugais.

Un label commun

Pour répondre à cette demande et s’y retrouver plus facilement, les Européens disposent depuis 2010 d’un label européen : l’Eurofeuille. Il certifie que les produits sont conformes à la réglementation européenne en matière d’agriculture bio, qu’ils soient produits ou non sur le continent. Il garantit ainsi que certaines exigences strictes en matière de production, de traitement, de transport et de stockage sont respectées. 

En plus du logo (ci-dessus) doivent figurer également un code correspondant à l’organisme certificateur ainsi que le lieu de production (UE / non UE).

Pour recevoir le label, un produit doit être 100 % bio. Si ce dernier est transformé, il doit alors contenir au moins 95 % d’ingrédients bio, les 5 % restants devant eux aussi respecter certaines conditions. Aussi, l’agriculture bio n’utilise pas d’organismes génétiquement modifiés (OGM) et limite les engrais artificiels ainsi que les pesticides chimiques.

Depuis son lancement en 2010, ce label s’est peu à peu fait connaître auprès des consommateurs européens. Selon les résultats d’un Eurobaromètre (sondage à l’échelle de l’UE) publié en 2022, 61 % d’entre eux affirment connaître le logo, contre 27 % en 2017.

Des exigences revues à la hausse

Entrée en vigueur au 1er janvier 2022, une révision de la législation est venue revoir le cahier des charges à la hausse. Au-delà d’un durcissement des contrôles sur les importations, de nouvelles mesures visent à éviter la contamination des cultures bio par des pesticides chimiques ou des engrais synthétiques.

Le texte allonge par ailleurs la liste des produits couverts par le règlement européen : s’y ajoutent les lapins, les cervidés, les huiles essentielles ou encore le sel.

Eurofeuille / AB : quelles différences ?

Sur certains produits, il n’est pas rare de voir deux logos différents : l’Eurofeuille européen et le label AB (pour agriculture biologique). Pour autant, il n’existe plus aucune différence entre les deux depuis 2009.

Le second a été mis en place par le ministère de l’Agriculture dès 1985. A l’image des autres labels nationaux, il est depuis 2009 aligné sur le cahier des charges européen. Il n’est donc plus obligatoire sur les emballages mais continue parfois d’y figurer, compte tenu de sa forte notoriété.

Surfaces agricoles bio : de 10 à 25 % d’ici 2030 ?

A côté de la consommation, le bio occupe de plus en plus de terres cultivées : 9,9 % des surfaces agricoles y étaient consacrés en 2021, contre 5,1 % en 2010. Là encore, les Etats membres affichent d’importantes différences. Si l’Autriche frôle les 26 % de terres agricoles bio, Malte dépasse péniblement les 0,6 %. Avec 9,7 %, la France se situe très légèrement en dessous de la moyenne européenne.

Avec son plan d’action adopté en 2021, L’Union européenne entend par ailleurs faire grimper ce chiffre à 25 % à l’horizon 2030. Chaque Etat membre a ainsi dû présenter dans un document intitulé “plan stratégique national” ses efforts pour contribuer à cet objectif européen. Mais ces mesures au niveau national pourraient ne pas suffire. 

En l’absence de modifications substantielles des mesures et des budgets lors des éventuelles révisions annuelles des plans stratégiques de la PAC, il est peu probable que ces plans permettent d’atteindre l’objectif global de 25 % de terres cultivées en agriculture biologique en Europe d’ici à 2030″, estime un rapport publié conjointement par l’Institut de recherche en agriculture biologique FiBL et IFOAM - Organics International.

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