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Otan : pour une majorité de pays européens, les dépenses militaires atteindraient au moins 2 % du PIB en 2024

Une majorité des Etats membres de l’Alliance, dont la France et l’Allemagne, devraient remplir leur objectif de dépenses militaires dès cette année. Une information fournie par le secrétaire général de l’Otan, quelques jours après les menaces de désengagement américain proférées par Donald Trump.

Ancien Premier ministre de Norvège, Jens Stoltenberg est secrétaire général de l'Otan depuis 2014 - Crédits : Otan
Ancien Premier ministre de Norvège, Jens Stoltenberg est secrétaire général de l’Otan depuis 2014 - Crédits : Otan

L’Otan, cette alliance de fer entre l’Amérique du Nord et l’Europe, survivra-t-elle à l’éventuelle réélection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, en novembre ?”, s’interrogeait hier soir Libération. Pour le quotidien français comme pour beaucoup d’autres, le doute est permis. “Comme en 2016, le spectre d’un désengagement plus ou moins prononcé des Etats-Unis au sein de l’Otan fait surface”, explique Le Point.

En cause, les propos tenus par l’ancien président américain samedi 10 février, lors d’un rassemblement en Caroline du Sud dans le cadre de sa campagne présidentielle, qui ont “affolé le Vieux Continent”, poursuit l’hebdomadaire. “Je ne vous protégerai pas”, aurait auparavant répondu l’homme d’affaires à un dirigeant européen lui ayant demandé “si les Etats-Unis le protégeraient de la Russie”.

Donald Trump est même allé jusqu’à “encourager la Russie ‘à faire tout ce qu’elle veut’ ” à l’égard d’un Etat qui ne dépenserait pas suffisamment pour sa défense, complète Politico. “Une menace dirigée notamment contre les pays membres de l’Alliance atlantique qui ne consacrent pas 2 % de leur PIB à leurs dépenses militaires”, ajoute Le Point.

“Douche froide” pour l’UE

Pour Le Figaro, qui voit dans les propos de Donald Trump une forme de “chantage aux Européens”, “cette déclaration remet en cause le principe de défense collective prévu par l’article 5 de l’Alliance atlantique, qui veut qu’une ‘attaque armée contre un ou plusieurs membres en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque contre tous’ “.

Même si Trump a depuis longtemps l’habitude des sorties provocatrices, et si son hostilité à l’Otan est connue, c’est la première fois qu’il annonce de façon aussi explicite ses intentions vis-à-vis de la plus ancienne alliance extérieure américaine”, s’inquiète le journal.

Dans le contexte de l’invasion russe en Ukraine entamée en février 2022 et des menaces croissantes que fait planer le Kremlin sur le Vieux Continent, les Etats européens sont les premiers à s’inquiéter de la déclaration de celui qui pourrait revenir à la tête de la première puissance mondiale. Des propos qui “ont fait l’effet d’une ‘douche froide’ pour l’Union européenne, comme l’a dit le Premier ministre polonais Donald Tusk”, rapporte Euronews.

Et pour cause : l’Organisation du traité de l’Atlantique nord compte aujourd’hui 31 membres, dont 22 sont également membres de l’Union européenne. En y ajoutant le Royaume-Uni, l’Albanie, le Monténégro, l’Islande, la Turquie, la Norvège et la Macédoine du Nord, ce sont ainsi 29 Etats du continent européen qui composent cette alliance aux côtés des Etats-Unis et du Canada.

Une majorité d’Etats membres dans les clous en 2024

Avec ces déclarations de Donald Trump, “c’est donc toute la crédibilité de l’Alliance atlantique qui s’effondre, celle-ci reposant sur la certitude absolue pour l’agresseur de se retrouver face à 31 pays pesant 60 % des dépenses militaires mondiales s’il lui venait à l’idée de pénétrer sur le territoire de l’Alliance”, explique Libération. “Pour Moscou, le message envoyé par Trump est d’une parfaite limpidité : si elle parvient à en finir avec l’Ukraine, elle pourra continuer à se servir en Europe”, alerte le quotidien.

Rapidement, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan, est monté au front. “Les alliés européens et le Canada ont ajouté plus de 600 milliards de dollars à leurs dépenses de défense, depuis l’engagement pris en 2014 de porter celles-ci à 2 % du PIB”, a-t-il déclaré ce mercredi 14 février lors d’une conférence de presse en marge d’une réunion des ministres de la Défense de l’Alliance [Les Echos]. “L’an dernier, leurs dépenses ont enregistré une croissance sans précédent de 11 % et je m’attends à ce que 18 alliés, soit une majorité, consacrent 2 % de leur PIB à la défense cette année”, a-t-il ajouté.

Signe d’une accélération notable des investissements, seuls 11 pays avaient atteint cet objectif l’an passé, et trois seulement il y a dix ans”, note Le Parisien. Ainsi, pour la première fois en 2024, “les dépenses de défense des pays européens de l’alliance prises collectivement atteindront 2 % de leur PIB total”, soit 380 milliards d’euros sur l’année, contre 1,85 % en 2023, rapporte Le Grand Continent.

L’Allemagne, en particulier, va atteindre l’objectif de 2 % du PIB pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide, avec un budget estimé à 71,8 milliards d’euros”, indique L’Indépendant. Quant à la France, le ministre de la Défense Sébastien Lecornu a déclaré ce jeudi matin qu’elle atteindrait également “en 2024 l’objectif de 2 % du PIB en dépenses militaires”, ajoute L’Express. Un objectif initialement prévu à horizon 2025, rappelle Le Parisien, ajoutant que “Paris a décidé de doubler son budget militaire d’ici à 2030 par rapport à 2019, prévoyant d’injecter 413 milliards d’euros à son budget d’ici la fin de la décennie.”

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