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Transition écologique : en Normandie, l’éolien en mer soutenu par l’Union européenne

Au large du Calvados, les travaux d’un parc éolien en mer destiné à couvrir 90 % des besoins en électricité des habitants du département ont débuté fin février. Financé en partie par la Banque européenne d’investissement, ce chantier, de même que d’autres projets initiés, fait espérer à la France un rattrapage de son retard en matière d’énergie éolienne en mer.

La Commission européenne souhaite une multiplication par 25 de la capacité de production énergétique, d'ici à 2050, des éoliennes en mer dans l'Union européenne - Crédits : TebNad / iStock
La Commission européenne souhaite une multiplication par 25 de la capacité de production énergétique, d’ici à 2050, des éoliennes en mer dans l’Union européenne - Crédits : TebNad / iStock

2 225 pour le Royaume-Uni, 1 469 pour l’Allemagne, 559 pour le Danemark, 1 pour la France. Que représentent ces chiffres ? Le nombre d’éoliennes en mer posées par pays fin 2019. Une pour la France, une, alors que notre pays possède le plus grand gisement d’énergie éolienne en mer de l’Union européenne”, déplorait en novembre dernier la ministre de la Mer Annick Girardin dans une tribune publiée par le Journal du dimanche. Face à cette “révolution pour la transition écologique à l’échelle planétaire” que représente l’éolien en mer, la France ne doit pas rater le coche, prévient la ministre, qui souhaite que 25 % de la production énergétique du pays en proviennent à l’horizon 2050.

Ce retard devrait cependant être, au moins en partie, rattrapé dans les années à venir. Si aucun parc éolien en mer n’est encore en activité dans l’Hexagone, des travaux sont en cours de réalisation afin de concrétiser plusieurs projets. En Normandie, par exemple, trois parcs éoliens de ce type devraient être mis en service d’ici à 2024 : à Fécamp et à Dieppe-Le Tréport (Seine-Maritime) ainsi qu’à Courseulles-sur-Mer (Calvados), où le chantier a démarré le 22 février dernier.

Participation européenne

Réalisé et amené à être opéré par un consortium regroupant EDF Renouvelables, Enbridge et wpd, le futur parc éolien de Courseulles-sur-Mer comptera 64 éoliennes situées de 10 à 16 kilomètres des côtes françaises pour une capacité de 450 mégawatts, de quoi alimenter la consommation annuelle en électricité de 630 000 personnes, soit plus de 90 % de la population du Calvados.

Ces travaux, dont le coût total est estimé à deux milliards d’euros, sont en partie financés par la Banque européenne d’investissement (BEI), laquelle a ouvert une ligne de crédit de 350 millions d’euros pour le consortium responsable du projet. La banque n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’elle a déjà participé en 2020 au cofinancement du parc éolien de Fécamp, construit par le même consortium qu’à Courseulles-sur-Mer. “Ce deuxième financement d’un parc éolien en mer français dans la région Normandie confirme l’accélération de notre transformation en banque européenne du climat”, s’est félicité Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI, au moment de l’annonce du financement. 

La BEI ambitionne effectivement depuis 2019 de devenir la “Banque européenne du climat”, en ayant notamment pris la décision d’arrêter de financer les projets liés aux énergies fossiles, de même que de porter la part de ses activités en faveur de l’atténuation du changement climatique à 50 % de ses financements d’ici à 2025. Des ambitions en phase avec la stratégie générale de l’Europe à l’égard du climat mise en œuvre à travers le Pacte vert européen, lequel a pour objectif de parvenir à la neutralité climatique pour 2050. Et qui passe notamment par le déploiement des éoliennes en mer, considère la Commission européenne.

En novembre 2020, celle-ci a présenté sa stratégie de développement des énergies renouvelables en mer. Le document prévoit de multiplier par 25 la capacité de production européenne des éoliennes en mer d’ici à 2050 : de 12 gigawatts actuellement à 60 gigawatts en 2030, puis 300 pour 2050. 

Une transition écologique génératrice d’emplois

A l’heure où le “monde d’après” occupe les esprits, et en particulier la question des pertes d’emplois causées par la crise, la transition écologique pourrait apporter des réponses économiques et sociales aux interrogations qu’il engendre. Pour mener à bien la construction et la maintenance des parcs éoliens en mer, par exemple, toute une filière est et sera conduite à être impliquée au cours des décennies à venir.

Pour le projet de Courseulles-sur-Mer, la construction et l’assemblage des éoliennes mobiliseront plus de 1 000 emplois directs, notamment au Havre dans la future usine de l’entreprise espagnole Siemens Gamesa. Lorsque le site sera exploité, ce sont ensuite 100 emplois qui devront être créés au port de Caen-Ouistreham pour assurer la maintenance du parc.

Le financement du futur parc éolien en mer du Calvados marque “une nouvelle étape vers la réalisation de notre objectif de neutralité climatique d’ici à 2050 et cette opération met en évidence tout le potentiel économique des mesures en faveur de l’écologie”, estime de ce fait le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni.

Article cofinancé par l'UE, en partenariat avec l'ANCT

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