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Batterie, énergie solaire, cybersécurité… Des “académies européennes” pour former aux métiers des technologies d’avenir

Confrontée à un déficit de main-d’œuvre pour soutenir ses transitions écologique et numérique, l’Union européenne a mis en place plusieurs “académies” destinées à se doter des travailleurs compétents.

Créée en 2022, l'Académie européenne de la batterie a déjà permis la formation de 15 000 personnes dans ce secteur - Crédits : Fahroni / iStock
Créée en 2022, l’Académie européenne de la batterie a déjà permis la formation de 15 000 personnes dans ce secteur - Crédits : Fahroni / iStock

Se donner les moyens de ses ambitions. Alors que l’Union européenne a pour objectif d’atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050 et de s’adapter au mieux à la révolution numérique, se doter des compétences nécessaires constitue un enjeu crucial.

Si une multitude d’acteurs ont leur rôle à jouer en matière de formation (Etats, structures éducatives, industriels…), l’UE apporte sa pierre à l’édifice en lançant des “académies” pour les technologies d’avenir. Avec pour but la création d’un vivier de personnels compétents dans des domaines hautement stratégiques. Ces académies ne sont pas des écoles physiques mais plutôt des structures européennes permettant la création et la diffusion de formations, qui sont ensuite dispensées par des partenaires au sein des Etats membres.

En 2022, une Académie européenne de la batterie a été initiée. En février dernier, ce sont des “académies européennes pour l’industrie à zéro émission nette” qui ont été annoncées. La première sera consacrée à la filière solaire. Et en avril, une “Cyber Skills Academy”, prévue pour former des experts en cybersécurité, a été mise sur pied.

L’Académie européenne de la batterie

D’après les estimations des entreprises européennes, les besoins en matière de main-d’œuvre compétente pour l’industrie des batteries sont de 800 000 personnes d’ici à 2025. C’est ce déficit que souhaite résorber l’Académie européenne de la batterie, lancée en 2022. L’objectif est de former ou de requalifier les travailleurs amenés à évoluer dans ce secteur. Par exemple, des ouvriers de l’industrie automobile habilités à monter des moteurs thermiques pour qu’ils acquièrent des compétences dans l’assemblage de batteries.

Concrètement, l’Académie européenne de la batterie crée des contenus de formation basés sur les besoins des industriels dans ce domaine. Pour ce faire, elle travaille en étroite collaboration avec l’Alliance européenne de la batterie (initiée en 2017, celle-ci rassemble de nombreuses entreprises du secteur), les Etats membres de l’UE ainsi que les organismes éducatifs et de formation. Les contenus élaborés peuvent prendre la forme de modules en ligne, de formations en présentiel ou encore de matériels de formation. S’il revient ensuite aux Etats membres et aux organismes de formation de les utiliser à leur guise pour permettre aux travailleurs d’acquérir de nouvelles compétences, l’académie se propose cependant d’entraîner les formateurs à la transmission de ces savoirs et savoir-faire spécifiques. Un système de certification devrait par ailleurs prochainement permettre d’attester de l’apprentissage suivi par les personnes concernées.

Selon un porte-parole de la Commission européenne, à la mi-juillet, l’Académie européenne de la batterie a déjà permis le développement de “35 cours” et “la formation de 15 000 apprenants”.

2023, Année européenne des compétences

Après la jeunesse en 2022, ce sont les compétences qui sont mises à l’honneur au niveau européen cette année. Le but est notamment de promouvoir l’acquisition des compétences nécessaires à de bonnes perspectives professionnelles pour l’ensemble des citoyens de l’UE. Mais aussi particulièrement importantes pour les entreprises, dont plus de 70 % connaissent des difficultés à recruter des personnes compétentes pour les emplois proposés. Un phénomène amplifié par les transitions écologique et numérique.

Les académies européennes pour l’industrie à zéro émission nette

L’initiative a été présentée en février dernier par la Commission européenne dans le cadre du “plan industriel du Pacte vert”, destiné à soutenir l’adaptation de l’industrie à la transition écologique. Il s’agit du troisième pilier du plan, qui en compte quatre (cadre réglementaire, financements, compétences et commerce international). La création des “industries à zéro émission nette”, qui doivent servir à former les travailleurs des secteurs appelés à verdir l’industrie, apparaît en effet essentiel pour l’exécutif européen. Car selon ce dernier, 35 à 40 % des emplois pourraient être impactés par la transition écologique.

Les académies prévues par la Commission – dont la première, l’Académie solaire européenne, doit voir le jour cette année – fonctionneront sur le même modèle que celle créée pour les batteries. Avec l’élaboration de contenus de formation, en lien avec les acteurs pertinents (Etats, secteurs éducatif et de la formation, industriels), qui seront chargés de les diffuser. Des certifications pour les apprenants seront également mises en place.

La Cyber Skills Academy

Alors que le numérique est toujours plus présent dans nos sociétés, les risques dont il est porteur croissent aussi. Les cyberattaques en font partie intégrante. Ces dernières ont par ailleurs nettement augmenté en Europe depuis le début de la guerre en Ukraine, connaissant une progression de 140 %. Selon la Commission européenne, les besoins de l’UE en matière de cybersécurité s’élèvent à 883 000 personnes. 

Annoncée en avril dernier en même temps que le “Cyber Solidarity Act”, qui vise notamment la mise en place d’un “bouclier cyber” pour protéger l’Europe des menaces extérieures, la Cyber Skills Academy (l’Académie pour les compétences en matière de cybersécurité) a vocation à combler ces besoins de personnels compétents. Le but est de créer un point d’entrée unique pour rassembler les différentes initiatives en termes de formation mais aussi de financement, qu’elles proviennent des milieux académiques, des organismes de formation ou de l’industrie.

Les entreprises sont particulièrement encouragées à participer à la Cyber Skills Academy par la Commission. “Nous ne comblerons pas le déficit de compétences sans impliquer tous les acteurs”, affirme un porte-parole de l’institution, indiquant que l’exécutif européen appelle “l’industrie à prendre des engagements concrets”. A ce jour, trois grandes entreprises du numérique présentes en Europe – les sociétés américaines Microsoft, Nvidia et Cisco – se sont engagées en termes de formation dans le cadre de la Cyber Skills Academy. 

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