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Estonie : le parti de la Première ministre Kaja Kallas remporte les élections législatives

Appelés aux urnes dimanche 5 mars, les Estoniens ont largement voté en faveur du Parti de la réforme de l’actuelle Première ministre, qui obtient plus de 30 % des voix. Kaja Kallas doit désormais former un gouvernement de coalition, excluant toute alliance avec le parti d’extrême droite arrivé en deuxième position.

C’est beaucoup mieux que ce que nous attendions”, s’est félicitée la responsable estonienne Kaja Kallas (ici en novembre 2022) à l’issue des résultats - Crédits : Fanni Uusitalo / Flickr Gouvernement finlandais CC-BY-2.0

Kaja Kallas, cheffe du Parti de la réforme, a recueilli le plus grand nombre de voix […] lors des élections législatives” dimanche 5 mars, annonce le média estonien Postimees, suite à la victoire “haut la main” de la formation politique de la Première ministre [Le Monde].

Les résultats quasi-définitifs donnent en effet le parti libéral de centre droit largement en tête “avec 31,2 % des voix, devant le Parti populaire conservateur d’Estonie (EKRE), formation d’extrême droite (16 %)”, fait savoir Le Monde. Postimees précise que le Parti de la réforme obtient ainsi “trois places de plus que lors des précédentes élections” législatives en 2019.

Quatre autres partis compteront aussi des députés au Parlement estonien, ajoute Le Monde : “le Parti du centre (centre gauche) a remporté 15,3 % des voix ; Eesti 200 (libéral), 13,3 % ; le Parti social-démocrate, 9,3 % ; et Isamaa (conservateur), 8,2 %”. Le taux de participation s’est élevé à 63,5 %, d’après la commission électorale [Le Monde].

L’Ukraine en toile de fond

Les Estoniens élisent leur Parlement avec l’Ukraine en toile de fond”, analyse L’Echo. Ce vote était scruté de près par la presse européenne, la Première ministre s’étant retrouvée “au centre de l’attention” en raison de son rôle essentiel dans “la défense de l’Ukraine en Europe” [Politico]. El País abonde en ce sens, soulignant que Kaja Kallas, “45 ans, est devenue Première ministre en 2021 et s’est imposée comme l’un des plus fervents partisans européens de l’Ukraine dans cette guerre qui dure depuis un an”.

Selon Le Monde, l’aide militaire estonienne à l’Ukraine représente actuellement plus de 1 % de son PIB, “soit la contribution la plus importante de tous les pays par rapport à la taille de leur économie”. Un soutien “qui fait à la fois la fierté des Estoniens qui ont 300 km de frontières avec la Russie, mais qui crée aussi de nombreuses tensions”, constate Ouest-France.

De son côté, Mart Helme, l’un des chefs du parti d’extrême droite EKRE, a “accusé le Parti de la réforme d’avoir ‘volé’ la victoire électorale […], faisant remarquer [qu’il] menait la course lors du décompte des bulletins sur papier mais que la situation s’était inversée lors du décompte des voix électroniques”, notent Les Echos. Lors de la campagne électorale, son mouvement “a plaidé contre les livraisons supplémentaires d’armes à Kiev, affirmant que l’Estonie ne devait pas nuire à Moscou”, poursuit le journal.

Inflation

Un autre sujet de préoccupation tout au long de la campagne était la situation économique de l’Estonie, “qui enregistre l’un des taux d’inflation les plus élevés de l’UE (+18,6 % sur un an en 2022)” [Les Echos]. Pour The Guardian, les votes en faveur de l’extrême droite “reflètent les préoccupations de certains électeurs concernant l’augmentation du coût de la vie à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie”.

D’après Rein Toomla de l’Institut d’études politiques Johan-Skytte, dont les propos sont rapportés par Le Monde, “les réformistes peuvent former un gouvernement avec tous les partis à l’exception d’EKRE, car la position d’EKRE est maintenant devenue si faible qu’elle peut être facilement ignorée”. La formation d’extrême droite a perdu deux sièges “par rapport aux élections de 2019”, constate Postimees.

Coalition

Kaja Kallas “est maintenant confrontée à un deuxième défi après les résultats de dimanche : réunir une coalition majoritaire stable pour diriger l’Etat balte de 1,3 million d’habitants” [Politico], tout en refusant de s’allier avec l’extrême droite : “nous avons exclu toute coalition avec EKRE, et je maintiens mes propos comme je l’ai fait en 2019″, a souligné la Première ministre, cite Le Monde.

Par conséquent, “un rapprochement avec l’EKRE semble très improbable car le Parti de la réforme et le parti nationaliste se sont opposés à plusieurs reprises sur la politique économique et l’immigration”, décrypte Politico. L’extrême droite a notamment “milité pour ‘la protection’ des travailleurs estoniens contre l’afflux des réfugiés ukrainiens et d’autres migrants” [Le Monde].

Le président estonien dispose désormais de 14 jours pour désigner un candidat au poste de Premier ministre, “lequel aura également 14 jours pour présenter son nouveau gouvernement au Parlement pour approbation”, conclut le journal du soir.

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