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Elections législatives au Portugal : le centre droit l’emporte de justesse, l’extrême droite progresse

Dans un scrutin marqué par une très forte participation électorale dimanche 10 mars, la coalition de centre droit menée par le Parti social-démocrate (PSD) devance le Parti socialiste (PS) d’une courte tête. Le parti d’extrême droite Chega double quant à lui son score de 2022.

Le candidat victorieux de l'Alliance démocratique Luís Montenegro, ici le 4 mars 2023, a confirmé qu'il n'y aurait pas d'alliance avec le parti d'extrême-droite Chega : Crédits : Partido Social Democrata / Flickr CC BY-NC
Le candidat victorieux de l’Alliance démocratique Luís Montenegro, ici le 4 mars 2023, a confirmé qu’il n’y aurait pas d’alliance avec le parti d’extrême droite Chega - Crédits : Partido Social Democrata / Flickr CC BY-NC

Se félicitant d’une victoire “incontournable”, le candidat victorieux de l’Alliance démocratique Luís Montenegro a affirmé à l’issue du scrutin que les Portugais voulaient “un gouvernement différent, des politiques différentes, des partis renouvelés et un dialogue entre leurs dirigeants”, cite Courrier international.

La coalition de centre droit a en effet obtenu “29,49 % des voix dans un pays gouverné depuis huit ans par les socialistes”, selon des résultats partiels portant sur 98 % des votes ce matin, indique Le Figaro. Les conservateurs devancent de peu “le Parti socialiste (PS) sortant, et son candidat l’ancien ministre Pedro Nuno Santos, [qui] plafonne à 28,66 %”, poursuit le quotidien.

Les deux principales forces politiques se partagent le pouvoir depuis la révolution des Œillets, qui avait entraîné la chute de la dictature en 1974 et dont le pays célèbrera le 50e anniversaire le mois prochain.

L’extrême droite à 18 %

Loin derrière, le parti d’extrême droite Chega (“Assez”) est l’autre grand vainqueur du scrutin et renforce “son rang de troisième force politique du pays”, indique Le Point. Avec 18 % des suffrages, il obtient ainsi “plus du double de son score de 7,2 % atteint il y a deux ans”, analyse l’hebdomadaire. Son chef de file, André Ventura, “professeur de droit et ancien commentateur de football connu pour ses attaques xénophobes contre la minorité tsigane”, s’est aussitôt félicité d’un “résultat absolument historique” [Libération].

Le taux de participation, lui, “est en passe d’être parmi les plus élevés depuis des décennies, avec des électeurs venus en masse pour avoir leur mot à dire sur qui gouvernera le pays après la démission abrupte [d’] António Costa”, en novembre dernier, commente Politico. Ce dernier est en effet “cité dans une enquête pour trafic d’influence”, qui est toujours en cours et impliquerait plusieurs membres de son ancien gouvernement [Ouest-France].

La fin d’un règne

Les socialistes ont reconnu leur défaite aux premières heures de lundi, marquant la fin de huit années au pouvoir”, fait remarquer le Financial Times. Le PS est ainsi “passé d’une majorité absolue à un résultat de moins de 30 %”, souligne le chef de l’un des partis membres de la coalition de centre droit, Nuno Melo [Jornal de Noticias]. Toutefois, si “la droite démocrate l’emporte, [elle] n’augmente pas significativement le nombre de ses voix par rapport à 2022″, tempère le quotidien portugais.

De fait, Le Point note que “malgré l’assainissement des finances publiques, une croissance supérieure à la moyenne européenne et un chômage au plus bas, le bilan du gouvernement socialiste sortant a été terni par l’inflation, des dysfonctionnements dans les hôpitaux et les écoles, puis par une importante crise du logement”.

La perception de la corruption par les Portugais a également été renforcée par des scandales “à répétition” impliquant divers responsables politiques, rappelle Mediapart. Des affaires qui, pour le professeur de Science politique Antonio Costa Pinto cité par Le Figaro, expliquent en grande partie la “montée en puissance” de l’extrême droite.

“Non c’est non”

Malgré sa victoire, l’Alliance démocratique “ne serait pas en mesure de former une majorité à elle seule”, explique Ouest-France. Si “plusieurs scénarios d’alliances sont possibles sur le papier […], l’un, central a été exclu par Luis Montenegro […] : des négociations avec Chega pour briguer le soutien de l’extrême droite”, rapporte Le Figaro. Et ce malgré les appels du pied d’André Ventura, qui s’est dit “disponible” pour donner “un gouvernement stable au Portugal” dans le cadre d’une “majorité forte à droite” [Le Parisien].

De son côté, le candidat socialiste malheureux Pedro Nuno Santos a “déclaré qu’il ne tenterait pas de bloquer la tentative de Montenegro de prendre le pouvoir” [Politico]. Son directeur de campagne João Torres a toutefois affirmé que “le PS [n’était] pas un partenaire naturel de l’AD [et que] personne n’attend[ait] que nous facilitions ses budgets” [Le Figaro].

Désormais, “il appartient […] au président du Portugal, Marcelo Rebelo de Sousa, de nommer un nouveau Premier ministre, ce qu’il fera probablement après avoir consulté les partis dans les prochains jours. Le candidat choisi pourrait [alors] prendre une semaine ou deux pour tenter de former un gouvernement”, explique le Financial Times.

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