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Otan : l’adhésion de la Suède entre les mains du Parlement turc

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a soumis, lundi 23 octobre, la ratification de l’intégration de la Suède à l’Alliance atlantique aux députés. Avec la Hongrie, la Turquie est le dernier pays à devoir donner son accord.

Neuvième armée d'Europe, la Suède pourrait bientôt rejoindre l'Alliance atlantique après l'accord de la Turquie
Neuvième armée d’Europe, la Suède pourrait bientôt rejoindre l’Alliance atlantique après l’accord de la Turquie - Crédits : AYImages / iStock

C’est “après plus d’un an de blocage” que “le président turc Recep Tayyip Erdoğan a donné son feu vert à l’adhésion de la Suède à l’Otan”, lundi 23 octobre [RFI].

En mai 2022, la Finlande et la Suède avaient présenté leurs candidatures à l’Alliance atlantique. Tandis que la première a été acceptée en avril 2023, la seconde “a été bloquée par la Turquie”, rappelle CNN. Les deux pays nordiques avaient “abandonné des décennies de neutralité […] après l’invasion russe de l’Ukraine”, ajoute Euronews.

Il revient maintenant à la commission des relations extérieures du Parlement turc de se prononcer sur l’entrée de la Suède dans l’Otan, puis à l’ensemble de députés. Leur approbation est “considérée comme probable”, selon la chaîne allemande ZDF.

Un blocage d’un an et demi

Par sa décision, la Turquie met fin à “17 mois de blocage”, note RFI. Les points d’achoppement étaient nombreux, constate Le Devoir : la Turquie reproche à la Suède sa “mansuétude présumée envers les militants kurdes réfugiés sur leur sol et réclame l’extradition de dizaines d’entre eux”. Ces derniers mois, Ankara a également mis “la pression sur la Suède pour qu’elle prenne des mesures contre les profanations de Coran” sur son sol, poursuit le quotidien québécois. En outre, Recep Tayyip Erdoğan a accusé le pays “d’héberger des personnes associées à une tentative de coup d’Etat en Turquie en 2016″, rapporte CNN.

La Turquie a aussi mis sous pression les Etats-Unis : “depuis des semaines, [Recep Tayyip] Erdoğan [affirmait] aussi que tout dépendrait de ‘certaines concessions de Washington’ ” [Euronews]. Le président turc exigeait la vente de “chasseurs à réaction F-16 en échange de sa signature”, précise le Süddeutsche Zeitung. Une requête à laquelle le Congrès américain a depuis répondu favorablement. 

Le Süddeutsche Zeitung prévient toutefois qu’on “ne sait pas exactement à quelle vitesse la ratification aura lieu”. En effet, la position réelle du chef d’Etat turc est floue : “personne ne sait s’il a réellement approuvé l’adhésion de la Suède ou s’il laisse la possibilité à son projet d’échouer au Parlement”, commente le quotidien allemand.

Des réactions enthousiastes

Le Secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a cependant dit “espérer accueillir ‘très bientôt’ la Suède au sein de l’Alliance atlantique, une adhésion qui la rendra selon lui ‘plus forte et plus sûre’ “, relate Euronews. Il a même planifié “une réunion des ministres des Affaires étrangères les 28 et 29 novembre”, selon ZDF. Ce qui a conduit le média à titrer “la Suède devrait rejoindre l’Otan fin novembre”.

Les Etats-Unis ont aussi “salué” la nouvelle : “nous attendons avec impatience que ce projet de loi soit examiné par le parlement turc” a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Matt Miller, cité par CNN.

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson s’est quant à lui félicité d’une “bonne nouvelle”, fait savoir Euronews. “Nous sommes impatients de devenir membre de l’Otan”, a même réagi son bureau [Euractiv]. Ces réactions enthousiastes contrastent avec “l’humiliante attente dans l’antichambre de l’Otan toute l’année”, certains ayant même voulu retirer la demande suédoise “pour éviter une humiliation supplémentaire”, d’après le Süddeutsche Zeitung.

La Hongrie souffle le chaud et le froid

Après la décision turque, “seule la Hongrie fait encore obstacle à l’adhésion de Stockholm”, constate Euractiv. Le pays a accusé la Suède “de s’ingérer dans les affaires du pays et d’y critiquer la démocratie”, précise le média. D’ailleurs, “l’Otan n’a pris aucune mesure de médiation à ce jour, se concentrant plutôt sur la situation avec Ankara” [Euractiv].

Pourtant, la Hongrie “a assuré à plusieurs reprises qu’elle ne voulait pas retarder le processus et qu’elle ne voulait pas être le dernier pays à ratifier”, Viktor Orbán ayant même présenté le projet de ratification d’adhésion au parlement l’année dernière, souligne ZDF. Le pays souffle donc “le chaud et le froid ces derniers mois” [RFI]. Ce mardi, deux partis d’opposition ont exigé de mettre la ratification à l’ordre du jour “le plus rapidement possible”, note ZDF.

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