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Migrations : l’Union européenne propose une aide de plus d’un milliard d’euros à la Tunisie

En visite à Tunis dimanche 11 juin, Ursula von der Leyen a présenté un plan visant à renforcer la coopération entre l’Union européenne et la Tunisie. La gestion des flux migratoires y occupe une bonne place.

"Il est de notre intérêt commun de renforcer notre relation et d'investir dans la stabilité et la prospérité, c'est pour cela que nous sommes là", a déclaré Ursula von der Leyen. Ici : Mark Rutte, Ursula von der Leyen, Kais Saied et Giorgia Meloni - Crédits : Nicolas Fauqué / Commission européenne.
De gauche à droite : le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président tunisien Kaïs Saïed et la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni - Crédits : Nicolas Fauqué / Commission européenne

Dimanche 11 juin, un trio composé de “la présidente du Conseil des ministres italien Giorgia Meloni, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le premier ministre néerlandais Mark Rutte” [La Presse Tunisie] s’est rendu à Tunis dans l’optique d’un “ ‘renforcement du partenariat’ avec la Tunisie” [Les Echos].

Les trois représentants “ont été accueillis par la Première ministre tunisienne, Najla Bouden, puis ont rencontré le président, Kaïs Saïed”, précise La Tribune. L’objectif déclaré de l’UE était de revenir “avec un accord en poche, en vue du prochain Conseil européen” des 29 et 30 juin [La Stampa].

Le partenaire européen est déterminé à consolider les relations économiques, notamment en octroyant une ‘aide financière globale’ ” à la Tunisie, indique L’Echo. L’UE a ainsi proposé un financement “à long terme pouvant atteindre 900 millions d’euros et une aide immédiate supplémentaire de 150 millions d’euros” [France 24].

Un soutien non négligeable pour ce pays, “étranglé financièrement par une dette d’environ 80 % de son PIB [et qui] ne peut plus emprunter à l’étranger, ce qui entraîne des pénuries récurrentes de certains produits de base” [Les Echos]. D’autant que “la note de la Tunisie est passée de CCC+ à CCC-, une dégradation annoncée le 9 juin par l’agence de notation Fitch Ratings” [Courrier international].

Migration

Concrètement, le plan européen comporterait “ ‘cinq piliers’ : le développement économique de la Tunisie, l’investissement et le commerce, le chapitre sur l’énergie, l’engagement de la Tunisie contre la migration irrégulière et l’admission de la Tunisie au programme Erasmus+” [La Stampa].

Mais “derrière les enjeux économiques, les Européens cherchent avant tout à s’assurer que la Tunisie continue de lutter contre l’immigration illégale vers le Vieux Continent” [La Tribune]. En mer Méditerranée centrale, “51 215 migrants ont transité en direction de l’Italie depuis le début de l’année”, dont “26 000 sont partis des côtes tunisiennes” [La Croix].

La question migratoire étant au “cœur des préoccupations de l’UE”, la Commission a annoncé “le déblocage de 105 millions d’euros pour lutter contre les passeurs [et] investir dans le contrôle maritime des frontières par les Tunisiens”, afin notamment d’équiper les garde-côtes, d’effectuer des opérations de sauvetage en mer et de rapatrier les migrants clandestins [Le Monde].

Pour La Croix, cette approche “est quelque peu différente” de l’accord UE-Turquie de 2016, qui vise déjà “à maitriser les arrivées en Europe”. Elle s’insère en effet dans le contexte d’un accord obtenu jeudi 8 juin entre Etats membres, lequel “prévoit notamment le renvoi des demandeurs [d’asile] déboutés vers leur pays d’origine ou vers un pays de transit considéré comme ‘sûr’ ” [La Tribune].

Chantage vertueux ?

Initiée “sous la pression de l’Italie, très inquiète de l’augmentation du nombre de migrants et de réfugiés débarquant sur son sol”, la démarche suscite néanmoins son lot de critiques [Le Monde]. “Les Occidentaux exercent-il un chantage vertueux sur Saïed ou est-ce l’inverse ?” s’interroge par exemple La Stampa, reprise par Courrier international. Car “confier la gestion migratoire aux pays du sud de la Méditerranée peut revenir à leur laisser un levier de chantage, lorsque les relations se crispent. Le Maroc comme la Turquie en ont déjà joué”, rappelle La Croix.

Surtout, après la transition démocratique née des printemps arabes, le pays est de nouveau en proie à une dérive autoritaire. “Le président Kaïs Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs à l’été 2022, ordonnant la dissolution du Parlement et multipliant les arrestations d’opposants” [France info].

Depuis son coup de force, ce dernier “démantèle les garanties institutionnelles pour les droits humains, prend pour cible des grandes voix dissidentes, qui font l’objet d’arrestations arbitraires”, poursuit L’Echo. Et contrairement aux précédents accords avec l’UE, le nouveau “ ‘package’ proposé à la Tunisie ne [contient] plus […] un soutien à la transition démocratique” [La Croix].

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