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La Finlande et la Suède veulent sortir de leur neutralité et rejoindre l’Otan

Conséquence directe de la guerre en Ukraine, les gouvernements des deux pays scandinaves ont conjointement fait savoir dimanche 15 mai leur volonté d’adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan). Pour ces deux pays proches de la Russie, cette décision représente un tournant géopolitique majeur.

Les Premières ministres suédoise (Magdalena Andersson) et finlandaise (Sanna Marin) affichent une certaine unité depuis le début de la guerre en Ukraine - Crédits : Finnish Government / Flickr CC BY 2.0
Les Premières ministres suédoise (Magdalena Andersson) et finlandaise (Sanna Marin) affichent une certaine unité depuis le début de la guerre en Ukraine, ici en mars dernier - Crédits : Finnish Government / Flickr CC BY 2.0

Les gouvernements suédois et finlandais, qui veulent entrer de concert dans l’Otan, ont affiché une coordination presque parfaite”, décrit Le Figaro. En effet, “la Finlande a présenté, dimanche 15 mai, sa candidature à l’Organisation” et “dans la foulée, le parti au pouvoir en Suède a émis le [même] souhait”, relate Le Monde.  

Pour ces deux Etats membres de l’Union européenne, qui partagent une grande proximité géographique avec la Russie, “c’est un bouleversement stratégique majeur, qui les éloigne de leur neutralité longtemps affichée”, et un “changement décidé malgré lui par Vladimir Poutine”, note Ouest-France.

Une nouvelle ère s’ouvre

C’est un jour historique. Une nouvelle ère s’ouvre”, a affirmé le président finlandais Sauli Niinistö ce dimanche 15 mai, aux côtés de la Première ministre Sanna Marin [BFM TV]. Ainsi, “après des décennies de non-alignement militaire”, Helsinki affiche sa volonté de rejoindre l’Alliance atlantique ; de même pour Stockholm, pourtant “adepte d’une politique de neutralité vieille de deux siècles”, souligne France info.

Pour le journal Les Echos, ces décisions marquent “la fin d’une politique scandinave”. Pour rappel, “à la fin des années 1940, l’Union soviétique n’avait ni envahi ni satellisé la Finlande, mais avait obtenu en contrepartie […] que ce pays soit strictement neutre”, expliquait jeudi dernier François Heisbourg, expert en géopolitique [Ouest-France]. La Suède, quant à elle, “va rompre avec […] une politique théorisée par la très grande majorité de ses leaders politiques” [Les Echos].

Politico rappelle également que, pas plus tard que début mars, “la Première ministre suédoise [Magdalena] Andersson déclarait que l’adhésion à l’Alliance déstabiliserait la sécurité régionale”. Au mois de janvier, son homologue finlandaise Sanna Marin disait “qu’elle ne s’attendait pas à ce que [son pays] adhère à l’Alliance au cours de son mandat” [Politico].

Les implications de ces candidatures

L’Alliance atlantique s’apprête “à accueillir deux recrues de choix” puisqu’elles contribueront “à la défense des frontières septentrionales de l’Otan dans une zone stratégique - l’Arctique et la Baltique - et avec des forces armées en plein renouveau”, note Le Figaro. De plus, il s’agira pour l’organisation militaire du “premier élargissement à des pays qui n’appartenaient pas au Pacte de Varsovie depuis l’intégration de l’Espagne en 1982″, précisent Les Echos.

En outre, comme pour tous les Etats membres, Finlandais et Suédois “souhaitent bénéficier de l’article 5 du traité de l’Otan, pierre angulaire de l’Alliance qui stipule qu’une attaque contre l’un des signataires est une attaque contre tous” [Ouest-France]. D’ailleurs, “durant la période transitoire entre la candidature et l’adhésion, qui dure plusieurs mois, l’Otan s’est dite prête à renforcer les ‘garanties de sécurité’ [des deux pays], notamment en renforçant la présence otanienne”, nous apprend Le Monde.

Alors que le Kremlin a justifié son invasion de l’Ukraine par le risque d’extension de l’Otan à ses portes, une adhésion [d’Helsinki] rallonge de quelque 1 300 kilomètres la frontière entre la Russie et l’Alliance”, ajoute le quotidien. Le président Vladimir Poutine a signifié à son homologue finlandais qu’un renoncement à son non-alignement “serait une erreur, puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande”, rapportent Les Echos. Dans la nuit de vendredi à samedi, Moscou a cessé “ses exportations d’électricité vers la Finlande” et “menacé de prendre des mesures ‘technico-militaires’ en représailles” [Les Echos].

La procédure d’adhésion à l’Otan

Helsinki et Stockholm vont “désormais devoir se plier à un examen contraignant” [BFM TV]. “Une fois la décision prise par un pays tiers d’adhérer, les membres de l’Otan doivent accepter à l’unanimité de l’inviter à les rejoindre”, détaille la chaîne. A ce sujet, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg “s’est dit ‘confiant’ dans la possibilité pour les pays membres de l’Alliance de trouver un compromis avec la Turquie, dont le président Erdoğan avait subitement affiché son hostilité à une adhésion suédo-finlandaise” [Le Monde]. Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est lui aussi montré “confiant dans un consensus” prochain entre les 30 pays membres de l’Otan [Les Echos].

Pour y adhérer,“le pays candidat doit respecter les valeurs énoncées dans le traité de l’Atlantique nord” : “un système politique démocratique fonctionnel”, “s’engager à régler les conflits de manière pacifique”, “être capable et désireux d’apporter une contribution militaire aux opérations de l’Otan”, liste France info. Ensuite, les deux Etats devront adresser “une lettre d’intention” au secrétaire général de l’Alliance et ratifier le “protocole d’adhésion par chacun des Etats membres de l’Otan” [BFM TV]. “Le processus a pris [seulement] une année pour le 30e membre, la Macédoine du Nord”, en 2020 [BFM TV].

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