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En Centre-Val de Loire, l’Union européenne investit dans des projets d’entreprises innovantes

Béton, verre et santé… Quels sont les points communs entre ces différents secteurs d’activité ? Des entreprises qui misent sur l’innovation et renforcent le tissu économique local de la région Centre-Val de Loire. Pour ce faire, elles ont pu compter sur un soutien financier conséquent de l’Union européenne.

Installée à Orléans, la start-up Janasense développe une solution digitale consistant à placer des capteurs chez les personnes âgées afin d'identifier tout comportement s'écartant de leur routine quotidienne, et d'ainsi anticiper les risques et d'en alerter leurs aidants (photo d'illustration) - Crédits : Prostock-Studio / iStock
Installée à Orléans, la start-up Janasense développe une solution digitale consistant à placer des capteurs chez les personnes âgées afin d’identifier tout comportement s’écartant de leur routine quotidienne, et d’ainsi anticiper les risques pour leur santé et d’en alerter leurs aidants (photo d’illustration) - Crédits : Prostock-Studio / iStock 

En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées”, affirmait au milieu des années 1970 une publicité restée dans les mémoires. Un slogan que trois entreprises de la région Centre-Val de Loire ont repris à leur compte depuis quelques années puisqu’elles rivalisent d’innovations, pour se maintenir ou s’insérer dans une économie toujours plus concurrentielle.

Que ce soit une société spécialiste du béton décoratif, une miroiterie centenaire ou encore une start-up œuvrant dans le domaine du suivi médical numérique, ces sociétés se sont résolument engagées dans la modernité, notamment grâce à un important soutien financier de l’Union européenne.

Un béton allégé pour de meilleures performances économiques et environnementales

Située à Mazières-de-Touraine en Indre-et-Loire, la société Weser fabrique et commercialise des éléments décoratifs en béton préfabriqué destinés à orner habitations et jardins. En 2016, un projet d’ampleur est lancé. L’objectif ? Diminuer de 30 % le poids des produits en béton de grandes dimensions élaborés par Weser.

En commercialisant des produits plus légers, l’entreprise améliore son efficacité, réduit ses coûts et diminue au passage le bilan carbone des marchandises (par l’utilisation de moins de sable et de ciments), de même que celui de leur transport (variable en fonction de leur poids). Outre les gains environnementaux et financiers, ce béton plus léger limite aussi les risques d’accidents du travail et les troubles musculosquelettiques qui touchent parfois les salariés. Le projet a requis 1,15 million d’euros euros d’investissements sur trois ans et demi, avec une participation de l’UE via le programme Fonds européen de développement régional (FEDER) s’élevant à 426 000 euros.

Pour parvenir aux résultats escomptés, la société a non seulement fait appel à ses équipes R&D et techniques internes, mais également à l’Institut de recherche sur les céramiques de l’Université de Limoges (alors nommé laboratoire Science des procédés céramiques et de traitements de surface), avec qui elle codéveloppe des bétons constitués de matières allégeantes comme de la pierre ponce, des billes de verre expansé ou encore des plumes.

Si les attentes étaient fortes, la recherche n’a pas permis de toutes les contenter. Le béton allégé s’est révélé économiquement non viable. Cependant, des appuis à pose simplifiée (utilisés pour poser des fenêtres, par exemple), 30 % plus légers que les appuis classiques, ont pu être commercialisés. En termes de résultats économiques, le projet n’a pas créé d’emploi mais bien permis à l’entreprise de conquérir de nouveaux marchés et de renforcer son positionnement concurrentiel. Enfin, le bilan carbone de Weser s’est significativement amélioré, grâce à une baisse de l’usage du sable et des ciments et du poids et de l’épaisseur des éléments produits.

Un four de trempe pour muscler la production d’une miroiterie

Lorsque Daniel Béquet rachète en 2017 l’entreprise Mouton Esmard à Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loire), qui a fêté son centenaire en 2020, celle-ci ne compte que sept employés. Quatre ans plus tard, ils sont 28 et le chiffre d’affaires a été quadruplé, faisait savoir en mai dernier L’Echo républicain. Une success story qui s’est construite autour d’un savoir-faire artisanal unique doublé d’outils de production modernisés.

Interrogé par L’Echo républicain, Daniel Béquet se souvient avoir vu lors de son premier déplacement à Saint-Lubin-des-Joncherets “qu’il y avait un très gros potentiel et que la place n’était pas optimisée” et avoir “vite compris [qu’il avait] de la place pour stocker les machines. Il a ensuite obtenu l’appui de clients dans l’acquisition de nouvelles machines. Des investissements qui lui ont permis d’accroître la production et de diversifier sa clientèle, comprenant notamment des grands noms de l’hôtellerie parisienne, tels que le Plaza Athénée ou encore le Ritz, rapporte le quotidien régional dans son reportage.

Parmi les investissements réalisés se trouvent l’achat d’un four de trempe en 2019, permettant à l’entreprise d’internaliser la trempe du verre. Sur les 374 000 euros investis, 112 000 l’ont été par le FEDER. Avant cette opération, une personne et un camion devaient être affectés trois jours par semaine à la gestion de la trempe, sous-traitée à 100 kilomètres dans la région parisienne. Depuis, la société a considérablement pu réduire ses délais de livraison, et a constaté une hausse des demandes et de ses ventes. Une secrétaire commerciale ainsi qu’un façonnier machine ont par ailleurs pu être embauchés. D’ici à la fin 2022, huit nouveaux postes pourraient être créés.

Le sommeil de personnes vulnérables étudié par une start-up pour un meilleur suivi médical

Janasense, c’est le nom d’une start-up créée par Mickaël Alves en 2016 à Orléans, préfecture du Loiret. Une entreprise qui considère que le numérique peut améliorer la qualité de vie des personnes vulnérables et de leurs aidants.

La société développe notamment une solution digitale consistant à placer des capteurs chez les personnes âgées afin d’identifier tout comportement s’écartant de leur routine quotidienne, et d’ainsi anticiper les risques pour leur santé et d’en alerter leurs aidants professionnels (auxiliaires de vie, par exemple) ou naturels (entourage). “On s’assure que les aînés vont bien sans avoir à être constamment sur leur dos”, expliquait Mickaël Alves au Parisien en mai 2020. En somme, un suivi médical au plus près tout en préservant un maximum d’autonomie. 

Dans la mise en place de sa solution numérique, Janasense a pu, tout comme les sociétés Weser et Mouton Esmard, bénéficier d’un important soutien financier européen. Le développement expérimental du dispositif s’est en partie porté sur le sommeil, dont les troubles sont détectés par des capteurs, dans un projet intitulé “Comprendre son sommeil pour bien vieillir”. Démarré début 2019 pour une durée de deux ans, celui-ci a reçu un investissement de 599 000 euros et a été financé pour près de moitié par le FEDER, à hauteur de 297 000 euros.

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