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La défense de la démocratie au cœur du mandat du nouveau président du Comité économique et social européen

Oliver Röpke est à la tête du Comité économique et social européen (CESE) depuis mercredi 26 avril. Parmi les priorités du président de l’organe consultatif, la défense des valeurs démocratiques et le renforcement des liens avec la société civile des pays candidats à l’UE.

Oliver Röpke prend la parole face aux membres du CESE, mercredi 26 avril à Bruxelles – Crédits : CESE
Oliver Röpke prend la parole face aux membres du CESE, mercredi 26 avril à Bruxelles – Crédits : CESE

Défendre la démocratie, plaider pour l’Europe”. Tel est le slogan adopté par Oliver Röpke pour son mandat de deux ans et demi en tant que président du Comité économique et social européen (CESE).

Elu mercredi 26 avril par les 329 membres de l’organe représentant la société civile organisée des Vingt-Sept auprès des institutions européennes, l’Autrichien succède à sa compatriote Christa Schweng. Agé de 52 ans, il est membre du CESE depuis 2009 et issu du monde syndical.

Au cœur de son programme, présenté dans un manifeste, figure la défense de la démocratie, des droits fondamentaux et de l’état de droit. Une priorité qui s’inscrit notamment dans le contexte des élections européennes, à venir dans un an.

Autre chantier de premier ordre annoncé par Oliver Röpke : la mise en place de relations renforcées avec la société civile des pays candidats à l’adhésion européenne. Avec comme mesure phare, l’inclusion de membres honoraires ressortissants de ces états dans les travaux du CESE. Une forme de coopération encore inédite dans les institutions et organes de l’UE.

Passage de témoin

Ces axes structurants présentent une forme de continuité avec ceux de Christa Schweng, présidente du CESE depuis octobre 2020, à laquelle Oliver Röpke vient donc de succéder. Mais ils s’en démarquent aussi car la situation des Européens a beaucoup évolué en deux ans et demi.

Les Vingt-Sept se reconfinaient et refermaient leurs frontières en raison de la pandémie de Covid-19 lorsque Christa Schweng a accédé à la présidence de l’organe. Un an et demi plus tard, le 24 février 2022, la Russie envahissait l’Ukraine. “Nos priorités sont naturellement allées d’abord aux conséquences socio-économiques de la pandémie, puis de la guerre”, a ainsi expliqué la désormais ancienne présidente du CESE au moment de dresser le bilan de son mandat.

Limiter l’impact économique du Covid-19 a constitué une tâche prioritaire pour Mme Schweng. Tout comme protéger la société civile ukrainienne face à l’invasion russe. Ses membres ont notamment été accueillis dans les locaux du CESE, qui a parallèlement activement soutenu la candidature de l’Ukraine à l’UE.

La présidence de Christa Schweng a aussi été marquée par la Conférence sur l’avenir de l’Europe, vaste exercice démocratique de consultation des citoyens européens de mai 2021 à mai 2022, que le CESE a contribué à organiser. A son terme, des propositions ambitieuses ont été formulées, comme le droit d’initiative législative pour le Parlement européen ou encore l’extension des domaines couverts par la majorité qualifiée dans le processus décisionnel de l’UE.

Porter la démocratie

Si les restrictions sanitaires ont pris fin, la guerre en Ukraine semble s’être durablement installée. Solidaires de Kiev face à l’agression russe, les Etats membres lui ont accordé le statut de candidat à l’UE le 23 juin 2022. De même qu’à la Moldavie, victime collatérale du conflit. Les questions d’élargissement restent donc centrales pour Oliver Röpke.

Dans son manifeste, il affirme vouloir accroître les relations du CESE avec la société civile des pays candidats, que ce soit dans les Balkans occidentaux, en Ukraine ou en Moldavie. Les membres honoraires du CESE que M. Röpke souhaite voir nommer dans ces Etats participeraient aux activités de l’organe dans ses travaux au quotidien, en particulier dans la rédaction des avis qu’il émet auprès des institutions européennes. Pour le nouveau président, il s’agit non seulement de promouvoir une solidarité concrète avec les candidats à l’adhésion, mais aussi la démocratie hors des frontières de l’UE.

Sa priorité est aussi de la renforcer à l’intérieur de l’Union, alors que les élections européennes auront lieu dans un an. Afin d’encourager la participation, Oliver Röpke estime qu’une implication renforcée des citoyens dans le processus électoral jouera un rôle déterminant.

Il propose notamment de mettre sur pied un panel citoyen appelé à contribuer au manifeste du CESE qui indiquera ses principales demandes aux futures institutions européennes (Parlement et Commission), nées des élections. Les participants à ce panel devront être “choisis au hasard, avec une bonne représentation de femmes et de jeunes”, explique-t-il, indiquant que “sa taille n’a pas encore été décidée mais sera substantielle”.

Renforcer la représentativité du CESE

Désireux d’impliquer davantage les citoyens au-delà des élections européennes, M. Röpke souhaiterait par ailleurs les mettre régulièrement à contribution dans les travaux du CESE. Une manière de rendre l’organe européen plus représentatif de l’ensemble des composantes de la société civile. Selon son nouveau président, cette représentativité accrue doit aussi se matérialiser par une participation plus importante des jeunes aux activités du CESE.

Oliver Röpke enjoint notamment à étendre le rôle des “délégués de la jeunesse”. A savoir des jeunes issus d’organisations de la société civile organisée qui échangent avec les membres du CESE et font valoir la singularité de leurs points de vue. En novembre dernier, lors de la COP27 en Egypte, une “déléguée jeune” faisait par exemple partie de la délégation de l’organe. Et le président actuel ambitionne d’accroître significativement cette participation de la jeunesse. Il désire également que la présidence du CESE se dote d’un “Conseil des jeunes” qui formulerait des recommandations, en particulier sur le changement climatique, tout au long de son mandat.

Garantir la représentativité du CESE se joue aussi sur le plan de l’égalité femmes-hommes. Oliver Röpke appelle des réformes structurelles de l’organe consultatif pour augmenter la participation des femmes à ses activités, en particulier aux positions dirigeantes.

Le nouveau président considère aussi que la légitimité du CESE sera renforcée par une transparence plus importante de son travail. Oliver Röpke souhaite que l’organe participe au registre de transparence, qui répertorie les activités de lobbying auprès des institutions européennes, et soutient la création d’un Comité d’éthique de l’UE, actuellement en discussion.

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    EVE-MARIE ALDRIDGE

    La GB a quitté l’UE à la ruite d’un référendum “consultatif”. De plus en plus de citoyens britanniques ont compris qu’ils s’étaient fait bernés par leur gouvernement et désirent rejoindre - d’une façon ou d’une autre - l’UE. Les citoyens britannique seront-ils invités à envoyer des membres pour les représenter au CESE, comme le souhaite M. Rôpke pour les nouveaux pays candidats ?