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Accord entre le Parlement européen et les Vingt-Sept pour limiter la pollution liée aux emballages

Lundi 4 mars, eurodéputés et Etats membres se sont mis d’accord sur un texte visant à relever les ambitions de l’Union européenne en matière de recyclage. Tous les emballages devront par ailleurs être recyclables à partir de 2030.

Chaque habitant de l'UE produit en moyenne environ 190 kilogrammes de déchets d'emballage par an - Crédits : Julyprokopiv / iStock
Chaque habitant de l’UE produit en moyenne environ 190 kilogrammes de déchets d’emballage par an - Crédits : Julyprokopiv / iStock

C’est historique : pour la première fois dans une loi, l’Europe vise une réduction de sa consommation d’emballages”, salue l’eurodéputée belge Frédérique Ries (Renew Europe), citée par Libération. La parlementaire est rapporteure d’un “texte majeur du ‘Pacte vert’ pour verdir [les] emballages” dans l’Union européenne [Libération]. Un règlement qui a fait l’objet d’un accord entre représentants des eurodéputés et des Vingt-Sept, lundi 4 mars au soir.

Le texte “fixe un objectif de réduction de 5 % d’ici à 2030 (par rapport à 2018) du volume total de déchets d’emballages dans l’UE, puis de 10 % en 2035 et 15 % d’ici à 2040″, indique France info. En outre, “tous les emballages dans l’UE devront être recyclables à partir de 2030 et effectivement recyclés ‘à échelle’ d’ici à 2035, de façon à encourager l’essor d’une économie circulaire, selon un communiqué parlementaire”, poursuit la chaîne d’information en continu.

Inverser la courbe

Le texte arrêté par le Parlement européen et les Vingt-Sept prévoit que “les contenants plastiques à usage unique seront interdits d’ici au premier janvier 2030 dans les cafés et restaurants, pour les aliments et boissons consommés sur place”, fait savoir La Nouvelle République. De la même façon, les “flacons miniatures de shampoing dans l’hôtellerie, dosettes de sauces, emballages plastiques des fruits et légumes, films enveloppant les valises dans les aéroports” seront aussi concernés par l’interdiction [La Nouvelle République].

Par ailleurs, “les sacs en plastique ultra-léger devront disparaître, tout comme les ‘chips’ polystyrènes calant les produits dans des boîtes ou colis” [Libération]. Et le texte “oblige les Vingt-Sept à établir un système de consigne pour les bouteilles en plastique et canettes métalliques d’ici 2029, répondant à des critères stricts d’efficacité et de transparence”, ajoute La Nouvelle République. Enfin, “la législation interdit à partir de 2026 l’ajout intentionnel dans les emballages alimentaires de polyfluoroalkylés (PFAS, ‘polluants éternels’) omniprésents, par exemple dans les boîtes de pizzas, malgré les avertissements des scientifiques sur leurs effets” [France info].

En revanche, “alors que Bruxelles fixait initialement des objectifs d’emballages réutilisables pour les boissons et aliments à emporter, ces cibles contraignantes disparaissent de l’accord final”, note Le Temps. “Les restaurants devront simplement ‘s’efforcer’ d’atteindre 10 % d’emballages réutilisables, mais seront en revanche tenus d’accepter les contenants apportés par les clients”, précise le quotidien suisse.

Der Spiegel rappelle qu’à l’heure actuelle, “chaque habitant de l’UE produit en moyenne environ 190 kilogrammes de déchets d’emballage par an [et que] sans mesures supplémentaires, ce nombre pourrait atteindre plus de 200 kilogrammes d’ici 2030, selon les experts”. Et ce d’autant que les “niveaux de recyclage de l’UE ont baissé depuis 2017″ [Financial Times].

Dérogations

Les emballages en papier et en carton ne sont pas concernés par le nouveau texte. Le Temps évoque un “intense lobbying des géants du fast-food et de l’industrie papier” au cours des négociations : “ils vantaient les mérites ‘écologiques’ des emballages cartons, recyclables ou issus de forêts durables, par rapport au plastique ou au réemploi – qui selon eux exigerait d’utiliser plus d’eau et d’énergie”. A l’inverse, “Zero Waste France et les associations environnementales alertent sur ‘un risque majeur de report’ vers le papier et le carton, deux matériaux très consommateurs en eau” [Le Monde].

Aussi, “des dérogations générales ont été ménagées pour les Etats qui à la fois dépassent largement leurs objectifs globaux de recyclage fixés par l’UE (pour chacun des matériaux) et sont considérés ‘en bonne voie’ en termes de politiques de ‘prévention des déchets’ “, relève Libération. Le quotidien poursuit en expliquant que ces exemptions devraient satisfaire l’Italie, qui défend “farouchement son modèle économique basé sur un important système de recyclage”.

L’accord trouvé lundi soir doit encore être approuvé de manière définitive par le Parlement européen et le Conseil. Le quotidien allemand Der Spiegel prévient qu’il ne s’agira pas d’une formalité compte tenu des intérêts défendus par l’Italie et de l’absence de “position commune sur les nouvelles règles au sein du gouvernement allemand jusqu’à présent”. Et d’ajouter que “si l’Allemagne s’abstenait, une majorité ne serait plus certaine”.

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