Le milliardaire tchèque Daniel Křetínský étoffe son portefeuille. A la tête d’un empire médiatique (Marianne, Elle, Télé 7 Jours, 45 % du média vidéo Loopsider et plus de 5 % du groupe TF1) et d’un puissant groupe énergétique dans son pays, l’homme d’affaires va désormais pouvoir s’offrir le groupe d’édition Editis.
Mardi 31 octobre, la Commission européenne a en effet donné son feu vert à cette opération. Le doute planait sur ce rachat en raison de la participation minoritaire (25 %) de Daniel Křetínský au sein de la Fnac, premier détaillant de livres francophones. La crainte était que le groupe ne favorise les livres publiés par Editis, au détriment de ses concurrents. L’exécutif européen a conclu pour sa part “que l’acquisition proposée ne soulèverait pas de problèmes de concurrence”.
Daniel Křetínský négocie également pour acquérir une partie du groupe informatique Atos, ainsi que les magasins Casino. En septembre dernier, il a en revanche cédé ses parts du groupe de presse Le Monde.
De Vincent Bolloré à Daniel Křetínský
Ce rachat d’Editis par Daniel Křetínský est la conséquence d’une autre décision de la Commission européenne prise en juin dernier. A l’époque, les services de la Commission avaient autorisé l’opération publique d’achat lancée par Vincent Bolloré contre son rival Lagardère. En imposant toutefois certaines conditions : se séparer de sa filière Editis ainsi que du magazine Gala.
Cette opération reste toutefois examinée par la Commission européenne. En juillet dernier, l’exécutif européen avait ouvert une enquête concernant une éventuelle prise de contrôle anticipée de Lagardère par Vivendi, propriété du milliardaire. Une pratique contraire au droit de la concurrence européen.