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A Toulouse, les Vingt-Sept réunis pour faire avancer la politique spatiale européenne

Internet par satellite, débris spatiaux, observation de la Terre… Dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE, les 27 ministres européens en charge de l’espace se réunissent ce mercredi 16 février à Toulouse pour évoquer les enjeux liés au domaine spatial.

L'Union européenne veut notamment mettre en place une constellation de satellites permettant de lui assurer un réseau de connectivité indépendant
L’Union européenne veut notamment mettre en place une constellation de satellites permettant de lui assurer un réseau de connectivité indépendant - Crédits : enot-poloskun / iStock

Préciser les ambitions spatiales de l’UE” [BFMTV], c’est ce dont il est question à Toulouse, où les représentants des Etats membres de l’Union européenne se retrouvent ce mercredi. Une journée au cours de laquelle Emmanuel Macron doit notamment “prononcer un discours ayant pour thème principal la souveraineté européenne”, fait savoir RFI.

Si “l’Europe est un acteur majeur du domaine spatial” [RFI], ce dernier est “de plus en plus congestionné et de plus en plus contesté”, comme le souligne le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, cité par Le Figaro. Face aux Etats-Unis, la Chine, la Russie mais aussi l’Inde et le Japon, le Vieux continent est concurrencé et doit réagir. Le sommet de Toulouse doit permettre d’accélérer”, contextualise ainsi La Dépêche.

Réseau internet par satellite

Parmi les sujets à l’ordre du jour de la réunion ministérielle, un projet de constellation de satellites qui doit permettre à l’UE de se doter de “son propre réseau internet par satellite”, explique France info. Des nouveaux satellites “dont les premiers doivent être opérationnels en 2024″ et qui assureront notamment “des communications gouvernementales sécurisées, et une couverture de communications commerciales à l’échelle de l’UE et l’Afrique” [Le Figaro]. Il s’agit donc “d’un enjeu primordial de souveraineté”, souligne L’Express.

Dès mardi, la Commission européenne avait mis en avant cet aspect dans un rapport, permettant d’orienter les discussions. Les propositions mises en avant par l’institution bruxelloise s’inscrivent dans le cadre de son projet de “boussole stratégique” [Le Figaro]. Le texte, qui pourrait être adopté en mars, “vise à donner à l’Union européenne ‘les capacités de réagir de manière autonome aux menaces’ , comme le résumait récemment le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, cité par le quotidien.

Selon certains experts, “un tel projet tournerait aujourd’hui autour de 6 milliards : 2 pour la Commission, 2 pour les Etats et 2 de la part d’industriels privés” [Le Figaro]. “La contribution financière des Etats à la constellation”, devrait alimenter les débats, rapporte le quotidien.

Gestion des débris et sécurité

Au cours de sa présidence du Conseil de l’UE, la France veut également avancer dans “la gestion du trafic de l’espace” et “sur les débris en orbite” afin d’éviter “ ‘le ‘far west’ au-dessus de nos têtes”, relate La Dépêche. Le journal note que “la multiplication des constellations [de satellites] provoquera un accroissement considérable des débris spatiaux qui sont de potentiels dangers pour la station spatiale internationale et pour les autres satellites en activité”.

Actuellement, “près de 130 millions de débris sont d’ores et déjà en orbite autour de la Terre” [Le Figaro]. Des déchets qui peuvent entrer en collision avec le matériel spatial et menacer la sécurité des astronautes. Comme en novembre dernier, lorsque la Russie “avait détruit par un missile l’un de ses vieux satellites à titre démonstratif provoquant un tollé international”, rappelle L’Express. “Les astronautes à bord de la station spatiale internationale (ISS) avaient alors dû se mettre en configuration de sécurité pendant quelques heures par peur d’une collision”. Pour la Commission, “il est indispensable de sauvegarder la pérennité à long terme des activités spatiales en veillant à ce que l’espace demeure un environnement sûr, sécurisé et viable” [La Tribune].

La France souhaite ainsi “que l’Europe se dote d’un règlement qui régisse l’accès et l’utilisation de l’espace avec l’ambition de porter ce code de (bonne) conduite au niveau international par la suite”, relaie La Dépêche. “Pour la gestion du trafic spatial il s’agit d’élaborer une réglementation de bon usage de l’espace, que l’UE pourrait porter au niveau international”, comme le note Le Figaro.

Observation et vols habités

Le thème de l’exploration spatiale est aussi au menu de la réunion. “L’Europe dépend aujourd’hui des Russes et des Américains pour envoyer ses astronautes dans l’espace” [RFI]. “Faut-il pouvoir le faire de façon souveraine ? La question n’est toujours pas tranchée”, fait savoir la radio internationale.

Le vol habité “fait partie des choses sur lesquelles il faut se poser des questions. La position des différents États membres est très variée, c’est aussi tout l’objet du débat qu’il y aura dans l’après-midi : il s’agit d’avoir une expression sur le sujet”, fait valoir l’Elysée [La Tribune].

Enfin, il s’agira d’aborder “l’après Copernicus, le programme phare d’observation de la Terre piloté par [l’Agence spatiale européenne], au-delà de 2030″, relate BFMTV. La Dépêche précise qu’un colloque dédié spécifiquement au projet se déroule à Toulouse “parallèlement au sommet”.

Selon L’Express, ce sommet marque ainsi “clairement la volonté de se projeter après 2030″. La rencontre se présente toutefois comme un “tour de chauffe” avant “la grande réunion dite ‘ministérielle’ de l’Agence spatiale européenne (ESA) prévue en novembre prochain à Paris”, nuance La Dépêche.

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