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A Séville, le sommet sur l’Europe spatiale accouche d’un plan de sauvetage

Réunis du 6 au 7 novembre, les 22 ministres des Etats membres de l’Agence spatiale européenne sont parvenus à un accord visant à garantir l’avenir des lanceurs Ariane 6 et Vega.

Le dernier décollage de la fusée Ariane 5 a eu lieu en juillet 2023. Projet phare de l’ESA, sa successeure Ariane 6 cumule plus de trois ans de retard. - Crédits : S. Corvaja / ESA 

L’UE joue son avenir spatial à Séville”, titrait RFI dimanche, à l’approche de l’événement. Réunis dans la capitale andalouse du 6 au 7 novembre, les pays membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) sont parvenus à un accord préservant les “ambitions du continent sur le marché du spatial” et visant à trouver “une issue à la crise actuelle des lanceurs”, indique BFM TV.

L’objectif : rester dans la course face aux Etats-Unis, à la Chine et à la Russie. Et par-là “capter un tiers des 1 000 milliards d’euros que représentera le marché spatial mondial à l’horizon 2040″ [BFM TV].

Un “soutien financier” permettra d’assurer “la viabilité économique et la compétitivité des fusées Ariane 6 et Vega-C, stratégiques pour l’accès autonome de l’Europe à l’espace”, a annoncé lundi le directeur général de l’ESA Josef Aschbacher [Sud Ouest]. L’accord comprend “une subvention annuelle d’un maximum de 340 millions d’euros” pour la première et de 21 millions d’euros pour la seconde, poursuit le média.

L’Europe spatiale en crise

L’Europe spatiale traverse une mauvaise passe. Le 8 février dernier, M. Aschbacher a évoqué “une situation difficile, pour ne parler de crise”, rapporte BFM TV pour qui “l’industrie spatiale européenne fait plus que jamais grise mine”.

Celle-ci enchaîne les déconvenues : “la fusée Ariane 5 a effectué son dernier vol en juillet 2023″, et l’on “attend toujours Ariane 6, qui a subi de nombreux problèmes techniques”, explique France info. Quant à l’autre lanceur européen, Vega-C, “il est lui aussi cloué au sol après l’échec de son premier lancement commercial l’année dernière”, poursuit la chaîne.

Pour L’Usine Nouvelle, cette “situation catastrophique” est liée à une “logique institutionnelle et de monopole”, tandis que côté américain la NASA a choisi d’externaliser sa production. En misant notamment sur la société SpaceX d’Elon Musk, cette dernière accède “à des technologies spatiales plus rapides, plus innovantes et moins coûteuses”, fait savoir la BBC.

L’Europe, qui se veut souveraine sur ces questions, “est actuellement dépendante des fusées américaines en termes de lanceurs” et n’a “pas de moyens propres pour envoyer des astronautes dans l’espace”, analyse Europe 1. L’investissement privé est par ailleurs encore sous-développé, explique à la BBC Anna Christmann, cheffe de la politique aérospatiale allemande.

L’accord de Séville

L’ESA compte “22 Etats membres”. Certains sont issus de l’Union européenne, comme la France, l’Allemagne ou encore l’Italie qui sont les plus importants contributeurs. D’autres non, comme le Royaume-Uni ou la Suisse, liste le Rheinische Post. La question du “géo-retour” est omniprésente dans les débats de l’agence, rappelle le média : “les Etats membres récupèrent la majorité de leurs contributions à l’agence spatiale sous forme de commandes et de contrats industriels”.

Outre l’enveloppe de “340 millions d’euros” par an, Paris a obtenu 42 lancements, dont “quatre lancements institutionnels par an” garantis pour Ariane 6. Le lanceur est “construit par Airbus-Safran”, des compagnies fortement liées à la France, remarque Reuters.

21 millions d’euros” ainsi que “trois lancements” sont également garantis chaque année pour “la fusée assemblée en Italie Vega-C”, poursuit L’Usine Nouvelle. Tandis que la société italienne Avio, “maître d’œuvre industriel de référence dans le secteur spatial, récupère la commercialisation de la fusée Vega-C au détriment d’Arianespace”, ajoute le média.

L’Allemagne n’est pas en reste : elle a soutenu avec succès le passage à un modèle de concurrence entre fournisseurs “dans le secteur des lancements dirigé par la France”, ajoute Reuters. “De quoi donner une chance à la nouvelle génération de mini-lanceurs… dont l’Allemagne s’est fait une spécialité”, commente L’Usine Nouvelle. Le média précise au passage que l’ESA prévoit une aide allant “jusqu’à 150 millions d’euros pour les projets de lanceurs les plus prometteurs”.

L’accord a aussi permis de débloquer 75 millions d’euros pour lancer le projet d’un “service de transport cargo vers la Station spatiale internationale d’ici 2028″, première étape “des vols habités” [Europe 1]. L’ESA s’est également engagée à ne plus créer de débris spatiaux d’ici 2030 et à instituer une “charte zéro débris” pour les acteurs tant privés que publics, indique le Rheinische Post. Enfin, les données spatiales devront permettre d’optimiser les trajets des avions “afin qu’ils contribuent moins aux gaz à effet de serre” [BBC].

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