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Espagne : l’indépendantiste Carles Puigdemont exige une loi d’amnistie à la gauche pour former un gouvernement

Mardi 5 septembre, l’ancien président de la Catalogne Carles Puigdemont a conditionné son soutien au Premier ministre socialiste Pedro Sánchez à une amnistie pour les indépendantistes. La presse revient sur ses exigences.

Exilé en Belgique depuis 2017, Carles Puigdemont a donné une conférence de presse mardi
Exilé en Belgique depuis 2017, Carles Puigdemont a donné une conférence de presse mardi - Crédits : compte Twitter @JuntsEU

Alors que les élections espagnoles du 23 juillet dernier n’ont pas abouti à une majorité claire, “la sortie du labyrinthe passe par Bruxelles”, titre La Vanguardia. Depuis la capitale belge mardi, l’ancien président de l’exécutif catalan Carles Puigdemont a dressé sa liste de conditions pour soutenir une réinvestiture de Pedro Sánchez comme Premier ministre. Parmi ces points préalables à toute négociation, l’indépendantiste a demandé “une loi d’amnistie pour les justiciables poursuivis ou condamnés dans le cadre du mouvement séparatiste” [La Libre].

Depuis la tentative de sécession de la Catalogne en 2017 où il s’était posé en leader, Carles Puigdemont fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la justice espagnole et a fui en Belgique”, rappelle France info.

Mais “l’arithmétique des urnes [l’a] remis sur le devant de la scène politique” [La Vanguardia]. Car si le Premier ministre socialiste souhaite former un nouveau gouvernement dans les semaines à venir, “il a besoin de la majorité absolue et donc impérativement du soutien des sept députés de Junts per Catalunya”, le parti de l’indépendantiste [RFI].

Loi d’amnistie

Bien conscient de ce statut, ‘l’exilé’ […] en a profité pour poser une condition sine qua non avant toute négociation […] : le conflit catalan doit sortir de l’aire des tribunaux et se cantonner strictement à la sphère politique”, résume Libération.

“Mais la demande d’une loi d’amnistie qui revient à favoriser l’impunité ou l’exonération totale de tous les inculpés (y compris les plus hauts responsables politiques ou l’ancien président lui-même), place la négociation à un point extrême”, estime El País. Selon le quotidien madrilène, cette exigence “équivaudrait à écarter toute responsabilité dans le cycle qui a commencé en 2014 [avec un vote sur l’autonomie de la Catalogne, NDLR] et qui a conduit à la déclaration unilatérale d’indépendance de M. Puigdemont en octobre 2017″.

Par ailleurs, selon Libération, “il n’est pas certain que l’exécutif socialiste ait toute latitude de décréter une amnistie en faisant fi du pouvoir judiciaire”. Des juristes consultés par le média conservateur ABCaffirment qu’une grâce générale pour un groupe de personnes, comme l’amnistie l’impliquerait en réalité, serait non seulement inconstitutionnelle mais aussi contraire aux principes de sécurité juridique, d’égalité devant la loi et d’exécution des peines”. A l’inverse, soutien de l’autonomie de la région, le quotidien El Punt Avui estime pour sa part que les mesures réclamées par le député européen sont “possibles” dans le cadre de la Constitution.

Pas de référendum ?

El Punt Avui dresse la liste complète des exigences à la Une de son édition du jour. “Outre une loi d’amnistie, [Carles Puigdemont] demande ‘la reconnaissance et le respect de la légitimité démocratique de l’indépendantisme’, ‘la création d’un mécanisme de suivi et de respect des accords’, ainsi que la reconnaissance du catalan comme langue officielle de l’Union européenne” [La Libre]. Cette dernière mesure “nécessiterait l’aval des vingt-sept Etats membres”, rappelle toutefois le journal belge. “Les ministres du Conseil “Affaires générales” de l’Union européenne devraient se pencher sur la question lors de leur réunion à la fin du mois”, rapporte Politico.

De l’autre côté des Pyrénées, la presse retient aussi que Carles Puigdemont ne pose pas comme préalable à toute discussion un nouveau référendum sur l’indépendance. “Un bon conseil pour interpréter les discours politiques est de toujours prêter plus d’attention aux omissions qu’aux affirmations catégoriques”, note El Periódico. El País considère ainsi que “l’exclusion du référendum d’autodétermination des conditions de départ de [Carles] Puigdemont est propice à un accord”.

En cas d’absence de compromis, les Espagnols pourraient retourner aux urnes. Désormais, “la balle est dans le camp du PSOE”, le parti socialiste espagnol, conclut El Punt Avui.

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