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Elections européennes : selon un sondage à l’échelle de l’UE, les partis europhiles résistent à la progression de la droite radicale

26 000 électeurs issus de 18 Etats membres ont été interrogés par Ipsos sur leurs intentions de vote pour les élections européennes de juin. Une enquête d’une ampleur inédite qui fournit de nombreux enseignements.

Les élections européennes se tiendront entre le 6 et le 9 juin selon les Etats membres de l'Union européenne - Crédits : Alexis HAULOT / Parlement européen
Les élections européennes se tiendront entre le 6 et le 9 juin selon les Etats membres de l’Union européenne - Crédits : Alexis HAULOT / Parlement européen

Un sondage d’une ampleur inédite. Ce mardi 19 mars, Ipsos a dévoilé les résultats de sa dernière enquête, réalisée pour Euronews. Au total, près de 26 000 électeurs issus de 18 Etats membres de l’Union européenne ont été interrogés sur leurs intentions de vote pour les élections européennes de juin. Les projections pour les 9 autres pays, plus petits, ont été réalisées à partir des différents sondages déjà publiés.

Cette étude à grande échelle permet de dégager des tendances au niveau de chaque Etat, mais également de se projeter sur la future composition du Parlement européen sous la dixième législature. Et les enseignements sont nombreux.

Au Parlement européen, la droite radicale progresse, les libéraux et les écologistes dégringolent

Le principal enseignement concerne le poids des différents groupes politiques au sein du prochain Parlement européen. Le Parti populaire européen (PPE) devrait conserver sa casquette de premier groupe, avec 177 sièges selon la projection, contre 178 aujourd’hui (-1). Ensuite, l’Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates (S&D) resterait la deuxième force à Strasbourg, avec 136 élus (140 actuellement, -4).

C’est derrière que l’étau se resserre. Trois groupes se tiendraient dans un mouchoir de poche : Renew Europe avec une projection de 85 sièges (contre 102 aujourd’hui, -17), Identité et Démocratie (ID) avec 81 eurodéputés (59 actuellement, +22) et les Conservateurs et réformistes européens (CRE) avec 76 élus (68 aujourd’hui, +8).

Les écologies (Verts/ALE) perdraient quant à eux 17 sièges, passant de 72 à 55 élus après le scrutin de juin, tandis que la groupe de La Gauche au Parlement européen compterait 42 élus, contre 37 à ce jour (+5). Les non-inscrits enfin verraient leurs effectifs gonfler de 19 membres, passant de 49 à 68 élus.

Une majorité pro-UE confortée

Cette projection de la répartition des sièges entre les différents groupes au Parlement européen permet d’envisager les majorités qui pourront se former lors de la prochaine législature. Ainsi, selon Ipsos, une “Super grande coalition”, formée des groupes europhiles (Les Verts/ALE, S&D, Renew Europe et PPE) rassemblerait 63 % des élus au sein du prochain hémicycle (453 sièges sur 720). Même sans les écologistes, une coalition centrale formée des sociaux-démocrates, des libéraux et du centre-droit resterait (en théorie) majoritaire, avec 55 % des sièges pour les trois groupes (398 élus sur 720).

Dans les autres coalitions envisagées, les projections ne dégagent pas de majorité. Que ce soit pour une coalition de centre-droit avec Renew Europe, le PPE et les CRE (338 élus soit 47 % des sièges), une coalition de droite conservatrice à nationaliste (PPE, CRE et ID, 46 % des sièges, 334 élus), une coalition euro-critique alliant La Gauche, CRE et ID (37%, 267 élus) ou encore une coalition de gauche entre La Gauche, Les Verts/ALE et S&D (32 %, 233 eurodéputés).

Si l’on s’en tient à cette enquête d’Ipsos, le rapport de force au Parlement européen ne devrait donc pas fondamentalement changer lors de la prochaine mandature. Les partis pro-UE, PPE, S&D et Renew Europe en tête, devraient avoir tout le loisir de trouver des terrains d’entente pour adopter les futurs textes européens. Mais la progression des partis de droite radicale (CRE) et nationalistes (ID) peut entraîner une multiplication de majorités de blocage à droite sur certains textes, comme on le voit en cette fin de mandature sur les dossiers climatiques et environnementaux. 

Les partis siégeant au PPE donnés en tête dans 12 Etats membres

Au niveau des Etats membres, la droite nationaliste (ID) arriverait en tête en France avec le Rassemblement national, mais aussi en Belgique (Vlaams Belang), aux Pays-Bas avec le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders et en Autriche avec le FPÖ (Parti libéral autrichien). En Italie, le parti de la Première ministre Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia (rattaché aux CRE), est donné en tête.

Les partis siégeant au sein du PPE à Strasbourg remporteraient le scrutin dans 12 Etats membres, dont l’Espagne (Parti populaire, PP), le Portugal (Parti social-démocrate, PSD), l’Allemagne (CDU/CSU) ou encore la Pologne (Coalition civique, KO). Les partis sociaux-démocrates (S&D) sont quant à eux donnés vainqueurs au Danemark (Sociali-démocratie, S), en Suède (Parti social-démocrate suédois des travailleurs, SAP) et en Lituanie (Parti social-démocrate lituanien, LSDP).

Côté Renew Europe, seuls les Tchèques de ANO font la course en tête dans les sondages nationaux. Pour le groupe de La Gauche enfin, le Sinn Féin irlandais est l’unique parti affilié donné vainqueur parmi les 27 Etats membres.

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