Une étape importante dans la campagne pour les élections européennes en France. A partir du lundi 15 avril, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a entamé son décompte du temps de parole des candidats et soutiens de chaque liste dans les médias audiovisuels.
Au nom de la garantie du pluralisme politique, l’autorité doit désormais veiller à ce que le temps de parole à l’antenne soit partagé équitablement entre l’ensemble des listes candidates aux élections européennes en France. Cette période de décompte dure au total huit semaines.
Huit semaines de décompte
Ce décompte s’étend donc jusqu’au vendredi 7 juin inclus, la campagne officielle prenant fin à minuit. Les médias doivent ainsi respecter un principe d’équité entre les différentes listes candidates sur une période de huit semaines précédant le scrutin du dimanche 9 juin, contre six semaines en 2019. “Nous avons souhaité allonger la période de six semaines avant le scrutin à huit semaines, la campagne électorale ayant déjà, de fait, commencé”, avait justifié Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom, le 7 mars dernier.
Contrairement à l’élection présidentielle, qui implique une période de stricte égalité dans le temps de parole pour les différents candidats, l’Arcom s’en tient à un principe d’équité pour toute la campagne des élections européennes. L’égalité n’est en effet pas simple à appliquer pour les radios et télévisions en raison du nombre important de listes candidates. Elles étaient 34 lors du précédent scrutin, en 2019.
17 chaînes de télé et 10 stations de radio concernées
L’Arcom recommande ainsi aux chaînes et stations d’allouer à chaque liste un temps de parole qui prend en compte leur “représentativité” ainsi que leur “implication effective dans la campagne”. L’autorité prend pour critères “les résultats aux précédentes élections européennes, les sondages d’opinion, et les contributions aux débats, lors de réunions publiques ou sur les réseaux sociaux”, détaillait début mars Anne Grand d’Esnon, la conseillère chargée des questions de pluralisme à l’Arcom.
Au total, 17 chaînes de télévision et 10 stations de radio sont concernées par ces règles : TF1, France 2, France 3 (pour son programme national), France 5, France Info (TV), Canal+ (pour ses programmes en clair), M6, BFMTV, CNews, LCI, C8, TMC, RMC Découverte, RMC Story, France 24, TV5 Monde (pour ses programmes propres), Euronews, France Inter, France Info (radio), France Culture, RFI, RTL, Europe 1, RMC, BFM Business, Radio Classique et Sud Radio.
Les géants du numérique pour la première fois concernés
Les médias de presse écrite et en ligne ne sont en revanche pas concernés par les règles de l’Arcom, s’agissant de l’équité du temps de parole. Libre à eux de décider quelle place accorder à chaque liste candidate dans leur traitement de la campagne des élections européennes.
Cependant, comme les médias audiovisuels, ces médias devront respecter, la période de réserve. Celle-ci débute le samedi 8 juin à 0 heure, et dure jusqu’au dimanche 9 juin, 20 heures, lorsque les premiers résultats provisoires du scrutin sont dévoilés.
Nouveauté cette année, l’Arcom a également formulé des recommandations pour les plateformes numériques et réseaux sociaux, conséquence de l’application du DSA (Digital Services Act).
Il est ainsi attendu de Facebook, Google et autres géants du numérique de renforcer leur transparence dans la modération des contenus, dans la mise en avant des informations officielles sur le processus électoral et l’identification des publicités politiques. La période de réserve concerne également ces plateformes numériques.
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