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Carte du Danemark
Drapeau Danemark

Danemark

Drapeau Danemark Dernière mise à jour le 24.01.2024

Danemark

Adhésion en 1973 Dernière mise à jour le 24.01.2024

Géographie et démographie

Copenhague

Villes principales

Copenhague, Aarhus, Aalborg, Odense, Esjberg

Découpage administratif

5 régions et 98 communes en métropole, et le Groenland en outre-mer

5,93 millions (2023)

Eurostat

41 987 km2 (2022)

Eurostat

Indice de développement humain

0,903 (2021)

ONU

Environnement

7,78 tonnes/hab. (2021)

OCDE

Politique

Monarchie parlementaire

Le roi Frederik X

Mette Frederiksen

Économie

PIB

380,6 milliards d'euros (2022)

Eurostat

0,3 % (novembre 2023)

Eurostat

-0,7 % (troisième trimestre 2023)

Eurostat

4,8 % (novembre 2023)

Eurostat

30,2 % du PIB (deuxième trimestre 2023)

Eurostat

30,2 % du PIB (deuxième trimestre 2023)

Eurostat

Politique

Le Danemark est une monarchie constitutionnelle, dotée d’un système parlementaire monocaméral. Frederik X, dont la fonction est strictement représentative et protocolaire, en est le roi. En 2024, il a succédé à sa mère, la reine Margrethe II, qui était au pouvoir depuis 1972. Fait unique en 900 ans de monarchie, la Reine a volontairement abdiqué pour éviter de transmettre le Royaume à sa mort et que son fils ne prenne le pouvoir à un âge trop avancé. 

Mette Frederiksen est Première ministre depuis 2019. Son parti, La Social-Démocratie (SD), a terminé en tête des élections législatives anticipées du 1er novembre 2022, réalisant son meilleur score depuis 2001. Le scrutin devait initialement se tenir en 2023 mais le bloc de gauche au pouvoir avait perdu le soutien d’un parti allié, qui critiquait sa gestion de la crise sanitaire.

Mette Frederiksen a finalement annoncé un accord de gouvernement historique le 13 décembre 2022, six semaines après le scrutin. Pour la première fois depuis 1970, la Première ministre a formé une coalition au centre, aux côtés de la droite libérale de Venstre (V) et des Modérés (M), parti de centre-droit créé par l’ancien Premier ministre Lars Løkke Rasmussen.

En 2019, le parti social-démocrate s’était imposé devant le parti libéral du Premier ministre sortant et devant le Parti du peuple danois (PPD, extrême droite) en prônant le maintien d’une politique migratoire très restrictive.

Le parti de droite libérale Venstre, à l’époque mené par Lars Løkke Rasmussen, a dirigé le pays de 2015 à 2019. Le gouvernement bénéficiait du soutien sans participation du Parti populaire danois (DF), formation politique nationaliste ayant soutenu tous les exécutifs de droite au Danemark depuis 2001. Les positions très restrictives sur l’immigration du DF, qui dispose d’un important poids politique dans le pays (le plus souvent troisième lors des élections législatives), ont eu une influence significative sur sa politique d’accueil des migrants. 

Le pays et l’UE

Le Danemark a adhéré à l’Union européenne en 1973, la même année que le Royaume Uni et l’Irlande. Bien que danoises, les îles Féroé et le Groenland n’appartiennent pas à l’Union européenne. Les premières refusent d’en faire partie en raison de la politique commune de la pêche et le second est sorti de la Communauté économique européenne en 1985 après un référendum organisé en 1982.

Le pays se montre attaché à une Europe respectueuse des spécificités nationales et n’accepte pas sans réserves les évolutions de la construction européenne. Le 2 juin 1992, les Danois ont ainsi rejeté le traité de Maastricht à une courte majorité (50,7 % de non).

Au mois de décembre suivant, le pays a obtenu, tout comme le Royaume-Uni avant lui, quelques concessions : il ne prend pas part à la zone euro, à la citoyenneté européenne, à la coopération policière et judiciaire et à la politique de défense commune. Cette crise au sein de l’Union a entraîné l’acceptation collective de l’idée d’une Europe à plusieurs vitesses. Le traité modifié a été adopté le 18 mai 1993, confirmant un engagement actif mais partiel des Danois au sein de l’UE. 

En décembre 2015, la coopération entre l’UE et le Danemark en matière de police et de sécurité a été soumise à référendum, mais plus de 53 % des suffrages exprimés ont refusé cette collaboration. Le 1er juin 2022, le gouvernement danois a organisé un nouveau référendum, au sujet cette fois de l’intégration du pays à la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) - une décision motivée par le contexte de la guerre en Ukraine. Cette fois, près de 67 % des Danois ont approuvé cette intégration, revenant sur l’exception obtenue par Copenhague en 1992.

Le Danemark dispose de 14 sièges au Parlement européen. La commissaire européenne danoise est actuellement Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe préparée à l’ère numérique ainsi que commissaire à la Concurrence. Le pays a exercé à sept reprises la présidence du Conseil de l’UE, la dernière fois en 2012.

Géographie

Le Danemark est constitué d’une presqu’île (Jylland) et d’une succession d’îles de dimensions variables (Fyn, Sjaelland). Elle partage sa seule frontière terrestre avec l’Allemagne, au Sud. Le pays compte 7 400 kilomètres de côtes, et plus de 400 îles. Sa position de verrou à l’entrée de la Baltique lui donne une place commerciale stratégique entre mer du Nord et mer Baltique, avec le contrôle de l’Øresund qui sépare Copenhague de la Suède. L’ensemble du pays est plat, culminant à 173 mètres seulement et soumis à un climat frais et humide.

L’agglomération de Copenhague, avec plus d’un million d’habitants, occupe une place importante dans la répartition de la population. Près d’un Danois sur cinq y habite. Århus, Ålborg et Odense sont les trois autres villes de dimensions significatives sur le territoire danois. Le Groenland, la plus grande île du monde, et les îles Féroé appartiennent au Danemark mais bénéficient de statuts d’autonomie.

Economie

Le Danemark est l’un des pays les plus riches d’Europe en termes de PIB par habitant. Malgré les difficultés des dernières années, le pays classe ses élèves parmi les meilleurs en mathématiques au sein de l’étude annuelle PISA. La société danoise est également l’une des moins inégalitaires de l’OCDE avec un coefficient de Gini à 0,27 en 2020.

Jusqu’à une période récente, le pays avait une activité essentiellement agricole et ce secteur reste très productif et tourné vers l’exportation. En 2022, le secteur primaire représente désormais 1,2 % du PIB. L’essentiel de la richesse provient aujourd’hui des exportations de biens et services, le seul secteur des services employant près des trois quarts de la population et produisant 67,3 % de la richesse nationale (2022)

Mais les industries mécaniques, textiles et navales ne sont pas négligeables. Ces activités se concentrent dans les villes principales et en particulier dans le bassin d’emploi de la capitale. En 2022, le secteur représente 19,7 % du PIB. Disposant de réserves de pétrole et de gaz, le pays produit par ailleurs près de 55 % de son électricité grâce à l’énergie éolienne (2022). La transition énergétique danoise a d’ailleurs été particulièrement rapide. En l’an 2000, l’énergie éolienne ne représentait que 12 % de la production électrique, contre 46 % pour le charbon, aujourd’hui tombé 11 %.

Le système économique danois se caractérise par un marché du travail qui garantit des contrats relativement flexibles tout en assurant d’importants avantages sociaux aux chômeurs. Le terme pour désigner ce système, la “flexisécurité”, est d’ailleurs un néologisme d’origine danoise. Un système de formation et la promotion de la mobilité de la main d’œuvre contribuent à éviter le chômage de long terme.

En 2008, la crise des subprimes éclate aux Etats-Unis et impacte fortement l’économie danoise. Le chômage, qui était jusqu’alors de 4 %, double pour atteindre 8 % en 2010. C’est seulement à partir de 2013 que le chômage reflue. En 2019, il s’établit à 5 %. Les finances publiques connaissent une évolution similaire. Membre des pays dits “frugaux”, l’Etat danois avait avant la crise un excédent budgétaire de 5 % chaque année entre 2005 et 2007. Avec elle, ce solde est passé à -3 % en 2009 et ce n’est que près de dix ans plus tard, en 2017, que l’équilibre a été rétabli et qu’il est redevenu positif.

La crise économique liée à la pandémie de covid-19 a eu des conséquences bien moins importantes. Après une légère augmentation, le chômage a continué de baisser et a atteint 4 % tandis que l’État danois enregistrait un excédent public de 3 % (2022).

Histoire

Le royaume du Danemark : de l’apogée aux revendications nationales

  • VIIIe siècle : le Royaume viking du Danemark étend son empire sur le pourtour de la mer du Nord, conquérant l’Angleterre et la Norvège. Au cours du XIIe siècle s’installe définitivement une monarchie héréditaire soutenue par l’Eglise.
  • 1397 : l’Union de Kalmar instaure l’unification durable des royaumes scandinaves. Si la Suède ne reste attachée au Danemark que jusqu’en 1448, la Norvège demeurera dans le giron danois jusqu’en 1814. L’Islande acquise en 1380 obtient son indépendance en 1944. Le Groenland est pourvu d’un statut garantissant une très large autonomie, initié en 1979 et renforcé en 2009.
  • 1536 : le luthéranisme adopté par la dynastie devient religion d’Etat et remodèle profondément les structures politiques, culturelles et administratives du royaume.
  • 1624-1628 : la période moderne reste largement marquée par l’antagonisme entre le Danemark et la Suède, qui est la cause de guerres répétées. Au cours de la Guerre de Trente Ans, le roi Christian IV tente de développer le royaume vers l’Allemagne et vers une unification des régions protestantes, mais il est repoussé par les troupes impériales catholiques.
  • 1665 : une constitution absolutiste du royaume renforce fortement le pouvoir royal et les modalités de son exercice. Au XVIIIe siècle, la pratique de gouvernement s’inspire du despotisme éclairé, avec le ministère Struensee qui engage dans les années 1780 un certain nombre de réformes structurelles.
  • 1814 : dans le sillage des défaites napoléoniennes, la paix de Kiel aboutit à la cession de la Norvège, qui devient un royaume indépendant.
  • 1849 : à la suite des révoltes du Schleswig germanophone et de séditions dans le royaume, le Danemark adopte une constitution libérale, où l’essentiel du pouvoir est remis au Parlement (Folketing) élu.

Vers la démocratie et la construction européenne

  • 1915 : une nouvelle constitution démocratique introduit le suffrage universel, y compris féminin, ce qui place le Danemark parmi les premiers pays à l’adopter.
  • 1959 : adhésion à l’Association européenne de libre-échange, initiée par le Royaume-Uni contre le modèle politique de la Communauté économique européenne (CEE).
  • 1972 : en même temps que le Royaume-Uni et l’Irlande, le Danemark adhère à la CEE.

Drapeau et hymne

Officiellement adopté par la famille royale du Danemark en 1397, le drapeau danois (Dannebrog, “le vêtement rouge”) est le plus vieux drapeau du monde. Selon la légende, il serait apparu lors de la croisade de Valdemar II en 1219 contre les Estoniens, soit tombé du ciel soit pour représenter la tunique du prince tâchée de sang à l’exception de la bandoulière et de la ceinture. De nos jours, le Dannebrog est un symbole particulièrement fort d’attachement des Danois à leur pays.

Le Danemark a deux hymnes nationaux officiels. L’hymne royal Kong Christian stod ved højen mast (“Le roi Christian se tenait au pied du haut mât”), utilisé lors de fêtes et de commémorations de la maison royale ou en lien avec les forces danoises, rend hommage au roi Christian IV (1577-1648), à la marine et aux héros de guerre des XVIIe et XVIIIe siècles. Il a été écrit en 1779 par James Ewald, poète et dramaturge danois, la mélodie étant attribuée à Johan Ernst Hartmann. Le second hymne, Der er et yndigt land (“Il est un pays charmant”), fut écrit par le chef de file du romantisme danois Oehlenschläger en 1819. Il rend hommage à la beauté des paysages et du pays, et est le plus utilisé.

Lire l’étude de l’Institut Jacques-Delors 

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