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Sommet UE-Chine : la guerre en Ukraine s’immisce dans les relations avec Pékin

Le premier sommet UE-Chine depuis juin 2020 a lieu aujourd’hui. Bien que la rencontre ait été planifiée avant la guerre en Ukraine, cet événement vient bouleverser l’agenda, l’Europe souhaitant dissuader Pékin d’aider Moscou à contourner les sanctions européennes.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, lors du sommet EU-Chine du 22 juin 2020 - Crédits : Conseil européen
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, lors du sommet UE-Chine du 22 juin 2020 - Crédits : Conseil européen

Ce vendredi 1er avril, “la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil [européen], Charles Michel, […] s’entretiendront en visioconférence avec le Premier ministre chinois Li Keqiang puis le président Xi Jinping”, fait savoir L’Express. Aussi, Le Figaro note que les dirigeants des institutions de l’Union européenne “auraient sans doute rêvé d’un meilleur contexte pour reprendre langue avec la Chine, après plus d’un an de relations distendues et dégradées”.

Ce 23e sommet UE-Chine, qui intervient cinq semaines après l’invasion de l’Ukraine, est évidemment dominé par le conflit”, expliquent en effet Les Echos. “Il ne doit pas aboutir à de nouveaux accords ou partenariats concrets, mais faire passer des messages”, poursuit le quotidien économique.

Faire le point sur les relations avec la Chine

Les discussions de ce sommet UE-Chine seront “largement consacrées à la crise en cours, qui constitue un handicap de plus dans les relations sino-européennes déjà fort compliquées” [Libération]. En effet, L’Express rappelle que la ratification d’un accord d’investissements signé fin 2020 entre l’UE et la Chine “est aujourd’hui gelée par les sanctions de l’UE pour punir le recours au travail forcé dans la région chinoise du Xinjiang et les contre-sanctions de Pékin contre des parlementaires et chercheurs européens”. S’ajoute à ces dossiers “le conflit dû au blocage par la Chine des importations de Lituanie après l’ouverture d’une représentation taïwanaise dans ce pays”, précise le journal.

Malgré ces tensions apparentes, les Chinois et les Européens restent dans une situation d’extrême interdépendance. Citant une note des experts du Centre de politique européenne, Les Echos nous apprennent que “les échanges entre l’Union européenne et la Chine n’ont jamais été aussi intenses qu’en 2021, avec 828 milliards de dollars de biens et services échangés”. “L’UE est le premier partenaire commercial de la Chine, à l’import comme à l’export”, précise le journal.

Politico rapporte que la stratégie de l’UE “sera de faire appel à ce qui compte le plus pour la Chine : la croissance économique”. “Voulez-vous mettre en péril cette relation économique solide […] et les perspectives de croissance de l’économie mondiale et de votre propre pays ?”, résume à l’attention de la Chine un haut fonctionnaire européen, cité par Politico.

Contrer “l’axe Pékin-Moscou

Pour le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune, la rencontre portera principalement “sur le rôle que nous incitons la Chine à jouer pour exercer toute l’influence et la pression nécessaires sur la Russie. Ce n’était pas l’objet initial du sommet, ça le devient nécessairement” [France 24]. L’UE veut ainsi “persuader la Chine de renoncer à aider Moscou pour contrer les sanctions occidentales”, indique Euractiv. Car “Pékin se refuse à condamner l’invasion de l’Ukraine, et a salué début mars une amitié ‘solide comme un roc’ avec Moscou”, souligne le média. Pour la Chine, “les Européens se sont laissés entraînés dans un conflit dont Washington serait l’instigateur et qui a révélé les vulnérabilités de l’Occident”, relate Euractiv.

Bien que l’UE n’ait aucune preuve d’un soutien militaire direct de la Chine à la Russie, “on craint de plus en plus que Pékin n’aide indirectement la Russie à contourner les sanctions” et la possibilité de sanctionner la Chine est sur la table, selon Politico. Un responsable européen, dont les propos sont rapportés par L’Express, déclare qu’il “est essentiel de savoir si la Chine utilise son influence pour établir un cessez-le-feu, des corridors humanitaires” ou au contraire “si elle aide Moscou” en augmentant ses achats d’hydrocarbures ou par une assistance financière.

Les Européens vont donc “rappeler à leurs interlocuteurs [chinois] quelques principes auxquels ils semblent attachés : non-ingérence, souveraineté territoriale notamment” [Les Echos]. Selon plusieurs sources du Figaro, “l’heure est à la fermeté” alors que “l’UE cherche à contrer l’axe Pékin-Moscou” : “la question va être posée à la Chine de sa responsabilité et de quel côté de l’histoire elle veut être”, analyse un diplomate de l’UE. 

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