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Pour le gouvernement britannique, la proposition européenne visant à relancer la mobilité des jeunes n’est pas d’actualité

Samedi 20 avril, Londres a rejeté en bloc le projet d’accord de la Commission européenne devant permettre aux 18-30 ans d’étudier et de travailler plus facilement au Royaume-Uni ainsi que dans l’UE. Une position partagée par l’opposition travailliste, à l’approche d’élections générales dans le pays.

Depuis le Brexit, les étudiants originaires de l'Union européenne doivent s'acquitter du paiement de frais de scolarité bien plus élevés que ceux des personnes résidant au Royaume-Uni - Crédits : martin-dm / iStock
Depuis le Brexit, les étudiants originaires de l’Union européenne doivent s’acquitter du paiement de frais de scolarité bien plus élevés que ceux des personnes résidant au Royaume-Uni - Crédits : martin-dm / iStock

Quatre ans après sa mise en place effective, le Brexit ne semble pas prêt de s’assouplir”, commentait La Tribune samedi 20 avril. En cause cette fois : le refus officiel, par le gouvernement britannique, d’une proposition européenne faite la semaine dernière visant à relancer la mobilité étudiante entre l’UE et le Royaume-Uni. La Commission européenne voulait permettre “aux jeunes âgés de 18 à 30 ans de rester jusqu’à quatre ans dans leur pays de destination”, fait savoir RFI.

La libre circulation au sein de l’UE a pris fin et il n’est pas prévu de l’introduire à nouveau”, a fait valoir un porte-parole du gouvernement britannique samedi, rapporte Ouest-France. Une mauvaise nouvelle aux yeux du vice-président de la Commission Maroš Šefčovič, dont l’objectif “était juste de reconstruire des ponts humains entre les jeunes Européens, des deux côtés de la Manche”, cite le quotidien régional.

Londres ferme

L’accord envisagé devait assurer “un traitement équitable entre étudiants de l’UE et du Royaume-Uni en termes de frais de scolarité” [La Libre], ainsi qu’un “accès libre” des jeunes Européens au service de santé britannique (NHS), indique le Financial Times. Car depuis le Brexit, les jeunes ressortissants de l’UE qui veulent étudier au Royaume-Uni doivent “s’acquitter du paiement de frais plus élevés [25 700 euros, pour un diplôme de premier cycle], que ceux dont sont redevables les étudiants résidant au Royaume-Uni [autour de 10 500 euros]” [La Tribune].

Nous avons conclu des accords avec 13 pays dont l’Australie et la Nouvelle-Zélande et restons ouverts à l’idée d’en conclure avec nos partenaires internationaux, y compris les Etats membres de l’UE […] “, a souligné un porte-parole de Downing Street, rappelant la préférence de Londres pour des accords bilatéraux [La Libre]. Selon une source citée par le Guardian, le Royaume-Uni souhaite en effet “sélectionner” les pays avec lesquels il entend mettre en place des programmes de mobilité des jeunes. Ceux-ci ne seraient toutefois pas synonymes d’un retour à la libre circulation, mais nécessiteraient un visa pour la mobilité des jeunes (Youth Mobility Scheme, YMS) assorti de la garantie de “fonds suffisants pour subvenir à ses besoins et [d’]une assurance maladie”, poursuit le quotidien britannique.

Conservateurs et travaillistes sur la même ligne

Le gouvernement conservateur britannique, qui veut réduire l’immigration légale, “a durci en janvier les conditions d’obtention de visas pour les étudiants”, rappelle La Tribune. “Ils ne peuvent plus, sauf exception, faire venir leurs proches au Royaume-Uni”, tandis que Londres a refusé de rester dans le programme européen d’échanges étudiants Erasmus+, “auquel [le pays] participait depuis 1987″.

Depuis juin 2023, le Royaume-Uni a ainsi enregistré 1,2 millions d’arrivées, dont seuls “129 000 [étaient des] citoyens européens”, note le Corriere della Serra. Un chiffre en baisse continue depuis le retrait britannique de l’UE, selon l’Office national britannique des statistiques (ONS) cité par Le Monde.

Côté travailliste, on aspire à “améliorer les relations de travail du Royaume-Uni avec l’UE, mais sans dépasser certaines lignes rouges : pas de retour au marché unique, à l’union douanière ou à la libre circulation”, a commenté vendredi un porte-parole du parti, cité par La Tribune.

Des négociations toujours ouvertes

Pour le Financial Times, les deux partis semblent ainsi considérer le projet européen “comme  une source de perte de voix” à l’approche d’élections générales qui pourraient se tenir dès cette année, au plus tard le 28 janvier 2025. Le média britannique note toutefois que le Labour pourrait “changer de tactique après les élections, lorsqu’il sera moins inquiet de s’aliéner les électeurs qui étaient pro-Brexit ou préoccupés par les niveaux d’immigration”.

Enfin, le parti libéral-démocrate soutient quant à lui l’initiative de l’exécutif européen, y voyant un accord “gagnant-gagnant” : les tarifs seraient ainsi lissés pour les étudiants britanniques qui souhaitent se rendre dans l’un des 27 Etats membres [Ouest-France]. Le média rappelle par ailleurs que selon un sondage réalisé par YouGov fin 2023, 57 % des Britanniques se disent “prêts à soutenir un retour [du Royaume-Uni] dans l’UE”.

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